Charles ROUYER1852 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1330
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1877 - 1904 (Yangon [Rangoun])
Biographie
[1330]. Charles, Nicolas Rouyer, né le 23 septembre 1852 à Nonsard (Meuse) diocèse de Verdun, fit ses études primaires et secondaires aux Petit et Grand séminaire de Verdun. Entré aux Missions Etrangères le 4 novembre 1875, ordonné prêtre le 24 février 1877, il partit pour Rangoon le 19 avril.
A son arrivée en mai, il fut reçu par Mgr Bigandet ; dans le district de Hanzaa, en moins de dix ans, trois nouveaux postes avaient été établis : Thinganaing, Maryland et Mittagong, actuellement Zaunan, sur la voie ferrée de Hanza à Kiangin. Cest dans ce dernier poste que le Père Royer fut affecté ; il étudia la langue birmane et en quelques mois, il put, non seulement seconder le curé, mais entreprendre lévangélisation des païens. Travaillant au milieu des Karians du Nord, en 1889, il érigea une chapelle à Sinlu où il résida une vingtaine dannées, exerçant également son ministère auprès des Chins, de quelques Européens et dEurasiens.
Le Père Rouyer ne jouissait pas dune robuste santé et à deux reprises, en 1899 et en 1904, il vint en Europe. De retour en Birmanie, malgré une obésité qui rendait ses déplacements difficiles, il continuait à exercer à Mergui, Rangoon, où il fut curé de la paroisse Saint Jean et aumônier des orphelinats de filles ; il résidait à la léproserie de Kemmendine afin dêtre plus près des enfants dont la direction lui avait été confiée.
En avril 1914, il se retira à lévêché, son état empira, le 1er mai, il expira. Ses obsèques furent présidées par Mgr Perroy, Mgr Cardot étant absent, une centaine dorphelines eurasiennes et birmanes assistèrent à la messe.
Nécrologie
M. ROUYER
MISSIONNAIRE DE LA BIRMANIE MÉRIDIONALE
Né le 23 septembre 1852
Parti le 19 avril 1877
Mort le 1er mai 1914
Charles-Nicolas Rouyer naquit le 23 septembre 1852 à Nonsard (Verdun, Meuse), d’une famille qui était fière de compter parmi ses membres un missionnaire, oncle maternel du jeune Charles. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que l’enfant ait ressenti de bonne heure un attrait marqué pour le sacerdoce, peut-être même pour l’apostolat. Au petit séminaire, Charles se distingua par une application soutenue à l’étude et une conduite irréprochable. Il en fut de même au grand séminaire de Verdun, où il passa quatre ans et reçut le sous-diaconat. Le jeune lévite insista alors auprès de son évêque, en vue d’obtenir la permission d’entrer au Séminaire des Missions-Étrangères. Grâce à l’intervention de son oncle missionnaire, elle lui fut accordée, et il arrivait à la rue du Bac vers la fin de l’année 1875. Ordonné prêtre le 24 février 1877, il reçut le même jour sa destination pour la Birmanie méridionale, avec un confrère qui lui survit.
Arrivés à Rangoon en mai 1877, les deux jeunes missionnaires ne trouvèrent personne pour les recevoir au débarcadère. Apercevant une église assez coquette, avec un joli, clocher, ils se dirigèrent vers ce qu’ils croyaient être la mission catholique. Quelle ne fut pas leur déception de constater que, dans le voisinage de cette église, il n’y avait ni évêché ni presbytère, et de s’entendre dire qu’ils avaient devant eux la cathédrale protestante. Enfin, sur des indications précises, ils arrivèrent à la mission catholique où Mgr Bigandet et les confrères étaient en train de déjeuner.
La mission de Birmanie méridionale était alors en pleine floraison de conversions parmi les Carians, particulièrement dans le district d’Henzada. En moins de dix ans, trois nouveaux postes y avaient été établis : à Thinganaing, Maryland et Mittagon, aujourd’hui Zaundan, sur la voie ferrée de Henzada à Kyangin. C’est dans ce dernier poste, chez M. Bringaud, que M. Rouyer eut ordre de se rendre. L’étude du birman fut comme un jeu pour la mémoire heureuse du jeune missionnaire. En moins d’un an, il put non seulement seconder M. Bringaud dans l’administration des chrétiens, mais encore entreprendre l’évangélisation des païens. Ses efforts se portèrent du côté du nord, sur les nombreux villages cariants échelonnés entre l’Irrawaddy et les Montagnes de l’Arracan. Bientôt les conversions se firent nombreuses, et force fut à M. Rouyer d’élever à Sinlu une vaste chapelle, pour permettre à ses néophytes d’entendre la sainte messe au moins une fois le mois. En 1885, il y fixa sa résidence. Le poste de Sinlu était fondé.
