Émile DEVRED1877 - 1926
- Statut : Évêque coadjuteur
- Identifiant : 2470
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1899 - 1914
- 1919 - 1926
Biographie
[2470] Émile DEVRED naît à Roucourt, canton de Douai, diocèse de Cambrai (Nord), le 7 janvier 1877, d’ Augustin Devred et de Sidonie Dubrulle.
Après avoir fait ses études secondaires au Petit Séminaire de Cambrai, il entre au Séminaire des MEP le 15 septembre 1894. Ordonné prêtre le 23 septembre 1899 et destiné à la Corée, il part de Paris le 15 novembre 1899 et arrive à Séoul le 25 janvier 1900.
Corée (1900-1926)
De mai 1900 à 1906, il est chargé du district de Won-ju, dans le centre-est du pays. Il est le troisième responsable de ce district, à la suite des P. Le Merre (1896-1898) et Rigoulot (1898-1900). Son district s'étend sur 6 ou 7 arrondissements, dont au moins deux au nord-ouest dans la province du Kyong-ki, deux au centre dans la province du Kang-won, et deux au sud-est dans la province du Choung-chon-Nord.
En 1902, aux abords de la maison où il habite en location, il achète un terrain sur lequel il y a une douzaine de maisons qui seront plus tard démolies pour permettre la construction de la première église de Won-ju. En 1904, avec la création d'un nouveau poste, confié au P. Poyaud, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Won-ju, le P. Devred voit se réduire de près de la moitié la superficie de son district de Won-ju.
Tandis que le P. Chizallet lui succède à Won-ju, le P. Devred devient, en août 1906, professeur au Séminaire de Séoul, succédant au P. Demange, devenu directeur du journal de la mission. Entre août 1914 et octobre 1919, le P. Devred est absent de Corée, car ilest mobilisé pour la guerre; il maintient un contact étroit avec les confrères qui ont pu rester en Corée, leur écrivant souvent et longuement. Peu après son retour en Corée, l'extrême majorité des suffrages se porte sur lui quand Mgr. Mutel demande un vote pour le choix de son coadjuteur. Le P. Devred est nommé évêque titulaire d'Hésébon et coadjuteur avec succession du vicariat de Séoul en août 1920. Une fois que la nouvelle est rendue publique, Mgr. Devred quitte le Séminaire pour aller s'installer à l'évêché.
Dès avant son sacre, qui a lieu le 1er mai 1921, il s'attelle à son travail de coadjuteur et commence par préparer une refonte du "Directoire de la mission" qui a beaucoup vieilli et ne concorde plus, ni avec les exigences du nouveau Code de droit canonique, ni avec les divers changements qui sont survenus en Corée depuis sa rédaction. De plus, à la suite de l'augmentation considérable du nombre des prêtres coréens, on ne peut plus s'en tenir à une simple tradition orale, sujette à trop de variantes. Lors de la retraite annuelle de 1922, tous les prêtres du vicariat sont invités à délibérer sur les articles du projet de nouveau directoire, dont chacun possède depuis plusieurs mois un exemplaire. Et dès 1923, le texte définitif du nouveau directoire est entre les mains de chacun et entre en vigueur.
En même temps que le projet de directoire, Mgr. Devred commence le procès apostolique des martyrs de la persécution de 1866 en vue de leur béatification, et cette activité l'occupera jusqu'à la fin de sa vie. D'autre part, l'obtention de la personnalité juridique civile pour le vicariat apostolique lui demande d'accomplir toutes sortes de démarches auprès du Gouvernement général japonais. De plus, la publication de livres de doctrine ou leur révision sont pour l'évêque coadjuteur un souci constant. Mgr. Devred multiplie aussi ses efforts pour faire venir à Séoul une congrégation de religieux enseignants, mais ses efforts restent infructueux et il s'occupe lui-même de près de l'école secondaire de garçons dont la mission a la charge directe. Et chaque année, il consacre deux mois à des tournées pastorales. Il commence par visiter tous les postes où résident des prêtres et, ensuite, visite les dessertes importantes.
Mgr. Devred ne sait ni se ménager ni prendre du repos. Dès qu'il a terminé un travail, il se hâte d'en entreprendre un autre. La machine humaine ne saurait être en permanence en état de surchauffe, mais Mgr. Devred n'en a cure. Le dimanche 17 janvier 1926, après le repas de midi pris comme d'habitude, il regagne sa chambre en compagnie d'un confrère qui voulait l'entretenir des affaires de son district. Au cours de la conversation, Mgr. Devred, qui était resté debout, s'assied tout à coup, s'agite, se convulse. Il est atteint de congestion cérébrale et de paralysie du côté droit. Le P. Le Gendre, qui collaborait de près à ses travaux, administre à Mgr. Devred les derniers sacrements.
