Alphonse PANET1872 - 1951
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2373
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1898 - 1951 (Coimbatore)
Biographie
[2373] PANET Alphonse, Ferdinand, naît le 2 mars 1872 à Montchenu dans le diocèse de Valence, chef-lieu de la Drôme. Il fait ses études dans son diocèse et entre au Grand Séminaire de Valence. Il rejoint, minoré, le Séminaire des Missions Étrangères le 8 octobre 1896. Il est ordonné prêtre le 26 juin 1898 et part pour la mission de Coimbatore le 27 juillet suivant.
Prédilection pour l’apostolat
À Coimbatore, il étudie les langues, le tamoul et l'anglais. Mgr Bardou l'envoie à Wellington, assistant du P. Foubert qui l'initie au ministère pastoral et à l'évangélisation des Badagas, tribu importante des Nilgiri. Il réussit à fonder parmi eux, une petite colonie de nouveaux chrétiens à Nerkambay.
À cette époque, la paroisse de Wellington s'étend jusqu'à Kotagiri. L'évêque y érige une nouvelle paroisse et la confie au P. Panet qui y reste deux ans, ne cessant de visiter les chrétiens disséminés dans les plantations de thé et de café tout en continuant de s’intéresser aux Badagas.
Rappelé à Coimbatore par Mgr Bardou et affecté au Collège Saint Michel pour y enseigner les sciences et diriger le pensionnat, il assume ces fonctions pendant trois autres années. Le P. Panet, rêvant de brousse, est nommé curé à Karamatampatty à une vingtaine de kilomètres de Coimbatore. C’est un centre de pèlerinage à Notre Dame du Rosaire, avec une vieille église, un antique presbytère, autrefois la demeure du premier vicaire apostolique de la mission, Mgr Marion de Brésillac. Le P. Panet se dévoue au bien spirituel de ses Chrétiens, s’assure du bon fonctionnement de l'école primaire près de l'église, mais il apprécie aussi les moments de silence et de solitude qu'on trouve facilement dans un poste de campagne.
Procureur par obéissance
En 1908, son évêque a besoin d'un procureur pour la mission : il appelle le P. Panet pour remplir cette fonction. Le Père finit par accepter, par obéissance. Le poste de procureur est difficile : il doit être à la fois comptable, majordome, fournisseur des biens de la mission. Il exerce cette fonction pendant 18 ans. Il se révèle un procureur sage et prudent, prenant les intérêts de la mission mais se montrant également bon et charitable envers ses confrères.
Pendant la guerre de1914-18, il est mobilisé en France comme vaguemestre dans la zone des armées. Après la victoire, il revient à Coimbatore et y reprend sa fonction de procureur. Il le reste jusqu'en 1932, date à laquelle Mgr Tournier succède à Mgr Roy. Le P. Panet s'efface discrètement devant la nouvelle administration. Il obtient un congé de 6 mois, pour aller voir sa sœur religieuse de St Paul de Chartres en Corée. Revenu en Inde, il est nommé curé de la paroisse du Sacré-Coeur à Ootacamund, puis de la paroisse Ste Thérèse, dans un autre quartier à Finger Post. Il construit le presbytère de l'église Ste Thérèse et également les locaux de l'école primaire.
En 1948, il devient aumônier du couvent de Nazareth à Ootacamund ainsi que du noviciat des Sœurs franciscaines de Marie à Lovedale-Kaity. On lui doit cette gentille phrase. Il a en effet coutume de dire quand il va confesser les sœurs : "Je m'en vais épousseter les anges."
Il a le bonheur de fêter ses noces d'or sacerdotales dans l'intimité. Mais, assez vite en raison de son âge, il perd la mémoire et se retire à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore où il vit encore trois ans. Une attaque de pneumonie l'emporte. Il expire paisiblement le 2 novembre 1951 après avoir reçu les derniers sacrements de la main du P. Trideau, aumônier de l'hôpital.
Avec lui disparaît un Méridional quelque peu réservé, mais un excellent missionnaire, judicieux, zélé et doué, sans prétention, sachant remplir avec cœur et esprit les importantes fonctions qu'on lui confie.
