Joseph HUET1882 - 1963
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2953
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1907 - 1963 (Mysore)
Biographie
[2953] HUET Joseph-Marie naît à Bruc dans le diocèse de Rennes le 14 août 1882. Il étudie au petit séminaire de Méen. De 1902 à 1904, il poursuit ses études au grand séminaire de Rennes. Puis, le 5 octobre, il entre au Séminaire des Missions Étrangères de Paris. C'est l'époque de la loi de séparation et pour éviter la conscription, Joseph-Marie doit partir le 6 décembre 1906 pour Penang en Malaisie, en compagnie de plusieurs autres confrères. C'est là qu'il est ordonné prêtre le 2 juillet 1907. Il est affecté à la Mission de Mysore (1) en Inde.
Curé en brousse
Afin d'apprendre les langues, il est envoyé dans la ville de Mysore où il séjourne jusqu'en 1908. Revenu à Bangalore, il ne tarde pas à être envoyé ""dans les terres"", à Shimoga (2), Hassan (3), Chikmagalur (4) et Settihalli (5) jusqu'en 1923. Il est heureux de faire du ministère dans ce pays kannada, mais en 1923 son évêque le rappelle à Bangalore pour devenir aumônier du Grand Couvent du Bon Pasteur. A part un petit intervalle à Settihalli de 1935 à 1937, c'est au Bon Pasteur qu'il restera jusqu'à la fin de sa vie.
Responsable et animateur d’un grand centre religieux à Bangalore
Ce grand Couvent établi par les religieuses du Bon Pasteur d'Angers, est une vraie ville d'environ dix-huit cents âmes, y compris les jeunes filles externes. De vrais résidents permanents, il y en a bien un petit millier : religieuses du Bon Pasteur, religieuses de Sainte Anne, congrégation auxiliaire composée d'Indiennes, fondée par Mgr Charbonneau, premier évêque du diocèse, religieuses de Sainte Madeleine, femmes et jeunes filles du Refuge, orphelines, maîtresses d'école, pensionnaires fréquentant les écoles du Couvent, enfin, maison de retraite. Tout ce monde-là parle surtout l’anglais et le tamoul, mais il faut aussi savoir le malayalam, le telugu (6) et même l'hindoustani (7) ainsi que d'autres langues indiennes parlées par beaucoup de résidents. Cette multiplicité de langues complique le ministère de l'aumônier, pour le catéchisme, la préparation au baptême, et autres sacrements. Le Père Huet, toujours calme, toujours souriant, s'acquitte quotidiennement de ses fonctions sacerdotales. Pendant de longues années, il reste seul pour cette tâche immense, jusqu'au jour où on lui donne enfin un assistant. Il ne prend qu'un seul congé en France en 1934. Au cours de ses années d’aumônier, il travaille en silence et fait beaucoup de bien aux âmes.
En 1960, il sent ses forces décliner et va prendre une chambre aux ""Priests' Quarters"" (8) de l'hôpital Sainte Marthe de Bangalore. À l'âge de 82 ans, après 56 ans de travail missionnaire dans le diocèse, il rend son âme à Dieu le jour de Noël 1963.
Belle vie missionnaire caractérisée par une piété profonde, une inlassable fidélité dans l'obscurité des tâches quotidiennes et un rôle remarquable pour le salut des âmes.
1 – A l’époque, principauté au sein de l’empire des Indes, ayant pour capitale une ville du même nom.
2 – Au nord-ouest de Bangalore.
3 – A l’ouest de Bangalore et au nord de la ville de Mysore.
4 – Entre Hassan et Shimoga.
5 – Entre Bangalore et Mysore.
6 – Avec le kannada, les principales langues dravidiennes du sud de l’Inde.
7 – Langue de la famille indo-européenne, tirant ses mots du hindi et de l’ourdou, favorisée par l’administration britannique comme medium commun aux Hindous et Musulmans.
8 – Section de l’hôpital dédiée aux prêtres.
Nécrologie
[2953] HUET Joseph (1882-1963)
Notice nécrologique
Joseph-Marie, Henri HUET est né à Bruc, dans le diocèse de Rennes, le 14 août 1882. Après ses études primaires à l’école de sa paroisse, il entra au petit séminaire de Saint-Méen ; de là il passa au grand séminaire de Rennes où il resta de 1902 à 1904. Il entra tonsuré aux Missions Etrangères de Paris, le 5 octobre 1904. Il partit pour Penang, au collège général, le 6 décembre 1906, en compagnie de nombre de ses condisciples qui, en vertu de la loi de Séparation, récemment votée, auraient dû être astreints au service militaire s’ils n’avaient pas quitté la France assez tôt. Il fut ordonné prêtre le 7 juillet 1907, et affecté à la Mission de Mysore (Inde) ; quelques jours plus tard, il se mettait à la disposition de son évêque.
