Maurice CANELLE1884 - 1918
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3071
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1910 - 1914 (Daegu [Taikou])
Biographie
[3071] CANELLE Maurice est né le 4 novembre 1884 à Doignies (Nord). Il entre au Séminaire des M.-E. en 1905. Il est ordonné prêtre le 24 septembre 1910 et part pour la Corée le 30 novembre suivant. Peu après son arrivée sa mission est rattaché au vicariat de Taegu et il est affecté au poste de Masan, puis il est envoyé à Mokpo. Mobilisé en France, en 1914, il est blessé le 4 juin 1918 et meurt le 16 juin suivant à Senlis.
Nécrologie
[3071] CANELLE Maurice (1884-1918)
Notice nécrologique
M. CANELLE (Maurice-Joseph), né à Doignies ( Cambrai, Nord ), le 4 novembre 1884. Agrégé au diocèse d’Arras. Entré tonsuré au séminaire des Missions-Étrangères le 14 septembre 1905. Prêtre le 24 septembre 1910. Parti pour la Corée, le 30 novembre 1910. A Taikou en 1911. Mort de blessures à Senlis, le 16 juin 1918.
M. Canelle, né à Doignies ( Nord ), d’une famille honorable et chrétienne, fit ses études au petit séminaire de Boulogne, diocèse d’Arras, dans cette ville célèbre par son pèlerinage à la Sainte Vierge et c’est là sans doute qu’il puisa, à l’égard de la Vierge Immaculée, cette vive piété qui devait faire le fond de sa vie spirituelle.
A la fin de ses études secondaires, il demanda son admission au séminaire des Missions-Etrangères de Paris, où pendant 4 ans il se fit remarquer par sa bonne conduite, son travail assidu et sa vive intelligence. Il aimait à approfondir les vérités de notre foi, et la lecture de saint Thomas occupait ses instants libres. Ordonné prêtre en 1910, il partait la même année pour la Corée.
Arrivé en 1911, au moment où la mission du Taikou était détachée de celle de Séoul, il appartint au nouveau vicariat, et fut chargé d’abord du poste de Massanpo, où une belle résidence venait d’être construite, ainsi qu’une école catholique de garçons. Cette école fut pour le Père l’objet des soins les plus assidus. Beaucoup d’enfants, trop pauvres pour payer leur pension, y étudiaient à ses frais, et chaque jour, en dehors des heures de classe, tous les enfants étaient instruits spécialement sur le catéchisme et les vérités de la religion.
En 1914, Mgr Demange jeta les yeux sur lui pour le poste de Mokpo, où la dispersion des chrétiens à travers les nombreuses îles de l’archipel coréen, rendait l’administration très difficile. M. Canelle se mit de tout cœur à son nouvel emploi, étudiant le chinois et le japonais, faisant chaque dimanche à ses chrétiens une instruction soigneusement préparée. Tout paraissait devoir aller pour le mieux, quand éclata la terrible guerre. Le missionnaire rentra en France au mois de novembre 1914. Envoyé au front sur sa demande, il s’efforçait de faire passer dans l’âme des soldats qu’il approchait, un peu de la double flamme qui l’embrasait : l’amour de Dieu et l’amour de la patrie.
Ses premières lettres étaient pleines d’espérance, mais les choses allèrent moins vite qu’il ne le pensait. Plusieurs fois malade, il dut se reposer à l’arrière, dès qu’il reprenait des forces, il repartait en première ligne et il assistait ainsi aux principales offensives.
Echapper à tout danger, eût été sans doute, une sorte de miracle, et le Père ne l’ignorait pas. Dans ses dernières lettres aux missionnaires de la Corée, il faisait entrevoir une mort prochaine, non point tranquille au milieu de chrétiens éplorés, mais au milieu de sanglants combats ; il songeait à des funérailles non point accomplies solennellement dans la paix d’une église, mais à la hâte, dans quelque plaine ravinée par les obus et les bombes.
Sa dernière lettre à Mgr Demange annonçait qu’il allait repartir sur le front au moment de la dernière offensive allemande ; c’est là qu’il est tombé au champ d’honneur, en remplissant son double office de prêtre et de soldat. Un télégramme du 19 juin 1918 nous annonça sa mort devant l’ennemi, et deux mois plus tard nous recevions de M. Roulland les détails suivants :
« Le P. Canelle est mort à l’hôpital Saint-Louis de Senlis où on l’avait apporté le 4 courant, et les détails suivants ont été adressés par le P. Chaler. C’est au matin, à 6 heures, le 16 juin qu’il a rendu son âme à Dieu. Sa blessure, une fracture du sacrum avait été causée par un éclat d’obus. Les derniers sacrements lui ont été administrés par un sergent, religieux franciscain. Il était soigné par les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Le Père était plutôt timide, mais je sais qu’il a fait tout son devoir et accompli beaucoup de bien autour de lui, dans les terribles combats auxquels il a participé. »