Charles GOROSTARZU (de)1860 - 1933
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 1648
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1885 - 1933
Biographie
Charles, Marie, Félix de GOROSTARZU naquit le 6 octobre 1860, à Saint Vincent de Tyrosse, diocèse d'Aire-Dax, département des Landes. Après avoir étudié au petit séminaire de Larressore (Pyrénées Atlantiques), il fit sa philosophie à Issy, et sa théologie au séminaire français de Rome. Après son ordination sacerdotale, le 19 mai 1883, il prolongea son séjour à Rome.
Le 13 septermbre 1884, il entra au séminaire des Missions Etrangères, et l'année suivante, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Yunnan, (Yunnanfou / Kunming) qu'il partit rejoindre le 7 octobre 1885.
Cinq mois après son départ de Paris, M.de Gorostarzu arriva enfin à Yunnanfu. De Shanghai, il remonta le Fleuve Bleu jusqu'à Sui-fu, puis après une vingtaine de jours de voyage par voie de terre, il se trouva auprès de son vicaire apostolique Mgr. Jean Fenouil, en février 1886. Celui-ci l'envoya à Long-ki, ancienne résidence épiscopale, à deux journées de Sui-fu, mais à une vingtaine d'étapes au nord de Yunnanfu. Avant de rejoindre son poste lointain, M. de Gorostarzu passa plusieurs mois, chez M. Vial, à Te-tse-tsen, station chrétienne, à deux jours, à l'est de Yunnanfu.
A Long-ki, dans le "bas Yunnan", M. de Gorostarzu prit contact avec les populations lolottes chez lesquelles se dessinait un mouvement de sympathie envers le christianisme. En 1888, il s'occupait des chrétientés suivantes: Pe-che-ngay, environ 650 chrétiens, sur le territoire de Lan-Lin, ville de troisième ordre, O-Yuen-tchang, avec une douzaine de villages voisins, dans le gouvernement de Lo-pin-tcheou: 427 chrétiens, Y-gny et Tou-tsa, dépendance de Kouang-si-fou: 420 chrétiens. Il assista M.Placide Parguel, qui, mordu par un chien enragé le 10 novembre 1889, vint se reposer à Long-ki, le 24 janvier 1890, et y mourut le 3 février 1890.
Le 15 février 1890, décéda à Yunnanfu, M.François-Xavier Bourgeois, provicaire et procureur de la mission. Mgr.Fenouil nomma M. Ernest Maire provicaire et supérieur du bas Yunnan, avec résidence à Long-ki, et appela M.de Gorostarzu à Yunnanfu pour lui confier la charge de procureur. Ce dernier se mit en route, mais à l'étape de Tong-tchouan, il fut pris d'une fièvre paratyphoïde qui l'obligea à une longue convalescence, et en juin 1890, il arriva enfin à Yunnanfou
Pour simplifier son travail de procureur, M.de Gorostarzu eut recours à la polycopie; il lança le "Petit Nouvelliste", bulletin de liaison paraissant à des dates plus ou moins régulières. Il mit à profit ses loisirs pour étudier les caractères chinois, aider le curé de la paroisse, faire du ministère dans les chrétientés proches du séminaire, et même essayer d'évangéliser les aborigènes.
Sur la fin de 1897, M.de Gorostarzu se vit confier le poste de la procure de Mong-tse, où se trouvaient le consulat de France et la douane chinoise, et bientôt la construction de la voie ferrée qui allait y amener quantité d’étrangers. Depuis quatre ou cinq ans plusieurs missionnaires s'étaient succédés dans ce centre, mais les autorités locales s'étaient opposés à l'installation d'une mission en ville. M.Henri Maire y avait fait la connaissance d'un employé à la douane chinoise, un aborigène du groupe ethnique "Long-jen", originaire du village de Ou-se-tchong, à une soixantaine de kms à l'est de Mong-tse. Ce dernier invita le missionnaire à visiter ses congénères. M.Maire alla à Ou-se-tchong, village situé entre Mon-tse et Kai-hoa et composé d'une soixantaine de familles. Il y reçut un accueil chaleureux.
