Louis DALAINE1873 - 1945
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2334
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1897 - 1945 (Vinh)
Biographie
[2334] DALAINE Louis, Marie, Joseph, est né le 6 février 1873 à La Chapelle-Saint-Florent, dans le diocèse d'Angers (Maine et Loire). Il fit ses études secondaires au Collège de Mongazon et entre en 1891 au Grand Séminaire d'Angers. Diacre, il entre le 10 octobre 1896 au Séminaire des Missions Etrangères où il fut ordonné prêtre le 27 juin 1897. Il partit le 17 novembre suivant pour la Mission du Tonkin méridional (Vinh).
Après une première étude de la langue annamite, il fut successivement vicaire, curé, professeur au Grand Séminaire, chef de district et chargé entre-temps de recueillir les témoignages sur les Martyrs des persécutions du XIXè siècle. En 1913, il fut nommé Supérieur du Grand Séminaire à Xa-Doai, où il se dévouera pendant trente ans à la formation du clergé, ajoutant à sa charge de Supérieur, celle de professeur de Théologie morale. Il réorganisa le règlement et les études en accord avec le nouveau Droit canon et, dans les années 1917-1918, rebâtit le Séminaire. A partir de 1929 et jusqu'à sa mort, il assuma une part du gouvernement de la mission comme provicaire et vicaire délégué. Il dirigea une revue pour le clergé (Sacerdos indosinensis") et un périodique ("Duong-Ngay") où il écrivit de nombreux articles en latin, français ou viêtnamien. En 1937, l'imprimerie de Nazareth à Hong-Kong édita un recueil de méditations parues d'abord dans le "Bulletin" de Hong-Kong sous le titre "Pensées pour la retraite du mois", en 1933-1934-1935. Il prêcha de nombreuses retraites aux prêtres et aux religieuses dans plusieurs Missions. En 1934, il assuma les fonctions de secrétaire au Concile d'Indochine à Hanoï.
Lors de l'insurrection "viêtminh", en août 1945, il fut "destitué" de ses fonctions par les révolutionnaires et emmené à Vinh où il succomba à une crise d'urémie, le 15 septembre 1945.
Nécrologie
M. DALAINE
MISSIONNAIRE DE VINH
M. DALAINE (Louis-Marie-Joseph) né le 6 février 1873 à la Chapelle-Saint-Florent, diocèse d’Angers (Maine-et-Loire). Entré diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 10 octobre 1896. Prêtre le 27 juin 1897. Parti pour le Tonkin méridional le 17 novembre 1897. Mort à Vinh le 15 septembre 1945.
M. Dalaine (Louis-Marie-Joseph) naquit le 6 février 1873 à la Chapelle-Saint-Florent, au diocèse d’Angers, d’une famille très chrétienne, et dans une paroisse particulièrement féconde en vocations sacerdotales et religieuses. Il fit ses études secondaires au Collège Mongazon où il se montra brillant élève, toujours aux premières places. Après avoir obtenu sans peine son baccalauréat; il entra au grand séminaire d’Angers en octobre 1891. Cinq ans plus tard, il arriva diacre au Séminaire des Missions-Étrangères. Ordonné prêtre le 27 juin 1897, il fut envoyé au mois de novembre suivant dans la Mission du Tonkin méridional, devenue depuis Vicariat apostolique de Vinh.
Pendant les quinze premières années, il occupa des postes nombreux et variés, successivement curé, professeur au grand séminaire, chef de district. Il fut, entre temps, chargé de recueillir les dépositions de témoins sur le martyre de prêtres, catéchistes ou fidèles morts pour la Foi, à l’époque, alors récente, de la grande persécution de Tu-Duc, qui avait particulièrement éprouvé la Mission du Tonkin méridional.
En 1913, il devint supérieur du grand séminaire, et la formation du clergé indigène fut dès lors, et pendant trente-deux ans, la grande tâche de sa vie. Il enseignait personnellement la théologie morale, et il le faisait avec un soin, une précision, une érudition remarquables. Il demeurait pour ses anciens élèves devenus prêtres, un conseiller naturel auquel ils aimaient recourir dans leurs difficultés. Il réorganisa la discipline et les études selon les directives du Saint-Siège ; et du séminaire qu’il dirigeait sortirent des générations de prêtres pieux et capables. Pendant la guerre de 1914-1918, il construisit les bâtiments du grand séminaire actuel. Ses talents de bâtisseur et ses compétences artistiques lui permettaient d’ailleurs de conseiller utilement missionnaires ou prêtres annamites qui recouraient volontiers à ses avis lorsqu’ils entreprenaient la construction d’églises ou de chapelles.
