Olivier DUBROMEL1898 - 1987
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3605
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1938 - 1987 (Yangon [Rangoun])
Biographie
[3605] DUBROMEL Olivier, Lucien, Germain naquit le 4 octobre 1898, à Caumont, diocèse d'Arras, département du Pas-de-Calais. Après ses études primaires à Wandanne, il entra, pour ses études secondaires, à l'institution Sainte-Bertulphe à Fruges, où il passa trois ans, puis au petit séminaire de Boulogne jusqu'en 1917.
Il fut alors mobilisé, et envoyé au front où il participa à plusieurs attaques meurtrières. Démobilisé, il ne reprit pas ses études secondaires, n'acceptant pas d'être à charge à sa famille. Il partit donc travailler au Havre comme docker où il déchargea des sacs de café; le soir, il suivit des cours de comptabilité. Ainsi il devint comptable dans une firme qui peu après fit faillite. Embauché dans une autre société, il parcourut toute la France comme représentant en café. Très compétent en la matière, bien estimé de ses employeurs, il étendit ses activités professionnelles en Angleterre, où un jour, la question d'une prédicante" catholique le fit réfléchir: "Et vous, que faites vous pour l'Eglise ?"
Rentré en France, un de ses collègues lui demanda s'il connaissait Sainte Thérèse de Lisieux. Il répondit négativement. Un jour, ses affaires l'ayant amené à Lisieux, par curiosité, il se rendit au Carmel et acheta le livre "Histoire d'une âme". L'ayant lu, le désir d'être prêtre se réveilla en lui et ne le quitta plus.
Peu après, au retour d'un voyage d'affaire à Toulouse, il alla prier en l'église St.François-Xavier à Paris. Puis, il entra dans un café, prit une consommation, et demanda au serveur l'adresse de l'archevêché. Il s'y rendit et rencontra le prêtre chargé des vocations, qui lui fit plusieurs propositions: prêtre dans un diocèse, dans les Missions, et lui donna des adresses, dont celle des Missions Etrangères. M.Chabagno le reçut cordialement et l'invita à faire sa demande d'admission.
Le 10 novembre 1933, M. Dubromel présenta sa demande d'entrée au séminaire des Missions Etrangères où il arriva le 10 janvier 1934. Avec énergie, il se mit à l'étude des sciences écclésiastiques. Sous-diacre le 4 juillet 1937, diacre le 18 décembre 1937, il fut ordonné prêtre le 29 juin 1938 par Mgr.de Jonghe; le soir de ce même jour, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique de Birmanie Méridionale (Rangoon) qu'il partit rejoindre le 13 septembre 1938. Il s'embarqua à Marseille, à bord de l' "Athos II", le 15 septembre 1938.
Peu après son arrivée à Rangoon, en raison de sa connaissance de l'anglais, il fut nommé curé par interim à la paroisse St.François-Xavier de cette ville. En mars 1939, il fut envoyé à Danbi, district d'Henzada, dans le nord de la mission, à plus de 300 miles de Rangoon, auprès de M. Louis Rivoire qui décéda le 26 mars 1939, et dont il prit la succession. Il passa toute sa vie missionnaire dans ce secteur, où il vécut dans un climat de guerrilla et de perpétuelle agitation politique.
Il se mit à l'étude du birman; en 1941, il acheva la construction d'une école à Danbi; il visita régulièrement son district fort agité par l'état de révolte des Carians contre le gouvernement birman; puis ce fut l'invasion japonaise. En raison de l'insécurité à Moulmein, il accueillit à Danbi, du 12 janvier 1942 au 31 juillet 1945, le séminaire et son supérieur M.Bazin.
En 1948, il se vit confier en plus de Danbi, l'administration de la ville et du district de Henzada. En 1949, en raison des troubles sanglants entre Carians et Birmans, il dut, avec les gens du village de Danbi, payer trois mille roupies comme garantie que la population ne laisserait pas les insurgés carians occuper le village. Ce fut sans doute vers cette épôpque que, sentant venir le danger, il forma le projet d' acheter du terrain à Thebyu, à deux bonnes heures de marche sur diguettes depuis Danbi, pour en faire un lieu de refuge en cas de danger. C'est là qu'il s'installa après la destruction de Danbi; la mise en valeur de son terrain lui permit d'avoir assez de riz pour nourrir tout son monde.
Le 20 juin 1949, les déserteurs de l'armée birmane pillèrent et brulèrent la résidence et le village de Lethma, proche de Danbi, ainsi que celui de Zaungdan le plus au nord d'Henzada, sur la ligne de chemin de fer. A cette nouvelle, toute la population de Danbi s'enfuit; mais M.Dubromel resta avec les quatre religieuses indigènes. Le 13 juin 1950, le poste de Danbi fut entièrement pillé et brûlé par les troupes gouvernementales en guerre contre les carians révoltés. M.Dubromel qui avait déjà fait transporter ornements, vases sacrés, livres à Thebyu, évacua d'abord son personnel; puis, il partit seul dans la nuit alors que l'armée gouvernementale était très proche. Mais, le village où il pensait trouver refuge, flambait à son tour.
