René BEYLS1882 - 1946
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2838
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1905 - 1914 (Coimbatore)
- 1919 - 1924 (Coimbatore)
- 1930 - 1946 (Coimbatore)
Biographie
[2838] BEYLS René, Julien, Honoré, naît le 10 novembre 1882 à Halluin, dans le diocèse de Cambrai dans le département du Nord. Le 14 septembre 1900, il entre laïc aux MEP. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1905 et part pour la mission de Coimbatore le 2 août suivant.
Missionnaire en pays tamoul
Il se met à l'étude de l'anglais et du tamoul. Après quelques mois à l'évêché, Mgr Roy l'envoie dans les montagnes Nilgiri, comme vicaire du P. Tignous, à Wellington (1). Il s'y initie au ministère et au bout de deux ans, il est nommé curé à Érode (2), dans la plaine de Coimbatore. Il reste trois ans dans ce champ d'apostolat plutôt aride.
Intérêt pour les disciplines technologiques
Muté, il se retrouve supérieur de l'orphelinat St Michel de Coimbatore où sont notamment recueillis des enfants employés comme apprentis à l'École industrielle près de l'évêché. Aussi est-il, pour pouvoir les suivre, également nommé assistant du P. Perrin, directeur de cette école.
Vers 1913, le P. L. Boulanger, assistant du supérieur général à Paris, de passage à Coimbatore au retour d'une visite en Extrême Orient, propose au P. Beyls d'aller à Hong-Kong comme assistant du P. Monnier, directeur de l'importante imprimerie de Nazareth, avec la perspective de lui succéder le cas échéant. Le P. Beyls accepte, mais ne pouvant malheureusement s'acclimater au climat de Hong-Kong, doit, quelques mois après, rentrer en France pour se soigner. En 1914, la grande guerre éclate et il est mobilisé. Les hostilités terminées, il revient à Coimbatore et est alors nommé curé de Kotagiri (1) dans les Nilgiri. Il n'y reste pas longtemps : il est en effet rappelé à Coimbatore comme directeur de l'École industrielle, institution qu'il connaît déjà. Il agrandit les chantiers, réorganise le travail des ouvriers et des apprentis, fait ériger un bâtiment pour y installer les bureaux d'administration. Il se fait un plaisir en donnant du travail aux catéchumènes de la paroisse de la cathédrale, leur permettant ainsi de gagner leur vie.
Soudain, en 1924, des affaires de famille le rappellent en France. Mgr de Guébriant, alors supérieur général, connaissant les aptitudes techniques du Père Beyls, l'envoie à Rome organiser le Pavillon missionnaire à l'exposition du Vatican en 1925.
Bâtisseur
De retour dans sa mission, fin 1930, il est nommé curé de la paroisse du Sacré-Cœur d'Ootacamund (1), aux Nilgiri. Il fait construire les deux belles tours de cette église qui domine toute la vallée du Charing Cross et du Jardin Botanique. Puis, quand Mgr de Guébriant vient en Inde pour sa visite aux Missions, il demande au P. Beyls de l'accompagner dans son périple en Inde et en Birmanie.
Succédant à Mgr Roy qui, prenant sa retraite, se retire aux Nilgiri, Mgr Tournier doit faire des changements dans le personnel de la mission. Le P. Panet, procureur, demande un poste moins difficile et devient aumônier des Soeurs franciscaines missionnaires de Marie à Ootacamund. Le Père Beyls le remplace à Coimbatore fin 1932. Non seulement il fait édifier la belle église du Christ-Roi dans le quartier de la ville où le P. Chervier est curé, mais, comme trésorier de la mission, il fait preuve d'une grande compréhension dès lors qu’il s’agit d’aider matériellement les missionnaires préposés aux conversions des Parias demandant à devenir chrétiens, alors qu’au même moment Gandhi s’élève contre l'intouchabilité. Les PP. Chervier et Audiau peuvent ainsi mener à bien leur oeuvre d'évangélisation dans leurs paroisses.
Intermède au Mysore
Intervient alors la nomination du premier évêque indien de Coimbatore, Mgr Bernadotte Oubagarasamy, succédant à Mgr Tournier en 1940. Tous les missionnaires français doivent quitter le diocèse pour travailler aux Nilgiri. Et c'est à Mysore même que le P. Beyls va trouver Mgr Feuga, nouvel évêque de Mysore, qui le garde comme procureur.
