Marcellin COLLARD1889 - 1978
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3196
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1920 - 1954 (Mandalay)
Missionnaires de la même famille
Biographie
[3196] COLLARD Marcellin, frère du Père François Collard son aîné et missionnaire également dans la Mission de Mandalay en Birmanie, est né à Saint Etienne, en la paroisse de Saint Ennemond, le 30 novembre 1889. Il perdit son père lorsqu'il était tout jeune enfant, il n'avait que quelques mois. Sa mère, travailleuse et très bonne chrétienne, l'éduqua dans ses premières années.
Comme son frère aîné, il fit ses études primaires à Saint Etienne, chez les Frères. Puis il entra au Petit Séminaire de Ferrières où il resta de 1903 à 1907. Puis ce fut le Grand Séminaire de Francheville où il demeura durant deux années (1907-1909).
C'est en tant que clerc tonsuré qu'il entra au Séminaire des Missions Etrangères le 9 septembre 1909. Il fut ordonné prêtre le 28 mars 1914 et destiné pour la Mission de Mandalay, en Birmanie septentrionale.
Mais c'est la guerre, il est mobilisé de 1914 à 1919. Et il ne put partir en mission que le 27 juin 1920 où il arriva quelques semaines plus tard. Que dire de la rencontre des deux frères à l'évêché de Mandalay ?
Dès le début, il se mit à l'étude de l'anglais avec l'aide d'un brave Frère irlandais. En juin 1920, Mgr. Foulquier le désigna pour prendre en charge la léproserie Saint Jean de Mandalay. Il y restera jusqu'en 1941. En 1934, il prend quelques mois de congé en France et retourne à la léproserie, fidèle à ses devoirs de prêtre et d'administrateur. En 1941, il est nommé à la charge de curé de Mogok. Mais en 1948, fatigué, il se retire et devient assistant à la Cathédrale et cela jusqu'en 1954.
En 1954, il prend un second congé, mais ce sera en fait un retour définitif en France. Les médecins lui conseilleront de rester. Il devient alors aumônier dans une clinique et le 4 novembre 1958, il devient aumônier du Foyer Lacordaire à Vence et cela pendant quatre ans. En 1968, il a 79 ans, il se retire à la maison de Lauris où il meurt le 27 juin 1978. Il repose près de son frère à La Ricamarie (Loire). Ainsi se termine une vie toute donnée aux lépreux.
Nécrologie
Le Père Marcellin COLLARD
Missionnaire de Mandalay (Birmanie)
1889 - 1978
Né le 30 novembre 1889 à Saint-Etienne (Loire), diocèse de Lyon
Entré aux Missions Etrangères le 9 septembre 1909
Prêtre le 28 mars 1914
Mobilisé de 1914 à 1919
Parti pour Mandalay le 27 juin 1920
En mission à Mandalay de 1920 à 1954
Ministère en France de 1954 à 1968
Retraite à Lauris en mai 1968
Décédé à Lauris le 27 juin 1978
Enfance et jeunesse
Marcellin COLLARD naquit à Saint-Etienne dans le diocèse de Lyon le 30 novembre 1889. Il perdit son père de très bonne heure et fut élevé par une sainte mère, très courageuse comme on l’a relaté dans la biographie de son frère François 1. Après ses études primaires chez les Frères à Saint-Etienne, il fit ses études secondaires au petit séminaire de Ferrières de 1903 à 1907. Ses études terminées, il entra au grand séminaire de Francheville (Lyon) où il fit deux années de philosophie (1907-1909) et reçut la tonsure. Comme son frère aîné François était déjà entré aux Missions Etrangères, peut-être est-ce ce fait qui décida Marcellin à demander aussi son admission. Il adressa sa demande le 1er juillet 1909. Comme de coutume, le Supérieur du séminaire de Francheville donna les renseignements demandés dans une lettre datée du 4 juillet où il disait en particulier : « Le jeune Collard Marcellin vous donnera, je crois, entière satisfaction : excellent caractère, piété bonne, intelligence ordinaire mais bien suffisante. » C’est donc le 5 juillet 1909 que Marcellin Collard fut admis. Les vacances terminées, il entrait aux Missions Etrangères le 9 septembre pour y continuer sa préparation au sacerdoce.
