Alexandre LAZARO1877 - 1964
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2712
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1903 - 1964 (Mysore)
Biographie
[2712] LAZARO Alexandre, Gustave naît le 5 février 1877 à Joinville en Haute-Marne dans le diocèse de Langres. Il fait ses études primaires à Joinville et les secondaires à Langres de 1891 à 1897. Au cours de celles-ci, il doit lire le récit des souffrances endurées par les Indiens au temps de la grande famine des années 1876, 1877 et 1878. Il est impressionné par le dévouement des missionnaires pour les victimes de cette famine, dévouement récompensé par une belle moisson de conversions : plus d'un million, en effet, demandent à être reçus dans l'Église. Alors, le 13 septembre 1900, il entre au Séminaire des Missions étrangères où il se révèle un séminariste travailleur et plein de bon sens. Il est ordonné prêtre le 21 juin 1903 et part pour l'Inde le 27 juillet suivant.
Il doit apprendre les langues pendant un an. Il étudie l'anglais au Collège Saint Joseph de Bangalore, puis le tamoul et le kannada, respectivement à Champion Reefs, près des mines d'or de Kolar (1) et dans la Paroisse Saint Joseph de Bangalore.
Directeur de pensionnat, procureur et directeur de séminaire
Il se lance alors dans le ministère : à Mattigiri où, en plus de la paroisse indienne, il y a un détachement de soldats anglais. Il y reste trois ans, contracte la malaria, maladie tenace qui l’oblige à rentrer se soigner en France. Il y reste jusqu'en 1912, année où il est de retour à Bangalore. Il est nommé directeur du Pensionnat Saint Louis où résident des enfants parias pauvres qui étudient au Collège Saint Joseph. Il reste là pendant 20 ans, de 1913 à 1933. Les enfants gardent un souvenir reconnaissant au Père pour sa grande bonté, son humilité et sa grande simplicité. Jamais ils ne le voient se mettre en colère.
En 1933, il est nommé procureur du diocèse. Dans ce poste, il sait se mettre à la disposition de confrères, qui ont recours à lui pour leurs besoins financiers et matériels. Il envoie les colis de provisions sans tarder.
En 1940 arrive la nouvelle de la division du diocèse de Mysore, qui se scinde en deux : le diocèse de Bangalore et celui de Mysore. Comme il a la liberté du choix, il décide de se joindre au diocèse de Mysore. Mgr Feuga le nomme directeur du petit séminaire près de la Cathédrale. Il le dirige de 1942 à 1956.
En outre, il est nommé vicaire général en 1948, puis procureur de la Mission.
A 80 ans, en 1957, la maladie le force à se retirer à l'hôpital Sainte Marthe (2). Il y passe ses huit années de retraite, toujours souriant, toujours content, ne se plaignant jamais des souffrances qui finissent par le clouer au lit. En 1963, la célébration de ses Noces de diamant de prêtrise est l'une de ses dernières joies. La maladie s'aggrave et il reçoit le sacrement des malades en toute lucidité. Il a l'habitude de dire : ‘‘Oh! que voulez-vous, c'est bien à mon tour d'y passer !’’. Il meurt le 21 mars 1964, quelques semaines après la mort de son évêque, Mgr René Feuga. Il est inhumé au cimetière de la paroisse du Sacré Cœur de Bangalore.
1 – Mines d’or, à l’est de Bangalore.
2 - A Bangalore.
Nécrologie
LE PÈRE GUSTAVE LAZARO
1877 - 1964
missionnaire de Mysore
Gustave Lazaro naquit le 5 février 1877, à Joinville (Haute-Marne), petit village du diocèse de Langres. En cette même année, la mission dans laquelle il devait plus tard travailler était affligée d’une cruelle famine, l’une des plus terribles qu’ait connue ce pays de famines qu’est l’Inde. Pendant les années 1876, 1877 et 1878, des millions d’Indiens moururent de faim. Pour ajouter au tableau. nombre d’épidémies vinrent également sévir : le choléra, la dysenterie, la variole. Enfin des bandits en bandes nombreuses terrorisaient la population. Les missionnaires de Mysore firent appel à leurs amis de France en faveur de leurs ouailles en proie à la faim, à la peur et à la misère. Le jeune Gustave, étudiant au petit séminaire de Langres, devait lire le récit des souffrances endurées par les Indiens. Il devait aussi apprendre comment les missionnaires s’étaient consacrés à les soulager et comment Dieu avait récompensé leurs peines par une véritable moisson de conversions : plus d’un million d’Indiens furent alors reçus dans l’Eglise. Sans doute seront-ils appelés plus tard « chrétiens de riz » par certains théoriciens de la mission : nous attendons ceux-ci pour nous montrer comment faire mieux.
C’est ainsi que Gustave Lazaro décida de devenir missionnaire lui aussi. Après ses études du petit séminaire, il entra au séminaire des Missions Etrangères de Paris. Sans être ce qu’on appelle un brillant sujet, il y fut toujours un étudiant travailleur, et plein de bon sens. Il fut ordonné prêtre le 21 juin 1903 et fut affecté à la mission de Mysore.