En 1929, son Vicaire apostolique le choisit comme provicaire et Vicaire délégué. Il devint ainsi le bras droit de Mgr Eloy, et à ses fonctions de supérieur du séminaire et de professeur s’ajouta désormais la lourde part qu’il prit dans l’administration de la Mission. Il fallait sa vive intelligence, sa facilité de travail, son énergie, son activité débordante pour mener de front les tâches qu’il assumait. Très cultivé, très au courant des progrès de toutes les sciences ecclésiastiques, il dirigea pendant plusieurs années une revue destinée au clergé annamite, où il publia de nombreux articles de théologie en latin ou en annamite. Ses articles, dans cette revue ou dans d’autres publications portaient toujours la marque d’un soin particulier et d’une précision rigoureuse, pour la forme comme pour le fond. Il dirigea également un petit journal hebdomadaire : La Voie droite. Il publia, sans nom d’auteur, un recueil de méditations substantielles, qui avaient d’abord paru dans le Bulletin de la Société des Missions-Étrangères sous la rubrique : « Pensées pour la retraite du mois ». Il participa, en 1934, au premier Concile plénier de l’Indochine et en fut secrétaire général.
Son activité débordait largement les limites de sa Mission, et il fut maintes fois invité à prêcher des retraites sacerdotales aux missionnaires et au clergé annamite des missions voisines. Ce ne sont là que quelques exemples de l’activité de M. Dalaine. D’une santé robuste, il ne ménageait pas sa peine, et n’hésitait pas à entreprendre un voyage long et pénible, ou à se rendre à bicyclette dans une paroisse où il y avait quelque affaire à régler. Cependant, les dernières années de sa vie, il eut à payer un lourd tribut à la maladie et à la souffrance : des misères dues à l’âge l’immobilisèrent parfois, mais cette immobilité même lui était pénible ; il ne tardait pas à se relever et à reprendre son travail.
Tous ceux qui ont connu M. Dalaine sont unanimes à reconnaître en lui un homme supérieur. Aussi sa mort fut-elle une grande perte pour la Mission à laquelle il s’était dévoué pendant près d’un demi-siècle ; elle fut douloureuse aussi en raison des circonstances qui la hâtèrent. Lors de la révolution nationaliste, en août 1945, il fut « destitué » par les révolutionnaires de ses fonctions de supérieur du séminaire et dut aller résider à l’évêché ; puis, quelques jours après, il fut conduit à Vinh avec tous les missionnaires. Il accepta d’aller assurer le service religieux chez les Religieuses Franciscaines Missionnaires de Marie. Mais bientôt immobilisé par une crise de rhumatismes aigus, il dut être ramené à la Mission. Le médecin diagnostiqua une crise d’urémie. Averti de la gravité de son état, M. Dalaine accepta avec simplicité les derniers sacrements qu’il reçut avec grande piété, et en exprima ensuite sa joie et sa reconnaissance ; c’était le 12 septembre. Dans la nuit du 14 au 15, sa respiration devint de plus en plus pénible, mais il conservait toute sa lucidité et répétait avec ferveur les invocations qui lui étaient suggérées. Enfin, après avoir renouvelé l’offrande de sa vie pour la Mission à laquelle il avait donné toutes les richesses de son intelligence et de sa volonté, il s’éteignait paisiblement à l’aube du 15 septembre. Ses obsèques eurent lieu le lendemain à l’église de Vinh, en présence de Mgr Eloy qui donna l’absoute, de tous les missionnaires de la province, de délégations du clergé et des séminaires. Son corps fut ensuite inhumé au cimetière des missionnaires de Xadoai.
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Références
[2334] DALAINE Louis (1873-1945)
Références biographiques
AME 1931 p. 210. Article sur l'assassinat du Père Khang. BME (photos) 1929 p. 208. 1935 p. 57. 149. 1937 p. 461.
Bibliographie
Bulletin des Missions Etrangères : "Pensées pour la retraite du mois". 1933-1934-1935. réunies en un volume et publiées en 1937 (impr. Nazareth, H.K).
Notice nécrologique
CR 1948 p. 212-214.