Charles LE GAC1876 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2410
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1899 - 1914
Biographie
[2410] LE GAC Charles, Joseph, Ange, est né le 26 février 1876 à Vitré, diocèse de Rennes (Ille et Vilaine), fils de Charles Le Gac et de Émilie Jouin.
Il entre laïque au Séminaire des Missions Étrangères le 14 septembre 1893, est ordonné prêtre le 24 septembre 1898 et destiné à la Corée. Parti de Paris le 23 novembre 1898, il arrive à Séoul le 1er février 1899.
Dès le mois de mai 1899, il est envoyé dans la province du Hoang-hai, située au nord-ouest de Séoul, et devient titulaire du nouveau poste de Jai-ryung, un chef-lieu d'arrondissement qui se trouve au centre géographique de la province. L'évangélisation de la province du Hoang-hai était très récente, et principalement due aux efforts du Père Wilhelm, qui s'était établi en 1896 dans l'arrondissement de An-ak, limitrophe de celui de Jai-ryung, avait fondé des dessertes dans divers arrondissements de la province, dont celui de Jai-ryung, et donné de très nombreux baptêmes. Cela avait amené la création de nouvelles paroisses : à la suite de Mai-hoa-dong où le Père Wilhelm s'est établi en 1896 et qu'il a laissée au Père Oudot en 1898, sont fondées les paroisses de Chong-kyé-dong et de Jang-yon en 1898, avec pour curés respectifs le Père Wilhelm et le Père Pailhasse, celle de Jai-ryung en 1899, avec le Père Le Gac, celle de Pong-san-kom-su, près de Sariwon en 1900 avec un prêtre coréen, celle de Eun-youl en 1903, avec le Père Mélizan... Et plus le nombre des paroisses augmentait dans la province, plus augmentait le chiffre des conversions. Le jeune enthousiasme du Père Le Gac est heureux de se trouver à pareille fête; il enregistre de nombreuses conversions et baptise des centaines d'adultes chaque année. Dès le mois d'août qui suit son arrivée à Jai-ryung, il fonde une école pour enseigner les caractères chinois (école que son successeur transformera en école primaire moderne); en 1900, il construit une petite église en style coréen, puis en 1902 son presbytère. Mais, dès 1899 et 1900 la tension a commencé à monter entre les chrétiens et les autorités civiles et atteindre son paroxysme en 1901-1903. De plus, à la suite du Père Wilhelm, le Père Le Gac a eu trop tendance à s'ingérer dans des affaires purement civiles où sont impliqués certains de ses paroissiens. Bref, un vent de persécution souffle sur la province, qui amène beaucoup de défections parmi les chrétiens, tandis que la source des catéchumènes se tarit complètement et le Père Le Gac en devient tout triste et inconsolable, lui qui semblait être la gaieté incarnée.
En 1906, alors que le Père Mélizan lui succède à Jai-ryung, le Père Le Gac est envoyé à Ha-ou-hyen, à une vingtaine de kilomètres au sud de Séoul. Dans cette paroisse de campagne où il succède au Père Chapelain et où il a principalement affaire à des descendants de chrétiens qui ont connu les persécutions du siècle précédent, le Père Le Gac croit avoir trouvé le paradis sur terre. Le Père Le Gac est tout heureux au milieu de ses douze ou treize centaines de chrétiens éprouvés, disséminés dans 15 ou 16 dessertes et dans quatre ou cinq arrondissements civils, ce qui n'était pas le cas de son prédécesseur, qui s'entendait mal avec ses chrétiens.
En mai 1911, le Père Le Gac est nommé à Wang-rim, la paroisse voisine" que d'autres appellent Katteung-i, où il succède au Père Alix. En réalité, il cumule les charges de curé de Wang-rim, sa nouvelle paroisse, et de Ha-ou-hyen, son ancienne paroisse, si bien qu'il doit s'occuper de plus de 4.000 chrétiens. Pour l'aider, on lui a envoyé le tout jeune Père Philippe Perrin à Ha-ou-hyen et celui-ci deviendra l'année suivante entièrement responsable de cette paroisse, tandis que le Père Le Gac n'a plus que la charge de celle de Wang-rim. Il se donne de tout coeur à la besogne et est continuellement sur les chemins, à visiter les malades et à secourir les mourants. En réalité, il leur a déjà sacrifié sa vie, car c'est au chevet d'un mourant atteint du typhus que, en lui donnant l'Extrême-onction, il contracte le mal qui l'emportera. Le lundi 18 mai 1914, le Père Le Gac rentre épuisé à sa résidence. Heureusement, il y trouve son voisin et successeur à Ha-ou-hyen, le Père P. Perrin, venu pour la visite habituelle de quinzaine entre confrères géographiquement proches. Le mercredi suivant, quand le Père Perrin parle de rentrer chez lui, le Père Le Gac le supplie de rester : il se sent sans doute plus gravement atteint qu'il n'y paraît. Le dimanche 24 mai, le Père Le Gac se confesse à nouveau et se trouve subitement si mal en point que le Père Perrin lui administre le viatique et l'Extrême-onction. Après des alternatives de haut et de bas et une dernière nuit très agitée, le Père Le Gac décède en fin de matinée, le mardi 26 mai 1914. Tous les missionnaires de Séoul et des environs assistent aux funérailles du Père Le Gac, dont les restes sont inhumés auprès de l'église de Wang-rim; mais plus tard, ils sont transférés à Mirinai, auprès de ceux de Mgr. Ferréol.
