Noël SADOUX1853 - 1916
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1327
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1877 - 1916 (Yangon [Rangoun])
Biographie
(1327) Sadoux Noël-Pierre vit le jour en la paroisse de Notre-Dame à Chambéry (Savoie) le 19 octobre 1853. Sa digne mère sut assouplir son caractère si bien qu’après ses études au Collège des bons Pères Jésuites à Dole et sa Philosophie terminée, il entra laïque au Séminaire des M.E. le 18 septembre 1873. Ordonné prêtre le 23 décembre 1876, il parit le 19 avril 1877 pour la Birmanie Méridionale.
Après avoir commencé l’étude du tamoul à la paroisse St Antoine de Rangoon, M. Sadoux passa au bout d’un an à la paroisse St Jean pour s’y perfectionner dans la pratique de l’anglais qu’il sut parler avec grande facilité et distinction.
Après quelques années , il se rendit à Talaindat pour y apprendre le birman. Ne pouvant s’acclimater en cette jeune chrétienté en formation, il fut rappelé à Rangoon comme curé de la cathédrale.
Appelé ensuite à recueillir une succession à la station militaire de Thayetuyo, il se trouva bientôt contrarié par son mauvais état de santé. Un voyage en France ne suffit point à le guérir.
Revenu en Birmanie, il dut , après un bref séjour à Mergui, gagner le sanatorium de Béthanie à Hongkong. Rentré à Rangoon, où il vécut encore pendant 14 ans en solitaire, amoindri intellectuellement et la vue s’affaiblissant peu à peu. Lui qui avait si grande confiance dans la Sainte Vierge, il eut à la fin la faveur de recouvrer la plénitude de son intelligence. Après avoir reçu l’Extrême Onction avec une émouvante piété, il rendit son âme à Dieu, âme de malade missionnaire et de missionnaire malade, le 6 décembre 1916 dans sa 64° année et la 39° de son sacerdoce.
« Quoniam tu es patientia mea Domine » (Psaume LXX.5)
Nécrologie
[1327] SADOUX Noël (1853-1916)
Notice nécrologique
M. Sadoux naquit le 19 octobre 1853 à Chambéry, d’une famille aisée et très chrétienne. D’un caractère vif, léger et espiègle, il fut un grand souci pour ses parents, et sa sainte mère dut mettre plus d’une fois en pratique la maxime : qui bene amat bene castigat.
Après ses études préliminaires, il fut envoyé avec ses deux frères au collège des Jésuites à Dôle (Jura), où il resta jusqu’à sa philosophie. Ce fut durant ce temps que sa vocation se développa et s’affermit. Son frère aîné étant entré au grand séminaire de Chambéry, Pierre l’y suivit.
Les récits des persécutions de l’Annam et de la Corée l’attirèrent vers le séminaire des Missions-Etrangères, où il entra en 1873. Il fut ordonné prêtre le 23 décembre 1876.
Désigné pour la Birmanie méridionale, il partit le 19 avril 1877. La mission commençait alors à se développer, et Mgr Bigandet voulait surtout des missionnaires pour tâter le terrain, et fonder de nouveaux postes sur des bases solides. Aussi M. Sadoux aura-t-il à voyager souvent pour aider à l’exécution de ce programme.
Placé à Rangoon, d’abord à la paroisse Saint-Antoine pour apprendre le tamoul, il passa l’année suivante à la paroisse Saint-Jean pour se perfectionner dans la connaissance de l’anglais, qu’il parla avec beaucoup de facilité et de distinction. Quelques années plus tard, afin qu’il pût apprendre le birman, il fut envoyé à Talaindat, petite chrétienté en formation ; mais son tempérament assez faible ne s’y acclimata pas ; il fut rappelé à Rangoon et nommé curé de la cathédrale.
La station militaire de Thayetmyo étant devenue vacante, ses connaissances en tamoul et en anglais le désignèrent pour ce poste, où bien des Indiens catholiques n’avaient pas souvent l’occasion de voir un prêtre parlant leur langue.
Malheureusement, sa santé ne lui permit pas d’y résider longtemps. Malgré un voyage en France, il ne se rétablit pas. Après un bref séjour à Mergui, il dut aller au sanatorium de Béthanie, à Hongkong ; de retour à Rangoon, il n’y resta que quelques mois et se rendit au sanatorium Saint-Théodore dans les Indes, où il demeura plusieurs années.
Quand il comprit qu’il ne pourrait jamais recouvrer ses forces, il demanda à revenir en Birmanie, et obtint l’autorisation de se retirer chez le P. Cartreau, à Kanazogon. Il essaya de travailler ; mais son intelligence diminuant peu à peu, il dut y renoncer. Il vécut encore 14 ans à peu près en solitaire. A Noël 1915, il célébra la sainte messe pour la dernière fois. Bientôt sa vue s’affaiblit, et il lui devint impossible de réciter le saint office. Désormais on ne le verra plus que le chapelet à la main. Des crises de plus en plus fréquentes firent prévoir un dénouement prochain. Le 4 décembre 1916, un télégramme du cher M. Mourier, qui veillait sur lui avec tant de sollicitude, annonça qu’il baissait rapidement. Par une faveur toute spéciale de la Sainte Vierge, en laquelle le cher malade avait une si grande confiance, il retrouva dans ses derniers jours la plénitude de son intelligence. Il reçut l’Extrême-Onction avec une piété émouvante, et il était touchant de l’entendre remercier les missionnaires qui l’entouraient des pieuses pensées qu’ils lui suggéraient. Il fit de grand cœur le sacrifice de sa vie pour la mission de Birmanie méridionale. Le 6 décembre, vers 9 heures du soir, l’agonie commença ; à 11 heures 30, en recevant une suprême absolution, il rendit le dernier soupir.
Plus de 600 personnes tinrent à se joindre aux six prêtres qui l’accompagnèrent à sa dernière demeure, et j’espère que Dieu, dans son infinie miséricorde, aura déjà reçu l’âme de celui qui s’était consacré à Lui.