Isidore LACQUOIS1874 - 1946
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2642
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1902 - 1946 (Jilin [Kirin])
Biographie
[2642] LACQUOIS Isidore, Clément, est né le 25 décembre 1874 à St Martin-du-Fouilloux, diocèse de Poitiers (Deux-Sèvres). Il suit sa famille en Normandie et c'est au Séminaire de Bayeux qu'il fait ses études secondaires après lesquelles il entre au Grand Séminaire de la même ville. Ordonné prêtre le 29 juin 1899, il est vicaire à Luc, au nord de Caen. Après deux années de ministère pastoral, il entre au Séminaire des Missions Étrangères le 3 juillet 1901. Il part le 30 juillet 1902 pour la mission de Kirin en Manchourie.
Il commence l'étude de la langue à Siaopa-kiat-se tout en étant, pendant deux ans, professeur de théologie et de latin au Séminaire (1902-1904). Il devient ensuite responsable du district de Yu-chou-hien (1904-1911). Il prend ensuite la direction du district d'Acheheu et des postes de Pin-tcheou et Ma-i-heu, et même, temporairement, celui de Harbin : grandes distances, chemins difficiles et infestés de bandits; il y organise, malheureusement à perte, une société d'assurances et de secours mutuels. En 1918, il commence à bâtir la coquette église d'Acheleu, mais ce sera son successeur qui l'achèvera, car l'année suivante, le Père Lacquois est nommé professeur au Grand Séminaire de Kirin, tantôt de philosophie, tantôt de théologie, n'oubliant jamais la prière, la méditation et l'étude : on lui doit plusieurs traductions et composition d'ouvrages en chinois, et tout cela malgré une grave affection rénale. Au printemps de l'année 1946, son état s'aggrave et le 13 mars il rend son âme à Dieu. Il repose dans le cimetière de la mission.
Nécrologie
M. LACQUOIS
¬MISSIONNAIRE DE KIRIN
M. LACQUOIS (Isidore-Clément) né le 25 décembre 1874 à Saint-Martin-du-Fouilloux, diocèse de Poitiers (Deux-Sèvres). Prêtre le 29 juin 1899. Entré au Séminaire des Missions-Étrangères le 3 juillet 1901. Parti pour la Mandchourie septentrionale le 30 juillet 1902. Mort à Kirin le 13 mars 1946.
Isidore-Clément Lacquois naquit le 25 décembre 1874 à Saint-Martin-du-Fouilloux (Deux-Sèvres), au diocèse de Poitiers. Sa famille étant venue s’établir en Normandie, c’est dans le diocèse de Bayeux qu’il fit ses études secondaires, philosophiques et théologiques. Ordonné prêtre dans cette ville le 29 juin 1899, il devint vicaire à Luc, petite ville située sur les bords de la mer, au nord de Caen. Après deux ans consacrés au ministère paroissial, il entra au Séminaire des Missions-Étrangères en 1901, et le 30 juillet 1902 il partit pour la Mission de Mandchourie septentrionale (aujourd’hui diocèse de Kirin).
Peu de temps après son arrivée en mission, son Supérieur l’envoya à Siao-pa-kia-tse, village chrétien situé au nord de Changchun. Tout en y étudiant la langue chinoise, il remplit durant deux ans la charge de professeur de théologie et de latin au séminaire de la Mission qui était alors dans cette localité. En 1904, il prit la direction du district de Yu-chou-hien, qui comprenait de nombreux postes secondaires. Sur la fin de sa vie, M. Lacquois aimera à évoquer les sept années passées à Yu-chou, les longues randonnées au cours desquelles il allait, par monts et par vaux, de station en station, administrer les sacrements aux chrétiens et surveiller l’instruction des catéchumènes. Après la persécution des Boxers, les conversions se multiplièrent un peu partout dans la Mission, mais ne donnèrent pas les résultats espérés, car on eut plus tard trop de défections à déplorer.
A la fin de 1911, M. Lacquois quitta son district pour prendre en main l’administration de celui d’Acheheu, situé à l’est de Harbin. Là encore, un vaste champ était ouvert à son activité, d’autant plus qu’il avait par surcroît le contrôle direct de deux autres postes voisins : Pin-tcheou et Ma-i-heu auxquels fut ajouté temporairement celui de Harbin. A cette époque, la Mission de Kirin comprenait, à l’est, d’immenses territoires qui s’étendaient jusqu’à l’Oussouri. La population de cette région montagneuse était très clairsemée, cependant il existait quelques îlots dans la vallée du Moutan, dont le principal était l’ancienne cité mandchoue de Ningouta dotée d’un oratoire. M. Lacquois avait donc de grandes distances à parcourir par des chemins difficiles et souvent infestés de brigands, pour aller à la recherche des chrétiens disséminés dans ces lointaines vallées, leur administrer les sacrements et jeter les fondements de nouvelles stations jusque dans la région de San-sing, et rêvait d’établir en mission des œuvres sociales analogues à celles qui prospèrent dans les pays catholiques. C’est ainsi qu’il organisa une Société d’assurances et de secours mutuels ; malheureusement, il n’en récolta que des déboires et l’œuvre périclita. Il convint alors que l’adaptation en Mandchourie de certaines œuvres prospères en Occident est une chose délicate, pleine de difficultés, et en tout cas, à cette époque du moins, prématurée.