Dès son arrivée, M. de Gorostarzu, successeur de M. Maire, prit contact avec le village de Ou-se-tchong, multiplia ses visites chez les "Long-jen", et finalement, en février 1898, acheta une maison au milieu du village, puis s'établit chez eux à la fin de décembre 1898. A Noël 1898, quinze familles se firent inscrire comme catéchumènes. A Pâques 1899, des représentants de deux cents familles "miao-tse" ou "poula" passèrent trois jours à Ou-tse-tchong demandant à se faire chrétiens. Ce mouvement de sympathie des aborigènes envers le christianisme et la présence d'étrangers étudiant le tracé de la voie ferrée de Mong-tse provoquèrent quelques troubles de la part des chinois. Le 21 juin 1899, le quartier de la douane de Mon-tse fut attaqué, pillé et brulé, tandis que la colonie européenne eut bien du mal à trouver refuge dans la ville. Malgré ces désordres, M.de Goroztarzu protégé par les aborigènes, ouvrit une école dans le village d'Ou-se-tchong, tandis que M.Kircher envoyé en renfort, s'établissait chez les Miao-tse et les Poula, à une étape d'Ou-se-tchong.
En 1900, au temps des Boxers, un mouvement xénophobe inquiétant se dessina à Yunnanfu. Mgr.Fenouil et les missionnaires se refugièrent au Tonkin. En quittant Mong-tse, Mgr. nomma M.de Gorostarzu, administrateur de la Mission; celui-ci donna l'ordre aux missionnaires restés à l'intérieur de sortir de la province, et lui-même se retira sur la frontière tonkinoise. En 1905, MM de Gorostarzu, à Ou-se-tchang, et Kircher à Lo-to-ké avaient en charge une centaine de villages aborigènes de la montagne. Au mois de mai 1907, pendant que M. de Gorostarzu visitait d'autres stations, résidence, chapelle, écoles et quatorze maisons de néophytes furent incendiées, à Ou-se-tchang.
Le 10 janvier 1907, Mgr. Fenouil décéda à Yunnanfu; le 10 décembre 1907, M.de Gorostarzu fut nommé évêque d'Aïla, et vicaire apostolique du Yunnan. Préconisé le 19 décembre 1907, il reçut la consécration épiscopale, le 29 mars 1908, à Hanoï, des mains de Mgr. Pierre Gendreau.
Pénétré de l'importance des visites pastorales Mgr.de Gorostarzu projeta de visiter les districts de la mission tous les trois ans, mais il lui fallut compter avec l'insécurité des routes, les difficultés des communications, les brigands, les désordres divers et l'étendue de la province. Après le sacre de Mgr. Fayolle, à Sui-fu, le 24 octobre 1909, accompagné de M. Salvat, il participa au synode régional de Tchong-king, et rentra dans sa mission par Hong-Kong où il ordonna prêtre M.Besombes, et par le Tonkin. Peu après, il encouragea les soeurs de Saint Paul de Chartres à faire une fondation à Yunnanfu.
Le 20 décembre 1910, M.Mérigot fut tué à Tsing-y, à 40 kms au sud de Yong-pé; en 1911, le gouvernement révolutionnaire s'installa à Yunnansen; en 1912, la région de Long-ki et du bas Yun-nan furent très éprouvées par les troubles politiques empêchant les missionnaires de se rendre dans leurs stations. Malgré cela, Mgr. de Goroztarzu visita les districts de l'est et de l'ouest de son vicariat. En 1914, cinq de ses missionnaires furent mobilisés et pendant quelques temps, il assura seul le service de la procure de la mission. Le 10 novembre 1918, à Ning-Yuan-Fu, il assista Mgr. de Guébriant pour la consécration épiscopale de Mgr.Bourgain. En 1919, après avoir parcouru les districts de Kai-hoa, il se rendit à Sui-fu pour rencontrer Mgr. de Guébriant, visiteur apostolique.
Le 10 février 1920, il partit pour la France; puis du 7 mai au 11 juin 1920, il assista, à Rome, au titre de Délégué du groupe des missions de la Chine du Sud, à la réunion préparatoire en vue de l'Assemblée Générale de la Société prévue pour 1921. Il profita de son séjour à Rome pour obtenir la division de son vicariat, et en France, pour contacter l'Institut des Pères du S.C. de Batharram. Il se rendit ensuite à Hong-Kong où, du 9 février au 22 mars 1921, il prit part aux travaux de l'Assemblée Générale de la Société des Missions Etrangères.
En 1922, Mgr. de Gorostarzu reçut du Gouvernement Général de l'Indochine, la décoration "des Millions d'Eléphants et du Parasol Blanc" du Luang-Prabang. Le 11 septembre 1922, il quitta Yunnanfou pour assister à la réunion synodale qui s'ouvrit le 15 octobre suivant à Sui-fu, où seraient étudiées les questions à traiter au futur "concile" de Shanghai. A son retour, il visita les districts du Nord-Est de sa mission, et rentra à Yunnanfu le 14 février 1923. L'année suivante, le coeur bien gros à cause de l'arrestation par une troupe de brigands, de M.Degenève, le 13 août 1923, puis de la prise en otage de M. Piton, le 5 janvier 1924, il se rendit au premier concile plénier de Chine, qui s'ouvrit à Shanghai le 15 mai 1924, sous la présidence de Mgr. le Délégué Apostolique en Chine..
