Urbain DELIGNON1865 - 1933
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1893
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1890 - 1916 (Saigon)
- 1918 - 1933 (Saigon)
Biographie
[1893] Urbain-Marie-Anselme DELIGNON naquit le 21 Avril 1865, à Saint-Urbain, diocèse de LANGRES, département de la HAUTE-MARNE. C'est un village situé en pays vignoble sur la rive droite de la vallée de la Marne. Au baptême, il reçut les noms du patron local, de la Vierge, et du Saint du jour de sa naissance. Il fut confirmé le 26 Juin 1876, après avoir fait sa première communion au printemps de la même année.
Ses dispositions intellectuelles et morales attirèrent l'attention de son curé, Mr. L'Abbé MOREL, qui commença à l'initier à la langue latine.. Le 03 Novembre 1877, il entrait au Petit Séminaire , en classe de sixième.. Durant toute sa scolarité, il fut un élève intelligent et sérieux, avec un certain air de gravité. Il fit de solides études classiques. En 1882, à la fin de la seconde, il reçut la tonsure. En réthorique, il obtint le deuxième rang, au tableau d'honneur et en excellence...
Fin Octobre 1883, Mr. DELIGNON entra au Grand Séminaire de Langres, dont le Supérieur était alors Mr. PERRIOT, fondateur de L'Ami du Clergé".. Les études philosophiques plaisaient à sa tournure d'esprit, mais c'est en théologie morale qu'il se distinguait, servi par une intelligence lucide, pénétrante, judicieuse, et une mémoire heureuse..
Mr. DELIGNON avança aux ordres mineurs , le 10 Avril 1886, il fut sous-diacre le 26 mars 1887, diacre le O6 Juin de la même année. Il fut ordonné prêtre le 26 Mai 1888, par Mgr. LARUE. Alors, il fit part de son projet de rentrer aux Missions Etrangères ; la surprise fut grande, sa famille s'opposa à ce départ.. Mr. DELIGNON accepta d'attendre, et il fut nommé vicaire de LANOUE, à SAINT-DIZIER, paroisse ouvrière.
L'opposition de ses parents étant tombée, Mr. DELIGNON entra au Séminaire des Missions Etrangères, le 09 Juillet 1889. Après une année de probation, il reçut sa destination pour la Cochinchine Occidentale (Saigon) il s'embarqua à Marseille le 18 Octobre 1890, avec cinq de ses confrères.
Mgr COLOMBERT envoya Mr. DELIGNON à CAIMONG, chez le P. GERNOT, pour apprendre la langue viêtnamienne et s'initier aux us et coutumes du pays. Il y fit un séjour de quinze mois.
En 1892,Il fut nommé professeur au Séminaire pendant deux ans , De 1894 à 1898, il fut vicaire à la Cathédrale de Saigon, avec M. LE MEE, comme curé. Au mois de mars 1898, âgé seulement de 33 ans, il se vit investi par Mgr. DEPIERRE des fonctions de curé de Choquan, et Supérieur du Couvent des Amantes de la Croix . Homme calme, patient, grave, plein de douceur, parfois impératif, attentif aux pauvres, aux malades, il y fit beaucoup de bien et fut aimé de tous .
En 1909, après la mort de Mr. LALLEMENT, Mgr. MOSSARD nomma Mr.. DELIGNON , Provicaire de la Mission.
En 1913, il quitta Choquan pour revenir à Saigon, comme Supérieur du Séminaire, en remplacement de Mr. DUMAS ..Laisser cette paroisse lui fut pénible. Les soucis du supériorat , l'âge et la maladie commençaient à l'affaiblir . En Mai 1916, il se trouva dans l'obligation de retourner en France, où il resta jusqu'en mars 1918.
De retour dans sa mission, il fut nommé curé de TANDINH, grosse paroisse près de Saigon. Il y bâtit un presbytère, une école qu'il confia aux Frères des Ecoles Chrétiennes. En avril 1924, il s'installa à l'Evêché pour prendre le gouvernement du Vicariat Apostolique de Saigon, après le départ pour la France de Mgr. QUINTON. Il remplit son rôle avec tact et prudence, à la satisfaction de tous.