Après une nuit sans changement notable, Mgr. Devred décède un peu après 4 heures du matin, le 18 janvier 1926.
Ses funérailles sont célébrées le 21 janvier 1926 ; sa dépouille est inhumée dans le cimetière de la mission, situé dans le quartier de Yong-san à Séoul.
Nécrologie
Mgr DEVRED
ÉVÊQUE DE HÉSÉBON,
COADJUTEUR DE SÉOUL (CORÉE)
Mgr DEVRED (Emile-Alexandre-Joseph) né à Roucourt (Lille, Nord) le 7 janvier 1877. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 15 septembre 1894. Prêtre le 23 septembre 1899. Parti pour la Corée le 15 novembre 1899. Evêque de Hésébon, coadjuteur de Séoul le 20 août 1920 ; préconisé le 16 décembre 1920 ; sacré à Séoul le 1er mai 1921. Mort à Séoul le 18 janvier 1926.
La Mission de Séoul venait de perdre son Provicaire ; Mgr Mutel était absent, venant de quitter Marseille pour son retour en Corée, lorsqu’un nouveau deuil plus cruel encore vint nous frapper. Rien ne saurait mieux traduire la consternation générale devant cette mort soudaine et brutale, que les paroles de M. Gallois, Consul de France, prononcées sur la tombe de notre Père bien-aimé, Mgr Devred. Nous voulons les reproduire en tête de cette notice :
« Il y a si peu de jours, hélas ! qu’avec une profonde douleur, nous disions le suprême adieu, ici, au regretté Père Poisnel ! Mais quelle épreuve plus terrible encore nous terrasse au moment de nous séparer pour toujours de Mgr Devred ; arraché brutalement à notre affection, à l’aube de sa cinquantième année, alors que son activité, son intelligence étaient dans leur plein et splendide épanouissement. Et comment ne pas associer à notre deuil celui du grand évêque, Mgr Mutel, apprenant en dehors de ses deux patries, la mort de son Coadjuteur en qui il avait mis si judicieusement sa confiance !
Comment réprimer un sentiment de désespoir devant une mort si inopinée ! A moins de se dire que ses 49 ans de vie avaient été si remplis, et de tâches si bien faites ; que l’heure du repos légitime avait sonné pour un si bon ouvrier.
A peine notre aîné, ou plus jeune que beaucoup d’entre nous, ne s’imposait-il pas à tous, sans même paraître en avoir conscience, par ses admirables vertus dont la plus haute était peut-être son abnégation spontanée. Elle avait fait de lui l’excellent soldat qui, pour servir sa patrie, pansait à la fois les corps et les âmes, et dont les belles décorations que vous avez vues disent à peine le dévouement. Elle fai¬sait surtout de lui le chef admiré d’une vaste circonscription ecclésiastique dont les intérêts moraux et matériels étaient le souci de ses dernières années, et qu’il administrait avec tant de tact, de clairvoyance du présent et de demain.
Inlassable travailleur, il avait, avec une modestie dont seuls peuvent avoir une idée exacte ceux qui vivaient dans son intimité, consacré les cinq années de son épiscopat à la cause de la constitution des Diocèses du Nord en personnes juridiques et à celle des Martyrs, l’une donnant définitivement la sécurité aux biens des trois diocèses septentrionaux, l’autre destinée à consacrer la gloire déjà grande de l’évangélisation française, dans cette Corée à laquelle l’attachaient vingt années d’apostolat comme simple missionnaire. Il leur a donné tant de temps, il s’est tant oublié lui-même qu’il est mort à la peine, hélas !
