Yves PERRIN1901 - 1964
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3345
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1927 - 1951 (Jilin [Kirin])
Biographie
[3345]. PERRIN Yves (1901-1964) né le 18 janvier 1901 à Linsar (Morbihan), admis au Sémi-naire des Missions Étrangères en 1924, ordonné prêtre le 29 juin 1927, partit pour lamission de Mandchourie le 18 septembre suivant. Après létude de la langue chinoise à Kirin et à Siao-Pakia-Tse, il fut envoyé dans le poste de Pin Hien, puis fut nommé curé de la paroisse Sainte-Thérèse à Hsing-King. Il fit ensuite un court séjour Tsi Kia wo pou en 1938, puis revint à Hsing-King, pour raison de santé. En 1951, il fut expulsé de Chine avec les autres missionnaires et regagna la France. Il accepta alors un poste de vicaire à Yviers (Charente), où il resta jusquà son décès, à Taupont, le 5 octobre 1964.
Nécrologie
LE PÈRE YVES-MARIE PERRIN
1901 - 1964
missionnaire de Mandchourie
Yves PERRIN est né le 18 janvier 1901 à Linsard, petit village de la commune de Taupont, dans le diocèse de Vannes. D’assez bonne heure il fréquenta l’école du bourg distant de 4 kilomètres ; par tous les temps il s’y rendait à pied, en compagnie d’une dizaine d’enfants du même âge. En classe il était un très bon élève ; mais il n’aimait pas beaucoup le travail à la maison. Il se sentait attiré vers le sacerdoce et sa vocation était encouragée par sa mère. Pourtant en 1915, ses frères aînés étant partis au front, il ne restait plus pour le travail de la ferme que le jeune Yves et son frère Charles, alors âgé de 12 ans. Ce fut ce dernier qui prit en mains les guides pour conduire les chevaux et aida la mère dans les travaux agricoles. Cela permit à Yves de continuer ses premières leçons de latin au presbytère de Taupont, en même temps qu’un camarade qui devait lui aussi devenir missionnaire et être expulsé de son champ d’apostolat, Mgr ROBERT, évêque des Gonaïves (Haïti).
Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Ploërmel, puis de Vannes, et en 1920 il entra au grand séminaire de son diocèse. Le 10 novembre 1924, après son service militaire en Allemagne, il fut admis au séminaire des Missions Etrangères de Paris.
Ordonné prêtre le 29 juin 1927, parti pour la Mandchourie le 18 septembre suivant, le P. Yves PERRIN nous arriva à la fin de l’automne à Kirin, siège de l’évêché, où je me trouvais alors près de Mgr GASPAIS. Kirin est une vieille ville pittoresque assise sur une courbe du beau fleuve Soungari, et entourée d’un cirque de montagnes. A cette époque Kirin possédait, depuis quelques années, une belle cathédrale, dans le chœur de laquelle repose le premier vicaire apostolique de la Mission, un Breton de sainte mémoire, Mgr LALOUYER. Mgr GASPAIS, breton lui aussi, originaire, comme le P. PERRIN, du diocèse de Vannes, coadjuteur de Mgr LALOUYER en 1921, lui avait succédé à sa mort en 1923.
C’est une tradition que les jeunes missionnaires passent au moins quelques mois à l’évêché pour s’initier, selon la formule reçue, aux us et coutumes du pays, et pour commencer, en même temps, l’étude de la langue chinoise. Cette langue n’ayant rien de commun avec nos idiomes européens et utilisant souvent des sons qui nous sont étrangers, son étude requiert beaucoup de temps et de patience. Le P. PERRIN travaillait avec une sérieuse application et était servi par une heureuse mémoire. Il put donc assez vite balbutier quelques mots de la langue mandarine et eut toute facilité pour s’y perfectionner, en bavardant avec les chrétiens, avec les enfants surtout, dont la voix plus claire est plus facilement intelligible. Kirin était une paroisse vivante, possédant ses écoles de garçons et de filles et même un foyer d’étudiants. Je n’ai rien dit de l’acclimatation ; ce n’est pourtant pas un vain mot quand il s’agit d’une contrée où, durant un été d’ailleurs assez court, le thermomètre monte à près de 400, alors que durant l’hiver, qui se prolonge six mois, il descend à 35 ou 400 au-dessous de zéro au mois de janvier. Même revêtu des habits nécessités par un tel climat, ce n’est pas une véritable partie de plaisir que l’on éprouve à voyager durant l’hiver. Le P. PERRIN n’avait pas une santé de fer, mais il a toujours été très dur pour lui-même, comme il l’a montré durant sa dernière maladie.