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1. Mémorial 1975, p. 61
Aux Missions Etrangères
C’est avant la fin de ses études de théologie que Marcellin Collard fut ordonné prêtre le 28 mars 1914. Il reçut sa destination pour la mission de Mandalay que l’on appelait alors « Birmanie septentrionale ». Cette destination lui permettrait de rejoindre son frère François, parti pour cette mission en 1910. Marcellin s’apprêtait donc à partir au mois de septembre. Tous ces plans furent contrariés par la déclaration de la guerre le 2 août 1914. Au lieu de partir pour la Birmanie, il partit pour le front des combats. Mobilisé dès le 2 août, il fit toute la guerre, en partie dans les troupes métropolitaines, en partie dans les troupes noires sénégalaises. Démobilisé en 1919, il revint au séminaire pour y achever ses études et ce n’est que le 27 juin 1920 qu’il put s’embarquer pour Mandalay. Une fois débarqué à Rangoon, et après un petit repos, il gagna Mandalay où il fut chaleureusement reçu par son évêque, Mgr Foulquier. Grande fut la joie des deux frères de se retrouver.
En mission
Tout d’abord en résidence à l’évêché, il étudia l’anglais sous la direction d’un brave Frère Irlandais ; pour se perfectionner, il visitait quelques familles catholiques : ce qui lui permettait de converser. Avant la fin de l’année, il pouvait entendre les confession des enfants de l’école des Frères. En juin 1921, il fut désigné pour prendre la direction de la grande léproserie Saint-Jean de Mandalay, où il devait rester vingt ans, jusqu’en 1941. Voici ce qu’écrit un confrère de Birmanie au sujet de son apostolat dans cette léproserie : « Pendant vingt ans, le P. Marcellin Collard dirigea avec compétence cet établissement où il y avait en permanence 300 à 400 malades, une communauté de Religieuses Franciscaines de Marie, puis adjacent à la léproserie, un petit village catholique. Fidèle à tous ses devoirs de prêtre et d’administrateur, il recevait aussi les confrères fatigués ou malades : ce qui était pour lui un surcroît de travail qu’il acceptait volontiers. Pour distraire les malades, il fit son possible pour obtenir des appareils de projections d’abord, puis de cinéma. Que de voyages il a dû faire de la léproserie dans les divers bureaux du gouvernement pour les affaires de cet établissement et cela par tous les temps ! En 1934, il prit un congé en France ; dès 1935 il repartait pour la Birmanie et reprenait son travail avec joie.
En 1941, le P. Roche qui deux ans plus tôt avait ouvert le poste de Mogok tombait gravement malade et était transporté à Saint-Jean où il mourut quelques mois plus tard. Pour le remplacer, il fallait quelqu’un de solide et expérimenté. Mgr Fallière fit appel au P. Collard qui accepta ; ce poste au climat plus frais ne lui déplaisait pas. Il passa à Mogok tout le temps de la guerre avec les Japonais. Dans ce poste se trouvaient quelques réfugiés, en particulier une communauté des Frères des Ecoles chrétiennes. Après la guerre, il fit son possible pour développer ce poste et dans ce but il réussit à avoir le concours des Sœurs du Bon-Pasteur qui ouvrirent une école. Entre temps, les Pères Irlandais de Bhamo avaient reçu des recrues et comme la région de Mogok était surtout peuplée de Katchins, Monseigneur décida de céder ce district aux Pères Irlandais de Saint-Colomban. De ce fait le P. Collard et les prêtres birmans furent rappelés à Mandalay pour être affectés à d’autres secteurs. Le P. Collard, déjà âgé et fatigué, prit le poste d’assistant à la Cathédrale où il resta de 1948 à 1954. Il aimait ce genre d’apostolat : catéchiser les enfants, visiter les malades et les familles. De nombreux paroissiens s’attachèrent à lui. Mais avec les ans, sa santé commença à baisser. En 1954, il demanda à prendre un congé en France pour reprendre vigueur. En fait son état était plus grave qu’il ne semblait. Après de sérieux examens, les médecins estimèrent qu’il était préférable pour lui de rester en France. Il dut donc se résigner à ne pas revoir la Birmanie. Mais il resta toujours attaché à sa mission de Mandalay et c’était pour lui une grande joie de recevoir les confrères de Mandalay pendant leur congé. Le P. Marcellin Collard a laissé en Birmanie le souvenir d’un prêtre zélé, dévoué à tous et toujours prêt à rendre service... »
En France
En France, le P. Collard ne resta pas inactif. Il a laissé lui-même quelques notes brèves qui résument cette période de sa vie. « Après divers traitements à Paris, je demandai une aumônerie dans mon diocèse de Lyon ; je fus désigné pour une clinique qui recevait des lépreux de nos colonies ; il y avait là plusieurs missionnaires en traitement avec le vaccin de Sœur Suzanne. Le nombre de lits ne dépassait pas trente : chiffre bien modeste comparé aux cinq cents malades présents à la léproserie Saint-Jean de Mandalay au moment de mon départ.