Mais ses vertus, parce qu’elles étaient souriantes, compréhensives, que sa bonté était vraiment rayonnante, ses vertus lui donnaient parmi nous une place unique, en faisaient l’ami de tous, même de ceux qui n’atteignaient point à ces hauteurs sublimes. Et c’est pourquoi, Mgr Devred, c’est pourquoi celui que vous vouliez bien honorer de votre amitié, étreint par la peine, est sans voix pour évoquer dignement votre grande âme et voire belle vie ; mais il n’en est pas besoin : l’une et l’autre, et le poignant regret qu’elles laissent sont impérissables dans l’esprit et le cœur de tous ceux que Dieu a mis sur votre route, comme en témoignent ici toutes les larmes que je vois couler. »
Emile Devred naquit à Roucourt, près de Lille, où son père exerçait le métier de jardinier-fleuriste. Celui-ci n’était pas un jardinier vulgaire, dit-on, mais un artiste en son genre et le jeune Emile trouvait dans son jardin tout ce dont il avait besoin pour orner son petit autel rustique qu’il avait de bonne heure construit au fond d’une allée. Il développa ainsi au milieu des fleurs ses qualités naturelles : ces dons d’affabilité, d’amabilité, de douceur qu’il posséda toute sa vie à un rare degré. Quelqu’un disait un jour : « Le P. Devred, je vous défie bien de le faire mettre en colère ; j’ai essayé moi de plusieurs façons, je n’y ai jamais réussi. » De combien pourrait-on parler ainsi sans hyperbole ? Les dispositions naturelles ne suffisent pas pour une telle possession de soi ; il y faut encore une vertu bien exercée.
Cette vertu, il en puisa le germe dans l’éducation familiale qui est la meilleure, et celle du petit séminaire de Cambrai où il fut envoyé en assura le développement.
De ses années d’étude, nous ne savons que peu de choses : Dans ses classes il fut toujours parmi les meilleurs élèves, sous tous les rapports, études, piété, régularité ; en seconde et en rhétorique il aimait à lire des vies de missionnaire, celle de Théophane Vénard en particulier ; il songeait déjà aux Missions et était encouragé dans cette voie par un de ses maîtres….
La rhétorique terminée il se dirigea sans hésiter vers le Séminaire des Missions-Étrangères, et cinq ans après il partit joyeux pour la Corée (15 novembre 1899).
Ceux qui virent alors arriver le jeune Père Devred, presque imberbe, le visage rose et potelé, ne tardèrent pas à s’apercevoir que sous ces dehors de jeunesse se cachaient bien des vertus viriles. Les chrétientés de Ouentjyou furent les premières à en bénéficier. Il passa six années parmi elles, et pour apprécier l’œuvre qu’il accomplit là, il n’est besoin que de signaler le souvenir qu’il conservait de ces populations et celui qu’elles conservent toujours de lui. « Cognosco oves meas et cognoscunt me meae. »
En 1906, au moment où Mgr Demange, alors missionnaire à Séoul, fut chargé de fonder un journal catholique, M. Devred fut nommé au Séminaire pour le remplacer. On sait quelle tâche incombe aux professeurs de séminaire en Mission, surtout lorsque le personnel est peu nombreux : Il faut cumuler bien des fonctions, et la difficulté de bien les remplir toutes est en proportion de leur nombre. M. Devred y excella cependant. Rien ne semblait suffire à son activité ; il aimait le travail pour lui-même, aurait-on dit, et jamais ne se lassait. Après une journée où tous les instants sont pris par quelque exercice réglementaire, et où, même pour réciter son bréviaire, il faut profiter du premier moment libre, les professeurs éprouvent un vrai soulagement quand le soir après huit heures, les élèves endormis, ils peuvent rentrer dans leur chambre et se dire : enfin seuls ! M. Devred se disait cela aussi, mais se délassait de ses fatigues en travaillant encore jusqu’à une heure avancée de la nuit. Il travaillait aussi pour lui-même, amassant un trésor de connaissances dont la Mission tout entière devait profiter plus tard ; il avait toujours une étude ou un travail en train et ne pouvait concevoir, disait-il souvent, l’embarras d’un missionnaire à se créer une occupation.
Cette ardeur au travail et ce dévouement pour ses séminaristes lui eurent vite acquis l’estime et l’affection de tous. Comme l’avaient aimé les chrétiens de Ouentjyou, ainsi l’aimèrent tous les élèves sans exception ; ils l’appelaient « Materna Paternitas ». Pouvaient-ils mieux traduire l’impression que faisait sur eux sa douce autorité ?
Ce genre de vie fut interrompu en 1914 par la grande guerre. M. Devred, mobilisé, partit avec le premier contingent des missionnaires de Corée et du Japon. Il prit dans le rang la place que lui assignaient son âge et son livret militaire et ne demanda qu’à la Providence les faveurs que postulaient son dévouement non moins que sa double qualité de prêtre et de français. Nous ne jugeons pas bon d’insister ici sur son rôle durant la guerre ni sur les décorations qui lui furent décernées ; le seul éloge qu’il eût accepté est commun à tous ceux qui, chacun selon ses moyens, collaborèrent au salut commun. Il fit tout son devoir.
