Joseph LE CORRE1908 - 1980
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3485
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Biographie
[3485] LE CORRE Joseph est né le 26 juillet 1908 à Pouldreuzic (Finistère).
Il entre aux MEP en 1930. Ordonné prêtre le 2 juillet 1933, il part le 16 septembre suivant pour le vicariat apostolique de Ta-tsienlu (Chine).
Après l’étude de la langue chinoise à Lentzi, il est nommé supérieur du petit séminaire et procureur de la mission en 1936.
Expulsé de Chine en 1952, il travaille ensuite à la publication d’un dictionnaire tibétain, avec M. Goré.
En 1955, il est affecté à la mission de Hualien (Taiwan).
Chargé du nouveau district de Fu-Li, il fonde un poste à Tung-Li et bâtit une église à Kuefeng. Il est ensuite curé de Yu-Li de 1969 à 1980.
Il meurt le 26 décembre 1980 à Montbeton. Il est inhumé dans le cimetière des MEP.
Nécrologie
Le Père Joseph LE CORRE
Missionnaire de KANGTING (Thibet) et de HUALIEN (Taiwan)
1908 - 1980
LE CORRE Joseph
Né le 26 juillet 1908 à Pouldreuzic (Finistère) diocèse de Quimper
Etudes à Pouldreuzic — Pont-Croix — grand séminaire de Quimper
Entré aux Missions Etrangères le 12 septembre 1930 (exorciste)
Prêtre le 2 juillet 1933
Destination pour Kangting (Thibet) le même jour
Parti le 18 septembre 1933
En mission : au Thibet de 1933 à 1952
à Hualien (Taiwan) de 1955 à 1980
Rentré malade en France le 11 septembre 1980
Décédé à Montbeton le 17 décembre 1980
Enfance et jeunesse
Joseph Le Corre naquit à Pouldreuzic (Finistère, diocèse de Quimper) le 26 juillet 1908. Sa mère était la sœur du P. Noël Hamon qui fut missionnaire au Yunnan, exerça diverses charges dans la Société des Missions Etrangères et mourut à Montbeton le 25 juillet 1977. Belle famille que celle du P. Le Corre : il a un frère prêtre au diocèse de Quimper et plusieurs sœurs religieuses. Après ses études primaires à Pouldreuzic, il fit ses études secondaires au petit séminaire Saint-Vincent de Pont-Croix, puis entra au grand séminaire de Quimper. Il y passa trois ans, jusqu’à la fin de l’année scolaire 1930. Nous ne savons pas comment naquit en son cœur le désir d’être missionnaire. Peut-être que ce fut le désir de suivre son oncle, le P. Hamon. Quoi qu’il en soit, c’est le 14 juillet 1930 qu’il adressa sa demande d’admission à Mgr de Guébriant, alors Supérieur général des Missions Etrangères. Selon l’usage, des renseignements furent demandés au supérieur du grand séminaire qui répondit en faisant les plus grands éloges de Joseph Le Corre. Aussi fut-il admis sans hésitation le 22 juillet 1930. Il avait déjà reçu les premiers ordres mineurs quand il entra au séminaire de la Rue du Bac le 12 septembre 1930. Il termina son séminaire sans histoire, en bon séminariste, comme il l’avait été au grand séminaire de Quimper et fut ordonné prêtre le 2 juillet 1933. Le soir même, il recevait sa destination pour la Mission de Kangting (Thibet), mission que l’on appelait alors Tatsienlu. C’est le 18 septembre qu’il s’embarqua pour rejoindre son lointain champ d’apostolat : Marseille — Haiphong — Kunming... Arrivé dans la capitale du Yunnan (Chine du Sud) il y demeura deux mois en attendant l’arrivée du P. Auguste Graton qui rentrait de congé en France. Les deux compagnons prirent la route le 10 janvier 1934 pour arriver à Kangting le 22 février.
