Paul VEAUX1857 - 1942
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1576
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1884 - 1913 (Pondichéry)
- 1915 - ? (Pondichéry)
Biographie
[1576] VEAUX Paul naît le 3 juillet 1857 à Chartrier-Ferrière en Corrèze dans le diocèse de Tulle. Il est admis au Séminaire des Missions Étrangères le 25 septembre 1879. Sous-diacre le 4 mars 1882, diacre le17 février 1883, il est ordonné prêtre le 22 septembre 1883 et part le 21 novembre 1883 pour la mission de Pondichéry.
Après l'étude la langue tamoule, qu'il va parler avec une aisance remarquable, il est chargé de la paroisse de Mahé. En 1902, cette chrétienté recense environ 400 Chrétiens, dont un grand nombre converti par le P Veaux.
A Pondichéry, en pays tamoul, il doit faire face à des conflits de castes
Appelé en 1906 à diriger la paroisse de la cathédrale de Pondichéry, alors la plus importante de la région avec ses 8000 chrétiens, il accorde dans son action pastorale la priorité à la formation chrétienne de ses fidèles. S'il confie à ses deux vicaires l'éducation des jeunes, il se réserve pour lui-même le soin d'instruire les adultes. Malgré toute l'attention qu'il porte à sa communauté, il ne peut cependant éviter en 1908 un douloureux conflit de prééminence entre chrétiens de castes différentes, les uns revendiquant la première place dans l'assemblée et les autres aspirant à une égale considération.
A Mahé, en pays malayalam
En 1910, le Père Veaux devient curé de la paroisse de Mahé (1). C'est pour lui un grand changement, car il doit s'adapter non seulement à un nouveau groupe humain mais aussi à une autre langue : le malayalam. Naturellement doué pour les langues, il réussit en peu de temps à assimiler ce nouveau parler et à le maîtriser avec la même aisance que le tamoul. Ce qui facilite ses contacts et lui attire la sympathie de la population et facilite de nombreu-ses conversions.
A Karikal, à nouveau en pays tamoul
En 1913, des ennuis de santé l'obligent à rentrer en France, et il doit attendre la fin de la guerre pour rejoindre sa mission. A son retour, il est nommé curé de la paroisse de Karikal (2), qui compte à cette époque près de 8000 chrétiens Il dirige en même temps l'école de la mission. Il administre cette importante chrétienté jusqu'au jour où l'âge et sa santé défaillante l'obligent à démissionner. Il prend alors sa retraite dans cette ville où il a tant donné de lui-même et vit dans le silence et le recueillement les dernières années de sa vie jusqu'à son décès qui survient le 29 juin 1942. Il est inhumé dans le cimetière des missionnaires, situé près de l'église de Karikal.
1 – L’un des cinq comptoirs français en Inde, ville côtière sur la mer d’Oman.
2 – Autre comptoir français au sud de Pondichéry, sur la côte de Coromandel.
Nécrologie
[1576] VEAUX Paul (1857-1942)
Notice nécrologique
Le 29 juin 1942 les cloches de Karikal sonnaient le glas funèbre d’un missionnaire qui s’était dévoué pendant plus de cinquante ans dans la Mission de Pondichéry, et qui avait choisi de venir terminer ses jours où, jeune missionnaire, il avait travaillé et souffert.
Saint Paul, dans la première épître aux Corinthiens, parle de divers dons que le Saint-Esprit distribuait différemment aux fidèles de la primitive Eglise ; le P. Veaux, peut-on dire, possédait celui des langues. En effet, il connaissait à fond le tamoul et il parlait avec aisance et élégance le vulgaire et le haut tamoul et sa poésie. Quand en 1900, il fut nommé curé de Mahé, là où le maléalam est la langue du pays, en très peu de temps il le parlait avec la même facilité et la même perfection que le tamoul ; aussi réussit-il à convertir de nombreux païens.
Son zèle s’exerça surtout à Karikal où il fut envoyé comme directeur de l’école de la Mission. Son caractère affable, sa parfaite connaissance du tamoul facilitèrent grandement ses rapports avec la population même païenne. Le nombre des élèves augmenta rapidement et de simple école primaire, celle des garçons devint vite un collège où l’on donnait l’instruction secondaire jusqu’à la quatrième.
Appelé à prendre la direction de la paroisse de la cathédrale en 1906, il prit soin d’instruire lui-même les grandes personnes et confia les enfants à ses deux vicaires. Malheureusement, il eut la douleur de voir ses chrétiens refuser d’obéir à l’autorité et déserter la cathédrale : affaire de caste naturellement, ceux d’en bas voulant monter et ceux d’en haut fixés sur le faîte n’aspirant nullement à descendre. Hélas ! le cor unum et anima una n’a pas encore trouvé sa parfaite réalisation dans l’Inde, et il est probable qu’il ne l’obtiendra pas de longtemps. La révolte des chrétiens, commencée à la fin de 1908, se termina le 1er juin 1913 par la rentrée des paroissiens à la cathédrale.
La carrière apostolique du P. Veaux s’acheva à Karikal dont il fut curé tant que ses forces le lui permirent. Après avoir donné sa démission à cause de son état de santé, c’est là qu’il se retira, continuant dans le silence et la prière sa vie de dévouement jusqu’à sa mort survenue le 29 juin 1942 dans sa cinquante-neuvième année de mission. Il repose en paix à l’ombre de l’église dans le cimetière des missionnaires.
Références
[1576] VEAUX Paul (1857-1942)
Références biographiques
BME 1922 p. 58, 579. 1924 p. 336. 1925 p. 78. 1930 p. 543. 1933 p. 955.
CR 1883 p. 116. 1890 p. 180. 1892 p. 274. 1900 p. 221. 1901 p. 306, 307. 1902 p. 263. 1906 p. 240. 1907 p. 270, 271. 1911 p. 239. 1914 p. 124. 1916 p. 161. 1918 p. 113. 1920 p. 74. 1922 p. 250. 1931 p. 279. 1947 p. 351. 1949 p. 214. 1950 p. 147.
EC1 n° 432.