Auguste PROUTEAU1884 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3091
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1911 - 1914 (Saigon)
Biographie
[3091] Auguste, Benjamin PROUTEAU naquit le 05 Septembre 1884, à Bazoges-en-Paillers, diocèse de Luçon, département de la Vendée, dans une famille très chrétienne. Il fit ses études primaires dans son village natal, et ses humanités au Petit Séminaire de Chavagnes-en-Paillers; il passa ensuite au Grand Séminaire de Luçon où il resta deux ans, et où il reçut les ordres mineurs, le 28 Juin 1908.
Le 04 Septembre 1908, il entra au Séminaire des Missions Etrangères.Sous-diacre le 18 Décembre 1909, diacre le 12 Mars 1910, il fut ordonné prêtre le 24 Septembre 1910, reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Occidentale (Saïgon) qu'il partit rejoindre le 11 Décembre 1910.
Arrivé à Saïgon, le 17 Janvier 1911,il fut envoyé comme vicaire à Thala chez M.Quinton, pour apprendre la langue viêtnamienne.Son oreille ayant beaucoup de mal à saisir et à différencier les tons viêtnamiens,il eût quelques difficultés pour parler correctement cette langue.Il parvint néanmoins à se faire suffisamment comprendre de ses chrétiens.Son séjour à Thala prit fin le 01 Mars 1912.
Il fut alors nommé à la tête de la chrétienté de Rach-Lop, dans le district de Mac-Bac dont M.Frison avait la charge.Sous la direction de celui-ci, il surveilla la construction de l'église de ce poste et la conduisit à bonne fin. Il s'adonna avec zèle à son ministère journalier, malgré de vives souffrances dûes à une chute malencontreuse.Il fut un modèle de régularité,de patience et d'égalité d'humeur dans ses épreuves.
En Janvier 1914, sur l'ordre du Dr.Angier, M.Prouteau dût quitter Saïgon,et regagner la France. Après un court séjour dans sa famille, il fit un pélerinage à Lourdes, puis se retira à St.Symphorien, auprès de son père.
Le Jeudi 28 Mai 1914, octave de l'Ascension, à 8 heures du matin, il rendit son âme à Dieu. La sépulture eût lieu le samedi, vigile de la Pentecôte, en présence d'une quinzaine de prêtres, de sa famille, et de tous les paroissiens de St.Symphorien.
Nécrologie
M. PROUTEAU
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE COCHINCHINE OCCIDENTALE
Né le 5 septembre 1884
Parti le 11 décembre 1910
Mort le 28 mai 1914
Auguste-Benjamin Prouteau, naquit le 5 septembre 1884, à Bazoges-en-Paillers (Luçon, Vendée), de parents très chrétiens. La piété des parents rejaillit habituellement sur leurs enfants ; et faire l’éloge des premiers, c’est, du même coup, louer les seconds. La réciproque est vraie aussi. Or, le curé de Bazoges parle en ces termes de M. Prouteau et de son père : « M. Prouteau, père, est un homme admirable de foi : il est vraiment digne de son fils, et « celui-ci était digne de son père. Tous deux s’aimaient beaucoup, ayant des ressemblances « réciproques. J’aimais bien moi-même cet abbé Auguste, simple, droit, pieux, bon, zélé, si « vraiment prêtre. Il avait la réputation de ce qu’il était en réalité : un saint prêtre. » Quant à sa mère, le missionnaire lui-même nous la peint d’un trait, dans une lettre à son ancien curé : « Je viens d’apprendre la mort de ma mère. Le coup a été rude pour moi. Tout en souffrant du « coup qui me frappe, j’accepte pleinement la volonté du bon Dieu... J’avais une sainte mère, « et j’espère que Dieu, juste mais bon, l’admettra bientôt parmi ses élus. »
M. Prouteau fit ses humanités au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers et entra au grand séminaire de Luçon, où il passa deux ans. Il était minoré quand il fut admis au Séminaire des Missions-Étrangères le 4 septembre 1908. Ordonné prêtre le 24 septembre 1910, il partit pour la Cochinchine occidentale le 11 décembre suivant.