En mission
Le premier travail du P. Le Corre arrivant en mission fut de s’initier à la langue chinoise, pendant quelques semaines à l’évêché. Il fut ensuite envoyé, avec le grand séminariste Joseph Ly comme maître de langue, dans le poste de Lentzi. Ce poste se trouve en quelque sorte à l’entrée de la Mission de Thibet, en venant de l’est, du côté du Setchoan. Situé aux bords d’un gros affluent du Fleuve Bleu, c’est le poste le moins élevé de la Mission, environ 1.300 m. La terre et le climat y sont assez favorables pour qu’on puisse y cultiver le riz. C’est pourquoi le P. Le Corre devait dans ce poste s’occuper, non seulement du soin spirituel des chrétiens et des catéchumènes, mais aussi percevoir les redevances en riz des fermiers de la Mission qui possédait quelques rizières dans ce secteur : ce qui n’était pas le plus facile de sa tâche. Il s’adonna de tout son courage à l’étude de la langue et prit très à cœur sa charge, non seulement sur le plan religieux, mais aussi sur le plan matériel. Il avait ainsi de multiples occasions de pratiquer la langue qu’il étudiait...
En 1935, lors de la « longue marche » des armées communistes de Mao, il faillit être capturé ; il échappa de justesse, ayant en cela plus de chance que ses deux voisins, les deux Pères Franciscains de la léproserie de Mosimien qui furent emmenés et qu’on n’a jamais revus... Alors qu’il célébrait la messe, le P. Le Corre fut averti de l’approche des avant-gardes communistes. Il en était au canon de la messe... Il plia vite ses affaires, prit quelques objets indispensables et s’esquiva par l’arrière de sa résidence. Au terme d’un voyage de 10 jours, il atteignit la ville de Cheng-Tu. Epuisé par ce voyage long et dangereux, il fut réconforté par l’accueil de Mgr Rouchouse, des confrères et eut la joie de rencontrer son cousin, le P. Yves Colin...
A son retour à Kangting en juillet-août 1935, il fut nommé supérieur du petit séminaire et procureur de la mission : deux fonctions qu’il remplit à la plus grande satisfaction de l’évêque et des confrères et cela jusqu’à son expulsion de Chine le 17 novembre 1952. Arrivé à Hongkong, il prit quelques jours de repos, puis il s’embarqua pour la France sur La Marseillaise pour un congé bien mérité au bout de 19 ans de séjour au Thibet. Il arriva en France le 9 janvier 1953.
En France
Depuis longtemps, Mgr Giraudeau et le P. Goré avaient en projet la publication d’un dictionnaire français-thibétain. Pour la réalisation de ce travail, on requit le concours du P. Le Corre. Il vint donc à Voreppe avec les PP. Goré et Pécoraro pour préparer l’impression de ce dictionnaire. Dans l’impossibilité de trouver en France des caractères d’imprimerie thibétains, il fut décidé de réaliser l’ouvrage à la main pour ensuite en faire des copies par procédé photographique. C’était un travail très délicat et de longue haleine... Le P. Le Corre écrivait les mots français à la machine et le P. Pécoraro calligraphiait les mots thibétains, le tout sous la surveillance du P. Goré particulièrement expert en langue thibétaine. Toute erreur était redoutable, étant donné la difficulté de corriger ces erreurs, surtout pour les mots thibétains écrits à l’encre de Chine. A force de patience et de persévérance, le travail fut mené à bien et le dictionnaire parut en 1956 chez Maisonneuve à Paris.