Nécrologie
P. PANET
MISSIONNAIRE DE MYSORE
P. PANET (Alphonse-Ferdinand) né le 2 mars 1872 à Montchenu, diocèse de Valence (Drôme). Entré minoré au Séminaire des Missions-Étrangères le 8 octobre 1896. Prêtre le 26 juin 1898. Parti pour Coïmbatour le 27 juillet 1898. Mort à Bangalore le 23 novembre 1951.
Le P. Panet arrivait, à Coïmbatour à la fin de 1898, au moment où clergé et fidèles se préparaient à célébrer le vingt-cinquième anniversaire de la consécration épiscopale de leur évêque vénéré, Mgr Bardou. L’arrivée du nouveau missionnaire était comme un cadeau de noces.
Bien doué, sans prétentions, un peu froid quoique méridional, judicieux et zélé, le P. Panet était destiné à remplir un rôle important, bien que sans éclat, dans la Mission de Coïmbatour. De fait, il ne fit rien de spectaculaire, ni conversions en masse, ni exploit extraordinaire ; il faisait le bien sans bruit et faisait bien ce qu’il faisait, soit comme pasteur des âmes, soit comme procureur de la Mission.
Après l’étude réglementaire des langues, il fut confié pour sa formation aux soins du P. Foubert, curé et chapelain militaire de Wellington, aux Nilgiris. Il était là à bonne école. C’était le nord et le sud réunis avec des tempéraments différents, mais avec un idéal commun : curé et vicaire s’entendaient parfaitement. Sous des apparences un peu dures, le P. Foubert cachait un cœur d’or plein de zèle ; il s’intéressait particulièrement à la conversion des Badagas, tribu aborigène des Montagnes Bleues. Il avait réussi à fonder parmi eux une petite colonie de nouveaux chrétiens à Nerkambay. Il ne lui fut pas difficile de communiquer son zèle apostolique à son nouveau vicaire qui coopérait avec lui de toute sa bonne volonté dans l’administration de la paroisse et la conversion des païens. Ainsi le P. Panet recevait cette précieuse formation que le P. Delpech, de vénérée mémoire, appelait « la seconde partie de l’éducation des missionnaires ». Celui-ci écrivait, en effet, à Mgr Dépommier en 1869 : « Il m’a été facile d’observer que les meilleurs de nos missionnaires ne sont pas toujours ceux qui ont le plus de qualités naturelles, mais bien ceux qui ont été bien formés au début de leur ministère apostolique... Ce qui importe surtout, c’est d’inculquer aux missionnaires l’esprit de Notre-Seigneur. »
Le P. Panet vivait de cet esprit surnaturel. La paroisse de Kotagiry était alors jointe à celle de Wellington ; elle en fut détachée et confiée à ses soins. La visite des chrétiens, dispersés dans les plantations de thé et de café, et l’évangélisation des nombreux villages badagas offraient au jeune curé un vaste champ d’apostolat. Il s’y employa de toutes ses forces. Après avoir étudié la situation, il faisait des plans de campagne, lorsque deux ans plus tard, Mgr Bardou l’appela à Coïmbatour au Collège Saint-Michel pour y enseigner les sciences et prendre la direction du pensionnat. Le P. Panet se rendit à son nouveau poste. Il s’y dévoua pendant trois ans, mais, au fond, c’était la brousse qui l’attirait.
En 1905, il fut nommé curé de Karamattampatty, berceau de la Mission de Coïmbatour ; dans bette douce solitude, il pouvait se donner entièrement au ministère des âmes, c’était son rêve. Parmi les citations d’auteurs classiques et modernes, dont sa mémoire abondait, il aimait à citer ces paroles d’un écrivain, qui ne perdait pas son temps : « Ceux qui viennent me voir me font honneur, mais ceux qui ne viennent pas me font plaisir. » En s’appliquant ces paroles, le P. Panet ne se rendait pas justice, car, bien qu’il ne fût pas prodigue de paroles, il n’en était pas moins charitable et bon. Du reste, son amour de la solitude intérieure ne l’empêchait pas d’être extérieurement actif dans l’exercice de ses devoirs de curé et de missionnaire. Il aimait Karty, ses chrétiens simples et paisibles, sa vieille église, son antique presbytère qui fut la demeure du premier Vicaire apostolique de la Mission, son jardin de cocotiers et sa petite école. Il y avait bien les soucis du grand pèlerinage à Notre-Dame du Rosaire au mois d’octobre, mais cela ne revenait qu’une fois l’an.