Vers octobre 1924, Mgr. de Gorostarzu estima que le temps était venu de confier aux PP.Bétharramites, arrivés au Yunnan en mars 1922, les districts chrétiens de la région de Tali, Monghoa, Yangpi, Euluen, Uinpin, et Paochan et les cinq sous-préfectures qui relient les six premières à l'intendance (la région) de Poueul. Ce territoire fut érigé en mission distincte en 1929.
Le 6 avril 1926, accompagné de M. Degenève, il assista à Hanoï au triduum en l'honneur de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus. En 1927, il descendit encore à Hanoï, puis à Hué au début de juillet, en vue de préparer une future fondation d'un Carmel à Yunnanfu, projet auquel il songeait depuis 1910. Mais, en 1928, en raison des désordres politiques au Yun-nan, cette réalisation fut remise à des temps plus heureux. De Hué, il se rendit à Bien-Hoa près de Saigon; indisposé, il passa quelques jours à la clinique Angier, à Saigon; un peu remis, il embarqua sur "l'Amboise" le 25 juillet 1927, mais dut rentrer en clinique le 29 juillet à Hanoï. Le 14 août 1927, marchant péniblement, il retrouva son évêché à Yunnanfu. Se rendant compte qu'il lui était difficile d'assurer la bonne marche de la mission, il se résolut à demander un coadjuteur, mais l'affaire traina en longueur.
Le 1 juillet 1928, Mgr. de Gorostarzu inaugura un probatorium avec 34 élèves, et une école de catéchistes. Soucieux de la formation de ses prêtres, dès 1915, il envoya ses séminaristes au Collège général de Pinang. En 1933, le vicariat apostolique de Yunnanfu comptait 18 prêtres autochtones, 13 grands séminaristes dont deux étudiaient au séminaire de Saint Sulpice à Paris, et 48 élèves dans les classes secondaires supérieures du petit séminaire.
En 1930, il partit pour Hong-kong où il arriva le 17 mai pour la préparation de l'Assemblée Générale de la Société, puis s'embarqua pour France, à bord du "Sphinx"; du 15 juillet au 4 août 1930, il prit part à Paris, aux travaux de cette Assemblée, et fit sa visite ad limina à Rome.
En septembre 1930, fut prise la décision de la création d'un séminaire régional à YunnanFu. Retenu de longs mois en France par la maladie, Mgr. de Garostarzu s'embarqua à Marseille, en mai 1931, et arriva à Yunnanfu le 30 juin 1931. En novembre 1931, une congestion faillit l'emporter. Au début de l'année chinoise, en 1932, il reçut la visite de Mgr.de Guébriant. En mai 1932, Mgr. Audren provicaire de la mission de Ning-yuan-fu lui fut donné comme coadjuteur.
Accompagné de M.Guilbaud, Mgr. de Gorostarzu, fatigué, quitta Yunnanfu (Kunming) le 10 mars 1933, et Saïgon, le 20 mars 1933, à bord du "Porthos". Après avoir dépassé Singapore, une congestion se déclara. Le docteur jugea son état très grave, et, lorsque le bâteau accosta Pinang, M.Rouhan, supérieur du collège général, averti par radio, et M.Michel montèrent à bord, le 24 mars 1933, à 1 heure du matin. Le malade, sans connaissance fut descendu à terre et dirigé sur l'hôpital de Pinang. C'est là que s'éteignit, le 27 mars 1933, à 20 h 56, Mgr. de Gorostarzu, emporté par une crise d'urémie.
Sa dépouille mortelle fut exposée à la maison paroissiale de l'église de l'Assomption, où eut lieu la veillée funèbre. Les journaux annoncèrent son décès. Les obsèques célébrées à l'église de l'Assomption, au soir du mardi 28 mars 1933, furent présidées par M.Dérédec, entouré d'une très nombreuse assistance, dont onze jeunes séminaristes Yunnanais. Mgr. Charles de Gorostarzu, repose dans le cimetière de Pinang, tout à côté de Mgr. Perrichon, dans la concession de la mission.
Nécrologie
Notices Nécrologiques
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Mgr de GOROSTARZU
VICAIRE APOSTOLIQUE DE YUNNANFU
Mgr DE GOROSTARZU (Charles-Marie-Félix), né le 6 octobre 1860 à Saint-Vincent-de-Tyrosse (Aire, Landes). Prêtre le 19 mai 1883. Entré au Séminaire des Missions-Étrangères le 13 septembre 1884. Parti pour le Yunnan le 7 octobre 1885. Evêque d’Aila et Vicaire Apostolique du Yunnan en 1907. Mort à Pinang le 27 mars 1933.
