Louis VILLACROUX1907 - 1999
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3495
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1933 - 1946 (Hanoi)
- 1951 - 1954 (Hanoi)
- 1954 - 1976 (Saigon)
Biographie
[3495] VILLACROUX Louis est né le 17 mai 1907 à Plougastel-Daoulas (Finistère).
Il entre aux MEP en 1927. Ordonné prêtre le 2 juillet 1933, il part le 18 septembre suivant pour le Tonkin (Vietnam).
Après avoir étudié le vietnamien à Cô-lieu, il est professeur au petit séminaire de Hoang-nguyen (1935) puis il administre la paroisse de Thuong-lâm (1945).
En 1946, il est rappelé en France pour travailler au service de l’Information.
Il regagne sa mission en 1951, où il est curé de la paroisse des Martyrs à Hanoi puis curé de Ngo-xa.
En 1954, il part pour le Sud-Vietnam et y administre la paroisse de Binh-lôc, avant d’être aumônier des Français à Saigon (1958).
Expulsé du Vietnam en 1976, il revient en France et se retire chez son frère, recteur de Plougonvelin.
Il meurt le 2 février 1999 à Pougastel-Daoulas. Il est inhumé au cimetière Saint-Jacques de Guiclan.
Nécrologie
[ 3495 ] VILLACROUX Louis, Elie
Missionnaire
Hanoï – Saïgon
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Louis, Elie VILLACROUX, fils de Camille, Officier marinier, et de Marie Gabrielle Plourin, naquit le 17 mai 1907, à Saint Pierre Quilbignon, près de Brest, département du Finistère, diocèse de Quimper et de Léon. Ondoyé le 19 mai 1907, il reçut le supplément des cérémonies du baptême, le 1er novembre 1909, à la paroisse de N.D. de Kerbonne. La famille comptait trois garçons et une fille. Après ses études primaires à Brest, Louis parcourut le cycle des classes de l'enseignement secondaire au Collège St. François à Lesneven, d'octobre 1918 à juillet 1926. A la fin de sa réthorique, il se présenta au baccalauréat première partie, latin-grec, et fut reçu. Avec ses camarades de classe, il prit part à l'examen d'admission au Grand Séminaire de Quimper.
Le 7 mai 1926, M. Villacroux présenta, en ces termes, au Supérieur Général de la Société, sa demande d'admission comme aspirant. :.."Votre Grandeur se rappelle sans doute Louis Villacroux, du collège de Lesneven, qui vous alla voir d'une façon un peu cavalière, au mois de septembre dernier, un jour de départ. Le R.P. Depierre vous avait fait part de ma vocation. Maintenant, après l'avoir consulté, je suis heureux de demander à Votre Grandeur de m'admettre parmi ses enfants à la rentrée prochaine..." Ayant reçu, le 31 mai 1926, une réponse positive, il entra au séminaire des Missions Etrangères, le 17 septembre 1926.
En 1929-30, il s'acquitta de ses obligations militaires ; envoyé au Maroc, il fut affecté au service de l'Etat Major, à Casablanca. Tonsuré le 29 juin 1931, Portier-Lacteur, le 27 septembre 1931, Exorciste-Acolyte, le 19 décembre 1931, sous-diacre, le 29 juin 1932, diacre, le 17 décembre 1932, il fut ordonné prêtre le 2 juillet 1933, par Mgr.Auguste Colas, Archevêque de Pondichéry, en la chapelle des Missions Etrangères, en même temps que son frère Albert, venu du séminaire de Quimper pour recevoir lui aussi le sacerdoce.
Au soir du dimanche 2 juillet 1933, au retour de la réception solennelle à Notre-Dame par le Cardinal Archevêque de Paris, de Mgr. Tong, premier évêque viêtnamien sacré à Rome, le 11 juin précédent, Mgr. de Guébriant donna leur destination aux dix-neuf jeunes partants de juillet 1933. M. Louis Villacroux, avec Brevet de "Missionnaire Apostolique" émanant du Saint Siège, fut envoyé au Tonkin, pour le service du vicariat apostolique de Hanoï. Le 18 septembre 1933, au Séminaire des Missions Etrangères, et selon le cérémonial accoutumé, eût lieu la cérémonie du départ. Le 22 septembre 1933, avec le groupe des partants, il s'embarqua à Marseille pour rejoindre sa mission.