Non content d’évangéliser les Carians, M. Rouyer travailla avec succès à la conversion des Chins. Il trouva aussi le temps de s’occuper des quelques européens et eurasiens de Myanaung, où il construisit une chapelle de secours en 1892. C’est ainsi que, toujours préoccupé du salut des âmes, il passa près de vingt ans dans sa solitude de Sinlu.
Quoiqu’il fût d’une activité infatigable, M. Rouyer n’eut jamais une robuste santé. A deux reprises, en 1897 et cru 1904, il se vit contraint de faire un voyage en Europe : les deux fois il revint sans être complète ment guéri. Sa vue devenait de jour en jour plus faible, et une obésité de mauvais augure lui rendait la marche pénible. Cela néanmoins ne l’empêcha pas de rendre à la mission d’excellents services à Mergui et à Rangoon, où il fut successivement curé de la paroisse Saint-Jean et aumônier des orphelinats de filles. Il avait élu domicile à la léproserie de Kemmendine, pour être plus près des enfants dont la direction lui était confiée. C’est là qu’une paralysie du côté gauche le mit dans l’impossibilité de faire aucun travail actif. Il se retira à l’évêché au mois d’avril 1912. Pendant deux longues années, notre confrère se vit condamné à traîner une douloureuse existence, ne quittant le lit que pour s’étendre sur la chaise longue, ne pouvant ni lire, ni prier autrement qu’en égrenant son chapelet. Un jour vint où le progrès du mal l’obligea à garder continuellement le lit. Il n’éprouvait point de souffrance physique, mais qui dira tout ce que, lui, jadis si actif, devait souffrir moralement ! Et cependant il ne s’est jamais plaint, gardant sa bonne humeur, se berçant même d’espoir à l’occasion, quoique toujours prêt à répondre à l’appel suprême.
La fin arriva plus vite que nous ne pensions. Le 29 avril, au cours d’une visite que l’un de nous avait l’habitude de lui faire dans la soirée, le malade, tout en égrenant son rosaire, parut plus agité que de coutume. Il se cramponnait aux bords de son lit, inquiet et comme désireux de trouver quelque chose. Le visiteur fit part de son étonnement et de ses craintes au confrère qui avait la confiance de M. Rouyer et qui entendit sa confession. Le lendemain soir, on devait lui donner l’extrême-onction, mais, comme il dormait profondément, on jugea préférable de le laisser reposer, le danger ne paraissant pas imminent. La nuit fut mauvaise. Vers 2 heures du matin, M. Mamy fut appelé et administra les derniers sacrements au malade qui avait toute sa connaissance. Peu après, notre confrère perdit l’usage de la parole ; tout espoir était perdu. A 8 h. 25 du matin, le vendredi 1er mai, M. Rouyer expirait doucement entre les bras des deux Provicaires qui l’assistaient.
Le corps, revêtu des ornements sacerdotaux, fut exposé dans le salon de l’évêché. Le lendemain, eurent lieu les funérailles, présidées par M. Perroy qui chanta la messe et fit l’enterrement au cimetière, pendant que MM. Luce et Mamy conduisaient le deuil au nom de la famille du défunt et de la mission. A son grand regret, Mgr Cardot, qui était absent, ne put rentrer à temps pour la cérémonie. Scène bien touchante : pendant la messe des funérailles, une centaine d’orphelines eurasiennes et birmanes, toutes en habit de deuil, communièrent pour le repos de l’âme de celui qu’elles vénéraient comme un père. Le corps du cher défunt repose dans la chapelle du cimetière, à la suite des missionnaires qui l’y ont précédé et attendent avec lui la résurrection bienheureuse.
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Références
[1330] ROUYER Charles (1852-1914)
Références biographiques. An.ME.12P145.269sq /14P214+ C.R. Déc.77P49 /87P165.166 /90P159 /91P196 /92P214 /94P250 /95P265.275.276 /96P266/00P193 /14P106.171.176