Charles-Marie-Félix de Gorostarzu appartenait à une famille foncièrement chrétienne. Des enfants nombreux vinrent successivement peupler ce foyer béni de Dieu. Après avoir étudié au petit Séminaire Larressore, il fit sa philosophie à Issy, et sa théologie au Séminaire français à Rome. Ordonné prêtre en 1883, il voulut prolonger son séjour dans la ville sainte ; le vénéré M. Delpech consulté n’y fit pas opposition. Entré le 13 septembre 1884 au Séminaire de la rue du Bac, il recevait un an après sa destination pour le Yunnan et quittait Paris le 7 octobre 1885.
Ce n’est que 5 mois après son départ de Paris qu’il pénétrait dans l’enceinte de Yunnanfu A cette époque reculée, la voie du Tonkin n’était pas encore ouverte. Comme ses devanciers il se rendit à Changhaï, et de là, par les soins du Procureur, transformé en Chinois, il remonta le Fleuve Bleu jusqu’à Suifu. Après 20 et quelques jours de voyage par voie de terre, il était auprès de son Vicaire Apostolique. Mgr Fenouil ne tarda pas à lui désigner le poste où il aurait à faire ses premières armes : Long-ki, ancienne résidence épiscopale, à proximité de Suifu. C’était donc encore ces 20 et quelques étapes à refaire, mais en sens inverse. Toutefois, comme il avait été quelque peu fatigué par le voyage, il ne se remit en route qu’après plusieurs mois passés auprès de M. Vial, à Te-tse-tsen, station chrétienne à 2 jours à l’est de Yunnanfu.
Il resta à Long-ki environ 4 ans. Bien doué, il apprit facilement la langue et fit connaissance avec son voisin M. Parguel, resté légendaire dans les annales de la Société ; il eut dans la suite le triste devoir de fermer les yeux à ce gai compagnon, venu mourir de la rage à Long-ki.
En février 1890, peu de jours après le décès de M. Parguel, M. Bourgeois, qui cumulait à Yunnan,fu les fonctions de provicaire et de procureur, disparaissait à son tour dans la force de l’âge. Mgr Fenouil nomma M. Ernest Maire provicaire et supérieur du bas Yunnan avec résidence à Long-ki, et appela M. de Gorostarzu à Yunnanfu pour y gérer la procure. Le nouveau procureur faillit bien ne jamais exercer ses fonctions, car arrivé à Tong-tchouan une fièvre paratyphoïde le conduisit aux portes du tombeau. Il se remit cependant, et en juin, après une longue convalescence, il arriva à Yunnanfu.
La procure n’avait pas alors l’importance qu’elle a acquise depuis, et, son titulaire pouvait disposer d’une partie considérable de son temps. Une fois par mois arrivaient les courriers envoyés par les missionnaires de l’intérieur de la province. Il fallait exécuter les commissions, répondre aux lettres et donner les nouvelles. Pour simplifier son travail le procureur eut recours à la polycopie. Notre « Petit Nouvelliste » date de cette époque ; il paraissait à des dates plus ou moins régulières ; puis il connut un sommeil léthargique d’une dizaine d’années ; enfin, l’ancien procureur devenu Vicaire Apostolique lui rendit la vie.
Notre confrère mit à profit ses loisirs pour accroître sa connaissance des caractères chinois. Il lisait peu, cependant il ne demeurait jamais inactif ; d’une occupation il passait à une autre, et la journée s’écoulait trop vite à son gré. Naturellement pieux, il aimait à prêter son concours au curé de la paroisse ; c’était d’ailleurs chose facile, la chapelle épiscopale tenant lieu d’église paroissiale. En outre, un dimanche sur deux, il allait exercer le ministère dans une station chrétienne distante d’une forte lieue de la ville et à proximité du Séminaire.
Dans les vallons attenants à la plaine de Yunnanfu habitent des aborigènes ; le hasard voulut que M. de Gorostarzu eût un de ces indigènes pour palefrenier. Comme on parlait alors beaucoup de l’évangélisation de ces tribus, depuis que M. Vial s’était attaqué à elles, il se fit conduire dans le village dont son domestique était originaire. Accueilli avec sympathie, il y retourna plusieurs fois et essaya d’y jeter la bonne semence. A cause de la distance, 3 ou 4 lieues, il ne put y multiplier ses visites ; et par suite de ses fonctions, qui nécessitaient sa présence en ville, il ne pouvait guère y prolonger son séjour, encore moins s’y établir à demeure. Bientôt d’ailleurs il allait être appelé à porter son activité vers un autre endroit. De cette tentative d’évangélisation il ne restera rien, si ce n’est au cœur du missionnaire une profonde sympathie pour ces populations simples et confiantes.
