Victor DEGUETTE1848 - 1889

[1285] DEGUETTE Victor-Marie, confesseur de la foi dans les prisons de Séoul, naît le 7 août 1848 à Ponts dans le département de la Manche. Il commence ses études à l'Abbaye-Blanche à Mortain et les achève au grand séminaire de Coutances. Après son ordination sacerdotale à Coutances le 25 mai 1872, il est vicaire à Saint-André-de-Bohon jusqu'au 1er juin 1873, puis à La Lucerne-d'Outre-mer jusqu'à la fin de l'année 1874. En janvier 1875, il entre au Séminaire des MEP et part le 24 février 1876 pour la Corée.

Le 10 mai de la même année, il pénètre secrètement à Séoul où les décrets contre le christianisme sont toujours en vigueur. Son premier poste est celui de Sai-moun-oi à Séoul. En 1877, il passe à Ryong-in dans la même province de Kyeng-keui.

Au début de 1878, après l'arrestation et l'emprisonnement de Mgr Ridel, il doit se cacher dans les montagnes pour échapper aux satellites (1). C’est seulement à l'automne qu'il lui devient possible de reprendre ses travaux. Très fatigué par les épreuves et le travail, il va au printemps suivant prendre quelque repos à Kong-tjyou (Tji-ryoul). Peu après, un traître signale sa présence aux autorités qui le font saisir le 16 mai 1879 et emprisonner à Séoul. Sur l'intervention du ministre de France à Pékin, il est remis en liberté au mois de septembre suivant et reconduit en Chine.

Installé à Tcha-keou en Mandchourie, il y écrit le récit de son emprisonnement qui est publié dans les Missions Catholiques. Pendant trois ans, il enseigne le latin à de jeunes Coréens qui se préparent à l'état ecclésiastique. Il travaille de plus à la composition d'un dictionnaire latin-coréen.

En avril 1883, il reprend le chemin de la Corée, recommence sa vie apostolique dans le district de Tchyoung-tjyou (Soung-syen), province de Tchyoung-tchyeng. II passe ensuite dans la province de Kang-ouen et obtient des conversions, notamment dans le district d'I-tchyen (Syep-kol), de 1884 à 1886.

En 1887, la ratification du traité franco-coréen lui donnant le droit d'habiter sans passeport à Ouen-san, il s'y rend et y regroupe quelques chrétiens. Presque aussitôt, le mandarin ayant soulevé la population contre lui, il doit aller à Séoul pour faire reconnaître ses droits.

Pendant son absence, une persécution éclate ; elle recommence en 1888, tandis qu'il accomplit sa visite annuelle des stations chrétiennes. Aussi fixe-t-il en février 1889 sa résidence dans une autre partie du district, à Pi-tai-ol. Au mois d'avril suivant, il se rend à Séoul pour répondre à un appel de son évêque. Il y est atteint de la fièvre typhoïde et expire le 29 du même mois. Il est inhumé près de la ville, dans un lieu appelé Sam-ho-tjyang, en face de la plaine de Saï-nam-hte où les martyrs de 1866 avaient versé leur sang.

1 – Hommes de main au service du pouvoir.