Durant ces cinq longues années d’absence, il se tint toujours en contact permanent avec les vétérans qui maintenaient les œuvres dans sa Corée, sa seconde patrie ; il écrivit souvent et longuement ; et lorsqu’il revint prendre sa place au Séminaire, personne ici ne l’avait oublié.
On s’en aperçut bien le jour où Mgr Mutel demanda les votes pour le choix d’un coadjuteur : rarement suffrages plus unanimes se réuni¬rent sur un nom aussi sympathique.
Le Père Devred fut l’élu de tous : Evêque, missionnaires, prêtres indigènes, chrétiens, tous exultaient de joie, le jour où parvint la nouvelle que le Saint-Siège, ratifiant ce choix, donnait à notre vénéré Mgr Mutel un coadjuteur avec droit de future succession en la personne de Mgr Devred, nommé évêque titulaire de Hésébon.
Le sacre eut lieu le 1er mai 1921. Ce fut une belle journée et le plus heureux fut certainement Mgr Mutel. Ce bonheur devait durer jusqu’à la fin sans le moindre nuage : il serait difficile d’imaginer une union plus parfaite entre les deux prélats. La Mission de Corée pouvait être confiante dans l’avenir.
Mgr Devred avait accepté avec la simplicité des forts, qui voient dans les hautes situations où la Providence les élève moins la dignité que la charge. Il n’attendit pas d’être sacré pour commencer le travail qu’allait lui imposer son épiscopat. Dès que la nouvelle de sa nomi-nation avait été connue par télégramme, on avait pourvu à son remplacement au Séminaire et il était allé s’installer à l’évêché. Il se mit à l’œuvre aussitôt, simplement, et avec une telle aisance qu’il semblait continuer un labeur entrepris depuis longtemps.
Le règlement particulier de la Mission avait vieilli ; il ne concordait plus ni avec les changements politiques ou autres qui s’étaient produits en Corée depuis sa rédaction, ni avec les exigences du nouveau Codex du Droit Canon ; de plus, le nombre des prêtres indigènes augmentant toujours, il était difficile de s’en tenir longtemps à une simple tradition orale sujette à trop de variantes. On parlait depuis longtemps de cette refonte du Coutumier et c’est par là que Mgr Devred commença : A la retraite qui suivit le sacre, missionnaires et prêtres indigènes furent invités à délibérer sur les articles en projet du nouveau règlement, dont chacun possédait depuis plusieurs mois déjà un exemplaire polycopié. La rédaction définitive ne fut pas plus lente, si bien que dès 1923, on était en possession du nouveau Directorium.
Un seul travail à la fois ne suffisait pas à l’activité de Mgr Devred. Pendant ses cinq ans d’épiscopat, il mena toujours de front plusieurs œuvres importantes. En même temps que le Directorium, il avait commencé le procès apostolique des martyrs de 1866, et Dieu sait que de veilles cela lui demanda jusqu’à la fin. Le jour qui précéda sa mort, il était content : le Procès était terminé, il ne restait plus que la séance de clôture.
La personnalité civile que le Gouvernement général accordait enfin à la Mission catholique exigea aussi bien des démarches et travaux supplémentaires
La publication de nouveaux livres de doctrine fut un souci constant de Mgr Devred et leur révision lui prenait beaucoup de temps.
A tout cela faut-il ajouter une correspondance nombreuse pour laquelle il fut toujours d’une fidélité modèle ?
On pouvait aller le trouver à n’importe quelle heure : on ne le dérangeait pas ; il paraissait vous avoir attendu et n’avoir pas autre chose à faire qu’à s’entretenir avec vous, tant il y mettait d’empressement et d’amabilité.
Mgr Devred se préoccupait aussi beaucoup de l’avenir de la Mission et souffrait de n’avoir pas les moyens matériels de réaliser les progrès que son esprit concevait nécessaires pour une marche en avant¬. Il continua, avec beaucoup plus de zèle que de succès, hélas ! les démarches entreprises depuis longtemps pour obtenir à Séoul une congrégation enseignante. Il ne crut pas devoir attendre l’arrivée problématique de ces maîtres désirés pour s’occuper des œuvres d’éducation : malgré le peu de ressources et bien d’autres difficultés, il n’hésita pas à prendre en mains l’administration d’une école secondaire, la première à la charge de la Mission.
