François DEMARCQ1861 - 1933
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1762
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1887 - 1933 (Saigon)
Biographie
François, Félix DEMARCQ naquit le 10 juillet 1861 à Arnéguy, non loin de la vallée de Roncevaux, en plein pays basque, diocèse de Bayonne, département des Pyrénées Atlantiques. Il fit ses études primaires à Arnéguy. Un prêtre l'initia aux études secondaires, et le fit rentrer au petit séminaire de Laressore, dans le doyenné d'Ustaritz. M.Daguerre, ancien directeur du Séminaire des Missions Etrangères, avait fondé cet établissement en 1733.
Le 27 Octobre 1883, M.Demarcq entra laïque au Séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 20 septembre 1883, minoré le 27 septembre 1885, sous-diacre le 26 septembre 1886, diacre le 5 mars 1887, il fut ordonné prêtre le 24 septembre 1887, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Occidentale (Saïgon), qu'il partit rejoindre le 16 novembre 1887, en compagnie de trois autres confrères MM.Thévenin, Desseaume, et Narp. Cet envoi de quatre missionnaires à Saïgon s'explique par la raison qu'il fallait fournir du personnel enseignant à l'Institution Taberd dont le nombre des élèves avait doublé sous la direction de M. Mossard.
M.Demarcq débarqua à Saïgon le 20 décembre 1887, et fut envoyé à Mac-Bac pour étudier la langue viêtnamienne, puis il fut nommé professeur à l'Institution Taberd où il resta jusqu'en janvier 1890. A cette date, en effet, les Frères des Ecoles Chrétiennes reprirent la direction de cet établissement. M.Demarcq retourna alors à Mac-Bac, chez M.Fougerouse, pour compléter son étude de la langue viêtnamienne. Ensuite,Mgr.Colombert lui confia la chrétienté de Tan-Thanh, toute proche et qui comptait environ 600 chrétiens. Installé sans aucun confort, loin de tout marché, mal nourri, il tomba gravement malade.
En Avril 1893, Mgr. le nomma à Travinh où il trouva des soins et un peu plus de confort. Sa santé s'améliora. Pour fixer ses chrétiens, et en augmenter le nombre, il fit acheter par la Mission, un assez vaste terrain, proche de Travinh, en vue d'y fonder la chrétienté de Tân-hanh. Mais retombé malade, il se résigna, sur l'ordre du médecin français, à rentrer en France où il arriva le 24 août 1895.
En 1899,il rentra dans sa mission, et fut mis à la tête du district de Tân-An qui comptait environ 1.200 chrétiens .Il prit la succession de M.Benoit. La situation était délicate: chrétiens difficiles à diriger, maisons à refaire, église à rebâtir.On avait construit sur des terrains boueux et mouvants. Pour des raisons de sécurité, il fallut démolir l'église jusqu'à ses fondations. M. Demarcq fit des constructions en bois qui étaient plus légères, et seraient plus durables.
Il essaya d'implanter à Song-Xoai une douzaine de familles chrétiennes de Ba-Giông, sous la conduite du P.Tu, leur curé. Mais à cause des inondations, cet essai ne réussit pas. Il demanda pour eux une autre concession importante à Kinh-cung où ils s'établirent.
M.Demarcq fut un homme d'une bonté proverbiale envers ses vicaires, son personnel, ses fidèles, et toute la population de Tân-An où il passa 35 ans. Il s'acquitta fidèlement des devoirs de sa charge, visitant ses chrétientés,instruisant lui-même ses catéchumènes.
En novembre 1933, au retour d'une visite dans les petites chrétientés de son district, il fut pris d'une sérieuse crise d'asthme. Il alla se faire soigner à l'infirmerie du Séminaire, à Saigon. Les soins du docteur Thuan, son ami, et de la soeur Supérieure n'arrivèrent pas, cette fois-ci, à le sauver. Au bout de quelques jours, il eût le pressentiment de sa fin imminente. Il reçut le sacrement des malades des mains de M.Delagnes, supérieur du Séminaire. Le mardi 5 décembre 1933, il rendit son âme à Dieu.
Le jeudi 7 décembre 1933,Mgr Dumortier vint célébrer lui-même les funérailles, dans la chapelle du Séminaire, puis la dépouille mortelle de M.Demarcq fut conduite au cimetière du tombeau d'Adran.
Nécrologie
M. DEMARCQ
MISSIONNAIRE DE SAÏGON
M. DEMARCQ (François-FéIix) né le 10 juillet 1861 à Arnéguy (Bayonne, Basses-Pyrénées). Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 27 octobre 1883. Prêtre le 24 septembre 1887. Parti pour la Cochinchine occidentale le 16 novembre 1887. Mort à Saïgon le 5 décembre 1933.