Après quelques mois passés à Kirin, le Père fut envoyé à Siao-pa-kia-tse, village entièrement chrétien de 2 000 âmes, situé dans l’ouest de la Mission. Sous la tutelle du dynamique P. REVAUD, le jeune missionnaire se trouva en excellente situation pour se perfectionner dans la langue chinoise et pour s’initier aux multiples formes du saint ministère. Dans de tels villages, qui dit chrétien dit, à de rares exceptions près, pratiquant. Le travail ne manquait pas, et un simple premier vendredi du mois nécessitait, pour le curé et son vicaire, de longues heures de confessionnal la veille et même l’avant-veille.
Après deux ans environ passés à Siao-pa-kia-tse, le P. PERRIN fut jugé apte à voler de ses propres ailes et fut envoyé à Pin-Hien à l’est de la grande cité de Harbin. Pin-Hien était une petite ville préfectorale qui faisait un peu figure de brousse à cause de la difficulté des communications. Il y avait là une modeste mais fervente chrétienté où le Père, dans toute l’ardeur de sa jeunesse apostolique, exerça son zèle durant deux ans. Il regretta bien de voir le nombre de ses chrétiens diminuer, du fait de l’émigration ; mais par contre il eut la joie d’organiser le poste de Kaolimiaotse et d’y établir une école de catéchisme sur laquelle il comptait beaucoup pour affermir la foi de ses fidèles. Il devait garder de son passage à Pin-Hien un excellent souvenir. Sa quiétude y avait cependant été troublée par quelques bombes lâchées au hasard par les avions japonais sur les bâtiments de la Mission. Il n’y eut que des dégâts matériels ; nous devions en voir bien d’autres ! A cette époque en effet la Mandchourie traversait une grave crise politique. A partir de l’automne 1931, les Japonais entreprirent l’occupation de ce pays et y créèrent un Etat censé indépendant, le Mandchoukuo, qui était en réalité un état satellite du Japon. Les choses n’allèrent pas au début sans troubles et sans désordres de toutes sortes. Puis la paix s’établit. La situation était délicate pour l’évêque et les missionnaires, qui devaient respecter les sentiments patriotiques de leurs chrétiens, sans entrer en conflit avec les autorités nouvelles toutes puissantes et fort susceptibles. Nommé représentant officieux du Saint-Siège auprès du nouveau gouvernement, Mgr GASPAIS remplit, à la satisfaction générale, ses difficiles et délicates fonctions. Il réussit à défendre les droits essentiels de l’Eglise et à régler d’épineuses questions, comme celles qui se rattachent aux rites chinois. Les missionnaires jouirent durant cette période d’une paix, d’une sécurité qui facilitèrent grandement leur ministère.
Le nouvel Etat avait fait de Changchun, plus centrale géographiquement que Moukden, l’antique capitale, la tête du nouvel « Empire mandchou » et l’avait rebaptisée « Hsin-king » (nouvelle capitale). Une ville nouvelle fut construite auprès de l’ancienne et sa population passa en quelques années de 70 000 à plus de 400 000 habitants.
