Joseph GROSJEAN1859 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1541
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Identité
Naissance
Décès
Charges
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1883 - 1892 (Hué)
Biographie
[1541] GROSJEAN Joseph, Victor, est né le 15 juin 1859 à Servance (Haute-Saône). Il fit ses études secondaires au Petit Séminaire de Luxeuil et sa philosophie à Vesoul. Entré aux Missions Etrangères le 13 septembre 1879, il fut ordonné prêtre le 23 septembre 1882 et partit le 8 novembre suivant pour la Cochinchine septentrionale (Huê).
Aussitôt arrivé, il fut nommé professeur au Petit Séminaire de An-Ninh ; là, tout en apprenant le viêtnamien, il enseigna les humanités, le chant et la musique. En août 1885, il est procureur de la Mission à Huê. Un mois après éclata la grande persécution, mais la province de Huê fut préservée grâce à la présence des troupes françaises. L'évêque avait rassemblé à Huê les religieuses Amantes de la Croix qui avaient pu se sauver, et en 1886, le Père Grosjean en devint l'aumônier et le prédicateur. En août 1888, il fut chargé de relever les chrétientés détruites dans le Quang-Tri. Avec un vicaire, il se fixa à Nhut-Dong, où il groupa quelques 1.200 fidèles. Il réorganisa les postes et fonda une douzaine de stations dans le Thanh-Huong. En 1891, se sentant fatigué, il prit quelques mois de repos à Hong-Kong.
A son retour avant la fin de l'année, il fut nommé Supérieur du Petit Séminaire de An-Ninh, mais deux mois plus tard, il fut appelé à Paris comme directeur au Séminaire des Missions Etrangères. Reçu officiellement directeur le 16 mai 1892, il fut chargé de la Procure des commissions et du cours d'Ecriture Sainte. Le 1er juillet 1895, il fut nommé procureur du Séminaire, et il le resta pendant douze ans. Le 27 juin 1904, il fut élu assistant du Supérieur, et accompagna un groupe de 36 aspirants qui allaient terminer leurs études à Penang. Libre en juillet 1907, il se rendit à Huê et rentra en France en octobre. Le 27 juin 1910, il fut nommé à Rome assistant du procureur général auquel il succéda le 29 septembre 1912.
Au début de juin 1914, il tomba gravement malade et vint à Paris. Il mourut le 12 septembre 1914.
Nécrologie
NÉCROLOGE
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M. GROSJEAN
DIRECTEUR DU SÉMINAIRE DES MISSIONS-ÉTRANGÈRES
Né le 15 juin 1859
Parti le 8 novembre 1882
Mort le 12 septembre 1914
M. Joseph-Victor Grosjean naquit à Servance (Besançon, Haute-Saône) le 15 juin 1859. A cette époque, Servance était une paroisse modèle toute pétrie d’esprit chrétien, grâce au zèle de M. l’abbé Kolb, véritable curé d’Ars, et des saints prêtres, ses prédécesseurs.
La famille Grosjean était peu fortunée, mais comptait parmi les plus ferventes de la paroisse. Le père, Ferdinand, membre du Tiers-Ordre de Saint-François, travaillait et priait : on a dit de lui qu’il priait nuit et jour. En effet, il avait continuellement son chapelet à la main et le récitait aussi bien en ramenant ses bœufs à l’étable qu’en les conduisant à la charrue.
La mère, Louise Jacquey, vaillante et douce chrétienne, était une maîtresse de maison accomplie. Modeste et laborieuse, elle possédait un jugement remarquablement droit. Elle éleva ses quatre enfants, une fille et trois garçons, dans l’amour et la crainte de Dieu. Victor était le second de la famille et l’aîné des garçons.
En venant au monde un mois avant le terme, il donna de grandes inquiétudes à ses parents : tout le monde se demandait si cet enfant chétif pourrait vivre. Mais la sainte Vierge veillait sur le nouveau-né et elle le sauva à la grande joie de la famille, qui ne cessa d’en témoigner sa gratitude à Notre-Dame de Servance. C’est à Marie aussi que, plus tard, le père et la mère de l’enfant attribuèrent sa vocation sacerdotale et apostolique.
A neuf ans, Victor fut confié à un oncle, instituteur du vieux temps et chrétien convaincu, qui aimait beaucoup son neveu, bien qu il le trouvât « un tantinet paresseux ». L’enfant fit sa première communion chez son oncle, dans l’église de Haut-du-Them, paroisse voisine de Servance.
