Eugène GOUIN1901 - 1975
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3376
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Identité
Naissance
Décès
Biographie
[3376] GOUIN Eugène est né le 19 février 1901 aux Épesses, diocèse de Luçon, département de la Vendée.
Son père, ouvrier boulanger dans cette localité, meurt à l'âge de cinquante-trois ans. Sa mère élèvera seule ses quatre garçons la famille se fixera à Pouzauges.
Après ses études primaires à Pouzauges, Eugène entre au petit séminaire de Chavagnes en janvier 1915 pour faire ses études secondaires. En avril 1921, appelé au service militaire, il est d'abord incorporé à Nantes, puis envoyé à Constantinople, dans la musique, comme trombone à coulisse. En 1923, il se dirige vers le grand séminaire de Luçon, où il fait sa philosophie et une partie de ses études théologiques. Tonsuré en 1925, il reçoit les premiers ordres mineurs le 29 juin 1926.
Admis comme aspirant vers juin-juillet 1926, il se présente aux MEP le 18 septembre 1926. Il reçoit les seconds ordres mineurs le 29 juin 1927, devient sous-diacre le 17 décembre 1927, et diacre le 29 juin 1928, avant d’être ordonné prêtre le 22 septembre 1928. Le soir du mercredi des cendres, 13 février 1929, il reçoit sa destination pour le vicariat apostolique de Phat-Diêm, qu'il part rejoindre le 15 avril de cette même année.
Vietnam (1929-1957)
Après s'être livré à l'étude de la langue vietnamienne, il est nommé en août 1930, professeur au probatorium de Ba-Làng, dans la province de Thanh-Hoa. En 1932, lors de l'érection du vicariat apostolique de Thanh-Hoa, ce probatorium devient petit séminaire. Le P. Gouin y enseigne diverses matières, notamment le français et le chant.
En 1938, Mgr Louis de Cooman envoie le P. Gouin dans la vaste paroisse de Thai-Yên, confiée au P. Schlotterbek, pour y préparer la création d'un nouveau centre chrétien. En accord avec son curé, le P. Gouin fixe son choix sur le territoire du village de Câm-Bao, à dix-huit kilomètres de la cure de Thai-Yên. Il demande en concession un mamelon de cinq hectares, enclavé dans ce village, pour y installer sa cure et son église. Tandis que les formalités administratives suivaient leur cours, une opposition sourde puis violente éclate dans la localité de Câm-Bao. En ce lieu, il y avait eu autrefois une chrétienté, disparue à la suite du massacre de trente-neuf catholiques en 1886. La presse s'empare de l'affaire, la mission de Thanh-Hoa et et le P. Gouin sont insultés et calomniés. Devant tant de résistances, le P. Gouin abandonne son projet et choisit un autre emplacement, qui ne sera pas l'objet de contestations. Malgré toutes ces difficultés, le P. Gouin ne se décourage pas ; en 1941, il fonde la paroisse de Tân-Dao, en souvenir d'une chrétienté de ce nom totalement disparue pendant les persécutions.
Lors des événements d'août 1945, le P. Gouin, comme tous les autres missionnaires français est ramené à l'évêché de Thanh-Hoa. A la suite des accords signés à Fontainebleau, le 10 octobre 1946, une détente apparente se produit entre les autorités française et vietminh. Le P. Gouin en profite pour se rendre à Hanoi y accueillir le P. Vaxelaire, nouveau missionnaire arrivé à Thanh-Hoa le 6 novembre 1946. Le 26 décembre 1946, le P. Gouin et douze autres confrères de la mission de Thanh-Hoa sont amenés en captivité au presbytère de la mission de Vinh. Durant cette période de rude épreuve, le P. Gouin commence à composer son Dictionnaire chinois-vietnamien-français. Libéré le 12 août 1952, avec neuf de ses confrères de Thanh-Hoa, il rentre en France par avion, le 21 septembre 1952.
