Charles MAISONABE1887 - 1940
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3070
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1910 - 1940 (Yangon [Rangoun])
Biographie
[3070] MAISONABE Charles est né le 16 mai 1887 à Rodez (Aveyron). Il entre au Séminaire des M.-E. en 1903. Il est ordonné prêtre le 24 septembre 1910 et part le 30 novembre suivant pour la Birmanie. Après l’étude du birman, il est chargé en 1911 du poste de Kyangyin, où il fait bâtir une école et une chapelle. En 1925, il s'établit à Tombo et vers 1932 se fixe à Prome. Il fait construire une résidence, une église, un couvent et une école et passe le reste de sa vie à évangéliser les Chin. Il meurt le 30 janvier 1940, le district de Prome compte 2500 fidèles, dispersés dans 140 villages.
Nécrologie
[ 3070 ] MAISONABE Louis, Marie, Laurent, Charles
Missionnaire
Birmanie Méridionale
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Louis, Marie, Laurent, Charles MAISONABE naquit le 16 mai 1887, à Rodez, paroisse Saint Amans, diocèse de Rodez, département de l'Aveyron. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de St. Pierre sous Rodez.
Le 17 septembre 1903, il entra laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 23 septembre 1904, minoré le 23 septembre 1905, sous-diacre le 26 septembre 1909, diacre le 18 décembre 1909, ordonné prêtre le 24 septembre 1910, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique de la Birmanie Méridionale (Rangoon) qu'il partit rejoindre le 30 novembre 1910.
Le 8 mars 1911, M. Hyppolite Faisandier étant décédé à Kyangyin, M. Maisonable prit sa succession à la tête de ce poste missionnaire en cette petite ville située dans la plaine birmane, sur la rive gauche de l'Irrawaddy, à 16 milles est de Yenandaung. Dans son compte-rendu de 1912, il écrit : " Les meilleurs parmi les Chins que j'ai visités, semblent être ceux qui, dans ces 20 dernières années, sont descendus de Thayetmyo..." et en 1913, il raconte :... "J'ai entrepris un voyage de reconnaissance jusqu'au nord de mon district, près de Tayetmyo. Cette excursion, faite à pied, et par petites étapes, m'a permis de prendre contact avec les Chins. L'empressement avec lequel j'ai été reçu partout, me porte à bien augurer de l'avenir. Je suis revenu avec l'intention bien arrêtée d'apprendre le chin..." En 1914, en raison de la présence des anglicans, dans ces parages, il demanda du renfort et insista sur l'urgence qu'il y avait d'entreprendre l'évangélisation de ces "bons cultivateurs" dont "le courage va jusqu'à attaquer le sanglier, l'ours, voire même le tigre." En 1916, son district chin s'étendait jusqu'à la frontière nord de la mission. En 1917, il y avait à Kyangyin, une maison école-chapelle et une école de filles.
Vers 1920, M. Maisonabe rentra en France ; le 15 octobre 1921, il s'embarqua à Marseille pour regagner sa mission. Rentré à Kyangyin, il écrit dans son compte-rendu de 1922 :.." Mes catéchumènes se sont découragés, et dans certains villages, les chrétiens ont fléchi. Plusieurs même sont entrés dans les rangs des Anglicans et des Baptistes.." Il soulignait les fâcheuses conséquences résultant d'une séparation prolongée du missionnaire d'avec ses chrétiens, et l'importance du rôle des catéchistes .
En 1923, il ne put faire la visite de ses communautés chrétiennes, en raison d'une attaque insolite de fièvre. Le 27 septembre 1923, par miracle, il échappa à la noyade, alors qu'il se rendait à Gyobingauk, chez M. Pavageau, pour la fête patronale du poste. A la hauteur du village de San-baw-chan, son frêle esquif se brisa en deux et coula ; il était neuf heures du soir. Lui-même put s'accrocher aux branches d'un tamarin tombé à moitié dans la rivière, en attendant que des habitants du lieu viennent à son secours et le tirent au moyen d'une perche.
En 1925, quittant Kyangyin, il s'établit à Tombo ; son district comptait environ un millier de chrétiens chins. En 1926, il fut obligé de rentrer en France en raison d'une forte crise de fièvre, qui l'avait tenu entre la vie et la mort, pendant plusieurs jours.