Il commença son travail apostolique « dans les terres ». Dans les papiers de cette époque, nous trouvons sa présence signalée à Hassan, Mysore, Chigmagalur, Settihalli, en bref dans les stations importantes du pays Kannara. Après 15 ans de ce travail sans incident, il fut appelé à Bangalore, et c’est là que nous autres, les moins de 70 ans, avons eu la chance de le connaître et de l’apprécier. Il était devenu aumônier du « Grand Couvent » ; il en deviendra l’aumônier à vie, tellement il semblait né pour cet apostolat. Cela ne s’accordait guère avec le Droit Canon ; mais il y avait toujours moyen d’arranger les choses. De temps à autre il recevait son changement, mais revenait le plus tôt possible à sa chambre de l’aumônerie. Son dernier évêque, Mgr Pothacamury, qui appréciait beaucoup ses services, adopta finalement la solution la plus radicale ; il le maintint en place par indult.
Il fut, paraît-il, un temps où le Grand Couvent de Bangalore, fondé et dirigé par les sœurs du Bon Pasteur d’Angers, avait contenu dans ses murs jusque 1800 personnes ; on peut supposer que les élèves externes entraient aussi dans ce total. Quoi qu’il en soit, lorsque le P. HUET y fut nommé, il comptait bien 800 résidents : religieuses du Bon Pasteur, de Sainte-Anne, de Sainte-Madeleine, Jeunes mères et leurs bébés, orphelins et orphelines, pensionnaires à tous les degrés d’éducation, maîtresses d’écoles, jeunes femmes ou jeunes filles en quête d’un refuge, personnes âgées, etc. On y parlait deux langues principales : l’anglais ou le tamoul, sans oublier le petit bouquet, si bangalorien, des langues occasionnelles, comme le kannara, le télougou ou l’hindoustani.
Il y avait certes là de quoi occuper un prêtre, l’agripper même dans une chaîne inexorable de catéchismes, baptêmes, confessions et communions, voire extrêmes-onctions de temps à autre. Car dans cette maison, bébés et tout petits mis à part, tout le monde est pratiquant. Le P. HUET allait d’un devoir à l’autre, actif bien sûr, mais toujours calme et souriant. Il est juste de dire qu’il ne resta pas seul à assurer cet immense service ; vint assez vite le temps où il reçut l’aide d’un assistant permanent ; de plus, le clergé du collège voisin pouvait aussi l’aider.
En 1934-1939, un interlude, au début duquel nous le voyons prendre son premier conge en France, afin de revoir les siens. A son retour en Inde, il fut nommé à son ancien poste de Settihalli, puis en 1937 à Bangalore, où finalement, en 1939, il réintégra le grand couvent. De nouveau il se donna tout entier au service de ses brebis, ne se réservant comme détente qu’un après-midi par semaine. Dieu seul peut mesurer tout le bien qu’il fit ainsi, silencieusement.
Les forces humaines ont des limites ; le jour vint où ses facultés se mirent à baisser. Il lui fallut du temps pour en convenir, mais il dut bientôt s’incliner. Les Sœurs du Bon Pasteur lui préparèrent une chambre à l’hôpital Sainte-Marthe ; doucement, d’un jour à l’autre les infirmités de la vieillesse s’affirmèrent.
Et puis, ce fut la délivrance. A 82 ans, après 56 années de ministère, le bon P. HUET mourut le jour de Noël. « La date de sa mort nous suggère que Son Maître Notre-Seigneur l’a reçu, dès Noël, dans la communion éternelle ». Ainsi soit-il.
Références
[2953] HUET Joseph (1882-1963)
Références biographiques
AME 1907 p. 381.
CR 1907 p. 326. 1948 p. 134. 135. 1958 p. 83. 1960 p. 81. 1961 p. 91. 1962 p. 102.
BME 1923 photo p. 69. 1932 p. 387. photo p. 807. 1933 p. 718. 1934 p. 143. 209. 1950 p. 467. 1959 p. 745.
Epi 1964 p. 286. 580.
EC RBac N° 288. 300. 482. 738.
NS 1934 p. 246.