François LEMARIÉ1867 - 1945
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2379
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1898 - 1945 (Nagasaki)
Biographie
[2379] LEMARIÉ François, Pierre, Marie, naquit le 8 octobre 1867 à Campbon, au diocèse de Nantes (Loire Atl.). Entré laïque aux Missions Étrangères, il fut tonsuré le 23 septembre 1894. Minoré le 21 septembre 1895, sous-diacre le 26 septembre 1897, diacre le 5 mars suivant, il fut ordonné prêtre le 26 juin 1898. Destiné à la mission de Nagasaki, il partit le 3 août 1898.
Il fit ses études de japonais à Kagoshima, sous la direction du Père Raguet. En 1899, il fut nommé vicaire du Père Marmand à Kuroshima. Il y resta deux ans. Mgr. Combaz le nomma, en 1901, curé de la paroisse de Yatsushiro. Il y construisit l'église, et avec l'aide des Soeurs de Saint Paul de Chartres, il ouvrit un orphelinat. Puis, en 1909, toujours avec le concours des religieuses, il fonda une école normale pour la formation des professeurs. Enfin, en 1924, il ouvrit un collège pour les jeunes filles.
Le nouveau diocèse de Fukuoka ayant perdu son évêque, le Père Lemarié fut vicaire capitulaire de 1930 à 1931. Le nouvel évêque le nomma vicaire général honoraire. C'est à Yatsushiro qu'il rendit son âme au Seigneur, le 5 mai 1945.
Nécrologie
M. LEMARIÉ
MISSIONNAIRE DE FUKUOKA
M. LEMARIÉ (François-Pierre-Marie) né le 8 octobre 1867 à Campbon, diocèse de Nantes (Loire-Inférieure). Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 15 septembre 1893. Prêtre le 26 juin 1898. Parti pour Nagasaki le 3 août 1898. Mort à Jatsushiro le 5 mai 1945.
M. François-Pierre-Marie Lemarié, du diocèse de Nantes, est né le 8 octobre 1867 à Campbon (Loire-Inférieure). Il était d’une famille foncièrement chrétienne. N’ayant pas de renseignements précis sur son enfance et sa jeunesse, le chroniqueur se contente d’esquisser dans ses grandes lignes la vie apostolique de son confrère.
M. Lemarié passa quelques mois seulement auprès de M. Raguet à Kagoshima, puis fut envoyé vicaire de M. Marmand à Kuroshima, île entièrement chrétienne. Il n’y resta que deux ans, mais il en garda toujours un délicieux souvenir. Son évêque, Mgr Combaz, avait alors besoin d’un titulaire pour le poste en formation de Yat¬sushiro, en plein pays païen ; son choix se porta sur M. Lemarié dont il connaissait le zèle ardent. Il y avait là trois Religieuses de Saint-Paul de Chartres : Sœur Ste Eulalie, Supérieure, Sœur Angèle du Calvaire, cousine de M. Lemarié, et une japonaise Sœur Marie-Joseph. Ces religieuses habitaient une petite maison de louage, qui n’avaient rien de confortable, mais elles travaillaient si bien, et dans leurs visites à domicile elles faisaient preuve de tant de bonté, qu’elles réussirent au-delà de leurs espérances. M. Corre, curé de Kumamoto, leur bâtit alors un magnifique dispensaire-hôpital qui existe encore, et qui actuellement est loin d’être suffisant.
De son côté, M. Lemarié construisit par ses seuls moyens une gracieuse petite église japonaise en bois qui pendant la guerre n’a été ni bombardée ni occupée par les soldats. Deux ans après, il pouvait écrire à M. le Supérieur du Séminaire à Paris : « Le petit dispensaire fonctionne très bien et les Religieuses rendent des services considérables. » Les baptêmes à cette époque étaient plus nombreux qu’aujourd’hui. Trois ans après son arrivée, M. Lemarié écrivait dans une revue : « Il y a deux ans, nous avons eu 93 baptêmes ; l’an dernier, 169, la plupart à l’article de la mort » ; et quelques années plus tard : « Dans le courant de cet exercice 283 moribonds et 19 personnes bien portantes ont été baptisées. » « Les chrétiens de Yatsushiro, poursuivait-il, sont fervents et donnent beaucoup de consolations à leur missionnaire. » Malheureusement une grande sécheresse survint à Yatsushiro ; le riz manqua et beaucoup de familles chrétiennes durent émigrer pour gagner leur vie ailleurs. Il en résulta aussi que beaucoup d’enfants devinrent orphelins ; il fallait leur assurer la subsistance et pourvoir à leur avenir. Immédiatement M. Lemarié et les Sœurs ouvrirent un orphelinat qui fut vite rempli et qui existe toujours. Notre vaillant missionnaire avait la ferme volonté de faire connaître le Christ à ses chers Japonais. Persuadé que l’éducation de la jeunesse par l’école chrétienne était un des principaux moyens d’évangélisation, il réfléchit longuement avant d’entreprendre ce genre d’apostolat. Ce fut en 1909, qu’avec le concours de huit Religieuses européennes et japonaises il put ouvrir une école professionnelle. Deux cent quarante-quatre élèves se présentèrent, sans compter les 40 jeunes filles déjà fidèles à l’ouvroir. Ce merveilleux début l’encouragea fortement à projeter la fondation d’un lycée de filles, tâche énorme, surtout au Japon. Elle suppose, en effet, de nombreuses difficultés : il fallait acheter le terrain, bâtir, trouver des professeurs capables, obtenir l’autorisation de la Préfecture, et surtout se procurer des fonds. Ses amis japonais, le considérant comme un homme sociable et apostolique, l’aidèrent particulièrement.
