Jean LAGARRIGUE1888 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3154
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1913 - 1914 (Pondichéry)
Biographie
[3154] LAGARRIGUE Jean, Albert, est né le 12 mars 1888 à Castanet (Aveyron). Il entra aux Missions Étrangères le 28 août 1906 et reçut la prêtrise le 8 mars 1913. Il partit le 14 mai suivant pour Kumbakonam où il arriva le 9 juin.
Il étudia l'anglais et le tamoul à Bangalore. De retour dans sa mission, il fut nommé vicaire du Père Mardiné à Viragalur en janvier 1914, et en juin de cette même année, il devint titulaire du poste de Palayamcotta. Il put à peine prendre contact avec ses chrétiens car la mobilisation survint : le 30 août il s'embarquait pour la France avec quatorze autres missionnaires.
Il rejoignit son régiment à Nîmes et mourut le 4 novembre dans le secteur d'Ypres, frappé d'une balle au front.
Nécrologie
M. LAGARRIGUE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE KUMBAKONAM
M. LAGARRIGUE Jean-Albert, né à Castanet (Rodez, Aveyron), le 12 mars 1888. Entré laïque au séminaire des Missions-Etrangères le 28 août 1906. Prêtre le 8 mars 1913. Parti pour Kumbakonam le 14 mai 1913. Tué à l’ennemi, dans les Flandres, aux premiers jours de novembre 1914.
M. Jean-Albert Lagarrigue naquit le 12 mars 1888, à Castanet, dépar¬tement de 1’Aveyron.
Le 9 juin 1913, il arriva à Kumbakonam. C’était le Benjamin, dont la joyeuse arrivée versait du baume sur une plaie encore toute vive, car, depuis à peine quinze jours, le père aimé et vénérable du diocèse, Mgr Bottero, nous avait quitté pour le ciel.
Les choses de l’Inde ont bien changé depuis vingt ans. La langue anglaise qui, alors, n’était qu’utile, est devenue maintenant nécessaire ; aussi l’évêque, malgré la pénurie de prêtres, n’hésita pas à se séparer pour quelque temps du nouvel arrivé. M. Lagarrigue fut envoyé à Bangalore, centre anglais important où, avec la science de la langue anglaise, il pourrait acquérir une bonne prononciation. Six mois paru¬rent suffisants pour cette étude qui, ensuite, serait continuée.
Lorsque M. Lagarrigue revint parmi nous, il fut placé à Viragalour, sous la direction d’un missionnaire de grande expérience, M. Mardiné. Six mois plus tard il fut chargé du district de Palayamcotta. C’était le champ que le père de famille lui confiait : ce qui n’existait pas, il le planterait ; ce qui était déjà planté et végétait, il l’améliorerait. Le rêve était beau, mais il était à peine commencé que la guerre et la mobili¬sation l’interrompirent.
Avec quatorze de ses confrères, M. Lagarrigue quitta Kumbakonam le 27 août 1914 et se rendit à Pondichéry. Reconnu bon pour le service, il s’embarqua le 30 pour la France.
Le 8 octobre, il rejoignait son régiment, et, peu après, il m’écrivait :
« Je suis arrivé dans mon régiment, il y a deux jours, après une permission passée dans ma « famille. Ma compagnie est logée dans une caserne où elle est seule, à proximité d’une église « et non loin du séminaire. Avec la permission du lieutenant-commandant, je puis dire la « sainte messe tous les jours. Avant mon départ pour le front, vous voudrez bien m’envoyer « votre bénédiction. Je compte sur vos prières et sur celles de tous mes confrères. J’offrirai « mes peines au bon Dieu pour Votre Grandeur et la chère mission de Kumbakonam. »
Le 28 du même mois, il m’écrit de Nîmes :
« C’est en partant au feu que je vous adresse ces quelques mots... Je pars tranquillement, « sans peur comme sans enthousiasme. Je pense à la mission tous les jours. Malheureusement, « maintenant, je serai privé de messe ; ayez l’obligeance de me remplacer au saint autel « auprès du Sacré-Cœur de Jésus. Je pense m’en tirer à bon compte. »
Humainement parlant, son espoir devait recevoir un cruel démenti. Trois ou quatre jours, en effet, après son arrivée sur la ligne de feu, M. Lagarrigue tombait, frappé d’une balle en plein front, au moment où il levait la main pour absoudre un officier mortellement blessé à ses côtés.
Quels que puissent être nos regrets de vous perdre, ô cher Père, nous trouvons que votre compte a été vraiment bon. Vous étiez prêtre et vous étiez soldat accouru de loin pour défendre votre patrie injustement attaquée. Prêtre, votre mort, est la plus belle qu’un prêtre puisse rêver, puisque c’est dans un acte éminemment sacerdotal qu’elle est venue vous frapper. Soldat, vous êtes tombé face à l’ennemi. Nous vous pleu¬rons, mais nous sommes fiers de vous ! Nous prions pour vous et nous nous recommandons à vous.
~~~~~~~
Références
[3154] LAGARRIGUE Jean (1888-1914)
Références bibliographiques
AME 1913 p. 216sq. 1915 p. 16. 180. 1937 p. 245. CR 1913 p. 311. 1914 p. VI. 132. 1915 p. 3. 153. 1916 p. VIII. 1916 p. 199 (notice nécro.) Livre d'Or du Clergé II p. 21. JO. du 29 juin 1924.