Sa carrière apostolique faillit bien se terminer d’une façon tragique durant son stage à la procure. Un beau jour, entendant des cris à la porte d’entrée, il s’y précipite. Un énergumène voulait à toute force pénétrer à l’intérieur. A la vue de l’Européen, il se jette sur lui ; une lutte corps à corps s’engage. Bientôt le missionnaire s’affaisse, frappé aux reins par un poignard. Le meurtrier fut emmené au poste pendant que le blessé recevait les soins réclamés par son état. Grâce à l’épaisseur des vêtements le stylet n’avait pas pénétré profondément. Les autorités chinoises s’empressèrent de venir visiter la victime ; heureuses de savoir qu’aucune complication n’était à redouter, elles prétendirent que l’assaillant n’était qu’un pauvre déséquilibré, et qu’il n’y avait pas lieu de donner suite à cette regrettable agression.
Sur la fin de 1897, M. de Gorostarzu se vit confier le poste de Mong-tse. Il allait en pays connu, car il s’y était déjà rendu autrefois, à plusieurs reprises, dans le but d’y acquérir une résidence pour le missionnaire, mais s’y était toujours heurté à une résistance opiniâtre de la part des notables, bien résolus à s’opposer à tout prix à l’installation d’une mission en ville. A Mong-tse se trouvaient le consulat de France et la douane chinoise, et bientôt la construction de la voie ferrée allait y amener quantité d’étrangers. Depuis 4 ou 5 ans plusieurs missionnaires s’étaient succédés dans ce poste sans avoir pu réussir à faire de prosélyte parmi la population, M. Henri Maire avait fait la connaissance d’un homme de la tribu des Long-jen, employé à la douane chinoise. Il lui avait dit l’intérêt qu’il portait aux races indigènes, et combien il serait heureux à son prochain voyage de l’accompagner chez ses congénères. Ce confrère fut ainsi le premier européen reçu dans le village de Ou-se-tchong, à deux jours dans les montagnes à l’est de Mong-tse, et l’accueil qu’on lui réserva fut des plus cordial. Le missionnaire promit de revenir, mais il ne put tenir sa promesse et passa la consigne à son successeur.
M. de Gorostarzu ne demandait pas mieux que de recommencer sur un nouveau théâtre l’évangélisation des indigènes. Aussitôt que possible, il prit contact: avec Ou-se-tchong. Augurant bien de l’accueil qu’il y reçut, il multiplia ses visites, et finalement résolut de s’établir d’une façon définitive dans ce village. Notre confrère ne se rendait plus à Mong-tse que lorsque sa présence y était nécessaire. D’ailleurs il ne tarda pas à être déchargé de cette ville, et put dès lors consacrer tout son temps à ses chers indigènes.
Ceux qui l’ont vu à l’œuvre ne tarissaient pas d’éloges à son sujet. Se faisant tout à tous pour gagner les cœurs, il se révéla véritable apôtre. Lui, qui avait toujours aimé prendre son repos de bonne heure, n’hésita plus à prolonger ses veillées bien avant dans la nuit. D’ailleurs il le fallait bien, car ces pauvres catéchumènes passaient la journée aux champs, et, le soir venu, ne se réunissaient qu’après le repas, les hommes chez le missionnaire, les femmes à l’école des filles chez les vierges catéchistes ; ainsi il était possible de leur apprendre un peu de doctrine. Au début les progrès furent nécessairement lents, car il y avait un écueil à éviter, c’est-à-dire la précipitation à leur administrer le baptême. Aussi, quand il quitta le pays, les baptisés étaient encore peu nombreux, mais l’avenir était plein de promesses ; et il avait en outre créé un autre centre d’évangélisation, à Ma-tang, village Long-jen, à un jour de Ou-se-tchong, dans la direction de Kai-hoa, ville où il désirait acquérir également un pied-à-terre.
En 1900, lors des exploits des « Boxers » dans le nord de la Chine, un mouvement anti-français se dessina à Yunnanfu, lequel prit vite des proportions inquiétantes. Nos compatriotes et les missionnaires se réfugièrent au Tonkin. En quittant Mong-tse, Mgr Fenouil nomma M. de Gorostarzu administrateur de la Mission. Le nouveau supérieur, à la vue du danger que couraient ses confrères, restés dans l’intérieur, leur intima l’ordre de sortir de la province, et lui-même se retira sur les frontières du Tonkin près d’un poste militaire. Là il resta en relations avec son district et, moins d’un an après, les postes abandonnés étaient réoccupés.
