Célestin CLAUZIER1883 - 1958
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2898
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1906 - 1915 (Phat Diêm)
- 1920 - 1931 (Phat Diêm)
- 1934 - 1952 (Thanh Hoa)
Biographie
[2898] Célestin CLAUZIER naquit le 20 Avril 1883, à Firminy, diocèse de Lyon, département de la Loire. Après ses études primaires faites au pays natal, chez les frères maristes, il se dirigea vers le petit séminaire de Verrières pour ses études secondaires. En 1901-1902, il fit son service militaire comme engagé volontaire. Le service terminé, il fut admis au grand séminaire St. Irénée de Lyon où il fut tonsuré le 29 mai 1902.
Le 3 octobre 1903, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 24 septembre 1904, sous-diacre le 23 décembre 1905, diacre le 10 mars 1906, il fut ordonné prêtre le 22 septembre 1906, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Maritime (Phat-Diêm) qu'il partit rejoindre le 28 octobre 1906, en compagnie de M.Constant Poncet destiné à la même mission.
Dès son arrivée, M.Clauzier s'adonna à l'étude de la langue viêtnamienne, à Ton-Dao, avec l'aide d'un catéchiste. Cet apprentissage lui fut assez ingrat, car il avait cassé sa voix, lors d'un pélerinage à Lourdes, comme brancardier, en voulant chanter trop fort. Mais il s'efforça de surmonter cette difficulté. En 1907, il fut nommé professeur de troisième d'abord, de première ensuite, au petit séminaire de la mission où il enseigna jusqu'en 1911.
Chef du district de Vo-Ho en 1913-1914, il fut chargé de ceux de Phong-Y et de La-Han en 1914-1915. Cette année là, il fut mobilisé comme infirmier interprète, et envoyé en France avec un contingent de troupes coloniales. On l'affecta comme interprète dans une unité de travailleurs chinois où les malentendus ne manquèrent pas.
En 1920, il rentra dans sa mission, et fut nommé professeur au petit séminaire de Phuc-Nhac où il enseigna jusqu'en 1923. Il devint alors chef du district de Muc-Loy, jusqu'en 1926.Tombé gravement malade, il alla se soigner à Phat-Diêm.et en 1929 fut nommé aumônier du Carmel de Thanh-Hoa. En 1931, son état de santé nécessita un retour en France où il arriva le 11 Juillet 1931, et séjourna jusqu'au 23 mars 1934. Pendant ce séjour, il accepta un service d'aumônerie d'abord à Langon, en Gironde, puis à l'Abbaye de Jouarre.
A son retour, vers mai 1934, M. Clauzier fit partie du nouveau vicariat apostolique de Thanh-Hoa, crée en 1932, et il reprit ses fonctions d'aumônier du Carmel de cette ville, tout en assurant cinq jours par semaine, des cours de latin , aux demoiselles de la section européenne de l'école tenue par les Soeurs de N.D. des Missions. En septembre 1938, pour rendre service au collège de la Providence de Hué, et cédant aux instances de Mgr.Lemasle,il accepta,malgré ses infirmités, les fonctions de professeur dans ce collège. A la fin de l'année scolaire de 1939, devenu aphone, il donna sa démission et rentra dans sa mission où il devint aumônier des Amantes de la Croix. Il fit un séjour à Hong-Kong vers la fin de 1939.
Vers la fin juillet 1941, la léproserie de Thanh-Hoa fermant ses portes, il accompagna, en tant que leur aumônier, une quanrantaine de lépreux dirigés sur Quy-Hoa.
Le 26 décembre 1946, avec douze de ses confrères de la mission de Thanh-Hoa, M.Clauzier fut amené en captivité par les Viêtminh", à Vinh et détenu au presbytère de cette ville ainsi que d'autres missionnaires des vicariats de Vinh, de Hué et du Laos. Il occupa ce temps de résidence surveillée à rédiger des notes et des plans de conférences qu'il espérait donner plus tard en France. Le 12 août 1952, il fut libéré en même temps que ses confrères de la mission de Thanh-Hoa.
