Arthur DEBAYE1851 - 1880
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1345
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1878 - 1880
Biographie
[1345] DEBAYE, Arthur-Nicolas-Antoine, naquit le 13 (m) ou le 18 (é) novembre 1851 à Bouvancourt (Marne). Sa famille s'étant fixée à Paris, il fit ses études classiques aux petits séminaires de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et de Notre-Dame-des-Champs, sa philosophie chez les Sulpiciens à Issy, et fut incorporé au diocèse de Paris. Il entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 30 septembre 1874, reçut la consécration sacerdotale le 22 septembre 1877, et partit pour le Yun-nan le 29 novembre suivant. Peu après son arrivée, on le chargea du poste de Pien-kio, dans l'ouest de la province ; il y tomba malade. A peine était-il rétabli, que la peste se déclara dans le pays. Il engagea ses néophytes à se réfugier dans les montagnes voisines ; beaucoup s'obstinèrent à rester dans leur village où ils furent contaminés. En leur prodiguant ses soins, le missionnaire fut atteint du fléau et en mourut le 2 novembre 1880, à Pien-kio, préfecture de Ta-li.
Nécrologie
M. DEBAYE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU YUN-NAN
Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. Quoi de plus admi¬rable que le spectacle du disciple de Jésus-Christ qui, par l’effusion de son sang, affirme sa foi, son espérance et sa charité ? Non moins merveilleux apparaît le prêtre qui, pour l’amour de Dieu et des âmes les plus abandonnées et les plus malheureuses, après avoir quitté parents, amis, patrie, se dépense au service de ces pauvres âmes et trouve la mort dans l’exercice, poussé jusqu’à l’héroïsme, de son ministère de charité. Ce spectacle si glorieux et si consolant, un jeune Missionnaire du Yun-nan, M. Debaye, vient de le donner en sacrifiant, à l’exemple du bon Pasteur, sa vie pour ses brebis.
Né à Bouvancourt, au diocèse de Reims, le 13 novembre 1851, M. Arthur-Nicolas Debaye vint de bonne heure à Paris, où ses parents fixèrent leur résidence. Ayant remarqué en lui une tendre piété et d’excellentes qualités, de bons prêtres de sa paroisse le firent entrer successivement au petit Séminaire de Saint-Nicolas du Char¬donnet et à Notre-Dame des Champs, où le futur Missionnaire termina ses humanités. Il reçut la première tonsure au Séminaire de philosophie à Issy, et au sortir de cette pieuse maison qui de tout temps a été une pépinière féconde d’apôtres, il entra au Séminaire des Missions Étrangères le 30 septembre 1874. Ordonné prêtre le 22 septembre 1877, il partit pour la Chine le 29 novembre de la même année.
Dès son arrivée au Yun-nan, M. Debaye se mit avec ardeur à l’é¬tude de la langue du pays ; en fort peu de temps il sut, nous écrit-on, vaincre les premières difficultés de cette étude et y faire même de grands progrès. Mais le zèle qu’il y déploya, lui causa une infirmité aussi grave que douloureuse.
Malgré son état de faiblesse, il aspirait au moment où il pourrait travailler au salut des âmes. Ce moment arriva bientôt, et ses supé¬rieurs lui assignèrent le poste de Pien-kio, dans l’ouest de la province.
Ce poste était difficile, mais il souriait d’autant plus à son ardente charité que deux de ses prédécesseurs l’avaient sanctifié par une mort héroïque : M. Baptifaud, qui n’avait pas voulu abandonner ses chré¬tiens en péril, y était tombé sous le fer des païens révoltés, et un prêtre indigène, Paul Tchao, y était mort de la peste qu’il avait contractée en soignant ses néophytes atteints de ce redoutable fléau. Aussi, reçut-il sa destination avec de véritables transports de joie, et quoiqu’il ne fût pas encore complètement rétabli, il voulut partir de suite pour son lointain district. Chemin faisant, il ne tarissait pas en éloges sur la partie de la vigne qui lui avait été assignée, et il cherchait même à exciter l’envie de son compagnon de route à qui on avait donné un poste moins difficile et plus rapproché.
A peine installé, M. Debaye se dévoua sans mesure au bien spirituel de son troupeau qui n’avait pas de pasteur depuis deux ans, et il eut bientôt gagné l’affection et mérité l’estime de ses ouailles. Mais ses forces trahirent promptement son courage, une fièvre maligne le conduisit deux fois aux portes du tombeau, de plus sa première infir¬mité ne se guérissait pas.
« Malgré toutes ces misères, écrit M. Bourgeois, notre cher Confrère ne se croyait pas en droit de prendre du repos. » C’est alors que la peste se déclara subitement à Pien-kio. A l’apparition du fléau, il exhorta, il conjura ses chers néophytes de se mettre à l’abri du danger et d’aller camper au sommet des montagnes voisines. Et pour les y déterminer, il leur donna l’exemple et partit ; une partie de son troupeau seulement le suivit et de cette manière échappa à la conta¬gion. Les autres qui s’étaient obstinés à demeurer dans le pays infecté, furent bientôt atteints par le terrible mal.
A cette nouvelle, M. Debaye nhésite pas, il oublie que les malades ont été sourds à ses avis et à ses prières, et qu’ils ne font qu’expier leur imprudence et leur obstination. Ce sont ses ouailles, leurs âmes lui sont confiées, il n’hésite pas un seul instant, il ne calcule pas avec le danger, il accourt au milieu des pestiférés, leur prodigue ses soins, leur procure les secours de la Religion. Il aurait pu alors, écrit Mgr Fenouil, il aurait dû peut-être se mettre à l’abri. Son zèle le retint. Et c’est dans ce pieux excès de la charité qu’il ressentit les atteintes de la terrible maladie. »
Prévenu aussitôt, M. Mandart accourut auprès du cher malade et demeura quelques jours auprès de lui. Un mieux s’étant produit, il le quitta pour voler au secours de ses pestiférés ; il était à peine de retour dans son district, lorsqu’il apprit que M. Debaye était plus mal et qu’il n’y avait plus d’espoir. « Je partis aussitôt, écrivait M. Mandart. M.Terrasse, bien que malade lui-même, m’avait devancé. Notre cher ami était presque à l’agonie, il se confessa de nouveau en par¬faite connaissance, je lui donnai l’Extrême-Onction qu’il reçut on répondant lui-même aux prières, puis je lui appliquai l’indulgence plénière. Les prières étaient à peine finies, que notre bien-aimé Confrère, sans effort et sans peine, rendit son âme à Dieu. » C’était le 2 novembre, jour où l’Église fait commémoraison des morts.
« C’est ainsi, ajoute Mgr Fenouil, que M. Debaye mourut en quelque sorte dans l’exercice de la charité la plus sublime, dont il était le glorieux martyr, sans s’en douter peut-être.
Références
[1345] DEBAYE Arthur (1851-1880)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1881, p. 39. - M. C., xiii, 1881, p. 227.
Notice nécrologique. - C.-R., 1881, p. 108.