André LUTZ1876 - 1913
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3097
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1911 - 1913
Biographie
[3097] LUTZ André est né le 28 novembre 1876, à Wahlenheim (Bas-Rhin), entra au Séminaire des Missions Étrangères le 31 juil-let 1907, fut ordonné prêtre le 24 septembre 1910 et partit le 11 décembre de la même an-née pour la mission du Siam. Après avoir étudié la langue siamoise pendant une année, il fut envoyé à Paklat pour étudier le chinois. De là, il passa à Bang Xang, mais il fut bientôt atteint par le paludisme. Il se rendit alors à Bangkok et y mourut le 15 septembre 1913.
Nécrologie
M. LUTZ
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU SIAM
Né le 28 novembre 1876
Parti le 11 décembre 1910
Mort le 15 septembre 1913
Le 31 janvier 1911 arrivait à Bangkok un missionnaire, que sa mine florissante aurait aisément fait prendre pour un tout jeune homme, bien qu’il eût déjà achevé son service militaire dans sa patrie, avant de s’enrôler sous le drapeau du Dieu des aminées : c’était M. André-François-Xavier Lutz.
A le voir pour la première fois, on ne se doutait pas qu’il eût déjà trente-quatre ans ; mais surtout, on était loin de penser que, moins de trois ans plus tard, sa brillante santé succomberait en quelques jours à la fièvre.
C’est pourtant ce qui est arrivé. Le divin Maître a rappelé à Lui son serviteur, au moment où il commençait à pouvoir prendre une part active au défrichement de la vigne qui lui était échue en partage. Ce deuil n’en est que plus douloureux pour la mission. Les confrères âgés voudraient fournir un travail plus considérable, mais leurs infirmités les en empêchent ; et les jeunes nous quittent pour un monde meilleur, sans avoir pu continuer la tâche de leurs aînés.
La Providence a des vues souvent contraires à celles des hommes. Dieu n’a pas besoin de nous ; Il a surtout égard à notre bonne volonté. Or, la bonne volonté n’a pas manqué à M. Lutz.
Né à Wahlenheim (Strasbourg, Alsace), le 28 novembre 1876, François-Xavier Lutz passa sa première jeunesse sous le toit paternel, à l’ombre du clocher de sa paroisse natale. Son vénéré père étant atteint à la jambe d’une maladie incurable, Xavier, en qualité de fils aîné, dut de bonne heure le remplacer pour les travaux des champs, ce qu’il fit, du reste, avec entrain et de fort bonne grâce.
Arriva l’époque du service militaire. Afin de ne pas être relégué dans une garnison à l’autre bout de l’empire allemand, comme la plupart des Alsaciens-Lorrains, Xavier préféra s’engager : ce qui lui permettait de choisir pour garnison la vieille ville de Haguenau, peu éloignée de Wahlenheim, et de venir aider sa famille dans les moments de presse.
Le fils obéissant fut aussi un excellent soldat. Son service achevé, il vint reprendre son travail à la maison paternelle. Cependant un frère plus jeune que lui avait commencé ses études, et devait les achever plus tard avec distinction.
Xavier comprit bientôt que sa place n’était pas dans le monde : un idéal plus élevé s’offrait à lui. Mais où et comment acquérir les connaissances nécessaires pour atteindre cet idéal. Dans les établissements ordinaires, les élèves de son âge ne se trouvent même pas en rhétorique. Il s’adressa à un institut religieux, dont le but est de venir en aide aux vocations tardives, et entra chez les Pères Salésiens, en Belgique. Après avoir reçu l’instruction suffisante, il fut admis au Séminaire des Missions-Étrangères, où il étudia la philosophie et la théologie. Ordonné prêtre le 24 septembre 1910, il reçut sa destination pour le Siam, et arriva à Bangkok à la fin de janvier 1911.
Pour faciliter au nouveau missionnaire l’étude du siamois, le vicaire apostolique le plaça près d’un missionnaire expérimenté, Alsacien lui aussi. L’élève plein d’entrain, avait besoin qu’on modérât parfois son ardeur au travail. Ce n’est pas à dire que la tâche du professeur en fût plus facile. Quelquefois l’élève, persuadé d’avoir bien prononcé un mot, se laissait difficilement convaincre du contraire. En outre, jugeant les autres d’après lui-même, il croyait, à voir l’extérieur si calme des Orientaux, que tous étaient mûrs pour le christianisme, et que le baptême en ferait sans peine des néophytes fervents et exemplaires. Aussi s’étonnait-il du petit nombre des conversions qui se produisaient chaque année, et qui lui paraissaient très mal récompenser le zèle de ses confrères, zèle dont il était témoin chaque jour.
Cette constatation, jointe aux difficultés que rencontre sur son chemin l’ouvrier apostolique, principalement pendant la période d’acclimatation, retarda beaucoup sa formation linguistique. Au bout d’un an, l’évoque l’envoya apprendre le chinois à Paklat, petite chrétienté à proximité de Bangkok. Le missionnaire n’y fit pas un long séjour ; il dut bientôt quitter Paklat et s’installa à Bangxang.
Notre confrère s’appliquait de son mieux à correspondre à sa vocation, lorsque, vers la fin d’août 1913, il se sentit très fatigué. Bien que la chaleur fût alors moins accablante qu’à certaines époques de l’année, il recherchait toujours la fraîcheur. La fièvre ne tarda pas à se déclarer, et le malade entra à l’hôpital Saint-Louis. Personne cependant ne le croyait en danger. Les fièvres sont fréquentes dans les pays chauds, mais on arrive la plupart du temps à les enrayer. Ce ne devait pas être le cas pour M. Lutz. Malgré les soins assidus du docteur et des Sœurs de l’hôpital, la fièvre monta toujours ; et le 15 septembre 1913, le missionnaire rendit son âme à Dieu, il fut assisté par plusieurs confrères à ses derniers moments.
Tous ceux qui ont connu M. Lutz de plus près, regrettent en lui un prêtre sérieux dont la piété profonde et l’esprit surnaturel donnaient beaucoup d’espérances pour l’avenir. Dieu s’est contenté de la bonne volonté de son serviteur.
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