Georges MONTEL1874 - 1963
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2430
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1899 - 1952 (Chengdu)
Biographie
[2430] MONTEL Georges, François, Alfred, est né le 2 avril 1874 à Courtisols, dans le diocèse de Chalons-sur-Marne (Marne). Il fait ses études secondaires à Chalon puis à Paris. Il entre au Séminaire des Missions Étrangères le 9 septembre 1893. Ordonné prêtre le 25 juin 1899, il est affecté à la mission du Setchoan occidental pour laquelle il part le 26 juillet suivant.
Il apprend la langue et s'initie à l'apostolat à Koan-hien (1899-1901) sous la direction du Père Couderc avec lequel il va prospecter la vallée du Minh Kieng, un affluent du fleuve Bleu. À son retour, le Père Montel est nommé à In-kia-pa où à peine installé, il va repousser l'attaque d'une forte bande de Boxers. Sa méthode préférée d'apostolat est l'école où l'enseignement religieux tient la première place : il va donc ouvrir école après école. En 1914, il va s'établir à Sin-Fan en banlieue nord de Chengtu où il va établir une école de langues.
En 1926, il est directeur du collège français, aumônier de l'école du Sacré Coeur et professeur de français et de liturgie au Grand Séminaire. Pendant trente ans, il sera aussi professeur à l'université d'État sans compter d'autres écoles. Les distinctions officielles qu'il reçoit de l'Ordre du Dragon d'Annam à la Légion d'Honneur, montrent assez combien son enseignement est apprécié. Il continue son travail jusqu'en 1952, date à laquelle il est chassé de Chine.
De retour en France le 24 juin 1952, il se retire à Voreppe où après dix années de vie quasi-monastique, à part deux courts séjours à l'extérieur en 1955 et 1956, il s'éteint paisiblement le 30 mai 1963 à l'âge de 89 ans, après 64 ans de vie sacerdotale.
Nécrologie
LE PÈRE GEORGES MONTEL
1874 - 1963
Missionnaire du Cheng-Tu (Chine)
Le P. Georges MONTEL est né dans le diocèse de Soissons, au curieux village, tout en longueur, de Courtisols, à proximité de la magnifique basilique de Notre-Dame de l’Epine. A la sortie de l’école primaire communale, il est envoyé à Châlons pour y faire ses études secondaires qu’il termine à Paris. A 19 ans, le 9 septembre 1893, il est admis au séminaire des Missions-Étrangères. Ordonné prêtre le 25 juin 1899, il est affecté à la mission du Se-Tchoan occidental et, le 26 juillet suivant, il s’embarque à Marseille pour la Chine qu’il devra traverser d’est en ouest avant d’arriver dans son nouveau champ d’apostolat, qui s’étend au pied des montagnes du Tibet.
Il étudie la langue et fait ses premières armes, sous la direction du P. Alphonse COUDERC, à Koan Hien, ville en bordure des Alpes setchouannaises, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Chengtu, chef lieu de la province et du vicariat apostolique. C’est là que débouche des montagnes un affluent du Fleuve Bleu, l’important « Minh kiang « dont les eaux sont ingénieusement canalisées et dispersées en éventail à travers le riche bassin rouge qu’elles irriguent depuis des millénaires. Dès les premiers mois de 1901, les deux missionnaires remontent sur plus de 100 kilomètres la profonde vallée du « Minh kiang» jusqu’en amont de Mao Tcheou. C’est là un voyage de prospection, à une époque difficile troublée par la révolte des Boxers, en pleine période de carême, alors que la rigueur de ce temps de pénitence ne connaît encore aucun adoucissement. Les deux voyageurs n’oublieront pas de sitôt l’invariable menu de cette fameuse quarantaine : des petits haricots blancs, d’ailleurs excellents, providentiellement abondants dans ces contreforts du Tibet.
Au retour des explorateurs, Mgr DUNAND nomme le P. MONTEL à In-kia-pa, village situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Cheng-tu. Le jeune Père est à peine installé qu’une forte bande de Boxers vient attaquer sa résidence, le dimanche du Rosaire. Il se défend courageusement à la tête d’une poignée de braves chrétiens et soutient le siège de 17 à 22 heures. Pendant que les femmes récitent le chapelet, les hommes, abrités derrière les murs de l’enclos, armés de quelques fusils, repoussent les assaillants dont le tir mal dirigé ne fait de mal qu’aux tuiles des maisons. L’arrivée des soldats réguliers oblige les Boxers à lever le siège ; il n’y a pas la moindre victime parmi les six cents chrétiens. Le Père attribue au Sacré Cœur et à Notre-Dame du Rosaire tout le mérite d’avoir préservé sa chrétienté d’un affreux malheur.