En février 1953, affecté d'abord à la maison de Nazareth à Hong-Kong, le P. Gouin s'embarque le 4 décembre 1953 pour poursuivre à Hanoi la composition de son dictionnaire. En raison de la situation nouvelle faite aux Nord-Vietnam, par les accords de Genève du 20-21 juillet 1954, le P. Pencolé, supérieur régional du Nord-Vietnam, demanda au P. Gouin de gagner Saigon pour y poursuivre en paix son travail. Celui-ci s'installe à la maison des MEP, située au 11 rue Nguyên-Du, non loin du séminaire.
Cambodge (1957-1970)
En 1957, son travail terminé, le P. Gouin demande à reprendre un ministère actif au Cambodge. Il y travaille de 1957 à 1970 dans le vicariat apostolique de Phnom-Penh d'abord, puis dans la préfecture apostolique de Kompong-Cham. Il est chargé de la paroisse de Banam et des chrétientés établies en amont et en aval, sur les bords du Mékong, à soixante-dix kilomètres environ de Phnom-Penh, en direction de Saigon. Il embellit son église, rebâtit école et maison des sœurs, et développe cette paroisse qui, divisée, donne naissance à une autre confiée au P. Parais. Le P. Gouin prend alors un congé en France du 24 juillet 1969 au 23 janvier 1970.
Le 6 mai 1970, l'aviation bombarde Banam; l'église et le presbytère sont endommagés; le P. Gouin en sort indemne, mais non sans émotion. Il se réfugie chez le P. Parais. Trois jours plus tard, les bateaux de la marine vietnamienne évacuent sur le Sud-Vietnam les PP. Gouin, Vulliez, Parais et environ deux mille chrétiens. Pour le P. Gouin, le choc est terrible. Soigné à Saigon, mais sans résultat sérieux, il se résigne à rentrer en France.
France (1971-1974)
Rapatrié en avril 1971, il se trouve un peu mieux après les soins reçus à Paris et va se reposer en famille pendant quelques mois, puis en septembre 1971, le diocèse de Luçon lui offre une place à la maison de retraite des prêtres du diocèse, au Landreau, près des Herbiers. Homme de devoir, mais parfois vif de caractère, bon cœur, accueillant pour tous, il est très estimé partout où il passe.
Vers la fin de l'année 1974, se sentant plus fatigué, il fait des tests et analyses à l'hôpital de la Roche-sur-Yon, puis il rentre au Landreau.
Il y meurt le 6 janvier 1975, vers 14 h. Ses obsèques ont lieu à Pouzauges, le 8 janvier 1975. Il repose à Pouzauges, dans la tombe de ses parents.
Références
[3376] GOUIN Eugène (1901-1975)
Références bibliographiques
AME 1929 p. 78. CR 1929 p. 235. 1939 p. 125. 126. 1958 p. 56. 1961 p. 67. 1962 p. 70. 1963 p. 80. 1964 p. 44. 1965 p. 90. 1966 p. 109. 114. 1967 p. 78. BME 1929 p. 318. 373. 384. photo p. 385. 1934 p. 577. 1935 p. 441. 813. 1938 p. 125. 1939 p. 512. 1941 p. 345. 488. 1948 p. 129. 1950 p. 208. 1952 p. 647. 706. photo p. 600. 1953 p. 221. 1954 p. 186. 268. 910. photo p. 467. 1955 p. 52. 544. 807. 1957 p. 126. 128. 781. 968. 1958 p. 71. 976. 1961 p. 865. EPI 1962 p. 492. 1965 p. 254. ECM 1947 p. 190. 199. R.MEP n° 118P32. EC1 N° 170. 174. 175. 524. 525. 532. 549. 623. 716. 729. 730. NS. 10P305. 23/C2. 28/C2. 31P149. 32P183. 185. 186. 34P240. 36P294. 38P48. 41P144. 42/C2. 43P196. 42P161. 44P226. 237. 49P39. 52P151. 82/C2. MEM 1975 p. 3.
Mars 1996
Bibliographie
"Dictionnaire Viêtnamien-Chinois-Français", par le P. Eugène GOUIN ,MEP,
1.900 pages, Format:24x31, relié
Imprimerie d'Extrême-Orient, 1, rue Nguyên-Siêu, Saigon, Viêtnam.
Mémorial GOUIN Eugène, Paul, Victor, François page