En 1908, Mgr Roy l’appela aux fonctions de procureur ; le P. Panet ne s’y attendait pas. Comme ce n’était pas un ordre formel, il demanda à réfléchir, hésita et finalement accepta. La procure n’est pas une sinécure ni une cellule d’anachorète. Les Indiens de Coïmbatour qui ne parlent pas anglais, prononcent le mot « Procurator » « Bricole Jâniar ». Sans le savoir, ils caractérisent son rôle. En effet, le procureur « bricole », c’est-à-dire qu’il fait tous les métiers : il est comptable, majordome, fournisseur des confrères, secrétaire de l’évêque, architecte, et, par surcroît, aumônier du couvent. Gardien vigilant de la caisse, il veille aux intérêts de la Mission et à ceux des confrères. Quand les fonds étaient en baisse, le P. Panet, en homme sage et prudent, s’efforçait de garder le juste milieu entre la parcimonie et la prodigalité. « Le procureur est un confrère qui sait compter », disait-il, avec son bon sourire. Il s’acquittait de ses fonctions avec « nombre, poids et mesure » ; selon l’esprit d’un ancien règlement de la Mission, « il servait ses confrères le mieux possible, avec complaisance et promptitude ». De leur côté, les missionnaires avaient pour lui les égards de la charité que demandait sa position, quelquefois difficile et pénible. La procure, telle qu’elle fonctionnait alors à Coïmbatour, était la providence des missionnaires.
Pendant la guerre 1914-1918, le P. Panet fut appelé sous les drapeaux ; il avait 42 ans. Il servit humblement sa patrie en qualité de vaguemestre dans la zone des armées. A son retour de France, après la victoire, il reprit sa place à la procure et y resta jusqu’en 1932. Lorsque Mgr Tournier succéda à Mgr Roy, le P. Panet s’effaça discrètement devant la nouvelle administration. Il obtint un congé de six mois pour aller voir sa sœur, Religieuse de Saint-Paul de Chartres, en Corée. Revenu d’Extrême-Orient, il reprit sa houlette de pasteur qu’il avait quittée depuis vingt-quatre ans. Il fut successivement curé de l’église du Sacré-Cœur et de Sainte-Thérèse à Ootacamund. Dans l’une et l’autre paroisse, il bâtit une école à ses frais. Il construisit aussi le presbytère de la paroisse Sainte-Thérèse, nouvellement érigée. Il fut ensuite aumônier, d’abord du couvent de Nazareth à Ootacamund, puis du noviciat de Kaity. Sa piété, sa ponctualité et sa discrétion lui gagnèrent tous les cœurs.
Pendant ce temps, il vieillissait. Il avait fêté dans l’intimité ses noces d’or sacerdotales, refusant toute solennité extérieure. Si bien doué sous le rapport des qualités de l’esprit, il perdit complètement la mémoire, ne se souvenant plus que de son pays natal ; c’est là qu’il voulait se retirer. Il fut obligé de prendre sa retraite à Sainte-Marthe, à Bangalore. Il y vécut encore près de trois ans, se soumettant avec une docilité parfaite aux soins dont on l’entourait. Une attaque de pneumonie mit soudainement ses jours en danger ; le dévoué aumônier de l’hôpital, le P. Trideau, lui administra les derniers sacrements et, peu après, le cher P. Panet expirait paisi¬blement à l’âge de 79 ans, le 23 novembre 1951.
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Références
[2373] PANET Alphonse (1872-1951)
Références bibliographiques
AME 1898 p. 233. 1936 p. 44. 1937 p. 189. CR 1898 p. 272. 1901 p. 260. 1907 p. 297. 1926 p. 218. 1937 p. 222. 1938 p. 220. 1939 p. 203. 204. 1940 p. 109. 1951 p. 113. 114. 176. BME 1929 photo p. 80. 1932 p. 477. 638. 884. 1933 p. 127. 146. 236. 366. 389. 438. 641. 1935 p. 69. 680. 823. 1936 p. 919. 1937 p. 376. 672. 892. 1938 p. 712. 1939 p. 738. 1940 p. 827. 1941 p. 63. 275. 1949 p. 190. EC1 N° 508.