Après son sacre, qui eût lieu le 26 mars 1926, Mgr. DUMORTIER envoya Mr .DELIGNON à CAIMONG, son ancienne paroisse. L'année suivante le P. Provicaire redevenait Supérieur du Séminaire pour la seconde fois, à la place de Mr. HAY, récemment décédé. En Avril 1930, fatigué, souffrant, souvent malade, Mr. DELIGNON donna sa démission, tout en restant au Séminaire pour y faire les cours de théologie morale.. Il assurait aussi les confessions dans les communautés religieuses, et la visite des malades à la clinique Angier.
En Septembre 1932, Mr. DELIGNON sentit ses forces diminuer. A la suite d'un voyage à Dalat, au commencement de décembre, il s'alita à l'infirmerie du Séminaire, pour ne plus se relever.. Le 06 janvier 1933, il rendait paisiblement le dernier soupir à 6 heures du soir. Ses funérailles eurent lieu à la Cathédrale, le Lundi 09 Janvier . Sa dépouille mortelle fut conduite au Tombeau d'Adran.
Nécrologie
M. DELIGNON
PROVICAIRE DE LA MISSION DE SAIGON
M. DELIGNON (Urbain-Marie-Anselme) né à Saint-Urbain (Langres, Haute-Marne), le 21 avril 1865. Entré prêtre au Séminaire des Missions-Étrangères le 9 juillet 1889. Parti pour la Cochinchine Occidentale le 18 octobre 1890. Mort à Saïgon le 6 janvier 1933.
Urbain-Marie-Anselme Delignon naquit, le 21 avril 1965, à Saint-Urbain (Haute-Marne), village situé en pays vignoble, au fond d’un vallon qui débouche sur la rive droite de la vallée de la Marne¬. Il y avait là jadis une abbaye très riche en reliques. L’enfant reçut au baptême, avec le nom de la Sainte-Vierge, celui du Patron local et celui du saint du jour, Anselme. Il fut confirmé le 26 juin 1876, après avoir fait sa première communion au printemps de la même année. Ses dispositions intellectuelles et morales attirèrent l’attention de son curé, M. l’abbé Morel, qui commença dès lors à l’initier à la langue latine. Anselme lui-même eut la première sensation de l’appel divin, en entendant lire en chaire une Lettre Pastorale de Mgr Guérin, probablement celle de Mars 1876, qui instituait dans le diocèse l’Œuvre des Vocations, Le 3 Novembre 1877, il entrait au petit Séminaire, en classe de sixième. Durant tout le cours de ses études, M. Delignon fut un élève intelligent et sérieux, avec un certain air de gravité, qu’il conserva toute sa vie. Il reçut la tonsure en 1882, à la fin de sa seconde. En rhétorique, il obtint le deuxième rang au tab]eau d’honneur comme en excellence, et la note générale donnée à son sujet fut la suivante : « Très bon séminariste ». En même temps qu’il faisait de solides études, le jeune homme s’efforçait de préparer en lui le prêtre de plus tard. Il y fut aidé par son Supérieur, M. le chanoine V. Garnier, auquel il avait confié la direction de son âme, et pour lequel il conserva toujours une vive reconnaissance non moins qu’une cordiale affection.
Fin Octobre 1883, l’abbé Delignon entrait au grand Séminaire dont le Supérieur était alors M. Perriot (plus tard Mgr Perriot) fondateur de l’ « Ami du Clergé ». Il se trouva là d’emblée dans son élément. Les études philosophiques plaisaient à sa tournure d’esprit. Son intelli-gence, servie par une mémoire heureuse, était lucide, pénétrante, judicieuse. Mais c’est en théologie morale qu’il devait se distinguer, surtout les dernières années. Quand le professeur voulait faire résumer une leçon dont la récitation ne lui avait pas donné, de la part de certains élèves, toute la satisfaction désirable ou désirée, on entendait tomber de ses lèvres « Domine Delignon, breviter. » L’abbé se levait et imperturbablement, posément, sans un mot inutile, résumait parfaitement la question. Et le professeur qui l’avait suivi attentivement, exprimait son approbation par un Bene des plus significatif.
