Marcellin CHALER1881 - 1955
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2836
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1905 - 1955 (Pondichéry)
Biographie
[2836] CHALER Marcellin est né le 15 octobre 1881 à Grabels (Hérault). Il entre au Séminaire des Missions Étrangères en 1900. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1905 et part le 2 août suivant pour la mission de Pondichéry. Il étudie le tamoul tamoul à Polur. De 1906 à 1931 il est curé de la paroisse de Pattiavaram. Il construit dans ce district une église et dix écoles. En 1931, ce territoire du North Arcot, où il travaille, est cédé aux Salésiens de Madras. Il est alors envoyé à Cheyur, puis à Irundai, où il reste douze ans. En 1944, il est chargé du poste de Villianur, jusqu’à son décès. Il meurt le 5 juillet 1955 à l'hôpital Ste-Marthe de Bangalore.
Nécrologie
[2836] CHALER Marcellin (1881-1955)
Notice nécrologique
Le Père Marcellin Chaler1
Fils de Léon Chaler et d’Augustine, née Robert, Marcellin-Félix naquit à Grabels, diocèse de Montpellier le 15 octobre 1881. Après des études secondaires au petit séminaire diocésain il entra aux Missions-Étrangères en septembre 1900, où il fut ordonné prêtre le 29 juin 1905 et reçut sa destination, pour Pondichéry.
Ce qu’il fut au séminaire il le resta toute sa vie, et ses condisciples se rappellent avec plaisir “le petit Chaler” toujours aimable et fidèle à son règlement.
Dès son arrivée, à Pondichéry il fut envoyé à Polur pour apprendre la langue, mais en ce temps-là il fallait faire vite, aussi après quelques mois fut-il nommé curé de Pattiavaram sous la direction du Père Millard de sainte mémoire, mais qui demeurait à Arni à dix milles de là. Dans la solitude de ce district de nouveaux chrétiens, les premiers mois furent pénibles, mais il avait un apôtre dans le P. Millard pour le soutenir et l’encourager. Il se trouva aussi un chrétien qui vint l’aider et le consoler. Jusqu’à sa mort, le P. Chaler resta attaché à cette famille dont les enfants et petits-enfants le servirent fidèlement, connaissant bien le cœur de leur Père. C’est dans ce district de Pattiavaram qu’il devait faire son plus long séjour : 1906-1931. Travail, de défrichement, de semence, de plantation, la paroisse lui doit tout. Son district compte 2.000 chrétiens, dont il souligne l’esprit d’indépendance. Seule, la patience peut lui garantir le succès. Heureusement, en 1912, il note une amélioration effective, surtout quant à la célébration régulière des mariages. Mais pour bien instruire les fidèles dispersés, il faudrait un clergé plus nombreux et plus de catéchistes. En 1918, secondé par le P. Anatole Darras, il remplace à Arni le P. Dequidt tombé malade. Tous deux se trouvent ainsi chargés de 6.000 chrétiens, tous néophytes, disséminés en plus de 100 villages. Un vicaire indien et cinq religieuses les aident. Le P. Chaler a lui-même relevé les ruines matérielles de Pattiavaram. Il a visité tous les villages, mais sans assez de temps pour animer ou ranimer chaque chrétienté. En 1922, malgré toute sa bonne volonté, il ne peut suffire à l’administration de ses deux districts, d’autant plus que ses néophytes ne se pressent jamais d’arriver à l’église. Arni compte à lui seul 6 chapelles dans les principaux de ses 50 villages.
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1. CHALER Marcellin-Félix, né le 15 octobre 1881 à Grabels (Montpellier). Etudes primaires au pays natal, secondaires au petit séminaire de Montpellier. Sous-diacre le 24 septembre 1904, diacre le 26 février et prêtre le 29 juin 1905. Parti pour la mission de Pondichéry le 2 août 1905. Décédé à Ste-Marthe de Bangalore le 5 juillet 1955.
En 1926, dans ce North-Arcot évangélisé par le célèbre P. Jean-François Darras, chez les néophytes dispersés, c’est toujours la pauvreté, le dénuement comme la vermine. Il faut rechercher les brebis galeuses. Le bon Père se dépense, en fait, non sans succès, règle les mariages, distribue les Extrême-Onctions. Grâce aux maîtres d’écoles et aux catéchistes, il est bien reçu, dans chaque village, mais il faudrait encore plus d’auxiliaires. Il est vrai qu’au lieu d’une école en 1921, il en compte dix en 1926 : six bien installées et quatre en abris de fortune. En 1927, il refait la voûte de l’église de Pattiavaram. Il. note alors “Voilà 20 ans que je dis la messe dans une étable ; j’espère pouvoir la dire bientôt dans un lieu décent”. Il célèbre à Pattiavaram ses noces d’argent entouré de Mgr Méderlet, archevêque de Madras, de son voisin et ami Mgr Colas, archevêque nommé de Pondichéry et de plusieurs confrères. Ce jour-là il fut à la joie après avoir été à la peine, car dans ce district de nouveaux chrétiens il rencontra plus d’épines que de roses.