Arrivé à Hanoï vers la fin du mois d'octobre 1933, il fut accueilli par Mgr. Pierre Gendreau qui l'envoya à Ke-So, comme le voulait la tradition, pour qu'il s'initie aux premiers éléments de la langue viêtnamienne. Ce premier stage terminé, vers mars 1934, M.Villacroux partit à Cô-Liêu, centre paroissial, près du séminaire pour faire sa formation missionnaire et perfectionner ses connaissances linguistiques. En juillet 1935, ayant remis ce poste à M.Hubert Jacques qui y commença ses débuts de vie apostolique, il fut nommé vicaire à Thuong-Lâm, près des montagnes. Sous la sage direction de M. Ferdinand Hébrard, son curé, il se consacra à la formation spirituelle des nouveaux chrétiens. Mais fatigué par les accès de fièvre paludéenne, et plus jaune que jamais, en raison des abus de consommation de quinine, il s'embarqua à Hai-phong, à destination de Hong-Kong, le 15 novembre 1938, en compagnie de Mgr. Chaize et de M.Pédebidau. Tous trois prirent part à la retraite spirituelle donnée à la maison de Nazareth, et prêchée par Mgr. Prunier, évêque de Salem. Ils refirent par la même occasion, le plein de leurs énergies corporelles et spirituelles.
En 1939, M. Villacroux quitta Thuong-Lâm pour devenir professeur au petit séminaire de Hoàng-Nguyên. Il y travailla jusqu'en 1945. En juillet 1945, il fut chargé de la direction de la paroisse de Thuong-Lâm où il avait été vicaire. De septembre à décembre 1945, détenu par les "Viêtminh" à Nga-ba-tha, avant Noël, il réussit à s'évader et à regagner Hanoï. En octobre 1946, il rentra en France pour un congé régulier, à bord du paquebot "Pasteur" dont il assura le service d'aumônerie durant la traversée.
En 1947, M. Villacroux, ne pouvant retourner immédiatement dans sa mission, en raison de l'état de guerre au Nord Viêtnam, fut affecté au service de l'Information Missionnaire dirigé à Paris par M. Henri Prouvost; il se fixa à Brest ; pérégrinant dans toute la Bretagne, il donnait de nombreuses conférences sur les missions d'Asie dans les séminaires, les collèges, les accompagnant de projections de vues diapositives et de films. Il assurait des causeries dans les paroisses, et diffusait livres, brochures, calendrier missionnaire, revues et images, en vue de mieux faire connaitre aux jeunes, la Société des Missions Etrangères et son travail apostolique en Asie, et d'en inviter quelques uns à rejoindre les maisons de formation de la Société.
Mgr.François Chaize, vicaire apostolique de Hanoï, étant décédé le 22 février 1949, le Saint Siège lui donna, le 18 avril 1950, Mgr. Trinh-nhu-Khuê, comme successeur. Celui-ci, ayant pris possession de son siège, le 2 juillet 1950, reçut la consécration épiscopale dans l'église pro-cathédrale de Hanoï, le 15 août 1950, des mains de Mgr. Lê-huu-tu, vicaire apostolique de Phat-diêm. Après 290 années de travail et d'épreuves, la Société des Missions Etrangères était heureuse de remettre ce vicariat entre les mains d'un évêque viêtnamien. Celui-ci insista auprès de Mgr. le Supérieur Général de la Société pour que les missionnaires demeurent dans sa mission, et continuent leur travail d'évangélisation en lien avec le clergé viêtnamien.
Ainsi, le 25 mai 1951, malgré la situation de guerre, M. Villacroux rappelé à Hanoï, s'embarqua à Marseille, à bord du "Félix Roussel" pour rejoindre sa mission. A peine débarqué du bâteau, il remplaça en qualité de vicaire substitut, le curé de la paroisse des Bx Martyrs, à Hanoï, M.Christian Simonnet, qui était contraint de prendre quelques mois de repos. En même temps, il reçut mission de terminer la construction de l'école paroissiale, d'en organiser le fonctionnement et la mise en route, et de commencer le remboursement des emprunts.