Dès avant l’achèvement de ce dictionnaire, le P. Le Corre avait reçu une nouvelle destination. Au mois de mai 1954, il avait été affecté à Hualien, nouvelle mission confiée à la Société dans l’île de Formose, c’est-à-dire Taiwan. Il quitta la France pour sa nouvelle mission le 11 mai 1955 et arriva à Hualien le 13 juin, en compagnie du P. Pécoraro, un ancien du Thibet comme lui, et du jeune P. Michel Maillot. C’est Mgr Vérineux qui gouvernait cette jeune mission et il menait les choses tambour battant. Dès le 23 juin, il accompagnait le P. Le Corre à Fu-Li pour y fonder un nouveau poste, car un mouvement de conversions se dessinait dans cette région. Ce nouveau district, détaché de Yu-Li, un peu plus au nord, où résidait le P. Flahutez, se trouvait être tout au sud de la préfecture de Hualien. Comme population, il comprenait des Taiwanais, des Amitsu et des Bunun. Déjà 500 ou 600 personnes avaient donné leur nom aux PP. Rondeau et Flahutez. Le gros obstacle pour le P. Le Corre fut celui des langues. Il essaya d’apprendre ces trois langues nouvelles. Il put acquérir assez de langue amitsu et bunun pour entendre les confessions, mais pas assez pour prêcher. Par contre, il réussit à apprendre le taiwanais de façon très convenable pour le parler, pour prêcher et même faire des conférences dans cette langue. Tout ceci peut paraître curieux pour ceux qui ne sont pas au courant des choses de Chine. Il faut savoir qu’il y a de multiples dialectes chinois... et que dans bien des cas, les Chinois ne se comprennent pas entre eux. La langue officielle est celle que l’on appelle « mandarin ». C’est le mandarin que connaissait le P. Le Corre. Mais le « taiwanais » était tout différent ; cependant, connaissant le mandarin, il eut peut-être moins de mal à apprendre le « taiwanais ». En tout cas, il en acquit une bonne connaissance.
Le P. Le Corre fit le premier baptême du secteur en juillet 1955. En octobre, il démarrait son école de catéchistes avec cinq Amitsu et trois Bunun. A Noël de la même année, une photo le montre avec un groupe important de chrétiens aborigènes parmi lesquels apparaissent déjà quelques « Taiwanais ». En 1956 est bénie la première église en milieu amitsu, puis en 1957 celle de Fu-Li. En février 1958, le P. Le Corre inaugure sa première école enfantine ; il dispose alors de sept catéchistes taiwanais, six jeunes filles et un homme. En septembre 1958, il fonde à Tung-Li le premier poste spécifiquement taiwanais ; en fin d’année, il organise le premier d’une longue série de concours sportifs. En 1960, est bénie à Lun-Tien sa première église en milieu bunun. En juin 1961 le secteur de Fu-Li est amputé de sa partie nord ; un nouveau district est fondé avec comme centre Tung-Li où réside un missionnaire. Déchargé aussi des Bunun pendant quelques années, le P. Le Corre fit tous ses efforts pour ouvrir un nouveau poste en milieu taiwanais à Tung-Chu. Les comptes rendus des travaux de la Société nous donnent d’autres détails sur son travail apostolique. Ainsi, en 1962, on note qu’il se consacre avec ses catéchistes à la formation de plus d’un millier de catéchumènes bunun, amitsu et taiwanais. Pour ces derniers, le gros obstacle est constitué par des croyances plutôt floues, une espèce de syncrétisme fait de bouddhisme, de taoïsme, de confucianisme. Ils honorent en particulier la déesse Matsu. C’est pourquoi pour déraciner ce culte, le P. Le Corre inculquait la dévotion à la Sainte Vierge. Le 15 août 1962, il organisa une grande manifestation mariale : messe en plein air célébrée par Mgr Vérineux qui donna le sermon, puis grande procession à travers les rues de la ville de Fu-Li. Aux vacances du premier de l’an eut lieu la traditionnelle fête sportive rassemblant tous les jeunes du district, Taiwanais et Aborigènes. Un moyen de formation qu’employait aussi le P. Le Corre, c’était les concours de catéchisme entre les diverses chrétientés de son district. Mais il ne délaissait pas le côté matériel ; cette année-là, il put construire une belle église à Piksé pour un groupe de chrétiens amitsu. En 1963, il enregistre 127 baptêmes de catéchumènes bien préparés. De plus il mène à bien la construction d’une église à Kuefeng, pour un groupe de 300 chrétiens bunun. Après la division de son district, il ne lui reste que 700 baptisés ; mais le nombre va augmenter car il prépare activement plus de 400 catéchumènes. Pendant les années suivantes, les résultats furent du même ordre. C’était l’époque où dans la Mission de Hualien soufflait « l’Esprit » de façon intense, tant et si bien que presque tous les aborigènes des diverses tribus devinrent chrétiens, soit catholiques, soit protestants.