Or ce fut à Hsing-king que Mgr GASPAIS nomma le P. PERRIN en 1932. La chrétienté de cette ville n’avait longtemps possédé qu’une église provisoire de bien piètre aspect ; mais une église élégante, dédiée à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, venait de la remplacer. Le P. PERRIN en devenait l’heureux recteur, et je vois encore son large sourire à l’issue de la cérémonie de bénédiction de trois belles cloches, fête qui coïncida avec le passage de notre supérieur général, Mgr DE GUÉBRIANT. Il eut aussi l’honneur, racontait-il avec humour, de recevoir dans sa paroisse la Société des Nations, entendez les délégués envoyés par la dite Société, à la demande de la Chine, pour se rendre compte des conséquences de « l’incident sino-japonais ».
Au début, il conçut de grandes espérances et crut qu’un mouvement de conversions allait se dessiner dans son district, plusieurs familles s’étant fait inscrire au catéchuménat. Mais il fut d’abord déçu, les motifs étaient trop humains, et, quand on exigea d’elles l’étude du catéchisme, elles abandonnèrent. Cependant les espoirs reprirent avec l’ouverture d’une école à Wan-pao-chan en 1934 ; ce poste, jadis florissant, promettait de renaître plus vivant que jamais. En 1936, un catéchiste repéra dans un quartier neuf situé au sud de l’ancienne ville plusieurs familles chrétiennes récemment installées et d’autres familles décidées à se convertir. Un oratoire y fut bâti ; une école de catéchisme, ouverte, qui ne tarda pas à se remplir d’élèves ; un dispensaire établi, où les sœurs F.M.M. donnaient plusieurs fois par semaine des consultations gratuites à de nombreux malades. N’était-ce pas là la base d’une nouvelle paroisse dans la capitale ?
En 1937, le P. PERRIN prit son congé en France. A son retour, il fut prié par Mgr GASPAIS de passer quelques mois au Japon pour s’y perfectionner dans la langue de ce pays. En 1938, il reprit la direction de l’église Sainte-Thérèse ; le district de la capitale comptait alors 1 200 chrétiens ; dans ce nombre 130 Coréens et une soixantaine de Japonais, qui furent pris en charge par le P. JOLY, envoyé du Japon pour cela.
De 1939 à 1941, à cause de sa santé, il fut chargé d’un village chrétien de l’ouest, Ts’i-kia-wo-p’ou. Mais au bout de deux ans il était rappelé à la capitale et devait y rester jusqu’aux tristes jours de notre expulsion en fin de 1951. C’est donc dans cette paroisse Sainte-Thérèse qu’il passa la plus grande partie de sa vie de missionnaire et qu’il put donner toute sa mesure.
Bien que n’ayant pas l’oreille très juste, il aimait le chant, la musique et aussi les belles cérémonies. Il eut vite une légion d’enfants de chœur bien stylés et forma une chorale de jeunes garçons et de jeunes filles auxquels il réussit à apprendre de nombreuses mélodies grégoriennes et des morceaux de musique religieuse. Rentre en France, il devait faire la même chose à Yviers. Mais si la formation d’une maîtrise demande partout beaucoup de temps et de patience, la chose est singulièrement plus difficile avec des Chinois auxquels on doit d’abord apprendre à prononcer à peu près correctement le latin, langue qui leur est aussi étrangère que le chinois l’est pour nous. A notre époque où le latin est tombé en discrédit et où l’où constate une désaffection quasi générale pour les messes chantées, il est piquant de noter qu’à l’autre bout du monde, en Mandchourie, à Hsin-King, on chantait la grand-messe tous les dimanches et fêtes, et qu’on ne se contentait pas de ressasser d’un bout de l’année à l’autre quelque messe de Dumont ou l’inévitable messe des Anges, mais que la plupart des messes du Kyriale y passaient en temps voulu ; et j’ai gardé le souvenir d’un petit soprano chinois qui, aux jours de gala liturgique, s’aventurait, non sans succès, dans les neumes compliqués du Kyrie de Sainte-Hildegarde.