L’année suivante, le P. Chaler quittait son Pattiavaram. Car le district ainsi que tout le North-Arcot, avait été cédé dès 1929 aux Salésiens, mais faute de sujets chez ceux-ci, nos Pères durent encore rester jusqu’en 1931, moment de la relève. Ce n’est pas sans émotion et quelques larmes qu’on quitte le champ du Maître où on a tant travaillé et souffert et où on laisse le plus gros morceau de son cœur ; c’était bien le cas du P. Chalet. Ce North-Arcot, qui garde le souvenir d’apôtres comme 1e P. Darras et le P. Millard, de grain de sénevé est devenu un grand. arbre.
De Pattiavaram le P. Chaler fut envoyé à Cheyur, district fondé par le P. Grangjanny qui l’avait doté d’une des plus belles églises de la mission. A cause de sa santé le P. Grangjanny avait fait appel au P. Chaler pensant que son œuvre serait en bonnes mains. Malheureusement le P. Chaler, habitué à la simplicité des parias de Pattiavaram, ne put supporter l’esprit des nouveaux chrétiens de caste, et au bout de six mois Mgr Colas le nomma à Irundai, district de parias. Il fut tout heureux de ce changement et se mit courageusement à l’œuvre. Pendant douze ans il donna sans bruit de ses biens, de son cœur, de sa personne, toujours régulier comme un séminariste et tenant fidèlement un journal de tout ce qui touchait à la paroisse.
Au mois de mai 1944, quelle ne fut pas sa joie d’être nommé curé de Villianur, centre de pèlerinage à N.-D. de Lourdes pour la région pondichérienne. Plusieurs fois pèlerin de Lourdes, il était heureux d’être gardien de la Vierge en mission. C’est là qu’il aurait désiré mourir et reposer auprès de son prédécesseur et ami, le P. Higonencq, mort subitement. La Providence en disposa autrement. Il eut cependant la consolation, grâce à un bienfaiteur, de doter son sanctuaire d’un bel autel en marbre qui fut consacré par Mgr Ambrose. Un confrère lui fit don en janvier 1951 d’un morceau du rocher de Massabielle, sur lequel avaient reposé les pieds de la Vierge et qui lui avait été donné par le cardinal Gerlier. Cette relique combla son cœur de joie et tous les samedis il était heureux de la faire baiser aux pèlerins.
Il eut une première attaque en 1953 : il s’en remit mais pas complètement. Mgr Colas lui suggéra de se rendre à Bangalore où il trouverait les soins que demandait son état. Mais quitter son cher Villianur ! Chaque fois qu’on lui demandait de ses nouvelles il se redressait : “Je vais bien !” Mais on sentait qu’il baissait. Au mois de janvier 1955, il lui fallut bien se soumettre à une décision qui s’imposait : il dit son fiat et fit ses adieux à la Bonne Mère. A Bangalore, après les fêtes de Pâques, il dut s’abstenir de dire la sainte messe et ce lui fut une grande privation.
Le 29 juin amenait ses noces d’or. Son archevêque, Mgr Colas, était là et plusieurs confrères l’entouraient. Il avait espéré pouvoir célébrer encore une fois le saint Sacrifice, mais il dut dire un nouveau fiat. Dans la nuit du 2 au 3 juillet il eut une nouvelle attaque. Son archevêque lui administra les derniers sacrements : il avait sa pleine connaissance mais avait perdu l’usage de la parole. Il s’éteignit doucement le mardi 5 juillet à 17 h 40. Les funérailles eurent lieu le lendemain et il repose dans le cimetière réservé aux prêtres, dans l’enceinte de l’église du Sacré-Cœur.
Sa bonté, sa douceur et son amour pour la Bonne Mère lui auront ouvert toutes grandes les portes du ciel. Très charitable, ce lui était une joie de recevoir ses confrères et toutes les visites notées dans son journal. Il avait souffert, aussi sut-il consoler et encourager. Pendant la guerre 1914-18, qu’il fit comme infirmier, sa bonté lui gagna bien des cœurs comme en mission, aussi réussit-il à gagner des âmes. Missionnaire, il était resté attaché à sa famille comme à ses amis auxquels il aimait écrire de longues lettres.
Du haut du ciel il priera pour sa chère mission et ses confrères qu’il aimait tant et pour lesquels il reste le “bon petit Père Chaler”.