En 1968, le P. Le Corre fut délégué des missionnaires de Hualien à l’Assemblée générale des Missions Etrangères. Une fois les travaux de l’Assemblée terminés, il en profita pour prendre un congé de quelques mois. A son retour, en 1969, Mgr Vérineux le nomma au poste de Yu-Li où il continua le même genre d’apostolat qu’à Fu-Li. Mais les conditions n’étaient plus aussi favorables et il n’obtint pas les mêmes succès. De plus, à partir de cette époque, il eut des ennuis de santé assez fréquents notamment des calculs rénaux qui l’ont fait souffrir pendant plus de 10 ans. Finalement en 1978, il laissa ce district entre les mains d’un confrère plus jeune et se retira à la maison régionale à Hualien. L’inactivité lui devint vite pesante et il demanda à s’occuper du poste de Efunang, quelque peu abandonné depuis le départ du P. Mauger. Il répare l’église, le jardin d’enfants et la maison du Père. Il visite les chrétiens et à 70 ans entreprend l’étude de la langue Taroco. Il fait installer le téléphone... mais il ne s’en servira que quelques semaines, car sa santé décline vite et la toux ne le quitte guère. Un examen médical révèle un cancer du poumon. Il en est averti et sur le conseil des docteurs, il part pour la France où il arrive le 11 septembre 1980. Il fut d’abord hospitalisé à Saint-Jacques, puis rapidement transféré à l’hôpital Saint-Antoine. Comme d’habitude, les médecins ne lui dévoilèrent pas la gravité de son mal, mais firent savoir aux autorités de la Société qu’il n’y avait rien à faire au point de vue médical. C’est pourquoi le P. Le Corre fut conduit en ambulance à Montbeton, accompagné par le P. Villacroux, son « bateau », qui se trouvait à Paris en ces jours-là. C’était le 3 octobre 1980.
Voici ce qu’écrit le P. Supérieur de Montbeton au sujet des dernières semaines de la vie du P. Le Corre : « Quand il arriva à Montbeton, la maladie était déjà très avancée et il n’y avait aucun espoir de guérison. Cependant, il ne se rendait pas encore compte de la gravité de son état, car les médecins, paraît-il, lui avaient laissé quelque espoir de recouvrer la santé. Dès qu’il fut au courant de la réalité, il demanda à se confesser et à recevoir le sacrement des malades. Il mit ordre à ses affaires tant qu’il lui restait encore assez de forces, et attendit la mort avec résignation. Tous ceux qui parmi nous l’ont approché pendant les dernières semaines de sa vie ici-bas sont unanimes à faire l’éloge de sa charité et de la douceur de son caractère. Plusieurs fois il put recevoir la visite de ses frères et sœurs, venus de Bretagne ou de la région parisienne. Et ces visites lui causèrent grande joie et réconfort. La maladie progressa assez rapidement. On lui administrait des calmants pour diminuer ses souffrances. Bientôt son estomac refusa toute nourriture, envahi qu’il était lui aussi sans doute par le cancer. C’était le signe d’une fin prochaine... Ses deux sœurs passèrent la journée du 26 décembre près de lui, le soutenant dans sa longue agonie. Enfin, dans la nuit du 26 au 27 décembre, il rendit son âme à Dieu.
Physiquement le P. Le Corre était un homme de taille moyenne, à l’allure calme. La douceur de son caractère se reflétait sur son visage. S’il était plutôt réservé et même un peu timide, il n’était pourtant ni renfermé, ni distant... Spécialement durant son séjour à Yu-Li, il recevait fréquemment la visite de confrères voisins. Il supportait leur bavardage avec grande charité et les invitait parfois à partager sa table qui était bonne, car il avait un faible pour la cuisine chinoise et il savait mieux que quiconque apprécier un bon poisson ou une « poule noire ». Voulant rester jeune, il n’hésitait pas à se mêler aux ébats des confrères moins âgés et une fois, par un éternuement mémorable, il fit même don aux poissons de son dentier, lors d’une joyeuse promenade en barque sur le Lac du Soleil et de la Lune.