François-Félix Demarcq naquit à Arneguy, diocèse de Bayonne, en plein pays basque, non loin de la vallée de Roncevaux où jadis tombèrent Roland et ses preux chevaliers. Issu d’une race forte et fidèle à sa foi, il devait à l’exemple de Saint François-Xavier son compatriote, en continuer les traditions, et fournir une carrière d’apôtre de 46 ans. Son enfance se passa au foyer paternel sous la direction d’un bon prêtre qui, après l’avoir initié aux études secondaires, l’envoya au petit séminaire de Laressore dans le doyenné d’Ustaritz. Les directeurs de cet établissement fondé en 1733 par M. Daguerre, ancien directeur lui-même du Séminaire des Missions-Étrangères de Paris, favorisaient beaucoup les vocations missionnaires en les dirigeant vers notre Société ; aussi, à la fin de ses classes, le jeune François demanda-t-il à être admis comme aspirant à la rue du Bac.
Ordonné prêtre le 24 septembre 1887, parti le 16 novembre de la même année, M. Demarcq débarqua à Saïgon le 20 décembre en compagnie de trois autres confrères destinés à la même Mission : MM. Thévenin, Desseaume et Narp. Le nombre de quatre missionnaires envoyés à Saïgon s’explique par la raison qu’il fallait fournir un personnel enseignant à l’Institution Taberd où le nombre des élèves avait doublé sous l’habile direction de M. Mossard.
Après avoir étudié la langue annamite à Mac-bac, M. Demarcq fut nommé professeur à cet établissement. Connaissant les aspirations de nos missionnaires pour la brousse, on comprend que la perspective d’enseigner l’orthographe et les mathématiques à Taberd n’était pas pour les enthousiasmer ; mais notre confrère s’inclina devant la volonté de ses Supérieurs. Le séjour au collège lui permit de lier des relations avec des jeunes gens qu’il suivit durant toute sa vie dans le but de leur faire du bien.
Enfin, le jour tant désiré arriva où les Frères des Ecoles Chrétiennes revinrent à Saïgon, après une absence de six ans, et prirent la direction de l’Institut Taberd, au début de l’année 1890. Le jeune missionnaire put retourner à Mac-bac pour compléter l’étude de la langue annamite sous la direction de M. Fougerouse. Cette chrétienté de 4.000 catholiques comptait de nombreux enfants dans ses écoles ; il trouva donc dans ce milieu beaucoup d’occasions de se former au ministère du catéchisme, de la prédication et de l’administration des sacrements.
Quand il fut jugé capable de voler de ses propres ailes, M. Demarcq fut envoyé dans une chrétienté voisine, à Tan-thanh. Il y avait là 600 chrétiens à administrer ; le travail ne manquait pas et le confortable n’y était pas connu. Loin de tout poste français et de tout marché indigène, il dut manger comme les annamites du riz avec un peu de poisson. Pour varier le menu, un petit sac lui arrivait de temps à autre, envoyé par un fonctionnaire chrétien. Mal nourri, muaI logé, obligé de voyager sous le soleil brûlant de Cochinchine pour les besoins du ministère, le bon missionnaire ne tarda pas à tomber gravement malade. Tout d’abord on crut à un empoisonnement, mais en réalité, c’était le paludisme avec toutes ses conséquences : fièvres et abcès au foie. Pour permettre à notre malade de se rétablir, Mgr Colombert lui confia, en avril 1893, le poste français de Travinh, où il courrait trouver des soins et un peu plus de confort. Là, l’état de sa santé s’étant amélioré, M. Demarcq reprit son travail de missionnaire ; il comprit que pour conserver ses chrétiens et en augmenter le nombre, il fallait leur procurer des rizières à cultiver. Aussi, profitant de la première occasion, il fit acheter par la Mission un terrain assez vaste pour y fonder la chrétienté de Tân-hanh, près de Travinh.
Retombé malade, il se résigna, sur l’ordre du docteur français, à rentrer en France en 1893. Le séjour au pays natal lui rendit enfin la santé. Pendant son congé, il s’était lié d’amitié avec de nombreux membres du clergé basque, (entre autres l’abbé Oyenart, vicaire de Saint-Etienne de Baïgorry), qui de longtemps n’oublièrent le pauvre missionnaire, toujours à court d’argent pour ses œuvres.