Arrivé à Paris le 21 septembre 1952, il accepta avec plaisir l'aumônerie de la Communauté des Franciscaines Missionnaires de Marie à Bastia où il resta pendant cinq ans. En 1957, il se retira à la maison d'accueil des Missions Etrangères à Voreppe. En juillet 1956, il se sentit tout d'un coup, comme atteint de paralysie généralisée. Transporté à la clinique de Voiron, c'est là qu'il décéda le 11 août 1956, après avoir supporté sans se plaindre, de grandes souffrances. Ses obsèques eurent lieu à Voreppe où il fut inhumé.
Nécrologie
[2898] CLAUZIER Célestin (1883-1956)
Notice nécrologique
Le P. Clauzier fit ses études à Ferrières, il aimait à en parler. C’est à cette époque qu’il fit un pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint François Régis. Ce voyage fait à pied pendant les vacances, en compagnie de plusieurs camarades de collège fort épris de littérature et de poésie, sera plus tard un sujet de conversation fort récréatif ; les péripéties de la route abondaient, aussi gaies que bien dites. Le but de ce pèlerinage avait été la piété, mais un peu dans le genre du Poverello d’Assise : joie délirante.
Après ses études à Ferrières, il entra au séminaire des M.E.P. En même temps que lui arrivaient à la rue du Bac plusieurs de ses condisciples : Villebonnet, Chizallet, Pradel, etc. Le diocèse de Lyon était alors grand fournisseur de recrues dans le monde aspirant missionnaire M.E.P. Ses études furent entrecoupées par le service militaire. Ordonné prêtre en 1906, il reçut sa destination pour le Tonkin Maritime (Phatdiem), fondé par Mgr Marcou.
Dès son arrivée, notre confrère s’adonna, aidé d’un catéchiste ayant terminé ses études au petit séminaire, à l’apprentissage de la langue vietnamienne. L’étude de cette langue où les sons et les accents ont une place capitale fut assez ingrate pour le Père qui avait cassé sa voix en voulant chanter trop fort les louanges de Notre-Dame de Lourdes lors d’un pèlerinage qu’il avait fait comme brancardier ; il éprouva donc pas mal de difficultés, mais il sut les surmonter si bien qu’il put, au bout de deux ans, être nommé professeur au petit séminaire de la mission pour y enseigner la Troisième, plus tard, il enseignera même la Première. Cette maison, en effet, le reverra plusieurs fois pendant les 27 années qu’il passera dans le vicariat apostolique de Phatdiem ; entre temps, il occupera plusieurs postes dans le delta, et aussi dans la région frontière du Chau Laos. C’est en effet de Lahan qu’il sera rappelé à la mobilisation de 1914.
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1. CLAUZIER Célestin, né le 20 janvier 1883 à Firminy (Loire) au diocèse de Lyon. Etudes primaires au pays natal, secondaires au petit séminaire de Verrières (Loire). Entré aux Missions-Étrangères en 1902 après quelques mois passés au grand séminaire St-Irénée à Lyon. Sous-diacre le 23 décembre 1905 ; prêtre le 22 septembre 1906. Parti pour la mission de Phatdiem le 28 octobre suivant. Passé à la mission de Thanh-Hoa lors de sa création en 1932. Décédé en France, à Voiron, le 10 août 1958.
Venu en France avec le contingent des troupes coloniales, il fut, on ne sait trop pourquoi, affecté comme interprète dans l’élément chinois ; dans ce monde plutôt indiscipliné les difficultés ne firent pas défaut, plus d’une fois il y eut des luttes homériques entre les réservistes français et ses ouvriers non spécialisés, sujet qui alimentera les conversations du Père d’une façon pittoresque.
A son retour en mission, il fut nommé dans la région de Thanh-Hoa. Vers 1930 il rentra en France pour soigner une sciatique qui le fera encore souffrir assez longtemps après son retour au Vietnam.