Bangalore faisait alors partie de cette mission. C’était la coutume d’y envoyer chaque nouvel arrivant pour étudier l’anglais au collège Saint-Joseph. Le Père Lazaro commença donc son séjour en Inde par un stage d’une année à Saint-Joseph. Ensuite il fut envoyé dans une paroisse tamoule pour apprendre le tamoul, puis dans une paroisse kannara pour y apprendre le kannara. Champion Reefs et Saint-Joseph de Bangalore furent ainsi les deux premières paroisses qui abritèrent les premiers essais apostoliques de notre jeune missionnaire.
Après ces années de préparation et d’étude, le Père était tout à fait qualifié pour diriger lui-même une paroisse. Il fut donc envoyé comme curé de Mattigiri et Hosur, à la limite du diocèse de Salem. Mattigiri (qui devait être plus tard rattaché à Salem) était un centre militaire avec un important détachement de troupes britanniques. Pendant les trois années qu’il y passa, le Père fut la figure la plus populaire, sachant se faire apprécier aussi bien de ses paroissiens indiens que des soldats anglais. Pourtant sa santé laissait à désirer : des attaques de plus en plus fréquentes de malaria l’obligèrent à consulter la faculté. Les médecins exigèrent un voyage en France. Il partit donc au début de 1911 et ne devait rentrer qu’en décembre de l’année suivante. Il ne devait plus jamais retourner en France au cours des cinquante ans qu’il devait encore passer en Inde.
A son retour de France, le Père fut nommé directeur du boarding Saint-Louis à Bangalore. Mgr Kleiner, avec l’aide financière du Père Tabard, avait acheté à l’armée un petit morceau de terrain et une grande maison et y avait installé, plusieurs années auparavant, un modeste boarding pour les petits parias pauvres qui étudiaient au collège Saint-Joseph. Institution qui se révélait bien urgente pour venir en aide à ces pauvres enfants. La pension, y compris le logement, la nourriture, l’école, s’élevait à six roupies par mois. Le Père Lazaro devait demeurer vingt ans directeur du boarding, de 1913 à 1933. Pendant cette longue période, il collabora à l’éducation de milliers d’enfants, parmi lesquels un bon nombre sont maintenant dans des postes importants en plusieurs parties de l’Inde. Ses anciens élèves se rappellent encore aujourd’hui avec affection et reconnaissance la grande bonté du Père et sa paternelle autorité. Tous gardent un excellent souvenir de son humilité et de sa grande simplicité. Jamais ils ne le virent en colère.
En 1933. le diocèse perdit son procureur. Nul meilleur successeur ne pouvait lui être donné que le bon Père Lazaro. A cette époque, le procureur du diocèse établi à Bangalore, était le serviteur de tous. Les missionnaires dispersés dans le diocèse, et même beaucoup appartenant à des diocèses limitrophes, savaient qu’ils pouvaient toujours écrire au procureur pour lui demander ce dont ils avaient besoin : pain, légumes, vêtements, souliers, bougies, hosties et... argent. Ils étaient sûrs que le Père Lazaro ferait aussitôt le nécessaire et qu’ils recevraient par le prochain courrier un colis avec tout ce qu ils avaient demandé.
En 1940, le diocèse de Mysore fut divisé : Bangalore devint un nouveau diocèse et Mgr Feuga fut nommé évêque de Mysore. Le Père Lazaro choisit de rejoindre Mysore et le nouvel évêque fut tout heureux de le recevoir. Notre confrère se vit alors confier la direction du petit séminaire, qu’il garda de 1942 à 1956. Plusieurs dizaines de jeunes séminaristes furent ainsi guidés par lui et devinrent d’excellents prêtres. En plus de son travail au petit séminaire, il eut encore, à partir de 1946, la charge de vicaire général. Il sut cumuler ces lourdes charges avec simplicité et bonhomie.
A l’âge de 80 ans, ses forces déclinantes et la maladie l’obligèrent à se retirer à l’hôpital Sainte-Marthe de Bangalore. Il y passa huit ans, toujours souriant, toujours content. Aux confrères qui venaient le visiter, il montrait un visage toujours heureux. Jamais il ne se plaignit, même lorsque les souffrances devaient le clouer au lit.
En 1963, ses confrères de Bangalore et de Mysore célébrèrent avec lui son jubilé de diamant. Ce fut une de ses dernières grandes joies. Sa santé ne fit que décliner rapidement. Il demanda et reçut avec piété et un très grand calme le sacrement des malades. A ceux qui lui demandaient comment il se sentait, il répondait avec un bon sourire : « Oh ! que voulez-vous, c’est bien à mon tour d’y passer !... » Le 21 mars 1964, quelques semaines à peine après son évêque, Mgr Feuga, le Père Lazaro, vrai modèle de patience, de gentillesse et d’humilité, allait recevoir sa récompense éternelle. Il est enterré au cimetière des prêtres, près de l’église du Sacré-Cœur.
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Références
[2712] LAZARO Alexandre (1877-1964)
Références biographiques
AME 1903 p. 378. CR 1903 p. 305. 1927 p. 152. 1928 p. 155. 1956 p. 57. 1961 p. 91. 1962 p. 106. 1963 p. 108. BME 1923 photo p. 69. 1930 p. 806. 1926 p. 581. 1931 p. 689. 690. 1932 p. 807. 1949 p. 188. 1950 p. 640. 1953 p. 310. 1954 p. 374. 1955 p. 59. 1958 p. 656. 1959 p. 144. 888. Epi 1964 p. 554. EC RBac N° 741.
Notice nécrologique
Epiphanie p. 364.