Après avoir étudié les premiers éléments du latin, Victor entra comme élève de sixième au petit séminaire de Luxeuil en 1872. Il s’y distingua autant par sa piété et sa sagesse que par son amour du travail. Il fut très aimé de ses camarades, et il n’y a pas lieu d’en être surpris, car, au témoignage de sa sœur : « la bonté faisait dès lors le fond de son caractère, et sa devise était de faire plaisir à tous ». Chargé de la sacristie pendant deux ans, il s’acquitta si bien de sa fonction qu’on a dit de lui qu’il fut un « sacristain idéal ». Préfet de la Congrégation de la Sainte-Vierge en rhétorique, il se vit attribuer le prix de sagesse par le suffrage unanime de ses condisciples.
Au séminaire de philosophie de Vesoul, il fut un élève modèle, plus encore qu’à Luxeuil. « Il avait, à cette époque, la préoccupation joyeuse, ardente et continuelle des Missions », atteste l’un de ceux qui l’ont intimement connu.
Admis comme aspirant au Séminaire des Missions-Étrangères, M. Grosjean arriva à la rue du Bac le 13 septembre 1879 et y passa trois ans dans l’étude, le recueillement et toutes les pratiques de la vie spirituelle. Ordonné prêtre le 23 septembre 1882, il partit pour la Cochinchine septentrionale le 8 novembre suivant.
Professeur de seconde, puis de rhétorique, au petit séminaire d’An Ninh, il se fit remarquer par son ardeur au travail. Il apprit l’annamite très vite, et très bien, comme le prouve une traduction exacte et élégante qu’il a laissée de l’Apologétique de Tertullien. Il eut pour brillant élève à An Ninh M. Bai, actuellement ministre de la Guerre et dus Travaux Publics à la cour de Hué.
Directeur du chant, il introduisit l’usage des messes en musique, aux jours de grande fête. Il composa en annamite une méthode d’harmonium pour les élèves du petit séminaire, et tous les organistes de la Mission ont été formés d’après cette méthode aussi simple que pratique.
Pendant les deux ans et demi qu’il resta professeur, M. Grosjean édifia toute la communauté d’An Ninh par sa fervente piété. On le voyait aller et venir dans la maison en récitant son chapelet ; il faisait jusqu’à sept visites par jour au Saint-Sacrement, et il flagellait souvent son corps, en secret, avec une dure discipline.
Nommé procureur de la Mission, M. Grosjean se rendit à Hué au mois d’août 1885, et résida à l’évêché avec Mgr Caspar qu’il vénérait et aimait de tout son cœur. Dans l’exercice de sa charge, il se fit le serviteur do ses confrères et leur témoigna à tous la plus grande charité.
Un mois après son arrivée à Hué, le 6 septembre, éclata la terrible persécution qui fit dix mille martyrs en Cochinchine septentrionale. La province de Hué fut épargnée, grâce à la présence des Français qui occupaient la capitale ; mais les lettrés se vengèrent sur les chrétiens des autres provinces du royaume. Eglises, résidences, écoles, tout fut incendié. La mission possédait quatre couvents de soixante religieuses chacun : les couvents furent brûlés et les religieuses cherchèrent un refuge auprès des citadelles de Quang Tri et de Quang Binh, que nos soldats avaient reprises aux rebelles. Seul, le petit séminaire d’An Ninh échappa à la dévastation générale.
La tourmente apaisée, Mgr Caspar fit venir à Hué toutes les religieuses qui se trouvaient sans asile, et les logea daims dus maisons construites à la hâte. Il fallait un aumônier à ces religieuses ; M. Grosjean fut désigné en 1886 pour remplir auprès d’elles cette fonction, et s’installa dans une ancienne pagode, à proximité du couvent. C’est là qu’il habita pendant deux ans. Les païens ne l’appelaient que « le bonze », et plus d’un confrère, dans l’intimité, se permettait de temps en temps la même expression, ce dont M. Grosjean était le premier à rire.
Le nouvel aumônier s’attacha à procurer de son mieux le bien spirituel de ces âmes qui lui étaient confiées. Il leur faisait une instruction presque chaque jour et les entendait en confession, non seulement une fois par semaine, mais encore aussi souvent qu’elles le désiraient, Rien ne lui coûtait, dès qu’il s’agissait de leur donner une direction utile ou de ramener la paix dans leur conscience troublée. Il était autant aimé que respecté par les sœurs du couvent, et son changement provoqua, assure-t-on, un vrai déluge de larmes dans la communauté.