Au point de vue de la piété et de la régularité, le séminariste était pour tous un modèle. Mgr Moissonnier, actuellement Vicaire Général de Langres, écrivait de lui : « Je dois « beaucoup au R. P. Delignon : pendant quatre ans, il prit tout à fait au sérieux, et du point de « vue surnaturel, le rôle de moniteur qu’il avait bien voulu accepter à mon endroit. Plus et « mieux que ses paroles, ses exemples m’entraînaient, car il était vraiment la règle incarnée. « Avec cela très droit, très simple et très bon ; une certaine maturité, d’esprit le caractérisait « dès les premières années de sa formation sacerdotale. »
L’abbé Delignon avança aux ordres mineurs le 10 avril 1886, au sous-diaconat le 26 mars 1887 et au diaconat le 6 juin de la même année. Il fut ordonné Prêtre le 26 mai 1888, par Mgr Larue. C’est avec M. Perriot, son directeur de conscience, que l’abbé Delignon avait mûrement étudié sa vocation aux Missions-Étrangères. Il garda sur ses projets le plus complet silence. Seuls de très rares intimes en eurent la confidence. Aussi la surprise fut-elle générale, quand on apprit, après l’ordination, son dessein de partir pour la rue du Bac. Le projet toutefois se heurta à une telle opposition de la part de sa famille que, d’accord avec son directeur, le futur missionnaire crut devoir surseoir au départ. Il fut nommé vicaire de Lanoue, à Saint-Dizier, paroisse populeuse de cette cité ouvrière. Il n’y resta qu’une année, dont il sut tirer le plus grand profit pour compléter, par l’expérience d’un ministère très actif, ses connaissances spéculatives en matière de morale. N’est-ce pas à cette époque qu’il écrivait à l’un de ses amis « avoir trouvé dans le sacrement de Pénitence un trésor inépuisable d’amour « de Dieu et du prochain et une provision intarissable de miséricorde et d’indulgence ? « Charitas omnia vincit. »
Cependant l’opposition de ses parents étant tombée, le 9 juillet 1889 l’abbé Delignon entrait au Séminaire des Missions-Étrangères de Paris, et, après une année de probation, le 18 octobre 1890, il s’embarquait à Marseille avec cinq de ses confrères. A son arrivée à Saïgon, M. Delignon fut envoyé par Mgr Colombert à Caïmong, où, sous la direction de M. Gernot, il se mit à apprendre la langue annamite, tout en s’initiant peu à peu aux mœurs et aux coutumes du pays.
Après quinze mois de séjour à Caïmong, le jeune missionnaire devint professeur au Séminaire pendant deux ans, puis vicaire à la cathédrale, avec M. Le Mée comme curé, quatre années durant. Au mois de mars 1898, âgé seulement de 33 ans, il se voit investi par Monseigneur Dépierre des fonctions de curé de Choquan et de Supérieur du Couvent des Amantes de la Croix. Aimé de tous, il fit beaucoup de bien dans ce milieu, tant par son dévouement inlas¬sable que par son exquise douceur. Il était par nature, et surtout par vertu, calme, patient, grave, parfois impératif, tenace toujours. Grand ami des pauvres, des malheureux et des malades de sa pa¬roisse, il les aidait de ses conseils, de ses visites et de ses aumônes. En 1909, après la mort de M. Lallement, Monseigneur Mossard nomma M. Delignon Provicaire de la Mission.