Le P. Le Corre était un homme de prière, de devoir et de principes. Fidèle à ses actes traditionnels de prière, il était étonné de la liberté que prenaient certains avec leurs obligations. Il souffrait aussi du manque de piété des chrétiens aborigènes. Il voulait des lieux de culte propices à la prière et il s’attacha à construire, réparer et embellir dix églises ou chapelles.
Un homme de devoir : le P. Le Corre fit un effort constant pour l’étude des langues sans toujours bien réussir. Comme nous l’avons dit plus haut, à 70 ans passés, il se mit au Taroko, l’idiome le plus difficile parmi ceux parlés dans la Mission de Hualien. Le plus bel hommage à sa ténacité sur ce point fut la Prière Universelle dite dans les cinq langues qu’il avait pratiquées, lors du service funèbre à sa mémoire.
Un homme de principes : il voulait donner à ses chrétiens une foi solide. Il était convaincu que sans catéchistes bien formés et bien payés, le missionnaire ne pouvait travailler en profondeur. C’est pourquoi il apportait tout son soin à leur formation. Pendant des années, il assura lui-même leur instruction quotidienne. Très soucieux du catéchisme aux enfants, il ouvrit sept écoles enfantines dont les maîtresses assuraient aussi l’enseignement religieux. Pour les catéchistes hommes et femmes, il essayait de leur inculquer une forte vie spirituelle. Exigeant pour lui-même et les catéchistes, il l’était aussi pour les catéchumènes et les chrétiens. Il préparait soigneusement les catéchumènes avant de les admettre au baptême. Ce qui l’intéressait, c’était moins le nombre que la qualité. Il en était de même pour les chrétiens baptisés. Il ne leur refusait pas les sacrements, bien sûr, mais il insistait à temps et à contretemps pour leur apprendre la nécessité d’une sérieuse préparation pour une fructueuse réception de ces moyens de sanctification.
Le P. Le Corre avait la hantise de la conversion des Taiwanais. Il affirmait que sans le soutien des chrétiens taiwanais, les aborigènes auraient du mal à persévérer dans la foi. C’est pourquoi il porta tous ses efforts et employa toutes sortes de moyens pour faire éclore la foi dans cette population, pour la consolider. Au début, il obtint des succès réconfortants. Mais à partir de 1965, tout progrès cessa et la communauté taiwanaise de Fu-Li — Tung-Li déclina numériquement. Ce fut la grande souffrance du P. Le Corre. En tout cas, ce que nous pouvons dire, c’est que le P. Le Corre a travaillé avec une persévérance remarquable. Il nous laisse l’exemple d’un prêtre cultivé et pieux, d’un apôtre infatigable, d’un confrère charitable et ouvert, mais aussi d’un homme qui aimait la vie et voulait vivre. Il a souffert dans son corps pendant de longues années. Il a souffert aussi dans son cœur de ne pas voir s’épanouir en moisson abondante les belles semailles de ses premières années de travail missionnaire à Taiwan. Il fut le serviteur fidèle en qui fructifièrent au maximum les talents que lui avaient confiés le Seigneur.
Ses obsèques eurent lieu à Montbeton en présence de plusieurs membres de sa famille. Son frère, prêtre au diocèse de Quimper, présida la concélébration. Le P. Pasteur, ancien missionnaire au Thibet comme le P. Le Corre, retraça sa vie missionnaire dans la Mission de Kangting de 1934 à 1952 et dans celle de Hualien depuis 1955.
Le 12 janvier 1981, Mgr Shan, évêque de Hualien, présida à Fu-Li un service funèbre à la mémoire du P. Le Corre, en présence de presque tous les prêtres du diocèse, de nombreuses religieuses et des délégations de toutes les chrétientés où il avait semé la parole du Seigneur. C’est à cette occasion, comme nous l’avons dit plus haut, que la Prière Universelle fut dite dans les langues que le P. Le Corre avait utilisées pour prêcher l’Evangile.
Le P. Le Corre repose au cimetière de Montbeton, dans la même terre que Mgr Valentin, son ancien évêque du Thibet et son oncle, le P. Noël Hamon. Mais nous somme sûrs que de toute son âme, il continuera à intercéder pour ses chrétiens du Thibet et de Hualien.