Toutefois, sa santé se détériorant, il doit demander un poste de demi-repos. Il est alors nommé aumônier au Collège St Joseph de Coonoor (1) aux Nilgiri, dirigé par les Frères de St Patrick. Il y reste six mois et se retire chez le P. Cappelle, curé de Ste Marie, à Ootacamund, qui, recevant avec beaucoup de gentillesse son compatriote d'Halluin, lui donne ainsi asile. Mais le P. Beyls trouve que cette retraite est parfois un peu "dur" pour lui. Il offre prières et souffrances dans le calme et meurt à Ootacamund, le 20 juin 1946. Sa dépouille mortelle repose dans le cimetière paroissial de la paroisse Ste Marie.
1 – Ootacamund, Wellington, Coonoor, Kotagiri : villes des Nilgiri, villégiatures prisées des Britanniques et Européens du sud de l’Inde, fuyant la chaleur des plaines.
2 – En plaine, au nord-est de Coimbatore, à la frontière du diocèse.
Nécrologie
[2838] BEYLS René (1882-1946)
Notice nécrologique
La carrière apostolique du P. Beyls fut très variée. Bien qu’il ne fut spécialisé dans aucune branche de l’apostolat, il remplit avec beaucoup de compétence, de sens pratique et de dévouement les divers postes qui lui furent confiés. Son caractère énergique et un peu personnel le prédisposait aux initiatives hardies, mais non téméraires.
Arrivé à Coïmbatour en 1905, il se mit résolument à l’étude de l’anglais d’abord, et du tamoul ensuite, selon la coutume en vigueur dans la Mission. Après un séjour de quelques mois à l’évêché, Mgr Roy confia le jeune missionnaire au P. Tignous, curé et chapelain militaire de Wellington, aux Nilgiris. Celui-ci sut mettre en valeur les qualités de son nouveau vicaire l’initia à l’administration des chrétiens et lui communiqua son zèle pour la conversion des Badagas et autres païens. Il lui laissait d’autant plus de latitude qu’il était lui-même souvent immobilisé par la fièvre.
Après deux ans environ de vicariat et de préparation apostolique, le P. Beyls était qualifié pour être chef de district ; il fut envoyé à Erode, grande ville où les chrétiens sont peu nombreux et les conversions de païens difficiles. Il se mit à l’œuvre avec ardeur, mais il ne resta pas dans cette cité assez longtemps pour pouvoir obtenir des résultats sensibles. Après trois ans passés dans ce champ aride, il fut nommé supérieur de l’orphelinat Saint-Michel à Coïmbatour et, en même temps, assistant du P. Perrin, alors directeur de l’école industrielle Saint-Joseph où la plupart des enfants étaient employés comme apprentis. Le P. Beyls et le P. Perrin rivalisaient de dévouement pour le bien spirituel et temporel des orphelins et veillaient avec soin au progrès de leur apprentissage ; l’esprit d’initiative de l’assistant dépassait parfois celui du directeur lui-même, qui pourtant n’en manquait pas.
Vers 1913, le P. L. Boulanger, de passage à Coïmbatour, à son retour d’une visite en Extrême-Orient, proposa au P. Beyls d’aller à Hong-Kong comme assistant du P. Monnier, directeur de notre imprimerie, avec la perspective de lui succéder, le cas échéant. Le P. Beyls accepta et, avec l’assentiment de Mgr Roy, il partit pour Hong-Kong ; malheureusement, il ne put s’y acclimater et, quelques mois après, il rentra en France où il fut atteint par la mobilisation dès les premiers mois de la guerre 1914-1918.
Les hostilités terminées, il revint en Mission fit un court séjour à Kotagiry, aux Montagnes Bleues ; il fut rappelé à Coïmbatour en 1922 comme directeur de l’école industrielle ; là il se retrouvait dans son élément et pouvait donner libre cours à son esprit d’initiative. Il agrandit les chantiers, organisa le travail des ouvriers et des apprentis sur un nouveau plan, bâtit une vaste construction où il installa ses bureaux, afin de faciliter la surveillance. Le travail ne chômait pas. En même temps, il venait indirectement en aide au curé de la cathédrale, en procurant du travail à ses catéchumènes pour leur permettre de gagner leur vie.