Le calme revenu, le P. MONTEL visite ses chrétiens dispersés pour mieux les enraciner et fortifier dans la foi. En 1905 une riche moisson d’âmes s’annonce et il juge bon de demander le concours d’un vicaire. En 1906 il a déjà baptisé une centaine d’adultes. Les catéchumènes étudient dans les 17 écoles de son district. En effet sa méthode préférée d’apostolat c’est l’école où l’enseignement religieux tient la première place ; et c’est là qu’il se découvre une âme de pédagogue.
Fort de son expérience de dix années, il juge nécessaire d’ouvrir d’autres écoles qui serviront à la formation de l’élite du pays. Depuis la rébellion des Boxers, et surtout depuis la proclamation de la République chinoise il sent s’opérer autour de lui un changement de mentalité et se dessiner une véritable évolution des esprits. Alors, avec l’accord de son vicaire apostolique, en 1914, il cède son poste à un jeune confrère, le P. ROBIN, et vient s’établir à Sin-Fan, dans la grande banlieue nord de Cheng-tu pour établir son œuvre scolaire, sur laquelle il compte pour détruire chez les étudiants leurs préventions contre la religion catholique, pour canaliser le flot des idées en cours, pour obtenir des conversions ou, au moins, gagner la sympathie de la jeunesse montante qui formera bientôt l’équipe dirigeante. Il installe dans des locaux de la Mission une école de langues qui ne tarde pas à faire des merveilles, puisqu’il est bientôt capable de présenter au Consul de France plusieurs candidats interprètes qui accompagneront les Chinois volontaires pour aller en France travailler aux industries de guerre.
En 1926, il est directeur du collège français, aumônier de l’école du Sacré-Cœur fondée en plein centre de Cheng-Tu par les Maristes, auxquels il prête son concours, chargé de l’enseignement du français et de la liturgie au grand séminaire. L’école provinciale de langues étrangères et l’Ecole Normale Supérieure font appel à ses connaissances et à son expérience. Il tient à l’Université de l’Etat une chaire qu’il occupera pendant trente ans ; une autre, à l’Université Canadienne. Ajoutez à cela des leçons particulières qu’il donne à sa résidence ou à domicile. Vraiment son temps est bien occupé !
Le 5 octobre 1924, le P. MONTEL reçoit les insignes de l’Ordre du Dragon d’Annam pour son long dévouement à la cause de l’influence française dans les hautes écoles officielles. En 1926 il est officier d’Académie. Enfin en 1937 il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur pour son enseignement de la langue française à l’Université Provinciale et à l’Université canadienne.
En 1932, il ouvre les portes de son école aux réfugiés qui ont fui à l’approche des bandes communistes. En 1939, Cheng-tu subit les bombardements japonais ; l’église de la Mission s’écroule ; le Père lui-même est enseveli sous les gravats et à demi asphyxié ; mais après quelques minutes d’horrible angoisse, il réussit à se dégager.
Au début de 1952, après une longue vie toute vouée à la Chine, tant sur le plan humain que sur le plan apostolique, il est chassé de son pays d’adoption comme indésirable, précisément à cause de sa foi et de sa culture, par un gouvernement plus épris de révolution que d’évolution. Et quelle souffrance intime de penser que parmi les hommes au pouvoir figurent quelques-uns des élèves qu’il a formés et aimés ! Pourtant il avait toujours espéré pouvoir mourir là où il a vécu sans interruption pendant 53 ans.
Le 24 juin 1952, il est de retour en France ; l’année suivante il se retire à la maison de Voreppe. Et après dix ans de vie quasi monastique, interrompue en 1955 et en 1956 par deux courts séjours à l’extérieur, il s’éteint paisiblement le 30 mai 1963. Les confrères, son évêque en tête, lui ont dit un adieu qui n’est qu’un au-revoir, un au-revoir dans l’éternelle Patrie.
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Références
[2430] MONTEL Georges (1874-1963)
Références bibliographiques
AME 1899 p. 231. 1903 p. 78. 79. 1921 p. 69. 1937 p. 181. CR 1899 p. 294. 1903 p. 81. 1905 p. 60. 1906 p. 267. 1926 p. 44. 1933 p. 62. 1939 p. 42. 43. BME 1925 p. 44. 697. 1937 p. 341. 583. 1949 p. 511. 1952 p. 348. 423. 581. 1959 p. 277. EPI 1963 p. 728. 894. EC1 N° 517. 522. 653. 678. 730.