Arrivé à Saïgon le 17 janvier 1911, M. Prouteau fut envoyé vicaire à Thala, où il resta jusqu’au 1er mars 1912. Il fut ensuite chargé de la chrétienté de Rach-Lop qu’il administra jusqu’à son départ pour la France en janvier 1914. Sa vie de missionnaire a été courte, mais bien remplie. « Consummatus in brevi, explevit tempora mutta. En peu de temps, il a fourni une longue carrière. »
Le cher défunt ayant l’oreille fausse ne pouvait parvenir à chanter juste ni à prononcer correctement la langue annamite. Ce défaut d’oreille fut une occasion de mettre en évidence sa patience et se bonne humeur habituelles, fruits de cette autre vertu que le curé de Thala admirait en lui : la complète possession de soi-même, malgré un caractère vif. Un jour qu’il était enrhumé et avait une extinction de voix, on lui demandait comment il avait chanté le matin à la messe ; il répondit gentiment : « Comme d’habitude : que je sois enrhumé ou non, ça revient « au même. » Après une observation de son curé au sujet de sa mauvaise prononciation de la langue, il continuait de converser avec lui, sans aucune gêne, avec une simplicité d’enfant. Il se faisait néanmoins suffisamment comprendre de ses chrétiens.
Il savait bien prendre toute chose. Après une chute de deux mètres au fond d’une cave, chute qui a été très probablement la cause première de sa maladie et de sa mort, il dit simplement à son curé, malgré les douleurs qu’il éprouvait au bras et aux reins : « Père, il « m’est arrivé un accident qui aurait pu être grave. »
Quant à sa piété envers Dieu et à son dévouement envers le prochain, vertus dont M. Prouteau voulait faire la règle de sa vie, Mgr Quinton, sous la direction duquel il a travaillé à Thala, ose affirmer que, jamais il n’a rencontré un confrère aussi sérieux et aussi exact pour ses exercices de piété. Il savait cependant les sacrifier ou les différer sans humeur et sans retard, quand l’obéissance ou un autre devoir l’appelait ailleurs. « Jamais, dit Sa Grandeur, il « ne m’a fait la moindre objection, bien que j’aie eu parfois la seule intention de mettre sa « vertu à l’épreuve. J’ai dû reconnaître que ce saint homme n’était pas comme beaucoup « d’autres saintes gens ; on pouvait le déranger, sans crainte de voir sa piété s’irriter, ni même « se troubler. »
M. Frison, qui, de Mac-Bac, dirigeait les travaux de son vicaire à Rach Lop, rend le même bon témoignage à M. Prouteau.
L’année 1913 fut très pénible pour le jeune missionnaire. Il avait, outre son ministère journalier, à s’occuper de la construction de l’église ; œuvre que, en dépit de ses souffrances, il a menée à bonne fin.
En janvier 1914, sur l’ordre du docteur Angier, M. Prouteau dut quitter Saïgon et regagner la France. Après un court séjour dans sa famille, il alla à Lourdes demander la grâce de guérir et de retourner promptement dans sa mission. Mais la Vierge de Massabielle le trouva, sans doute, prêt pour entreprendre un autre voyage qui, en mettant un terme à ses souffrances et à ses travaux, comblerait les aspirations de toute sa vie, et le placerait à côté de sa mère de la terre et de sa Mère du Ciel.
A son retour de Lourdes, il vécut encore quelques jours au bocage de Saint-Symphorien, en compagnie de son cher père et de son curé, M. Brébion, qui raconte ainsi ses derniers moments : « Depuis le 21 mai, jour de l’Ascension, le pauvre malade n’a pu ni dire la messe, « ni même communier, à cause de vomissements sanguinolents qui durèrent jusqu’à la fin, le « privant de sommeil et rendant impossible toute espèce d’alimentation. Il se plaignait peu : il « ressentait seulement, disait-il, une douleur du côté du poumon gauche, et une inflammation « des muqueuses de la gorge. Il a été, pendant sa maladie et jusqu’à sa mort, ce qu’il était « toujours et tel que vous l’avez connu, un pieux et saint prêtre. Il s’est confessé, et a été « administré en pleine connaissance, offrant ses peines et le sacrifice de sa vie pour lui-même, « pour ses parents, pour sa paroisse de Saint-Symphorien, pour l’Eglise, et spécialement pour « sa mission qu’il aimait beaucoup. — Le jeudi 28 mai, octave de l’Ascension, à 8 heures du « matin, le cher malade rendait son âme à Dieu. Je lui fermai moi-même les yeux, et, avec le « concours de son admirable père, je le revêtis des ornements sacerdotaux. La sépulture a eu « lieu le samedi, vigile de la Pentecôte. Malgré l’incommodité du jour, une quinzaine de « prêtres étaient là ; ses compatriotes de Saint-Symphorien assistaient également en grand « nombre à la cérémonie, avec la famille. »
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Références
[3091] PROUTEAU Auguste (1884-1914)
Références biographiques
AME 1911 p. 54. 1914 p. 214. CR 1914 p. 93. 140. 141. 186.
Mai 1994