En septembre 1951, laissant la paroisse des Martyrs entre les mains de son vicaire, le P.Tong, il fut nommé chef du district missionnaire de Nga-ba-tha et envoyé à Thuong-Lam, paroisse où, avant la guerre, il avait travaillé pendant longtemps, sous la direction de M. Hébrard ; la population ayant été déplacée à cause de l'insécurité dûe à la présence dans la région de groupes mobiles viêtminh, il lui fallut aussi protéger son église abandonnée, contre la pioche des démolisseurs, et les fusils des vandales qui, à l'occasion, n'hésitaient pas à la transformer en stand de tir. Les hommes du Génie, la Légion Etrangère et parfois les parachutistes venaient s'y fournir en briques et en matériaux; il intervint donc vigoureusement, et se mit à la rebâtir.
Dans cette zone dangereuse, où se livraient des combats contre les forces viêtminh, il secourut autant qu'il le pût, ses chrétiens, ainsi que les réfugiés nombreux qui connaissaient les malheurs de la guerre; il soulagea leur misère, soigna les malades qui étaient nombreux, réouvrit les écoles dans les chrétientés et dans plusieurs villages non chrétiens de la région. Il reçut de l'aide en la personne de M. Henri Fontaine jeune missionnaire, envoyé chez lui pour se perfectionner en langue viêtnamienne, pour l'assister dans le soin des malades et l'implantation des réfugiés.
En septembre 1952, M. Villacroux fut décoré de la Croix de Guerre avec étoile d'argent, et cité à l'ordre de la Division par le général de Linarès en raison de son dévouement à soulager la misère des populations du Tonkin, éprouvées par la guerre. Voici la fin du texte de cette citation : .."Plus de 1.000 Muongs et Viêtnamiens ont été ainsi réinstallés par ses soins et leur subsistance assurée. Par son action incessante et efficace apportée sur l'ensemble de cette population, sans distinction de race ou de religion, a permis de créer un climat de confiance facilitant grandement notre tâche." Signé : de Linarès.
En février 1953, les guerilleros Viêtminh harcèlaient fréquemment tel ou tel secteur du delta tonkinois rendant dangereux les axes routiers. C'est ainsi que le chemin menant à Têtieu, nouveau domaine de M. Villacroux, était assez malsain. Envoyé à Ngo-Xa, un village chrétien à la limite duquel se déroulaient des opérations militaires, il fit fonction d'aumônier militaire du secteur de Cho-Bên.
En 1954, aussitôt après la défaite française du 8 mai à Dien-Bien-Phu, s'ouvrit la Conférence de Genève qui se termina le 21 juillet 1954 par des accords sur un cessez-le-feu, le partage du Viêtnam en deux zônes, au niveau du 17ème parallèle, la possibilité pour chacun, jusqu'à la fin octobre 1954, de choisir entre partir au Sud Viêtnam ou rester dans le Nord sous le régime "viêtminh". Ce fut une exode massive de la population du Nord vers le Sud, avec un pourcentage important de chrétiens. Ceux dont M. Villacroux avait la charge étaient déjà des réfugiés regroupés loin des ports d'embarquement ; ils firent le choix du retour dans leur village d'origine. Quant à lui, il suivit le lent repli des troupes vers Hanoï où, depuis la maison régionale des Missions Etrangères, il s'efforça de garder au maximum le contact avec ses chrétiens.
Devant cette situation nouvelle crée par la division du Viêtnam, il fut décidé que les missionnaires ayant charge d'âmes, ou étant actuellement en fonction, resteraient à Hanoï, les autres suivraient l'exode. Quant à M. Villacroux, le 24 août 1954, il partit de Hanoï pour Saïgon. En Septembre 1954, Mgr. Jean Cassaigne lui confia la paroisse de Binh-Lôc, sur le territoire de laquelle s'étaient installés de nombreux réfugiés du Nord Viêtnam travaillant pour le compte de la Société Indochinoise de Plantations d'hévéas (SIPH), à 8O kms de Saïgon sur la route de Dalat.
Le 20 septembre 1955, le Souverain Pontifice accepta la démission présentée pour graves raisons de santé de Mgr. Jean Cassaigne, vicaire apostolique de Saïgon, et nomma pour lui succéder le P.Simon Hoà Nguyên-van-Hiên, du vicariat apostolique de Hué, alors supérieur du Collège de la Providence. Celui-ci reçut la consécration épiscopale, à la cathédrale de Saigon, le 30 novembre 1955, en même temps que le P.Paul Nguyên-van-Binh, prêtre du vicariat de Saïgon mis à la tête du nouveau vicariat apostolique de Cantho. Leur prélat consécrateur, Mgr. Pierre Ngo-dinh-Thuc était assisté de NN.SS. Cassaigne et Pham-ngoc-Chi.