Tous les ans il consacra deux mois à ses tournées pastorales. Il avait commencé par visiter toutes les résidences ; il prit ses dispositions pour voir ensuite tour à tour les chrétientés importantes.
Comment, au milieu de tant d’occupations, pouvait-il parvenir à bout de tout et n’être jamais en retard ? Pour beaucoup d’entre nous ce fut un vrai problème. Il aimait le travail, avons-nous dit, et cet amour lui rendait toute tâche facile. Il n’hésitait jamais devant une besogne dont il cherchait à concevoir d’abord clairement les lignes essentielles ; ensuite les difficultés de détail ne l’arrêtaient point ; il les négligeait même au besoin, se souvenant, disait-il, qu’en cela comme en beaucoup d’autres choses, le mieux est l’ennemi du bien. Il n’avait rien du rêveur et cherchait à l’instant une réalisation pratique de ce qu’il avait conçu.
La machine humaine n’a que des possibilités limitées ; la lame use vite le fourreau dès qu’elle est trop active. Mgr Mutel, de France, recommandait à son Coadjuteur de se ménager et de prendre quelque repos ; le Père Provicaire, déjà malade, l’en suppliait et aussi tous les confrères. Mais le travail avait pour lui tant d’attraits qu’il semblait ne pas entendre ce qui pouvait l’en distraire. Quand un ouvrage était fini, il avait hâte d’en commencer un autre. L’inévitable arriva.
Le dimanche 17 janvier, après le repos de midi pris comme à l’ordinaire, Mgr Devred remonta dans sa chambre, en compagnie d’un confrère qui avait à l’entretenir des affaires de son district. Au cours de la conversation, Monseigneur, qui jusque-là parlait debout, s’assied ; puis soudain ses mains s’agitent, son visage se convulse, les yeux deviennent hagards. Un docteur est aussitôt appelé qui diagnostique une congestion cérébrale et, tout en faisant des injections d’huile camphrée, déclare qu’il ne reste à peu près aucun espoir. Le malade pousse des gémissements continus ; le cœur fonctionne mal ; le côté droit est paralysé. M. Le Gendre lui administre alors les derniers sacrements. Après une nuit sans changement appréciable, vers 4 h. ½ du matin, la tête et tout le corps s’agitent pendant quatre ou cinq minutes, puis c’est l’immobilité : Mgr Emile Alexandre Joseph Devred a rendu son âme à Dieu.
Ainsi passait en un instant celui en qui toute la Mission avait mis son espérance, ne nous laissant que le souvenir de son aimable et indulgente bonté avec l’exemple d’une vie bien remplie.
Les obsèques furent un vrai triomphe Tout le monde, depuis le Gouverneur Général jusqu’à bien des notabilités coréennes voulut s’y associer ; mais tous les honneurs posthumes n’ont pas pu réussir à calmer nos regrets.
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Références
[2470] DEVRED Émile (1877-1926)
Références bio-bibliographiques
AME 1901 p. 282. 1911 p. 212. 214. 1915-16 p. 160. 1921 p. 182. 183. 185. 1922 p. 140. 1924 p. 84 (art.). 155. 233. 1925 p. 20. 1926-27 p. 70. 79. 365. CR 1899 p. 295. 1902 p. 70. 1903 p. 50. 1916 p. XI. 236. 1918 p. 166. 167. 1919 p. 23. 1920 p. VI. 1921 p. 25. 26. 29. 34. 1922 p. 18. 1923 p. 21. 102. 1924 p. 21. 1925 p. 23. 1926 p. 23. 24. 182. 209. 1928 p. 25. 205. 1934 p. 240. BME 1922 p. 24. 370. 1923 p. 183. 312. 506. photo p. 463. 1924 p. 44. 450. 526. 662. 726. photo p. 485. 1925 p. 42. 495. 551. 634. 695. 1926 p. 44. 108. 135. 194. 199. 245. 1927 p. 180. 427. 1931 p. 713. 1934 p. 114. 1935 p. 185. 1936 p. 116. 272. AFP 1921 p. 211. RHM 1924 p. 150. 308. 1925 p. 155. 1926 p. 607. 608. MC 1921 p. 317. 318. 1922 p. 125. 1923 p. 355. 1925 p. 371. 1926 p. 58. MS 1974 p. 39. EC1 N° 101.