Ce changement eut lieu au mois d’août 1888. Mgr Caspar avait alors besoin d’un missionnaire robuste et zélé pour relever les ruines des chrétientés dans la province de Quang Tri. Sa Grandeur chargea M. Grosjean de cette œuvre difficile, et confia la direction des religieuses à M. Dangelzer, son provicaire.
M. Grosjean quitta donc Hué et se rendit à Nhut Dong. Tous les chrétiens de la région appelée Thanh Huong se trouvaient placés sous sa houlette. Seul, avec un vicaire annamite, il réorganisa les postes et releva les églises. « Dieu et les âmes », telle fut la maxime du vaillant chef de district. Jusque-là, son zèle ne s’était exercé que sur un nombre restreint d’âmes d’élite, au séminaire d’An Ninh et au couvent de Hué ; à Nhut Dong, il avait au moins 1.200 néophytes à administrer, à consoler et à nourrir du pain de la parole divine. C’était beaucoup, mais ce n’était pas assez à son gré. Non content de s’occuper des chrétiens, il entreprit la conversion des païens adultes et donna une réelle impulsion à l’œuvre de leur évangélisation en Cochinchine septentrionale. Il en baptisa un très grand nombre et fonda de nouvelles chrétientés. Si l’on comptait les stations ainsi fondées par lui dans la région de Thanh Huong, on en trouverait facilement une douzaine.
« J’ai eu l’occasion de rencontrer un des nombreux convertis de M. Grosjean, écrit M. « Girard, ami intime de notre regretté confrère. Cet homme était un païen forcené, véritable « possédé du démon. M. Grosjean l’ayant un jour rencontré, lui parla de la religion chrétienne « avec tant de chaleur et de conviction que cet affreux païen en fut profondément touché et « demanda sur l’heure à se convertir. Il se mit à étudier le catéchisme et les prières avec « ardeur ; mais le démon, voyant que cette âme allait lui échapper, commença à en faire des « siennes et tourmenta le nouveau catéchumène de diverses façons. Le jour du baptême, le « malin esprit le rendit subitement furieux, de sorte qu’il fallut l’attacher à une colonne pour « continuer la cérémonie. Mais, dès, que M. Grosjean eut versé l’eau sur son front, le converti « se trouva calme ut heureux comme il ne l’avait pas encore été. Cet homme a gardé toute sa « vie un reconnaissant souvenir au missionnaire qui l’avait délivré de l’esclavage, du démon. »
Le curé de Nhut Dong était aussi le grand prédicateur dans tout le district de Quang Tri. A chaque occasion extraordinaire : fête patronale, première communion, administration annuelle faite par plusieurs confrères réunis, M. Grosjean prêchait presque toujours et était fort goûté : les néophytes ne se lassaient pas de l’entendre.
Au bout de trois ans de cette vie active et mouvementée, le titulaire de Nhut Dong se sentit fatigué et, avec la permission du vicaire apostolique, alla se reposer pendant quelques mois au sanatorium de HongKong. A son retour en Cochinchine, il fut nommé supérieur du petit séminaire d’An Ninh, où il avait laissé un si bon souvenir ; mais il ne devait conserver que fort peu de temps la direction de cet établissement. En effet, deux mois après sa nomination, il était appelé à Paris comme Directeur du Séminaire et Procureur des Missions de la Cochinchine et du Cambodge.
Ainsi, au moment où il allait quitter l’Annam pour revenir en France, M. Grosjean avait exercé presque tous les emplois et ministères qui se rencontrent en pays de mission. Ayant été successivement professeur, aumônier de religieuses, procureur, chef de district, il avait l’expérience voulue pour être un Directeur vraiment utile au Séminaire de Paris et à toutes les Missions de la Société. Ce n’est pas sans un grand serrement de cœur qu’il dit adieu à sa chère Cochinchine, à laquelle il avait consacré avec tant d’amour les plus belles années de sa vie ; mais il devait obéir, et il le fit généreusement.
Lorsqu’il arriva au Séminaire, M. Grosjean étonna tout le monde par sa bonne mine : on ne s’attendait guère à le revoir avec cet air frais et dispos, après dix ans de séjour en Annam. M. Pernot, en particulier, admirait beaucoup la santé florissante de son jeune collègue de Cochinchine, pour lequel il eut toujours la plus vive affection.
Admis à la qualité de Directeur le 16 mai 1892, M. Grosjean alla voir sa famille, passa quelques semaines en Franche-Comté et revint à Paris.
