Louis CORNILLE1882 - 1943
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2841
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1905 - 1914 (Hung Hoa)
- 1919 - 1943 (Hung Hoa)
Biographie
[2841] Louis, Charles, Joseph CORNILLE naquit le 3 novembre 1882 à Bourges, paroisse Notre-Dame, diocèse de Bourges, département du Cher. Après ses études secondaires au petit séminaire diocésain, il passa au grand séminaire de Bourges où il reçut les ordres mineurs 29 juin 1902.
Le 2 octobre 1903, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Sous-diacre le 24 septembre 1904, diacre le 26 février 1905, il fut ordonné prêtre le 29 juin 1905, et reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Haut-Tonkin (Hung-Hoa) qu'il partit rejoindre le 2 août 1905.
Arrivé à Hung-Hoa, le 20 septembre 1905, il commença l'étude de la langue viêtnamienne à l'Evêché de cette ville, sous la direction de Mgr. Ramond et de M.Jaricot, procureur et curé de Hung-Hoa. En 1906, il fut envoyé comme vicaire chez M. Hue, à Nô-Luc, ancienne chrétienté fondée par les Jésuites au XVIIème siècle, sur les bords du Fleuve Rouge, à dix kms en amont de Viêt-Tri. Guidé par ce linguistique distingué, qu'il accompagnait en semaine, dans ses visites de chrétienté, M. Cornille parvint à parler très correctement le viêtnamien. Chaque samedi, il descendait à Viêt-Tri, centre militaire important, pour y assurer le service paroissial, visiter les malades, et s'occuper du cercle militaire.
En 1907, Mgr. Ramond lui confia le poste de Nghia-Lô, à quatre vingt kms de Yên-Bây, région montagneuse entre le Fleuve Rouge et la Rivière Noire, peuplée par des minorités ethniques Tay, Tho, Muong, Màn, et par quelques viêtnamiens. M. Cornille obtint une concession de terrain à Ban-Heo, sur les bords de la rivière Ngoi-Thia, à quelques kms de Nghia-Lo il s'y installa, et malgré le petit nombre de chrétiens, principalement des viêtnamiens venant du delta, chercha à faire de Ban-Heo une paroisse modèle. En 1910, quelques familles Tay manifestèrent le désir de se faire chrétiens..
En 1915, mobilisé, il rentra en France, servit d'abord comme infirmier, puis fut nommé adjudant-interprète auprès des tirailleurs et ouvriers viêtnamiens en France. En 1919, de retour dans sa mission, il rejoignit son poste de Ban-Heo, et reprit ses contacts avec les divers groupes des minorités ethniques de la région. En 1924, retenu par la maladie, il dût abandonner sa chrétienté pendant plusieurs mois. En 1925, la région de Nghia-Lo dont il partageait la charge avec M.Tissot, comptait quatre cent treize viêtnamiens chrétiens et quelques chrétiens aborigènes seulement.
En avril 1926, laissant son poste à M. de Neuville, M. Cornille partit refaire sa santé en France où il séjourna jusqu'en février 1928. Bien que soumis à un régime alimentaire très sévère, il retourna dans sa mission et en avril 1928, regagna son poste de Ban-Heo. L'année suivante, il refit l'église de Nghia-Lo, centre urbain et gros marché de la région, chrétienté comptant, à cette époque, une centaine de fidèles, mis sous le patronage de Ste Thérèse de Lisieux:. Le 2 juillet 1930, il célébra ses noces d'argent sacerdotales.
En 1932, espérant toucher la jeunesse hô" et "mèo",.il ouvrit une école. Vers décembre 1933, une petite cloche fut bénite et placée dans le nouveau clocher de l'église de Ban-Heo. Mais les années suivantes, fièvres et maladies de foie mirent sa vie en danger. En octobre 1935, après avoir reçu l'extrême onction, dans son église, au milieu de ses fidèles, il partit se faire soigner à la clinique St Paul à Hanoï; et rentra à Ban-Heo, le 27 novembre 1935. En 1937, il devint chef de tout le district de Vinh-Quang.
En Février 1940, M. Desongnis succéda à M.Cornille à Vinh-Quang (Ban-Heo). Celui-ci, en raison de son état de santé, quitta sa paroisse de Ban-Heo où il avait groupé plus de trois cents chrétiens, venus des provinces du delta; Il y avait construit une belle église, et la vie chrétienne en ce centre y était intense. Il accepta le poste de Son-Tây, et n'eût pas trop à souffrir des difficultés de la guerre.
A la fin de 1942, il entra à la clinique St. Paul à Hanoï pour y subir une opération du foie. Elle ne donna pas les résultats espérés; C'est là que mourut M. Cornille, le 22 mars 1943.
Nécrologie
M. CORNILLE
MISSIONNAIRE DE HUNGHOA
M. CORNILLE (Louis-Charles-Joseph) né le 3 novembre 1882 à Bourges, paroisse Notre-Dame (Cher). Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Étrangères le 2 octobre 1903. Prêtre le 29 juin 1905. Parti pour le Haut-Tonkin le 2 août 1905. Mort à Hanoi le 22 mars 1943.