Notre confrère dut quitter sa cure et son couvent en 1913 pour revenir au Séminaire, cette fois comme Supérieur en remplacement de M. Dumas. La séparation lui fut pénible, j’allais dire douloureuse, et le bon pasteur garda sans cesse, au fond de son cœur, le meilleur souvenir de ses paroissiens et du couvent de Choquan. Il aimait par la suite à y revenir souvent pour revoir ses anciens et toujours chers administrés, et aussi pour se reposer des fatigues et des soucis du supériorat. D’ailleurs, l’âge et la maladie commençaient à l’affaiblir, si bien qu’en mai 1916 il se trouva dans l’obligation de retourner en France, où il resta jusqu’en mars 1918. A son retour, il fut nommé curé de Tândinh, grosse paroisse près de Saïgon. Il y bâtit un presbytère, puis une école, qu’il confia aux Frères des Ecoles Chrétiennes. Au bout de six ans, il vint s’installer à l’évêché, pour prendre, après le départ pour la France de Mgr Quinton, le gouvernement de la Mission. Remplacer un Supérieur comme intérimaire est une position souvent délicate et toujours difficile, mais M. Delignon sut remplir son rôle avec tact et prudence, à la satisfaction de tous.
Après son sacre, qui eut lieu le 26 mars 1926, Mgr Dumortier envoya M. Delignon à Caïmong, son ancienne paroisse. L’année suivante le Père Provicaire redevenait Supérieur du Séminaire pour la seconde fois à la place de M. Hay, récemment décédé. Mais, en avril 1930, fatigué, souffrant, souvent malade, il donna sa démission, tout en restant au Séminaire pour y faire le cours de théologie morale. Entre temps, il allait aussi confesser les religieuses dans les couvents voisins, et visiter les malades à la clinique Angier.
Au mois de septembre 1932, notre cher confrère sentit ses forces diminuer de plus en plus, au point que tout travail sérieux lui devenait impossible. A la suite d’un voyage à Dalat, au commencement de décembre, il s’alita à l’infirmerie du Séminaire, pour ne plus se relever. Pendant ses derniers jours, il conserva son calme et sa sérénité, et édifia tout le monde par sa piété et son entier ¬abandon à la divine Miséricorde. Le vendredi avant Noël il reçut l’Extrême-Onction, se recommanda aux prières des assistants et exprima le désir de se trouver seul, pour se préparer à paraître devant Dieu. Le 6 janvier 1933, vers 9 heures du matin, le cher malade sentait la mort venir, priait encore, mais ne pouvait plus parler ; il faisait de temps à autre des efforts pour porter la main à ses yeux et y essuyer des larmes. Encouragé, consolé par Monseigneur, il rendait paisiblement le dernier soupir à 6 heures du soir.
Ses funérailles eurent lieu à la cathédrale le lundi, 9 janvier, en présence de tous ses confrères réunis à Saïgon pour la retraite annuelle, d’un grand nombre de religieuses françaises et indigènes, dont il avait été le confesseur et le directeur, et d’une foule de chrétiens qui l’avaient connu, estimé et aimé. Sa dépouille mortelle repose maintenant au Tombeau d’Adran. Il faut toujours prier pour les morts : mais j’aime à penser que l’âme du cher défunt, qui a prêché et pratiqué constamment pendant sa vie la douceur et la bonté, a déjà reçu la récompense éternelle de Celui qui a dit : « Bienheureux les doux parce qu’ils posséderont la terre. »
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Références
[1893] DELIGNON Urbain (1865-1933)
Références biographiques
AME 1891 p. 292. 1911 p. 157. 1912 p. 40. 1933 p. 49. CR 1890 p. 219. 1899 p. 206. 1913 p. 229. 1915 p. 107. 109. 1916 p. 130. 226. 1919 p. 220. 1922 p. 239. 1924 p. 92. 94. 1925 p. 103. 1926 p. 114 sq. 190. 1928 p. 118. 259. 1929 p. 151. 153. 1930 p. 178. 1933 p. 163. 256. 276. 277. 306. 1934 p. 263. BME 1924 p. 739. 1925 p. 569. 1926 p. 319. 1927 p. 703. 1928 p. 416. 565. 696. photo p. 384. 1929 p. 538. 1931 p. 72. 1933 p. 214. 743. 1940 p. 254. EC1 N° 259.
Octobre 1993
Mémorial Mr.DELIGNON Marie Urbain page
Mémorial Mr.DELIGNON Marie Urbain page