De retour à Saïgon, notre confrère fut prié en 1899 de prendre la succession du P. Benoît à Tan-an, district de 1.200 catholiques, dispersé dans 10 chrétientés. La situation était délicate : chrétiens difficiles à diriger, maisons à refaire, églises à réparer. A Tan-an, en particulier, on avait bâti sur un terrain boueux et mouvant, il fallut refaire l’église en consolidant les fondations. Malheureusement, la nouvelle église en briques ne tarda pas à se crevasser comme l’ancienne, et craignant un accident possible, on dut la démolir. Instruit par l’expérience, au lieu de maçonnerie, M. Demarcq fit des constructions en bois qui, cette fois devaient durer plus longtemps.
Le souci du matériel n’empêchait pas celui du spirituel. Du chantier de construction, l’apôtre infatigable courait au secours des âmes,
Une vieille chrétienté qui avait beaucoup souffert pendant les persécutions de Ming-mang et de Tu-duc, s’étiolait faute de terrains à cultiver pour gagner sa subsistance. Grâce à de nombreuses démarches auprès de l’Administration, M. Demarcq obtint une concession de dix hectares pour chaque famille à Song-xoai, dans la plaine des Joncs. Douze familles de Ba-giông, sous la conduite de leur Curé, le P. Tu qui voulut bien les accompagner, allèrent s’installer sur ces nouveaux terrains. Mais, hélas ! à cause des inondations l’essai ne réussit pas. Il demanda donc et obtint une autre concession importante à Kinh-cung où les chrétiens s’établirent.
Si M. Demarcq n’a pas toujours réussi dans ses entreprises, c’est que la Providence l’avait destiné à planter, à arroser, lais¬sant peut-être à d’autres le soin de récolter. Dieu conduisait cet apôtre par les voies âpres de la souffrance et de la contradiction, par la voie royale de la Croix. A toutes ces peines venaient s’ajouter des crises d’asthme qui ne lui laissaient aucun repos ni le jour ni la nuit. Les coudes sur une table et la tête appuyée sur les bras, on l’entendit gémir parfois des semaines entières.
Sa bonté envers ses vicaires, ses séminaristes et son personnel était proverbiale. Ses fidèles déshérités des biens de ce monde venus tendre la main, ne le quittaient jamais sans avoir allégé quelque peu ses maigres ressources. Levé tous les jours à quatre heures, on le trouvait à l’église faisant sa méditation et son chemin de croix avant la célébration de la Sainte Messe. L’action de grâces était prolongée et ses exercices de piété n’étaient jamais omis. Quand il recevait la visite de ses confrères, il était tout à la joie et causait volontiers sans toutefois oublier, même dans le feu de la conversation, le précepte de la charité fraternelle. Rien d’éton-nant, par conséquent, que ce cher confrère ait laissé à tous : missionnaires, fonctionnaires français et indigènes du poste de Tan-an où il passa 35 ans, la réputation d’un bon et saint prêtre !
Malgré ses 72 ans et ses infirmités, M. Demarcq continuait toujours à s’acquitter des devoirs de sa charge, laissant son vicaire annamite à Tan-an, pour aller prêcher, catéchiser et administrer les sacrements dans les petites chrétientés de son district. C’est au retour d’une visite à ses ouailles qu’il fut pris de la crise d’asthme qui devait l’emporter. Sa première pensée fut de se rendre à l’évêché pour demander la permission d’aller se faire soigner à l’infirmerie du séminaire de Saïgon. Bel exemple, résultat d’une habitude de soumission et d’obéissance à l’égard de ses supérieurs dictée par son grand esprit de foi !
La Sœur Supérieure qui précédemment l’avait soigné avec succès et l’habile médecin indochinois, M. Thuan que M. Demarcq avait converti au catholicisme, espéraient arriver à conjurer le mal cette fois encore. Mais au bout de quelques jours, pressentant la fin imminente, c’est en toute hâte que M. Delagnes, Supérieur du séminaire lui administra les derniers sacrements et peu de temps après, notre cher confrère rendit son âme à Dieu le mardi 5 dé¬cembre 1933.
S. E. Mgr Dumortier, en tournée de confirmations à plus de 100 kilomètres de Saïgon, voulut venir célébrer lui-même les funérailles à la chapelle du séminaire le jeudi 7 décembre. Les Pères français et annamites au nombre de 36, beaucoup de catholiques de Tan-an, de Saïgon et des environs tinrent à assister aux obsèques et à accompagner le dévoué missionnaire jusqu’à sa dernière demeure, au cimetière du tombeau d’Adran.
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Références
[1762] DEMARCQ François (1861-1933)
Références biographiques
AME 1934 p. 46. CR 1887 p. 196. 1891 p. 165. 1899 p. 218. 1905 p. 171. 1930 p. 182. 1933 p. 256. 382. 1934 p. 249. EC1 N° 280.