Au Séminaire, il a rempli tour à tour la plupart des charges qui peuvent incomber à un Directeur, comme, en Cochinchine, il avait occupé presque tous les emplois qui peuvent être donnés à un missionnaire. Nommé procureur des Commissions et professeur d’Ecriture Sainte le 4 juillet 1892, il fut chargé de la procure du Séminaire, le 1er juillet 1895, et conserva cet office pendant douze ans. Elu assistant du Supérieur le 27 juin 1904, tout en gardant la place de procureur, il fut désigné, avec M. Catesson, pour accompagner à Pinang les 30 aspirants que le Conseil du Séminaire jugea opportun d’y envoyer à la fin de 1906, et il quitta la France, le 6 décembre, à la tête de notre petite colonie d’émigrants. Maintenu comme assistant du Supérieur et chargé de la direction des aspirants aux élections du 1er juillet 1907, il rentra en France au mois d’octobre de la même année, après avoir rempli la délicate mission qui lui avait été confiée dix mois auparavant.
Toutefois, avant de se rembarquer pour l’Europe, M. Grosjean avait tenu à revoir ses confrères de la Cochinchine septentrionale. Dans cette circonstance, les chrétiens de Nhut Dong et les néophytes de la région de Thanh Huong qui lui étaient redevables de leur conversion, firent à leur ancien missionnaire et père une réception vraiment triomphale.
De retour à Paris, notre confrère s’appliqua tout entier à ses fonctions d’assistant du Supérieur et de directeur des aspirants. Donné comme assistant à M. Cazenave, Procureur général de la Société à Rome, le 27 juin 1910, il lui prêta le plus dévoué concours pendant environ deux ans, et lui succéda à sa mort, survenue la 29 septembre 1912.
A Paris et à Rome, pendant les vingt-deux années qui se sont écoulées depuis son retour de mission, M. Grosjean est demeuré constamment le prêtre pieux et zélé, le confrère bon et charitable qu’il avait été en Cochinchine. Rendre service et faire plaisir à tous : telle était la maxime d’après laquelle il réglait sa conduite dans les diverses situations qu’il a successivement occupées.
Procureur des Commissions, il éprouva plus d’une fois sans doute qu’il est difficile de contenter tout le monde ; mais, comme il était patient, il ne se formalisa jamais des réclamations qui lui étaient adressées de temps en temps, bien à tort parfois. Il ne garda surtout rancune à personne, dans ces occasions. Professeur d’Ecriture Sainte, il n’épargna rien pour rendre ses classes aussi intéressantes que possible. Procureur du Séminaire, il fit preuve d’une grande intelligence des affaires et s’occupa des intérêts temporels de la Maison avec tout le soin désirable. S’il se trouvait embarrassé, il recourait aux lumières de M. Pernot et se guidait d’après les conseils de sa longue expérience. Assistant du Supérieur, il vivait avec lui dans une étroite union, l’aidait de fort bonne grâce, et le remplaçait d’une façon très digne quand il en était besoin. Directeur des aspirants, il veillait au maintien de la discipline et à l’observation ponctuelle du règlement. D’aucuns ont pu le trouver un peu méticuleux sous ce rapport, mais il était convaincu qu’un aspirant missionnaire devait se plier à toutes les exigences de la règle, et il voyait, dans ce renoncement continuel à la volonté propre, la meilleure garantie de persévérance pour l’avenir.
Procureur à Rome, il montra la plus grande activité pour assurer la prompte expédition des affaires qui lui étaient confiées. Il s’occupa aussi avec beaucoup de zèle des Causes de nos Martyrs et de plusieurs autres Causes dont il était le promoteur près de la Sacrée Congrégation des Rites. Il sut se concilier l’estime des Congrégations Romaines avec lesquelles il fut en rapport, et la sympathie de toutes les personnes avec lesquelles la Procure générale entretient des relations.
Nous aimions à espérer que M. Grosjean exercerait pendant de longues années les fonctions de Procureur général, pour lesquelles il avait toutes les aptitudes voulues ; mais le bon Dieu en a disposé autrement, et nous ne pouvons que nous incliner devant sa sainte volonté.