A son retour, à la fin de 1927, M.Maisonabe reçut la consigne de garder un pied à terre à Prome. Mais, il alla de village en village, sans trop se fixer nulle part. En 1930, lors d'une randonnée chez ses anciens chrétiens chins laissés à eux-mêmes, depuis son départ, il constata qu'un bon nombre étaient restés fidèles. En 1931, malgré les troubles politiques, évitant la forêt, refuge des brigands, et ne voyageant qu'en plein jour, il visita son district accompagné de quatre chins. En 1932, la révolte qui avait ensanglanté le pays chin pendant 18 mois, lui amena quelques 400 catéchumènes, en raison de son action pour les protéger et les délivrer des brigands.
En 1933, M. Maisonabe et son vicaire logeaient dans une petite sacristie à Prome. Des démarches étaient en cours pour obtenir un vaste terrain à quelques kms de Prome, en vue d'une installation définitive d'une mission Chin. Sa communauté chrétienne comptait 1.728 fidèles. En 1934, le village de Thanlegyi fit sa demande d'entrée en catéchuménat, et construisit par ses propres moyens, une chapelle en bois de teck. Le 22 septembre 1935, M.Maisonabe fêta ses noces d'argent à Prome, entouré de la population venue de tous les villages environnants.
Cette même année, après avoir vécu en nomade depuis plus de 15 ans, il entreprit la construction d'une résidence et d'une école sur un terrain acheté à 2 kms de la ville de Prome, entre la grand route et l'Irrawady. Il devenait urgent d'implanter et de développer la mission Chin. Il confia à M. Pierre Chevallier, son vicaire, le soin de veiller à l'exécution de ces travaux, et d'organiser ce district chin. Ainsi en 1936, fut achevé un large bâtiment, avec ses dépendances, devant servir de presbytère, de chapelle et d'école. En 1937, l'école des filles était terminée. En 1938, une chapelle fut construite entre le presbytère et le couvent ; cette même année arrivèrent trois religieuses carianes qui prirent en main l'enseignement et la direction de l'orphelinat des filles.
En 1937, M. Maisonabe visita 75 villages chins. En 1938, continuant son oeuvre de pionnier, il poussa vers l'extrême pointe nord du vicariat, laissant à M. Pierre Chevallier le soin de fortifier les néophytes dans la foi. .."Il faut aller vite, écrivait il dans son compte-rendu, car le travail devient de plus en plus difficile..La liqueur distillée se substitue ou plutôt s'ajoute au vin de riz, et l'usage de l'opium s'est introduit récemment parmi eux..." sans parler des superstitions multiples. En 1939, il continua la mission auprès des chins, mais au prix des plus grandes fatigues. De plus, son vicaire dont la santé était fortement ébranlée, rentra en France.
C'est à Prome que, terrassé par la fièvre, M. Maisonabe rendit son âme à Dieu, le 30 janvier 1940, assisté par M. Pierre Cathébras.
Après le décès de M. Maisonabe, M.Pierre Chevallier se trouva à la tête de 140 villages chins avec 2.500 fidèles, dispersés dans un des plus vastes districts de la mission. En 1941, avec l'accord de Mgr. Le Délégué Apostolique, la mission de Prome fut confiée aux Pères Américains de la Salette.
Références
[3070] MAISONABE Charles (1887-1940)
Notices biographiques. - AME 1911 p. 54. 1912 p. 272. 1932 p. 293. 1933 p. 287. 1940 p. 61. - CR 1910 p. 301. 1911 p. 212. 1912 p. 255-6. 1913 p. 265. 1914 p. 109. 1915 p. 127. 1916 p. 150. 1917 p. 122. 1919 p. 97-8. 1922 p. 131. 1923 p. 140. 1925 p. 122. 1927 p. 132. 1930 p. 204. 1931 p. 221. 1932 p. 246-7. 1933 p. 208. 1934 p. 184-5. 1935 p. 192-4. 1936 p. 185-93. 1937 p. 187-97. 1938 p. 191-2. 1939 p. 173. 1940 p. 118-49. - BME 1922 p. 39. 1924 p. 59. 1925 p. 310, 573. 1926 p. 452. 1928 p. 57. 1932 p. 798. 1933 p. 312-77, 715. 1934 p. 139. 1935 p. 82, 168, 530-1, 818. 1936 p. 381. 1937 p. 452, 536. 1938 p. 349. 1940 p. 358. 1941 p. 634. - EC1 n° 1, 109-17-34-39, 417.