M. Cornille est arrivé à Hunghoa le 20 septembre 1905. Il passa à l’évêché de cette ville une année pour étudier la langue viêtnamienne sous la direction de S. Exc. Mgr Ramond, Vicaire apostolique et de M. Jaricot, procureur et curé de Hunghoa. En 1906 il fut envoyé à Nôluc, très ancienne chrétienté fondée par les Jésuites au XVIIe siècle, sur les bords du Fleuve Rouge à dix kilomètres en amont de Viettri ; là, M. Hue, linguiste distingué, aida beaucoup M. Cornille à se perfectionner dans l’étude de la langue, si bien qu’il parvint vite à parler très correctement tout en se formant au ministère apostolique. Le samedi de chaque semaine, il descendait à Viettri, poste militaire important composé de trois compagnies de la Légion. Après avoir assuré le service paroissial auprès des soldats et des indigènes, le missionnaire allait voir les malades à l’ambulance et s’occupait du cercle militaire. Le lundi matin, toujours à pied, il reprenait le chemin de Nôluc et au cours de la semaine il visitait les chrétientés en compagnie de M. Hue.
En 1907 M. Cornille fut chargé du poste de Nghialô, à quatre-vingts kilomètres de Yen-Bay, région montagneuse située entre le Fleuve Rouge et la Rivière Noire et habitée par plusieurs races montagnardes. Il y avait là beaucoup de chrétiens et de païens viêtnamiens du Delta venus s’installer dans le pays pour faire du commerce. Le missionnaire obtint une concession de terrains à Banheo, sur les bords de la rivière impétueuse du Ngoi Thia, à six kilomètres plus loin, groupa toutes ces brebis perdues et en fit un centre paroissial très important. Pour attirer à notre sainte religion toutes les races aborigènes, il voulait mettre sous leurs yeux une chrétienté annamite fervente ; et, tout en s’occupant particulièrement de ses chrétiens, il aimait à maintenir le contact avec les thai, les man et les muong, leur donnait des remèdes et allait les visiter chez eux. Tout d’abord, il s’était contenté d’une chapelle provisoire en bois et en torchis ; quelques années après, il était arrivé à construire une grande et belle église en briques, couverte en tuiles, agrémentée d’une tour abritant deux cloches venues de France. Il était heureux, disait-il, de les entendre sonner le glas du paganisme dans cette région.
M. Cornille est resté à Nghialô de 1907 à 1940. La guerre de 1914 l’obligea à rentrer en France en 1916 ; il servit d’abord comme infirmier ; ensuite il reçut le grade d’adjudant-interprète vietnamien auprès des tirailleurs et ouvriers envoyés en la métropole. En 1919, il était de retour à son poste et reprenait ses fonctions de missionnaire. Mais ce pays très fiévreux lui valait de fréquents accès de fièvre. Il souffrait aussi des intestins et était obligé de suivre un régime alimentaire très sévère ne comprenant que des aliments cuits à l’eau, sans graisse ni condiments ; le foie également était atteint et faisait craindre une intervention chirurgicale. Sur le conseil des médecins, Mgr Vandaele jugea bon de donner au cher malade un poste plus rapproché de Hanoi. Son Excellence demanda donc à M. Massard, curé de Sontay d’aller à Yen-Bay et de céder sa place à M. Cornille. Celui-ci arriva à Sontay en février 1940 et y resta jusqu’à la fin de 1942, date à laquelle il entra à la clinique Saint-Paul à Hanoi pour y subir une opération du foie. Elle ne donna pas les résultats espérés ; et notre confrère mourut quelques mois après à Hanoi, le 23 mars 1943.
M. Cornille, au tempérament un peu vif, avait un cœur d’or : c’était l’homme droit par excellence. Il garda toute sa vie ses habitudes de séminariste et fut d’une fidélité exemplaire à ses exercices de piété. Le trait caractéristique de sa personnalité était une grande force de volonté ; son esprit de foi en avait fait un modèle pour ses confrères et les fidèles : ceux-ci l’aimaient beaucoup et admiraient sa parfaite charité et son entier dévouement à leur égard. Que de lettres, que de démarches pour rendre service à ses chrétiens ! Le procureur d’alors, M. Vandaele disait en riant : « Le bon M. Cornille, par ses commandes en France pour ses chrétiens, me donne plus de travail à lui seul que tous les autres missionnaires et prêtres vietnamiens réunis. » Par sa mort acceptée avec une soumission parfaite à la volonté divine et par sa piété, il édifia beaucoup les Sœurs infirmières qui le soignèrent et tous ses confrères qui ne l’oublie¬ront pas dans leurs prières.
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Références
[2841] CORNILLE Louis (1882-1943)
Références bibliographiques
AME 1905 p. 376. 1912 p. 153 (art). 1915-16 p. 78. CR 1905 p. 288. 1910 p. 162. 1911 p. 150. 1912 p. 187. 1913 p. 202. 1922 p. 96. 1923 p. 110. 1924 p. 85. 1925 p. 93. 1926 p. 104. 1929 p. 140. 1930 p. 162. 1931 p. 153. 154. 1932 p. 187. 1933 p. 139. 1936 p. 128. 1937 p. 134. 1938 p. 135. 136. 1939 p. 120. 1940 p. 81. 1947 p. 353. 1949 p. 183. 186. 187. 191. 1951 p. 173. BME 1924 photo p. 621. 1926 p. 54. 251. 634. 1927 p. 120. 702. 1928 p. 177. 1930 p. 497. 1931 p. 529. 1932 p. 136. 378. 463. 1932 p. 53. 1935 p. 441. 809. 890. 1936 p. 58. 295. 1937 p. 284. 596. 597. 1939 p. 61. 62. 798. 799. 870. 1940 p. 354. 421. 623. 1951 p. 693. EC1 N° 107. 110. 116. 142. 434.
Mémorial CORNILLE Louis,Charles, Joseph page 2
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