Est-il utile d’ajouter que le zèle du P. PERRIN ne se limitait pas aux manifestations extérieures de pitié que constitue la liturgie, mais qu’il avait le souci du perfectionnement spirituel de ses ouailles ? Il faut reconnaître qu’il n’était pas éloquent, que sa diction était monotone, manquait de vie ; mais ses sermons étaient toujours le fruit d’une sérieuse préparation et visaient à parfaire l’instruction de ses chrétiens, à les faire progresser dans une vraie et solide piété. Le nombre croissant des confessions et des communions de dévotion dans sa paroisse montrait que ses efforts étaient couronnés de succès.
Le P. PERRIN était doté d’une forte pointe d’originalité. Son caractère, au premier abord et avec certaines personnes, manquait parfois de liant, d’aménité. C’était peut-être la conséquence d’une certaine timidité. En petit comité, dans nos réunions, il était souvent très gai, aimait à raconter des histoires pleines d’un humour teinté d’ironie, caractéristique qu’on retrouvait dans sa correspondance. Celle-ci était ordinairement farcie d’expressions empruntées au Grand Siècle, car il était très admirateur de la vieille France, et terminait souvent ses lettres en vous faisant ses baise-mains. Fidèle, autant que la saison le permettait, au costume ecclésiastique traditionnel, il arborait souvent, pour sortir en ville, un chapeau ecclésiastique, d’ailleurs passablement verdi. Ce genre de couvre-chef provoquait par sa forme saugrenue l’ébahissement des Mandchous.
Il lisait chaque jour quelques pages de la Bible. Sa méthode de lecture était simple ; il allait depuis le premier verset de la Genèse jusqu’au dernier de l’Apocalypse, sans rien omettre. Quand il avait fini, il recommençait. Il a ainsi parcouru les Saints Livres je ne sais combien de fois. Lui le savait et nous disait parfois : « Je viens de recommencer la lecture de la Bible pour la Nième fois. »
Vint cette fatale décade qui commença vers 1940. Ce fut la guerre. Sans être, au début, théâtre d’opérations, la Mandchourie, succursale du Japon, subit les conséquences du conflit dans une fouie de domaines : restrictions économiques, restrictions dans la liberté de circuler, mesures de plus en plus tracassières au fur et à mesure que la défaite japonaise devenait inévitable. Et ce fut la débâcle, l’occupation russe, l’infiltration communiste, puis la guerre civile entre Chinois nationalistes et Chinois communistes. Notre Mission fut coupée en deux ; le nord occupé très tôt par les Rouges, les résidences confisquées, les églises occupées, les prêtres traqués, cinq prêtres chinois mis à mort. A Hsin-king et dans la zone nationaliste ce fut aussi le désordre et le manque absolu de sécurité, car les troupes du gouvernement n’arrivaient à se maintenir que dans les grands centres ; les communistes couraient déjà dans toute la campagne. A l’automne 1948, ils étaient maîtres de toute la Mandchourie et commençaient à envahir la Chine du Nord.
Au début, les nouveaux maîtres, très occupés par ailleurs, nous laissaient à peu près tranquilles. En 1950, leur attitude envers nous se durcit, et quant à l’année 1951 on peut dire qu’elle nous fut consacrée. Il s’agissait de se débarrasser des missionnaires étrangers après les avoir déconsidérés aux yeux du peuple et même de leurs chrétiens. D’où cette campagne de calomnies contre le Pape, contre ses représentants les missionnaires, accusés d’être les agents de l’impérialisme et du capitalisme, bref, des ennemis du peuple. En résidence surveillée durant six mois, évêque et missionnaires, concentrés dans le réfectoire de la procure comme dans une chambrée de caserne, assistaient impuissants et navrés au travail entrepris pour corrompre l’esprit de nos chrétiens et tâcher de les faire coopérer à notre expulsion. Quelle tristesse pour nous, quelle amertume pour le P. PERRIN de voir son église transformée souvent en salle de meeting où les communistes cherchaient à endoctriner nos chrétiens, après avoir placé sur l’autel ou le tabernacle le portrait de Mao-tsai-tong ou de quelque autre leader du parti.