Mais là encore le climat inadéquat de Lyon ne devait pas tarder à avoir raison de ma santé et m’obliger, après trois congestions, à m’éloigner définitivement. Après quatre mois de convalescence au Foyer de Nazareth à Nice, je fus nommé, avec l’accord de mes supérieurs, aumônier du Foyer Lacordaire à Vence, le 4 novembre 1958. Ainsi se termine ce bilan d’histoire. » C’est à l’occasion de son jubilé d’or sacerdotal que le P. Collard avait fait devant les convalescentes du Foyer Lacordaire ce petit résumé de sa vie. En terminant il ajoutait le mot de Bourdaloue : « Je ne sais si le bon Dieu est satisfait de moi ; quant à moi, je suis tout à fait satisfait de lui. » Nous sommes donc en 1964. Le P. Collard devait rester encore quatre ans au Foyer de Vence. C’est en 1968, à l’âge de soixante-dix-neuf ans, qu’il se retira dans la maison de Lauris. C’est dans cette maison qu’il est décédé presque subitement le 27 juin 1978.
Le P. Collard était sujet à de fréquentes crises d’asthme. Au début de juin, il en avait eu une assez grave ; cependant il s’en était assez bien remis, mais sa mémoire commençait à se troubler et il avait parfois des vertiges. Le 27 juin, il s’était levé de bonne heure selon son habitude. Sa toilette terminée, il s’était assis à son bureau pour réciter son bréviaire. Il dut alors se sentir mal et il s’étendit par terre. A 6 h 15, un confrère passant devant sa chambre l’entendit gémir. Il entra et trouva le P. Collard étendu à terre et gémissant doucement. Sans plus tarder, il prévint le Supérieur de la maison qui se rendit immédiatement auprès du P. Collard, mais en arrivant dans sa cham¬bre, il le trouva déjà mort.
Son corps fut transporté à La Ricamarie où eurent lieu les obsèques. Il repose là auprès de son frère François décédé en 1975.
Au témoignage du Supérieur de la Maison de Lauris, le P. Marcellin Collard était un charmant confrère. Très ponctuel pour ses exercices de piété, il donnait le bon exemple, comme son frère François, en prenant part chaque soir à la prière communautaire. C’était un homme très méticuleux qui gardait sa chambre dans un ordre parfait. Tout était fait avec soin, même avec minutie : ses comptes, ses achats, son courrier... D’une grande charité, il pardonnait les affronts même graves. Son carnet de messes portait un certain jour ; « ce matin, j’ai dit la messe pour celui qui m’a frappé !...» Ce que l’on peut noter aussi c’est la différence de tempérament avec son frère François. Ce dernier avait un cœur d’or mais un aspect plutôt fruste, tandis que Marcellin, non moins charitable, présentait un aspect « sélect » dans sa tenue, dans son langage : ce qui ne l’empêchait nullement d’être gai et de bonne compagnie.
Pendant de longues années, les deux frères François et Marcellin ont vaillamment travaillé dans la mission de Mandalay où leur souvenir reste encore bien vivant. Ils sont maintenant réunis dans la paix du Seigneur pour continuer leur intercession pour la Birmanie et la Société des Missions Etrangères.
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Références
[3196] COLLARD Marcellin (1889-1978)
Références biographiques
AME 1915-16 p. 54. 93. 1919-20 p. 480. 1931 p. 170. 1917-18 p. 170. 1974-76 p. 263. CR 1920 p. 85. 1927 p. 193. 1931 p. 228. 231. 1932 p. 258. 1933 p. 185. 1961 p. 79. 1969 p. 175. BME 1922 p. 524. 1926 p. 453. 1927 photo p. 193. 1930 p. 667. 706. 1931 p. 537. 1933 photo p. 536. 1935 p. 291. 526. 614. 1936 p. 761. 1938 p. 448. 1939 p. 439. 1940 p. 145. 1941 p. 497. 498. 739. 1948 p. 252. 1949 p. 60. 1952 photo p. 73 sq. 1953 p. 56. 1954 p. 554. 1145. 1955 p. 68. 262. 657. 916. Epi 1964 p. 549. 1969 p. 444. EC RBac N° 299. 319. 566. 315. 740. NS 121/C2.