Augustin MATRAT1863 - 1913
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1712
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1887 - ?
Biographie
[1712]. MATRAT, Augustin, né le 31 mai 1863 dans la paroisse Saint-Ennemond, à Saint-Etienne (Loire), fit ses études classiques au petit séminaire de Montbrison, et entra laïque au Séminaire des M.-E. le 31 août 1882. Prêtre le 26 septembre 1886, il partit le 17 novembre suivant pour la mission du Siam. Il fut vicaire à Juthia en 1888. Il devint ensuite supérieur du petit séminaire de Bang Xang.
Revenu malade en France, il se rendit utile au sanatorium Saint-Raphaël à Montbeton (Tarn-et-Garonne), où il fut l'auxiliaire du supérieur pendant quelque temps. Il mourut dans cette maison le 19 décembre 1913
Nécrologie
M. MATRAT
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU SIAM
Né le 31 mai 1863
Parti le 17 novembre 1886
Mort le 19 décembre 1913
Augustin Matrat, naquit le 31 mai 1863 à Saint-Etienne (Lyon, Loire), sur la paroisse Saint-Ennemond.
Ordonné prêtre le 26 septembre 1886, il partit le 17 novembre suivant et arriva à Bangkok le 24 décembre. Mgr Vey le garda d’abord près de lui pour l’initier à la langue siamoise et aux usages du pays, puis le nomma procureur auxiliaire au commencement de mai 1887. Mais déjà le jeune missionnaire souffrait de l’estomac ; et, d’autre part, le minis-tère apostolique lui apparaissait hérissé de difficultés. Pour faire diver¬sion à ces idées noires, Monseigneur le plaça en 1888 comme vicaire au¬près de M. Perraux, alors occupé à bâtir la belle église de Juthia. Nul mieux que ce missionnaire, au cœur si aimant, n’était à même de comprendre l’état d’âme de celui qu’il appelait déjà : « son cher Augustin ». Il lui prodigua ses soins et ses conseils avec une tendresse quasi mater¬nelle.
Cependant la santé de M. Matrat laissait toujours beaucoup à désirer ; à la moindre fatigue, il se sentait pris de vertiges. M. Perraux le condui¬sit à Bangkok, où le médecin européen conseilla un retour en France. M. Matrat quitta la mission le 3 août 1888 ; et, comme le rétablissement de sa santé exigeait un assez long séjour au pays natal, il accepta une place de professeur au petit séminaire de Saint-Jodard, dont il conserva toute sa vie le meilleur souvenir.
De retour au Siam en janvier 1892, M. Matrat fut aussi placé comme professeur au collège de l’Assomption, qui, inauguré en 1887 et dirigé par M. Colombet, était déjà prospère. Il avait les aptitudes voulues pour remplir utilement la charge qui lui était confiée. Toujours digne dans ses manières et son langage, irréprochable dans sa tenue, sans être guindé, il imposait le respect à ses élèves ; sa figure souriante leur ins¬pirait la confiance. D’une mémoire impeccable, il savait rendre ses leçons attrayantes en les entremêlant de récits variés et d’anecdotes choisies. Son amabilité avec les enfants et avec tout le monde lui gagna bientôt les sympathies universelles.
Après un stage assez court à la paroisse Sainte-Croix de Bangkok, en qualité de vicaire de M. Perraux, son ancien curé à Juthia, il fut envoyé en 1898 au séminaire de Bangxang, dont il devint supérieur en 1901 après le départ de M. Bernat, qui venait d’être nommé Directeur du Séminaire de Paris.
La tâche était lourde, car le supérieur devait, tout en dirigeant la maison, achever la construction du nouvel établissement que son pré¬décesseur avait commencée. Le supérieur était tout à la fois directeur, professeur, architecte et entrepreneur de bâtisse. C’est lui qui devait chercher, préparer et payer les matériaux nécessaires.
D’un autre côté, la formation du clergé indigène, étant pour toute la mission d’une très grande importance, le supérieur du séminaire doit entretenir des relations fréquentes avec les chefs de districts et les pa¬rents des séminaristes. Il lui faut pour cela du tact, de la patience et surtout une inépuisable bonté. M. Matrat possédait ces qualités ; aussi, au séminaire fut-il aimé comme un père.
Aux dons naturels, notre confrère joignait une piété profonde. Mem¬bre de l’association des Prêtres-Adorateurs, il était fidèle à chercher con¬seil et force auprès de Notre-Seigneur dans les tabernacles.
Sa conversation était agréable et intéressante. Admirablement renseigné sur le clergé de France, il étonnait ses confrères en leur nommant sans hésiter les vicaires généraux, le supérieur du grand séminaire, etc.., de leur propre diocèse, dont eux-mêmes parfois ignoraient ou avaient oublié les noms.
S’il lui arrivait de dire une malice, son visage, toujours aimable et souriant, montrait bien que la pointe n’avait pas été trempée dans le fiel et n’était pas destinée à blesser.
Doué d’une belle voix, il aimait le chant ecclésiastique et les cérémonies religieuses, dans lesquelles il excellait. Lorsqu’il était présent à une fête, on lui demandait ordinairement de remplir les fonctions de maître de cérémonies. Il dirigeait les mouvements des officiants avec calme, sans précipitation, sans trouble ; sous son regard, même les plus maladroits reprenaient de l’assurance : un signe imperceptible aux autres, un simple mouvement des yeux faisait comprendre à chacun ce qu’il avait à faire.
On croyait que notre confrère resterait longtemps à la tête du séminaire ; mais on ignorait que ses douleurs d’estomac n’avaient jamais complètement disparu. En 1909, la maladie s’étant aggravée, le docteur crut qu’il rétablirait facilement en France, et, pour la deuxième fois, nore cher confrère dut s’éloigner de nous.
Un mieux sensible se produisit à la longue, mais ce mieux n’était pas la guérison. En voyant son état stationnaire, M. Matrat voulut revenir au Siam, et le vicaire apostolique, à qui il avait annoncé son intention le 12 décembre 1913, se réjouissait à la pensée de le voir arriver bientôt, lorsque, un peu plus tard, une lettre de M. Sibers, supérieur du sana¬toriurn de Montbeton, nous apporta la triste nouvelle : notre confrère était mort le 19 décembre.
Saint Paul nous dit que l’Esprit Saint distribue ses dons à qui il veut : aux uns il donne la force de caractère, la sainte audace, qui fait entreprendre de grands travaux pour l’évangélisation des païens ; à d’autres, il donne un cœur sensible qui ne demande qu’à épancher ses trésors de bonté sur les petits et les humbles. M. Matrat doit être rangé parmi ces derniers. Missionnaire aimable s’il en fut, aimable envers ses confrères, aimable envers ses élèves, il vivra longtemps dans le souvenir de ceux qui ont eu le bonheur de le connaître. Vir amabilis ad societa¬tem magis amicus erit quam frater.
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Références
[1712] MATRAT Augustin (1863-1913)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1906, p. 188. - A. M.-E., 1913, p. 96.