Henri LÉOUTRE1907 - 1944
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3468
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1932 - 1944 (Fukuoka)
Biographie
[3468] LÉOUTRE Henri, François, Lucien, naquit le 5 août 1907 à Montflovin, au diocèse de Besançon (Doubs). Il fit ses études secondaires au Petit Séminaire de Maiche. Entré laïque aux Missions Étrangères le 18 septembre 1925, il fut ordonné sous-diacre le 29 juin 1931, diacre le 19 décembre et prêtre le 29 juin 1932. Destiné à la mission de Fukuoka, il partit le 18 septembre 1932.
Dès le 9 novembre, il est à l'étude de la langue à Shindenbaru. En 1936, il fut nommé curé à Kurumé. Puis en 1939, Mgr. Breton lui confia la direction du Petit Séminaire. Mais de santé fragile, sa vie ponctuée de séjours plus ou moins longs dans les hôpitaux : Shanghai, Hitoyoshi. En 1942, il entra au Sanatorium Sainte Thérèse, à Shichirigahama (Kamakura) tenu par les Soeurs de la Visitation du Japon. C'est là qu'il s'endormit dans la paix du Seigneur le 25 août 1944. Il repose dans le petit cimetière des Soeurs, près de l'hôpital, face à l'Océan pacifique.
Nécrologie
M. LÉOUTRE
MISSIONNAIRE DE FUKUOKA
M. LÉOUTRE (Henri-François-Lucien) né le 5 août 1907 à Montflovin (Doubs), diocèse de Besançon. Entré laïque le 16 septembre 1925. Prêtre le 29 juin 1932. Parti pour Fukuoka le 18 septembre 1932. Mort à Kamakura le 25 août 1944.
M. Léoutre François fit toutes ses études secondaires au petit séminaire de Maiche (Doubs) et les termina en 1925. Le 29 juin 1932, ordonné prêtre, il recevait sa destination pour Fukuoka où il arriva le 9 novembre de la même année. Douze ans après, à l’âge de 37 ans, succombant à un mal incurable, après deux années de souffrances patiemment supportées il rendait son âme à Dieu au sanatorium de Shichirigahama, le 25 août 1944. Courte fut sa vie apostolique, mais combien remplie aux yeux de Dieu et riche en vertus sacerdotales et en mérites.
François Léoutre naquit le 5 août 1907 à Montflovin, paroisse de Montbenoit (Doubs), dans un foyer où le service de Dieu a été et est encore une tradition de famille. Son grand-père maternel était un saint homme : soit en marchant, soit en travaillant, il priait toujours. Une sœur de sa mère est religieuse de la Charité à Besançon. La maman, sur quatre enfants, en a donné trois au Bon Dieu : les deux fils prêtres et une fille religieuse de St-Vincent de Paul à Paris.
Franc-Comtois de souche, M. Léoutre hérita des qualités de la race : fermeté et générosité qu’une éducation pleinement chrétienne développa en solides vertus, couronnées du caractère sacerdotal et enrichies de la vocation missionnaire. Dès le petit séminaire, il donnait déjà les plus belles espérances. Pendant les six années d’études secondaires, il obtint 63 prix et quatre fois le prix d’Honneur ! il emporta toujours les premiers prix d’excellence et de diligence, d’instruction religieuse et de bonne conduite, sauf une fois où il obtint le 2e prix de bonne conduite. Sa piété, sa modestie, son affabilité pour tous ont été admirables pendant toute sa vie apostolique. Ses dernières volontés, écrites quelques semaines avant sa mort, le prouvent évidemment. « Je demande pardon, note-t-il, à tous les confrères que j’ai froissés et peinés, par mes brusqueries, sévérités et manquements à la charité pendant que je remplissais la charge de cérémoniaire soit à Bel-Air, soit à Paris. Que tous daignent me pardonner. » Ces quelques mots témoignent une grande délicatesse de conscience. Il était très exact dans l’accomplissement de ses exercices de piété qu’il sut alimenter par son admission en maintes confréries ou associations pieuses. En léguant à son frère un calice et une aube qu’il avait reçus de son grand-oncle, il écrivait : « Si, comme je l’espère, Dieu a la miséricorde de faire continuer mon sacerdoce dans la personne de mon cher frère Désiré, que ces objets l’invitent à pratiquer avec plus de ferveur les vertus sacerdotales ; qu’il répare le mal que j’ai pu faire, le bien que j’ai pu omettre et qu’il promette d’atteindre au sommet de l’idéal sacerdotal. Cet idéal, je le conçois de plus en plus sublime ; je voudrais y parvenir, mais que de grâces j’ai gaspillées ! Avec l’esprit de sacrifice dont Dieu m’a gratifié sans aucun mérite de ma part, avec cette force de volonté qu’il m’a octroyée dès mon enfance, j’aurais pu et j’aurais dû devenir un saint. »