Le lycée fut donc ouvert en 1924, faisant concurrence à celui de l”Etat. Les élèves y affluèrent. Malheureusement on eut à déplorer la mort de la Rév. Mère Ste Eulalie ; ce fut un grand deuil pour la ville mais les classes ne périclitèrent point ; il fallut même doubler les cours. La loi japonaise à cette époque favorisait le polythéisme à l’école et ne permettait pas l’enseignement religieux au lycée libre. Les jeunes filles voulant s’instruire de notre religion devaient donc rester une heure après la classe au pensionnat adjacent au lycée et beaucoup s’imposaient ce supplément d’étude. Ce pensionnat donna de très heureux résultats. Après dix ans de fondation, 15 élèves ayant terminé leurs études secondaires sont devenues religieuses : 12 chez les Sœurs de St-Paul de Chartres, deux chez les Sœurs du Saint-Enfant Jésus de Chauffailles et une chez les Trappistines ; une vingtaine d’autres, mariées chrétiennement, élèvent bien leurs enfants et font connaître notre sainte religion par l’exemple et la parole. Normalement, le nombre des élèves du lycée varie entre cinq et six cents ; mais pendant les hostilités beaucoup d’entre elles ont été mobilisées pour travailler aux champs ou dans les usines de guerre. Quant aux missionnaires, ils ont été, dès le début, surveillés de près par la police, souvent visités, interrogés minutieusement comme des espions et consignés dans les presbytères.
Sur ces entrefaites, M. Lemarié fut pris de douleurs au cœur, une pneumonie se déclara occasionnant une forte fièvre. Les Religieuses, craignant une issue fatale, avertirent M. Bois, son voisin, qui après s’être muni de la permission de la police accourut auprès du cher malade. Le 26 avril, M. Lemarié demanda lui-même qu’on lui administrât les derniers sacrements ; il les reçut avec grand esprit de foi devant la communauté réunie. M. Bois, obligé de rejoindre son poste, confia son confrère aux bons soins du catéchiste. Durant les deux jours suivants, l’état de santé de M. Lemarié sembla s’améliorer, mais le malade ne se faisait pas illusion, il fit téléphoner à M. Bois de venir lui donner la sainte Communion. Celui-ci n’ayant pu obtenir l’autorisation de la police, M. Lemarié pria son catéchiste de lui apporter le ciboire pour se communier lui-même. Redoutant un accident, le catéchiste n’osa pas obtempérer au désir du cher malade. Ce fut pour lui un grand sacrifice, il le fit de bon cœur. Notre confrère garda toute sa connaissance jusqu’au samedi soir A 10 heures et demie, heure à laquelle il rendit le dernier soupir.
Les funérailles eurent lieu devant un grand nombre de chrétiens venus prier pour leur père très aimé ; plusieurs missionnaires et les Religieuses y assistèrent. Et maintenant notre cher confrère repose à côté de M. Bertrand dont il avait été l’ange gardien durant sa maladie.
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Références
[2379] LEMARIÉ François (1867-1945)
Notice biographique
Références biographiques
AME 1898 p. 233. 1926-27 p. 305. 1932 p. 91. 1939 p. 57 (art). CR 1898 p. 272. 1901 p. 31. 1902 p. 23. 1907 p. 16. 17. 1910 p. 18. 1911 p. 22. 1913 p. 27. 1914 p. 6. 1915 p. 15. 1916 p. 17. 1918 p. 6. 8. 1919 p. 6. 7. 10. 181. 185. 1920 p. 7. 1921 p. 8. 1922 p. 8. 9. 1923 p. 8. 1924 p. 5. 7. 1926 p. 10. 1927 p. 6. 1928 p. 11. 1929 p. 14. 1930 p. 9. 17. 1931 p. 9. 19. 1932 p. 16. 1934 p. 16. 1936 p. 12. 1938 p. 15. 1940 p. 4. 142. 143. 1947 p. 276. BME 1923 p. 730. 1925 p. 105. 1927 p. 44. 503. 1928 photo p. 160. 1930 p. 36. 430. 725. 800. 1931 p. 214. 281. 435. 812. 814. photo p. 863. 1932 p. 119. 1934 p. 702. 852. 1936 p. 34. 267. 1939 photo p. 77. 1949 p. 172. APF 1930 p. 186. RHM 1931 p. 158. MC 1915 p. 519. 1916 p. 497. 1917 p. 147. 1930 p. 339. 1946 p. 27. 28. EC1 N° 441.