Au commencement de juin, le cher Procureur écrivait à M. le Supérieur de Paris :
« Je suis un peu fatigué, pas malade : la tête est lourde, les nerfs sont agacés et les dents « me font horriblement souffrir. J’en ai fait arracher une, mais les autres sont aussi « méchantes. »
La maladie ne tarda pas à se déclarer à la suite de grandes fatigues ; elle fut grave dès le principe :
« Je viens d’avoir une rude secousse, écrivait notre confrère le 6 juillet. Fièvre, bronchite, « diarrhée, tout y a passé l’un après l’autre. Je ne souffre plus, le sommeil est régulier, mais « l’appétit ne revient pas ; je me nourris d’œufs crus, de lait et de bouillon. Dès que je me « sentirai les forces suffisantes pour supporter le voyage, je quitterai Rome. Je n’oserais pas « me mettre en route pour Paris dans les conditions actuelles. » — 12 juillet — « Je continue « d’aller mieux, mais je suis d’une faiblesse extrême. La diarrhée persiste et le docteur ne « veut pas l’arrêter avant que le foie ne soit complètement dégorgé. » — 16 juillet — « Ma « convalescence va son petit train, mais la faiblesse est encore très grande. Le foie est rentré « dans ses limites normales et la diarrhée a cessé depuis deux jours. Je commence à pouvoir « manger. J’espère vous revoir la semaine prochaine, s’il plaît à Dieu. »
M. Grosjeau arriva au Séminaire, après un long et pénible voyage. Il faisait pitié à voir : défait, amaigri, on eût dit qu’il n’avait plus de sang dans les veines. Il put encore néanmoins célébrer la sainte messe et descendre au réfectoire pour les repas. L’excellent docteur Tisné essaya bien de lui redonner des forces, mais n’y réussit point. Tout espoir de guérison était perdu : le cher malade allait décliner peu à peu et finir par s’éteindre comme une lampe qui manque d’huile. La faiblesse augmentant de jour en jour, il dut se résigner à garder la chambre et bientôt même le lit. Un infirmier fut appelé, à la fin du mois d’août, pour le veiller et lui donner les soins que réclamait son état.
Il reçut les derniers sacrements, des mains de M. le Supérieur, le 11 septembre au soir, avec de grands sentiments de foi et offrit à Dieu le sacrifice de sa vie. La nuit fut assez tranquille, mais le lendemain, à 1h. 20 de l’après-midi, notre cher confrère rendit tout doucement son âme à son Créateur, après avoir reçu une dernière absolution et pendant que nous récitions pour lui les prières des agonisants.
En terminant cette courte notice, nous tenons à citer l’appréciation de Mgr Allys, Vicaire apostolique de la Cochinchine septentrionale, sur le regretté défunt et sa vie en mission :
« M. Grosjean, dit Sa Grandeur, avait reçu en partage toutes les qualités qui font le bon « prêtre : il était pieux, charitable, zélé pour la sanctification des âmes et la conversion des « païens. Pendant les dix ans qu’il a passés en mission, dans toutes les fonctions qu’il a « remplies, il a travaillé ardemment au plus grand bien des âmes qui lui étaient confiées. Je « crois qu’il a bien gagné le repos que Notre-Seigneur lui a préparé. »
Requiescat in pace!
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Références
[1541] GROSJEAN Joseph (1859-1914)
Références biographiques
AME 1900 p. 165. 1901 p. 213. 220. 1902 p. 199. 1908 p. 260. 263. 305. 1909 p. 72. 216 sq. 1913 p. 157 sq. 1915 couv. CR 1882 p. 103. 1889 p. 173-175. 1890 p. 138-140. 1892 p. 255 sq. 1897 p. 275. 1898 p. 264. 1901 p. 273. 275. 1902 p. 311. 1904 p. 288 sq. 306 sq. 1905 p. 181. 295. 1905 p. 342. 1909 p. 253. 1910 p. 294. 1911 p. 281. 323 sq. 1912 p. 313. 342-344. 1913 p. 306-308. 1914 p. p. VIII. 140. 1923 p. 120. 1940 p. 194. BME 1955 p. 10. 1956 p. 181. Miss. Cath. 1884 p. 220. 1897 p. 517. 602. 1898 p. 26. 1914 p. 480. 1924 p. 247. Miss. QUINHON Mém. 1905 p. 39. 1906 p. 52. 1907 p. 6. 68 sq. 75. 79. 1908 p. 33. 106. 1909 p. 123. 1911 p. 6. Sem. Rel. Besançon 1894 p. 187. 1897 p. 538. An. Ste. Enf. 1890 p. 27. 1891 p. 305. Echo. N-D de la Garde 1886 p. 146. Ass. Anc. pt. Sem. Luxeuil 1897 p. 259. 1909 p. 15.
Notice nécrologique
CR 1914 p. 145.
Bibliographie
Apologétique de Tertullien" traduit en viêtnamien, Huê.
"Méthode d'Harmonium", Huê.