Nécrologie
M. LE GAC
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE SÉOUL
Né le 26 février 1876
Parti le 23 novembre 1898
Mort le 26 mai 1914
Charles-Joseph-Ange Le Gac, né à Vitré (Ille-et-Vilaine, Rennes), le 26 février 1876, entra laïque eu Séminaire des Missions-Étrangères le 14 septembre 1893. Ordonné prêtre le 24 septembre 1898, il fut destiné à la mission de Corée, où il arriva le 1er février 1899.
Envoyé à Tjai-ryeng vers la fin de cette même année, il y fonda le poste. M. Le Gac débutait dans le ministère apostolique, au moment où la province de Hoang-hai-to était le théâtre d’un mouvement extraordinaire de conversions. Son jeune enthousiasme fut ravi de se trouver à pareille fête : il enregistrait de nombreuses conversions et baptisait des centaines d’adultes. Hélas ! ce mouvement, un peu désordonné, fut arrêté par l’épreuve de la persécution, qui s’abattit trop tôt sur des néophytes encore peu affermis dans la foi. Il y eut beaucoup de défections parmi eux, et l’enthousiasme du missionnaire se changea en une tristesse mortelle.
Notre confrère était ainsi fait ; à le voir, on l’eût dit la gaieté incarnée ; bon musicien et doué d’une très belle voix, il était le boute-en-train de nos réunions. Et pourtant, au fond, il restait le plus souvent triste, n’ayant jamais pu prendre sur lui d’extirper de son cœur le germe de la mélancolie.
Dans la vie ordinaire, délaissant un peu trop les chemins battus, il recherchait toujours le mieux, quitte à laisser parfois le bien en route. Sa bonté faisait que toutes les misères trouvaient près de lui un accueil facile : mais il ne savait pas assez compter : chez lui c’est le cœur qui tenait la bourse, et la bourse était mal tenue... le diable s’y trouvait toujours logé.
En 1906, M. Le Gac fut chargé, non loin de Séoul, d’un district d’anciens chrétiens, qui lui parut le paradis sur terre. Une année même, le confrère voisin étant venu à manquer, il accepta sans broncher de le remplacer ; de sorte qu’il eut alors plus de 4.000 chrétiens à administrer. Il se donna de tout cœur à la besogne, n’épargnant jamais sa peine, et continuellement sur les chemins pour visiter les malades et secourir les mourants. Ce fut vraiment là son ministère de prédilection ; et on peut dire qu’il y a sacrifié sa vie, car c’est au chevet d’un mourant qu’il a contracté le mal qui l’a emporté.
Le lundi 18 mai, M. Le Gac rentra très fatigué à sa résidence ; il venait d’administrer un malade atteint de la fièvre typhoïde. Heureusement, il trouva chez lui M. Perrin, son voisin de district, venu pour la visite ordinaire de quinzaine entre confrères rapprochés. Ni l’un ni l’autre ne crurent d’abord au danger ; et, la veille de l’Ascension, M. Perrin voulait repartir ; mais le malade lui demanda en grâce de ne pas le quitter. Il se sentait sans doute plus gravement atteint qu’il ne paraissait.
Le dimanche 24 mai, il se confessa de nouveau, et se trouva subitement si mal que M. Perrin lui administra le saint viatique et l’extrême-onction. Averti par télégramme de l’état inquiétant du cher malade, le vicaire apostolique chargea aussitôt M. Meng de se rendre auprès de lui. Après des alternatives de mieux et de pire, et une dernière nuit très agitée, notre confrère rendit son âme à Dieu le 26 mai à 11 h. 1/2 du matin.
Il dort maintenant son dernier sommeil près de su résidence de Katteng-i, au milieu de ses chrétiens, non loin de M. André, qui, lui aussi, est tombé sur la même brèche, il y a 25 ans, victime du même dévouement. Tous les missionnaires de Séoul et des environs ont assisté aux funérailles du regretté défunt. Notre unique consolation dans notre douleur est la parole de Celui qui a dit : Beati misericordes, quoniam ipsi misericordiam consequentur !
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Références
[2410] LE GAC Charles (1876-1914)
Références biographiques
Publications coréennes.
AME 1899 p. 40. 1911 p. 211. 212. 1914 p. 214. 1913 p. 275. CR 1898 p. 273. 1899 p. 56. 1900 p. 45-47. 1902 p. 67. 1909 p. 53. 1911 p. 47. 1912 p. 52. 1913 p. 58. 60. 1914 p. 180.