Enfin ce fut un simulacre de procès entre les 6 et 21 décembre. Nous ne fûmes nullement molestés, mais, après avoir subi plusieurs interrogatoires, condamnés, évêque et missionnaires, à l’expulsion pour toujours du territoire de Chine. C’était le 21 décembre 1951. Le soir même, nous étions conduits par des policiers à Tien-tsin et embarqués, après une fouille minutieuse, sur un cargo anglais. Le 1er janvier 1952, nous arrivons à Hongkong et le 20 février, nous débarquions à Marseille.
Quelque temps après nous avions la douleur d’apprendre la mort inopinée de Mgr GASPAIS, notre chef vénéré depuis tant d’années et notre compagnon d’infortune durant ces dernières mois de semi-captivité. Il nous fallut tâcher de nous rendre utiles en France. Le P. PERRIN accepta d’être vicaire-économe à Yviers, dans le diocèse d’Angoulême. On peut dire qu’il s’y dépensa au service de sa paroisse jusqu’à l’extrême limite de ses forces. Atteint en effet d’une grave affection cardiaque, il sollicita, il y a quelques mois, l’autorisation de se retirer. On le pria de retarder quelque peu son départ. C’est seulement le 27 août dernier qu’il quitta Yviers pour revenir à Taupont, son village natal. Chaque matin il parcourait à mobylette les quatre kilomètres qui séparaient Linsard du bourg, pour aller dire sa messe. Le 8 septembre, au pardon de Notre-Dame du Roncier, à Josselin, malgré son état de santé précaire, il avait tenu à faire toute la longue procession. Il pensait retourner à Lourdes pour le pèlerinage du Rosaire. La Providence en décida autrement.
Dans la nuit du vendredi au samedi 26 septembre, il éprouva un sérieux malaise. Il invita l’abbé BAZIN, frère de l’archevêque de Rangoon, recteur de sa paroisse, à venir le voir et lui demanda les derniers sacrements. Il se confessa et reçut l’extrême-onction ; en pleine lucidité, il répondit à toutes les prières. Il reprit même le recteur qui lui administrait le saint viatique, parce qu’il n’employait pas la formule prescrite en la circonstance. Après quoi, placidement, en toute sérénité et simplicité, il dit en souriant : « In domum Domini ibimus ». Il vécut encore quelques jours ; à ceux qui l’interrogeaient, il disait ne pas souffrir. Au matin du 5 octobre, comme on entrait dans sa chambre, on s’aperçut qu’il était mort.
Ses funérailles eurent lieu le mercredi 7 octobre. Plus de vingt prêtres y assistaient ; les PP. GIBERT et LANNAY représentaient à la fois la société des Missions Etrangères et la Mission de Kirin. Le chanoine Lucas, archiprêtre de Ploërmel, fit la levée du corps ; l’abbé PERRIN, cousin du défunt, économe du petit séminaire de Ploërmel, chanta la messe ; avant l’absoute, le P. GIBERT retraça les grandes lignes de la vie apostolique du P. PERRIN ; le P. LANNAY présida la conduite au cimetière. Quand les dernières prières eurent été récitées, M. de LAMBILLY, adjoint au maire de la commune, dit combien Taupont était fier d’avoir donné le jour à un missionnaire comme le P. PERRIN, dont il loua le dévouement et la grande modestie. Il rappela aussi cette dernière anecdote : à l’un de ses proches qui s’inquiétait de voir que les médicaments s’épuisaient, le Père répondit : « Il y en aura bien assez jusqu’à ma mort ; mais ma soutane, j’espère que l’un de mes petits-neveux la reprendra ». Ainsi manifestait-il jusqu’à la fin cette ardeur apostolique, qui le faisait rechercher parmi les siens des ouvriers qui pussent se donner entièrement au service du Maître de la moisson.
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