M. Léoutre fut homme de devoir dans toutes les exigences du ministère, toujours prêt à répondre au désir de son évêque. Il serait fastidieux d’énumérer tous les postes qu’il a occupés. Le chroniqueur de notre Bulletin de Hong-Kong, quand il annonçait une nouvelle nomination écrivait : « M. Léoutre est vraiment un bouche-trou ; après tout c’est une vocation comme une autre. » Toutefois, son Supérieur avait grande confiance en lui quand il lui confia la direction du séminaire. Voilà un trou, certes, qui n’est pas toujours facile à combler ; car, conduire des jeunes gens dans la voie royale du sacerdoce est le poste le plus important du diocèse. M. Léoutre fut aussi un travailleur acharné. Il est difficile de s’ima-giner comment il a pu, en si peu de temps, dans des situations si diverses et avec une santé si précaire, écrire tant de sermons, résumer tant de livres de piété, créer tant d’œuvres ; ce qui a fait dire à son évêque : « M. Léoutre est un « nouveau Don Bosco », ses œuvres poussent comme des champignons. »
Dans sa trop courte vie apostolique, plusieurs fois il fut contraint de se reposer, soit à l’hôpital de Shanghaï, soit chez les bons Pères Trappistes du Hokkorida, puis chez les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie à Hutoyoshi, et enfin pendant deux ans chez les Visitandines de Shichirigahama. Obligé de garder le lit, il travaillait encore à la traduction, en japonais, de la vie de sainte Lydwine. En partant pour le sanatorium, il disait à un confrère : « M.¬Hirota Konomu, un de nos jeunes prêtres japonais atteint de la même maladie, a duré six mois, mon tour arrivera donc aux environs de Pâques. Je commence mon calvaire. Priez pour que cette ascension se fasse le plus près possible de Notre-Seigneur ! A la volonté de Dieu ! »
En janvier 1944, le mal s’aggrava et on crut bon de lui administrer les derniers sacrements. Ce ne fut qu’une alerte, car notre cher confrère devait encore souffrir pendant plusieurs mois. Quelques jours plus tard, une pneumonie se déclara, suivie bientôt d’une pleurésie ; la fin n’était pas éloignée, pensaient les médecins. Mais Dieu voulait purifier davantage l’âme de son vaillant apôtre. Le 5 mai, il eut une crise d’appendicite tuberculeuse ; l’opération étant impossible, le mal fut enrayé par l’application de glace pendant un mois. Ce n’était pas fini. Des hémorroïdes internes et externes et une diarrhée rebelle lui firent augmenter encore ses mérites. Enfin, le 23 juillet, il souffrit atrocement du bas-ventre, c’était les intestins qui se rétrécissaient. Puis, ce fut le bas-côté de la poitrine : la douleur était si violente que le malade ne pouvait s’empêcher de pousser des cris. C’est en proie à ces terribles souffrances que l’âme de M. Léoutre s’envola au ciel pour y recevoir une récompense bien méritée. Le souvenir de sa bonté, de son abnégation, de sa haute vertu et de son idéal sacerdotal demeurera longtemps dans la mémoire de ses confrères et sera pour eux un grand réconfort dans les difficultés de leur vie apostolique.
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Références
[3468]LÉOUTRE Henri (1907-1944)
Références biographiques
AME 1932 p. 246. photo p. 241. CR 1932 p. 311. 1934 p. 14. 1935 p. 11. 1936 p. 11. 1937 p. 10. 11. 1938 p. 13. 1939 p. 10. 11. 1947 p. 251. 1949 p. 3. BME 1925 p. 582. 1932 p. 688. 722. 969. 1933 p. 43. 524. 1934 p. 76. 484. 557. 561. 701. 772. 1935 p. 184. 333. 721. 865. 1936 p. 114. 268. 270. 1937 p. 577. 853. 1938 p. 675. 750. 824. 1939 p. 111. 404. 405. 781. photo p. 77. 1941 p. 247. 318. 1949 p. 72. ECM 1945 p. 96. 250. EC1 N° 87. 247. 252. 439.