Soudain en 1924, des affaires de famille le rappelèrent en France. Mgr de Guébriant, alors Supérieur général, profitant du séjour du P. Beyls au pays natal, et connaissant ses aptitudes techniques, l’envoya à Rome pour organiser le pavillon des Missions-Étrangères à l’exposition du Vatican en 1925. Cela valut à notre confrère la médaille « Bene Merenti ».
De retour en Mission à la fin de 1930, il fut nommé curé de la paroisse du Sacré-Cœur à Ootacamund ; il enjoliva l’église de deux belles tours avec les fonds recueillis par son prédécesseur, le P. Langlet. Il venait de terminer cette importante construction, quand Mgr de Guébriant lui demanda de l’accompagner pendant sa visite des Missions de l’Inde et de la Birmanie en 1931.
En 1932, Mgr Tournier, successeur de Mgr Roy, le nomma procureur de la Mission. Dans ses nouvelles fonctions, le P. Beyls se montra digne de la confiance de son évêque. En étroite collaboration avec lui, il travailla avec beaucoup de dévouement aux intérêts de la Mission. Il mit tout son talent d’architecte à bâtir la nouvelle église du Christ-Roi à Coïmbatour. Cette construction fut cependant l’occasion d’un procès retentissant. Le contracteur réclamait, en règlement de comptes, un surplus de 80.000 roupies. Ce procès inique causa au P. Beyls beaucoup de soucis. La cour de justice décréta qu’un supplément de 4.000 roupies devait être payé au contracteur. Le Père se consola en pensant qu’il avait gagné le procès, en ce sens, que la somme était minime en comparaison de celle que réclamait le plaignant. Tous ces travaux et tracas, ajoutés à ses préoccupations ordinaires, contribuèrent à augmenter sa tension artérielle déjà très forte depuis quelque temps ; et, malgré le mauvais état de sa santé, il continua vaillamment son travail.
Après le transfert du diocèse de Coïmbatour au clergé indigène en 1940. Mgr Feuga, évêque de Mysore, lui demanda de garder les fonctions de procureur et de bâtisseur dans la nouvelle Mission. Il accepta volontiers et alla à Mysore. Il se mit à la besogne avec une nouvelle ardeur, mais peu à peu ses forces le trahissant, il se vit obligé de demander un poste de demi-repos. Il fut nommé aumônier du Collège Saint-Joseph à Coonoor. Il y resta six mois, et en 1944, il se retira chez son voisin et ami, le P. Capelle, curé de la paroisse Sainte-Marie. N’ignorant pas le danger qui le menaçait, il se prépara au grand départ dans le calme et la prière, tout en rendant encore quelques services à la paroisse. Atteint subitement d’une angine de poitrine, il reçut les derniers sacrements avec piété et mourut le 20 juin 1946 à l’âge de 64 ans.
Références
[2838] BEYLS René (1882-1946)
Références bibliographiques
AME 1905 p. 376. 1915-16 p. 93. 1923 p. 230.
CR 1905 p. 288. 1907 p. 300. 1908 p. 261. 1910 p. 278. 1919 p. 112. 1921 p. 129. 1926 p. 165. 1931 p. 252. 254. 1932 p. 285. 1934 p. 217. 1935 p. 225. 1936 p. 215. 1938 p. 260. 1939 p. 204. 1947 p. 369. 1951 p. 136. 160.
BME 1922 p. 184. 1923 p. 583. 1924 p. 807. 1925 p. 379. 442. 1926 p. 242. 261. 639. 1929 p. 63. 1931 p. 163. 234. 1932 p. 74. 77. 79. 388. 477. 556. 1933 p. 164. 473. 1934 p. 508. 832. 887. 1935 p. 68. 76. 221. 451. 1936 p. 221. 534. 1937 p. 539. 1938 p. 351. 352. 415. 1940 p. 435. 826. 1941 p. 63. 276. 1955 p. 419.
EC1 N° 84. 101. 107. 110. 113. 119. 190. 205. 209. 446.