Dévoué à ses chrétiens, notre confrère eut plus d’une fois l’occasion de prendre leurs intérêts et de soutenir leurs justes revendications. Cela n’alla pas sans lui attirer des haines implacables. Ses ennemis résolurent de se défaire de sa personne par le poison. Une fois même ils faillirent réussir ; heureusement, ressentant les premiers symptômes de l’empoison-nement, le missionnaire absorba aussitôt un antidote chinois que, par mesure de précaution, il portait toujours sur lui.
Mais un champ plus vaste devait bientôt s’ouvrir à son zèle. En effet, Mgr Fenouil mourait en 1907, et, sur la fin de la même année, Mgr de Gorostarzu était appelé à prendre sa succession. Sacré à Hanoï le 29 mars 1908, le nouvel évêque ne s’attarda pas au Tonkin.
Arrivé à Yunnanfu, il se mit à l’œuvre avec entrain. S’il ne réalisa pas tous les projets qu’il avait formés, quelques-uns du moins aboutirent, d’autres furent ébauchés. Pénétré de l’importance des visites de l’évêque dans les districts, il se promettait de parcourir sa Mission en entier tous les 3 ans. L’étendue de la province, les difficultés des communications, l’insécurité des routes et bien d’autres raisons encore, ne lui permirent pas toujours par la suite de réaliser ce désir.
En 1909 il commença à prendre rapidement contact avec les chrétientés du nord de la province, en se rendant au synode de Tchong-king. De cette ville il poussa une pointe sur Pékin, et revint par Changhaï, Hong-kong et le Tonkin, satisfait de ce voyage qui avait été pour lui des plus instructifs.
Peu après son retour, Mère Agathe, Supérieure Provinciale des Sœurs de Saint-Paul de Chartres à Hanoï, vint à Yunnanfu avec une de ses compagnes. Elle demandait à faire urne fondation près de Mong-tse, à proximité de la voie ferrée récemment ouverte à la circulation, et à y établir un sanatorium pour ses sœurs fatiguées par le climat du Tonkin, plutôt que d’avoir à les envoyer en France refaire leur santé. Mgr lui répondit que le plus simple et le plus pratique était de venir s’installer au chef-lieu même de la province. L’accord se fit aisément et bientôt on put voir les Sœurs circuler dans les rues de la ville. Les débuts furent des plus modestes ; mais, peu à peu, elles y ont développé leurs œuvres.
Quand éclata la révolution chinoise, Mgr était en visite dans la région de Kai-hoa-Mong-tse. Il dut rentrer au plus tôt. Le calme revenu, le Vicaire Apostolique reprit le cours de ses pérégrinations, d’abord dans les districts de l’est, ensuite dans ceux de l’ouest. Puis survint la guerre de 1914 : cinq de ses missionnaires furent mobilisés, réduisant ainsi le personnel de la Mission. Persuadé, comme tant d’autres que la tourmente passerait vite, il prit courageuse-ment sur lui d’assumer le travail de la procure, mais, au bout d’un certain temps, il se trouva dans l’obligation de se décharger d’une partie de ce fardeau sur l’un de ses missionnaires.
Pour les fêtes de l’armistice, il était absent de Yunnanfu et accompagnait Mgr de Guébriant à Ningyuanfu où devait avoir lieu le sacre de Mgr Bourgain. L’année suivante, après avoir parcouru les districts de Kai-hoa, il se rend en toute hâte à Suifu, où lui a donné de nouveau rendez-vous Mgr de Guébriant qui parcourt la Chine en qualité de Visiteur Apostolique ; il revient sans perdre de temps, et après une halte d’une dizaine de jours à Yunnanfu, se remet en route le 10 février 1920. Son absence du Vicariat se prolongera au-delà d’un an. Délégué des Vicaires Apostoliques de nos Missions du sud de la Chine, il assiste à Rome à la réunion préparatoire à l’assemblée générale des Supérieurs majeurs de la Société, fixée à Hong-kong pour février 1921. De Rome, il se rend en France dans sa famille, qu’il n’a pas revue depuis son départ en 1885. Il met à profit son séjour dans la mère-patrie pour faire visite aux parents de la plupart des missionnaires. Inutile de dire combien cette délicate attention fut appréciée par les confrères.
Mgr ne manque pas d’aller à Lisieux, car il est un des fervents de Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus ; dans l’audience que lui accorde S. S. Benoît XV, il prie instamment le Pape de hâter la béatification de la petite sainte. C’est pour lui une joie sans égale de visiter les lieux qu’elle a sanctifiés de sa présence.