En 1918, M. Lacquois entreprit avec plus de succès la construction à Acheheu d’une coquette église dédiée à saint Antoine de Padoue. Cette entreprise lui causa beaucoup de soucis et de tracas, car, lorsque notre confrère avait en tête une œuvre à fonder, il se confiait entièrement en la divine Providence et commençait les travaux sans trop se préoccuper de la question financière, ni de l’adage : « Aide-toi, le ciel t’aidera » ; aussi lui arrivait-il souvent le matin de se demander comment il trouverait le soir l’argent nécessaire au paiement des ouvriers. Il sollicita l’aide de ses amis d’Europe et d’Amérique, voire des confrères de la Mission, et il réussit enfin à mener à bonne fin la construction de cet édifice qui devait être achevé par son successeur M. Revaud, car, à la fin d’octobre 1919, M. Lacquois fut nommé professeur au grand séminaire de Kirin.
La première partie de sa vie active de missionnaire est donc terminée. Désormais va commencer pour lui un genre de vie tout différent ; il sera professeur tantôt de philosophie, tantôt de théologie, et en dehors des heures de cours, son temps sera partagé entre la prière, la méditation et l’étude. Il lisait beaucoup, par goût personnel peut-être, mais surtout pour être plus à même d’enseigner. A Kirin, les murs de sa chambre étaient garnis de bibliothèques. Ne pouvant se livrer aux travaux de l’apostolat actif, il rêva d’être apôtre par la plume. Avec l’aide de grands séminaristes et de chrétiens instruits, il entreprit la traduction ou la composition d’une série d’ouvrages en langue chinoise. C’est ainsi que parurent successivement une traduction du Missel, une vie de saint François de Sales, une autre de Pauline Jaricot, surtout une vie de Jésus-Christ qui est un travail remarquable et qui a obtenu le plus légitime succès. Il a laissé inachevés un certain nombre d’autres travaux dont la vie de saint Paul, qu’on espère pouvoir publier un jour.
L’infatigable activité de M. Lacquois était d’autant plus étonnante que notre confrère souffrait depuis une vingtaine d’années d’une grave affection des reins, à Changhai, où il se rendit en 1924 pour y être opéré, on n’osa pas tenter l’opération. Le médecin cependant lui promit encore dix ans de vie, à condition de suivre un régime sévère. Ce régime fut suivi scrupuleusement, sauf les derniers temps, et notre confrère vécut encore vingt ans.
Au début du printemps de l’année 1946, son état s’aggrava soudainement. Le 13 mars, il célébra la messe comme à l’ordinaire. Le lendemain, il devait la célébrer à 11 heures, mais se trouvant très fatigué et sur le conseil de la Sœur infirmière, il s’étendit sur son lit. Vers trois heures, un des professeurs du séminaire alla le voir et l’entretint pendant cinq minutes environ. Un peu plus tard, le séminariste chargé de le veiller s’aperçut que le malade semblait plongé dans une sorte de coma. M. Duhart, Supérieur du séminaire, étant absent, il appela en hâte un autre prêtre qui administra au mourant le sacrement de l’Extrême-Onction. Quelques instants plus tard, M. Lacquois expirait paisiblement. Il était dans sa 72e année d’âge et sa 44e de mission.
Ses funérailles, présidées par M. Duhart, eurent lieu le 18 mars Les communications ferroviaires entra Kirin et Changchun étant alors interrompues, Mgr Gaspais regretta vivement de ne pouvoir se rendre à Kirin. M. Lacquois dort son dernier sommeil près de la grotte de Notre-Dame de Lourdes, dans le cimetière de la Mission.
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Références
[2642] LACQUOIS Isidore (1874-1946)
Références biographiques
AME 1902 p. 327. 1906 p. 205 (art.). 1939 p. 230. CR 1902 p. 301. 1903 p. 70. 415. 1904 p. 79. 1905 p. 54. 1906 p. 64. 65. 1907 p. 88. 89. 1908 p. 64. 333. 334. 1909 p. 75. 76. 1910 p. 70. 71. 1912 p. 76. 80. 1913 p. 90. 1914 p. 40. 1915 p. 52. 1916 p. 59. 1917 p. 38. 1919 p. 31. 1923 p. 51. 1924 p. 39. 40. 1926 p. 37. 1928 p. 40. 1930 p. 63. 1931 p. 67. 1932 p. 74. 1933 p. 67. 1934 p. 44. 1935 p. 41. 1936 p. 45. 1938 p. 40. 1939 p. 35. 1940 p. 22. 1947 p. 367. 1948 p. 217-219 (notice). BME 1924 p. 527. 729. 1926 p. 309. 1927 p. 112. 629. 1931 p. 396 (art.). 1933 p. 687. 1936 p. 655. 1939 p. 412. 639. 1940 p. 248. 408. 1941 p. 323. 347. 348. RHM 1931 p. 478. MC 1918 p. 169. 170. 1919 p. 136. 1935 p. 525. 1936 p. 411. EC1 N° 446.