En 1957, M. Georges Delbor rentrant en France pour raison de santé, M.Villacroux fut rappelé à Saïgon pour lui succéder au poste d' aumônier des lycées francophones de la ville. Il logea à la cure de la cathédrale pendant un certain temps. Puis, le 2 juin 1958, suite à une convention entre l'évêque de Saïgon et la direction de l'hôpital français à Saïgon, il fut accrédité comme "Aumônier-Résident de l'hôpital Grall" où il se fixa. En 1959, pour répondre aux besoins de la population francophone qu'il regroupa à la chapelle de l'hôpital Grall devenue lieu de culte pour cette communauté, il organisa en paroisse personnelle "l'Aumônerie des Français". Il remit en place les cours de catéchisme dans les divers lycées et écoles francophones de la ville. Il sût se faire aider dans ce ministère peu facile par certaines bonnes volontés. Ayant confié sa paroisse francophone à M. Pierre de Monjour, il partit en congé régulier ; ce fut un voyage éclair. Arrivé en France, le 26 avril 1961, il reprit le chemin de Saïgon le 13 juillet 1961.
Jusqu'en 1976, -il prit un bref congé en France du 30 mai au 29 août 1970- M. Villacroux exerça son ministère pastoral auprès de la paroisse francophone de la capitale du Sud Viêtnam avec une fidélité exemplaire. C'était une communauté très mêlée, composée d'européens, d'eurasiens, de viêtnamiens francophones. En 1965, il consacrait le plus gros de son temps à l'enseignement religieux, qu'il assurait jusqu'aux classes de 3ème , dans les Lycées Marie-Curie et Jean-Jacques Rousseau à Saïgon. Pour les classes terminales, il faisait appel au P. Gélinas, S.J. Celui-ci, dans leur Centre Alexandre de Rhodes, organisait , le dimanche, un cercle d'études, à l'intention des grands élèves. Des dames catéchistes, et certains membres de la Légion de Marie, sous sa direction, s'occupaient des enfants en cycle primaire dans les écoles Saint-Exupéry, Colette, Lamartine et l'annexe du Lycée J.J Rousseau à Cholon.
En 1966, il notait combien son ministère était rendu difficile par les multiples déplacements des familles françaises, tantôt en Afrique, tantôt en Asie, au gré des contrats passés avec les missions économiques ou culturelles et les sociétés privées. La durée de leur séjour au Sud Viêtnam était de un ou deux ans; Cette sorte d'instabilité ne favorisait guère la pratique religieuse.
Après la prise de Saïgon par les armées communistes (Viêt-cong) du Nord Viêtnam, le 30 avril 1975, M. Villacroux continua pendant quelques temps, son ministère dans des conditions nouvelles et plus difficiles. Le 24 mai 1976, il fut prié de quitter l'hôpital Grall ; à titre d'aumônier de la communauté francophone, il trouva un nouveau logement à la cité Larégnère qui dépendait de la Mission Culturelle Française. Le 30 mai 1976, il rassembla ses fidèles et célébra la messe dominicale au Temple de l'Eglise Réformée de France, à Saïgon. Le 23 juillet 1976, sur mandat d'expulsion délivré par le régime communiste, il quitta Saïgon par avion avec le corps médical français.
Arrivé à Paris le 26 juillet 1976, il prit quelques mois de repos, puis alla aider son frère Albert dans le ministère paroissial, à Plougonvelin, et le suivit de paroisse en paroisse, jusqu'à la maison de retraite, 57 rue François Guivarc'h, à Plougastel-Daoulas, (Finistère), en septembre 1984. Son passé missionnaire, les récits qu'il en faisait, et sa courte barbiche devinrent vite familiers aux paroissiens et à son entourage. Il s'occupa aussi d'une association d'entraide aux réfugiés d'Indochine "Boat-People".
Au début de janvier 1999, M. Villacroux, fatigué, dut s'aliter, et au matin du 2 février 1999, il rendit paisiblement son âme à Dieu, à la maison de retraite de Plougastel-Daoulas. Ses obsèques, présidées par M. Paul Couvreur, vicaire général de la Société des Missions Etrangères, entouré d'une quarantaine de prêtres, se déroulèrent sur place, à la chapelle des Religieuses de St.Thomas de Villeneuve. Sa dépouille mortelle fut inhumée dans le cimetière des missionnaires d'Haïti, à St. Jacques de Guiclan.
Mai 20