Il met à profit, cela va sans dire, son séjour en France et à Rome pour promouvoir le bien de sa Mission. Une affaire surtout lui tient à cœur et il est bien décidé à ne pas se donner de repos tant qu’elle ne sera pas réglée. Le Vicariat du Yunnan est d’une étendue immense et, partagé avec une autre société de missionnaires, l’évangélisation ne pourrait qu’y gagner. Le moment lui semble propice d’agir, il veut en profiter. Le tout est de trouver une congrégation à l’esprit assez apostolique pour ne pas dédaigner une offre qui, humainement parlant, n’a rien d’attrayant. Mgr depuis longtemps connaît de réputation l’Institut des Pères du S. C. de Bétharram. Les membres n’en sont pas nombreux et se vouent surtout à l’enseignement, néanmoins Mgr s’adresse au Supérieur Général. Des objections sont présentées, mais il a tout prévu et il les réfute. Finalement sa proposition est acceptée, et la Propagande donne son approbation. Dès 1922 des Pères Bétharramites vinrent travailler au Yunnan et, en 1930, la Mission indépendante de Tali est enfin détachée du Vicariat Apostolique de Yunnanfu.
De France, Mgr se rend directement à Hong-kong, où il prend part en 1921 à l’assemblée générale des Evêques de la Société. Puis, après un court séjour dans sa Mission, il part de nouveau en septembre à Suifu : il s’agit de prévoir, avec les évêques du groupe, les questions à traiter au futur concile de Changhaï ; c’est une nouvelle absence de 5 mois. Ce premier Concile général de Chine se tient de fait à Changhaï en 1924. Mgr de Gorostarzu y va le cœur bien gros, car un de ses missionnaires est tombé au début de l’année aux mains des brigands, et toutes les démarches faites pour obtenir sa délivrance ont échoué ; à son retour il les reprendra, mais ce sera pour acquérir la certitude que depuis de longs mois M. Piton n’est plus de ce monde.
En 1927 Mgr descend au Tonkin pour les intérêts de sa Mission. De ce déplacement il n’y aurait pas lieu de parler car, grâce à la voie l’errée, en trois jours on atteint facilement Hanoï. Mais il voulut profiter de l’occasion pour rencontrer une de ses nièces établie près de Saïgon. Il lui donna rendez-vous à Hué, où lui-même avait quelque affaite à traiter. Sa parente indisposée s’excusa de ne pouvoir entreprendre ce voyage et lui écrivit que son mari et elle seraient très heureux de le recevoir chez eux. Le digne prélat ne crut pas devoir les contrister en déclinant l’invitation. On était alors aux fortes chaleurs de l’été ; Mgr en fut très incommodé, éprouva durant le parcours plusieurs évanouissements, et, dès son arrivée à Saïgon, dut être transporté à la clinique Angier. Une amélioration s’étant déclarée, Son Excellence reprit la route du Tonkin, par mer, pour jouir d’une fraîcheur relative, mais quand il nous arriva le 14 août, le malade ne marchait que fort péniblement. Il ne se remit jamais complètement de ces malaises, et dut par la suite prendre continuellement des soins et des précautions pour éviter une rechute.
En 1928 fut décidée l’ouverture d’une école de catéchistes : les missionnaires la réclamaient depuis longtemps : plus que personne Mgr demeurait convaincu de sa nécessité, malgré la disette des ressources et les difficultés pratiques de l’entreprise.
Le recrutement du clergé indigène n’était pas non plus sans le préoccuper. Déjà, vers 1915, dans le but de fournir à ses futurs prêtres une formation sacerdotale plus complète, il avait décidé d’envoyer ses séminaristes étudier la philosophie et la théologie au Collège général de Pinang. Il eut bien désiré faire davantage et augmenter le nombre des élèves au petit séminaire ; il en était empêché par le manque de fonds et aussi par les prescriptions du Droit Canon recommandant aux évêques de n’ordonner de nouveaux prêtres qu’autant qu’ils seront à même de pourvoir à leur entretien. Le développement providentiel, pris ces dernières années par l’Œuvre Pontificale de Saint-Pierre Apôtre, en faveur du clergé indigène, lui inspira confiance ; il n’hésita plus, et en 1928 au petit Séminaire il adjoignit un Probatorium, dans des locaux provisoires, en attendant mieux.
Depuis son dernier voyage au Tonkin Mgr de Gorostarzu se rendait de plus en plus compte que, seul il ne pouvait plus assurer la bonne marche de sa Mission ; il fit donc appel au concours de deux de ses missionnaires, et les chargea d’aller, en son nom, dans les districts, administrer le sacrement de confirmation ; bien vite il comprit que cette aide même était insuffisante. L’idée de s’adjoindre un coadjuteur hanta dès lors son esprit et il finit par s y rallier. Il adressa donc sa demande à la Propagande, mais par suite de complications qu’il n’avait pas prévues l’affaire traîna en longueur.
