Pierre BOUHERET1868 - 1900
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1948
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1891 - 1900 (Malacca)
Biographie
BOUHERET, Pierre-Louis-Auguste-Paul, né le 24 mars 1868 à Pouilly-en-Auxois (Côte-d’Or), entré laïque au Séminaire des M.-E. le 23 décembre 1887, fut ordonné prêtre le 21 février 1891. Il partit le 15 avril suivant pour la mission de Malacca, où il administra le poste de Matang Tinggi, dans le sud de la province de Wellesley. Il y restaura l’église, fonda des écoles et une colonie agricole, commença la station de Jowee.
Atteint de phtisie, il regagna la France en mai 1899¬ ; puis, ayant compris que sa guérison était impossible, il retourna au bout de six mois vers ses chrétiens. Il continua ses travaux jusque dans les derniers jours de juillet 1900¬ ; épuisé, il se rendit à l’hôpital de Pinang, et y mourut le 31 du même mois. Ses restes reposent dans le cimetière de Matang Tinggi.
Nécrologie
[1948] BOUHERET Pierre (1868-1900)
Notice nécrologique
M. Pierre Bouheret, que la mort nous enlevait presque subitement le 31 juillet dernier, était né en 1868 à Pouilly-en-Auxois, au diocèse de Dijon. Il eut de grands sacrifices à faire pour suivre sa vocation apostolique ; il les accomplit généreusement et arriva en mission en 1891.
Après deux ans d’apprentissage et d’étude du chinois à Singapour et à Pinang, il fut chargé du poste de Matang-tinghy, au sud de la province Wellesley. Administré longtemps par un vieux prêtre indigène et resté sans pasteur depuis plusieurs années, le poste avait besoin d’un missionnaire zélé et entreprenant. M.Bouheret se mit à l’œuvre et ne tarda pas à déployer des qualités d’administrateur et un sens pratique qu’on ne lui connaissait pas. En quelques années, il répara son église, bâtit une école pour les filles et une autre pour les garçons . Nombre de jeunes chrétiens et païens s’étant présentés pour demander des terrains à cultiver, il eut l’idée de les grouper en une colonie agricole et tenta immédiatement des démarches dans ce but auprès du gouvernement.
Appuyé par les chefs de district avec lesquels il sut toujours se tenir en bons termes, il obtint la concession d’un vaste terrain, à six milles de son église. Au prix de grandes fatigues, ce terrain fut divisé, mesuré, et quarante lots distribués à autant de colons qui commencèrent à couper la forêt et à planter du riz d’abord, puis des bananiers, muscadiers et autres arbres à fruits.
Avec quelle joie le missionnaire voyait son œuvre prospérer et contemplait déjà par avance les belles collines couvertes de riches plantations et peuplées de nombreuses familles chrétiennes ! Pour hâter ce résultat, il n’épargnait rien. Pour être à même de donner un avis à ses colons, il étudiait la culture des différents arbres du pays ; il les aidait de sa bourse et les soignait dans leurs maladies avec tout l’amour et le dévouement d’une mère, distribuant les tisanes, lavant et bandant lui-même plaies et blessures, à l’occasion même maniant le bistouri avec la dextérité d’un vieux patricien. Pour subvenir à tant de dépenses, il s’était fait un régime que sa constitution ne put supporter longtemps. Un voyage à Hong-Kong procura une amélioration passagère suivie bientôt d’une rechute. Le docteur déclara la poitrine atteinte et ordonna un voyage en France.
Il partit en mai 1899. Au bout de six mois, les médecins d’Europe ne lui laissant aucun espoir de guérison, il revint bravement avec la volonté de mourir à son poste. Dieu lui réservait cette consolation . « Les docteurs, disait-il, lui en avaient donné pour six mois, » il en vécut encore huit, mettant ordre à ses affaires, continuant d’administrer sa paroisse selon ses forces, et se faisant aider par les voisins pour ce qu’il ne pouvait faire. Il se traîna ainsi jusqu’à la dernière semaine de juillet 1900, où il fut pris d’une assez forte fièvre. Etant allé à Pinang dans cet état, les confrères voulurent le retenir ; il tint à rentrer chez lui. C’était le samedi. Le mardi suivant, dans la soirée, il revenait à Pinang et se présentait chez le P. Meneuvrier, demandant à aller à l’hôpital et déclarant que c’était la fin. À peine arrivé à l’hôpital, il fit venir le P.Perrichon, se confessa et demanda l’extrême-onction. Le confrère hésitait, ne le croyant pas en danger. Il insista. « Si vous tardez, disait-il, dans une heure il ne sera plus temps. » On se rendit à son désir. Une heure après, il était mort.
Son corps fut transporté à Matang-tinghy et enterré dans le cimetière, où il attend au milieu de ses paroissiens la résurrection glorieuse. En se présentant devant le souverain Juge, il aura pu dire comme saint Pierre, son patron : « Nos qui reliquimus omnia et secuti sumus te, quid ergo erit nobis ?... » Nous avons la confiance qu’il aura reçu la même réponse et obtenu la même récompense.
Références
[1948] BOUHERET Pierre (1868-1900)
Notes bio-bibliographiques.
C.-R., 1895, p. 256¬ ; 1897, p. 216¬ ; 1898, p. 208.
A. M.-E., 1914, p. 84.
Les miss. cath. franç., ii, p. 394.