Lors de la division de la mission de Phatdiem, le Père avec presque tous les missionnaires appartint à la nouvelle mission, Thanh-Hoa, confiée à Monseigneur De Cooman. Son Excellence le nomma chapelain du Carmel, il occupa ce poste jusqu’à ce que le P. Doucette, supérieur de la Providence de Hué, en quête de professeur, demandât à Monseigneur de le lui céder temporairement. Le Père accepta ce nouveau poste. Il avait les qualités requises pour cela et y resta deux ans, mais devenu aphone il fut obligé de donner sa démission et de rentrer en France soigner son larynx.
Revenu à Thanh-Hoa incomplètement guéri, il ne put reprendre de ministère en paroisse et dut se contenter des fonctions de chapelain des Amantes de la Croix. Brusquement, après Noël 1946, il fut emmené avec tous les autres missionnaires du vicariat à Vinh et y demeura interné près de six ans par les vietminh.
Pendant cette longue inaction, en résidence étroitement surveillée, le Père remplit cahiers sur cahiers de notes et plans de conférences qu’il espérait donner en France à son retour. Mais rentré au pays natal, il se rendit vite compte que son organe vocal, si diminué jadis en chantant la Vierge de Massabielle, ne lui permettrait plus de donner libre cours à son éloquence. Du reste, le docteur lui conseilla de s’installer sur les bords de la Méditerranée pour éviter les froids de l’hiver. Alors les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie cherchaient un aumônier pour leur maison de Bastia, le Père accepta avec plaisir de leur rendre service. Il y resta pendant cinq ans, jusqu’à la limite extrême de ses forces.
En 1957 il vint dans notre maison de Voreppe, centre d’accueil pour les anciens missionnaires de Chine et d’ailleurs. Dès son arrivée, sa santé si ébranlée frappa tout le monde. Ceux qui l’avaient connu espéraient retrouver un Père Clauzier plein d’entrain, le si bon conteur que tous aimaient à écouter sans se lasser, même si les histoires avaient été entendues vingt fois déjà.
Hélas, il n’était plus le charmant causeur de jadis. Il nous avait tant répété qu’il sentait ses membres s’ankyloser que nous n’y faisions plus attention. Mais cette fois ce fut bien une réalité tangible pour tout le monde. Il ne remuait plus guère que comme un bloc figé que l’on tourne et retourne en son entier. Il parlait encore, mais à voix basse, presque éteinte, en se penchant vers son interlocuteur. Il souffrait certainement beaucoup, mais jamais il ne se plaignait.
Enfin, en juillet dernier, il se sentit tout d’un coup comme atteint de paralysie généralisée. Transporté à la clinique de Voiron, il devait y finir ses jours après de terribles souffrances. Lors d’une visite de Mgr De Cooman le Père lui dit : “Je n’aurais jamais cru qu’il fût possible de tant souffrir”. Mais il était doué d’une vitalité exceptionnelle, à tel point que le docteur et les Sœurs qui le soignaient furent étonnés de le voir survivre si longtemps à tant de souffrances.
Le 10 août 1958 il quittait cette terre où il avait tant peiné pour aller à la maison du Père. Ses obsèques eurent lieu à Voreppe. La mission de Thanh-Hoa était représentée par Mgr De Cooman, le P. Poncet et le P. Réminiac. Sa sœur religieuse et un neveu prêtre ainsi que certains membres de sa famille venue de Firminy y étaient également présents.
Références
[2898] CLAUZIER Célestin (1883-1956)
Références bibliographiques
AME 1907 p. 61. CR 1906 p. 275. 1914 p. 82. 1927 p. 109. 1938 p. 159. 1939 p. 142. 143. 1958 p. 92. 94. BME 1931 p. 929. 1933 p. 576. 577. 718. 1935 p. 280. 441. 813. 1936 p. 668. 747. 829. 1938 p. 624. 698. 1939 p. 575. 580. 803. 1940 p. 134. 1941 p. 692. 730. 1948 p. 101. 127. 1952 p. 646. 706. photo p. 690. 1956 p. 807. 812. 1958 p. 896. 1959 p. 188. EC1 N° 225. 230. 269. 287. 462. 524. 525. 603. ECM 1947 p. 190.