Sur ces entrefaites l’Assemblée générale des Evêques de la Société devait se tenir en juillet 1930, à Paris. Mgr résolut de se rendre directement à Rome, et de profiter de sa visite ad limina pour traiter la question qui lui tenait tant à cœur. Il fut extrêmement touché de l’accueil que lui firent S. S. Pie XI et le Cardinal Van Rossum, par qui l’autorisation de procéder au vote pour un Coadjuteur avec future succession lui fut accordée, sans la moindre difficulté.
La réunion générale terminée, il se retira dans sa famille, persuadé que quelques mois de repos lui donneraient une nouvelle vigueur. Contre toute attente des complications se produisirent dans son organisme ; on lui conseilla de profiter de son séjour en France pour avoir recours à une intervention chirurgicale : il n’y avait, aucune appréhension à avoir, cette opération jadis tant redoutée, se pratiquant maintenant avec toute chance de succès.
Mgr subit donc l’opération à Bayonne, et elle réussit parfaitement. Les forces cependant ne revenaient pas aussi rapidement qu’on le lui avait fait espérer : un malaise disparaissait à peine qu’un autre survenait, ce qui l’obligerait toujours à reculer la date de son retour. Finalement le malade se persuada que le climat du Yunnan viendrait à bout de ces indispositions qu’il estimait être d’origine rhumatismale. Il s’embarqua en mai 1931, et durant la traversée se trouva très incommodé par la chaleur. Quand il arriva à Yunnanfu fin juin, nous eûmes peine à dissimuler notre surprise tant il nous parut vieilli ; la figure était restée jeune, mais la démarche était celle d’un vieillard.
Mgr devait cependant vivre encore 20 mois au Yunnan, toujours avec le ferme espoir de guérir. Nous ne nous attarderons pas à décrire ce que fut sa vie durant ce laps de temps. Tous ceux qui l’approchaient alors le plaignaient et le consolaient de leur mieux. En novembre 1931, une congestion faillit l’emporter. Qu’allait-il devenir ? Les docteurs et ceux de nos compatriotes en qui il avait confiance, lui firent comprendre que le mieux pour lui serait de regagner la France : il ne souffrirait plus de l’altitude, il serait choyé par sa famille, des déplacements faciles lui apporteraient des distractions ; même la traversée, avant les grandes chaleurs, lui causerait une agréable diversion. Juste à ce moment M. Guilbaud allait rentrer en Europe pour y refaire sa santé ébranlée. La perspective d’avoir un compagnon dont il connaissait le dévouement et le savoir-faire finit par le décider. Le 10 mars Mgr quittait donc Yunnanfu et le 20 Saïgon. Après avoir dépassé Singapore une congestion se déclara de nouveau. Le docteur jugea sou état trop grave pour le garder à bord, et quand le Porthos accosta Pinang, M. Rouhan, Supérieur du collège général, averti par radio, se rendit au paquebot. Le malade, sans connaissance, fut immédiatement descendu à terre et dirigé sur l’hôpital. Le diagnostic du médecin anglais était inquiétant : les reins fonctionnaient mal et le cœur faiblissait. Dans la soirée de ce jour, jouissant d’un instant de lucidité relative, le vénéré malade se confessa, le lendemain il reçut l’extrême-onction, mais à cause du délire qui le reprit, le saint viatique ne put lui être administré. Le lundi 27 mars son état empira ; la fièvre était intense et il n’avait plus conscience de rien. Mgr d’Aila s’éteignit paisiblement un peu avant 9 heures du soir, emporté par une crise d’urémie,
Le corps du défunt fut exposé à la maison paroissiale de l’église de l’Assomption où eut lieu la veillée funèbre. Les obsèques furent célébrées le 28 mai, la veille du jour où 25 ans auparavant il recevait à Hanoï, des mains de Mgr Gendreau, la consécration épiscopale. Mgr de Gorostarzu fut toujours un prélat d’une vive piété : un sacrifice qui lui coûta beaucoup fut de ne plus pouvoir, les six derniers mois de sa vie, réciter le bréviaire ni célébrer la sainte Messe : le 18 octobre 1932 il monta pour la dernière fois au saint autel, et, par la suite, dut se contenter de recevoir la sainte Communion. Il disparaît regretté de tous ses missionnaires qu’il s’était attachés par son excessive bonté.
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Références
[1648] GOROSTARZU (de) Charles (1860-1933)
Références biographiques
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