Au début de 1951, il était installé avec ses religieuses dans un village catholique du district d'Henzada et y avait ouvert une école. En juillet 1951, coupé de Rangoon, il mena une vie errante dans les quelques villages encore assez sûrs. Vers la fin février 1952, profitant d'une accalmie il alla refaire sa santé à Rangoon où il n'était pas revenu depuis 1a retraite des missionnaires, en 1948. Environ deux mois plus tard, malgré la guerre intestine entre birmans et carians, il put regagner Thebyu. En 1954, un incendie ayant détruit plus de la moitié de la ville d'Henzada, il mit à la disposition des familles sinistrées, sa modeste chapelle non touchée par les flammes.
En 1955, la hiérarchie écclésiastique fut établie en Birmanie et le diocèse de Bassein fut confié à Mgr.Georges Maung Kyaw. M.Dubromel travailla sous la direction de ce dernier.
En 1956, malgré l'insécurité, le couvre-feu, le danger d'enlèvement par des bandes armées, il célébra à Zaungdan les fêtes de Pâques. En 1957, un cyclone détruisit son nouveau couvent, sa résidence, sa chapelle à Thebyu; le saya Badu, son compagnon de travail depuis 19 ans était proche de la mort; malgré ces épreuves, M. Dubromel se remit bravement à la besogne, et releva les ruines.
En 1959, à Thebyu, il acheva la construction du couvent de ses religieuses, et après Pâques, s'embarqua pour la France où il arriva le 28 avril 1959. Le 7 octobre 1959, il reprit le bateau à Marseille pour Rangoon. Sans s'attarder, il regagna Thebyu, reprit son travail ordinaire et continua à construire.
M. Dubromel considéra toujours l'instruction des jeunes comme une priorité. En 1961, Thebyu comptait quelques 800 catholiques, 4 petits séminaristes, et 38 jeunes poursuivaient leurs études dans divers collèges. L'année suivante, six jeunes filles prononçaient leurs vux au couvent de Bassein. Mais, au début de 1966, les missionnaires arrivés depuis 1948 furent contraint de quitter la Birmanie.
En 1967, M.Dubromel sentait sa vue faiblir, ses yeux ayant été abimés par les gaz, durant la guerre 1914-18. En 1974, il donna sa démission et se retira sur place. C'est à Thebyu qu'il remit son âme à Dieu, le 2 septembre 1987. Il repose au pied de la statue de la Vierge dressée à la place d'honneur dans la cour du centre paroissial.
Nécrologie
[ 3605 ] DUBROMEL Olivier, Lucien, Germain
Missionnaire
Rangoon - Bassein
--------
Olivier, Lucien, Germain DUBROMEL naquit le 4 octobre 1898, à Caumont, diocèse d'Arras, département du Pas-de-Calais. Après ses études primaires à Wandanne, il entra, pour ses études secondaires, à l'institution Sainte-Bertulphe à Fruges, où il passa trois ans, puis au petit séminaire de Boulogne jusqu'en 1917.
Il fut alors mobilisé, et envoyé au front où il participa à plusieurs attaques meurtrières. Démobilisé, il ne reprit pas ses études secondaires, n'acceptant pas d'être à charge à sa famille. Il partit donc travailler au Havre comme docker où il déchargea des sacs de café; le soir, il suivit des cours de comptabilité. Ainsi il devint comptable dans une firme qui peu après fit faillite. Embauché dans une autre société, il parcourut toute la France comme représentant en café. Très compétent en la matière, bien estimé de ses employeurs, il étendit ses activités professionnelles en Angleterre, où un jour, la question d'une "prédicante" catholique le fit réfléchir: "Et vous, que faites vous pour l'Eglise ?"
Rentré en France, un de ses collègues lui demanda s'il connaissait Sainte Thérèse de Lisieux. Il répondit négativement. Un jour, ses affaires l'ayant amené à Lisieux, par curiosité, il se rendit au Carmel et acheta le livre "Histoire d'une âme". L'ayant lu, le désir d'être prêtre se réveilla en lui et ne le quitta plus.
Peu après, au retour d'un voyage d'affaire à Toulouse, il alla prier en l'église St.François-Xavier à Paris. Puis, il entra dans un café, prit une consommation, et demanda au serveur l'adresse de l'archevêché. Il s'y rendit et rencontra le prêtre chargé des vocations, qui lui fit plusieurs propositions: prêtre dans un diocèse, dans les Missions, et lui donna des adresses, dont celle des Missions Etrangères. M.Chabagno le reçut cordialement et l'invita à faire sa demande d'admission.
Le 10 novembre 1933, M. Dubromel présenta sa demande d'entrée au séminaire des Missions Etrangères où il arriva le 10 janvier 1934. Avec énergie, il se mit à l'étude des sciences écclésiastiques. Sous-diacre le 4 juillet 1937, diacre le 18 décembre 1937, il fut ordonné prêtre le 29 juin 1938 par Mgr.de Jonghe; le soir de ce même jour, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique de Birmanie Méridionale (Rangoon) qu'il partit rejoindre le 13 septembre 1938. Il s'embarqua à Marseille, à bord de l' "Athos II", le 15 septembre 1938.
Peu après son arrivée à Rangoon, en raison de sa connaissance de l'anglais, il fut nommé curé par interim à la paroisse St.François-Xavier de cette ville. En mars 1939, il fut envoyé à Danbi, district d'Henzada, dans le nord de la mission, à plus de 300 miles de Rangoon, auprès de M. Louis Rivoire qui décéda le 26 mars 1939, et dont il prit la succession. Il passa toute sa vie missionnaire dans ce secteur, où il vécut dans un climat de guerrilla et de perpétuelle agitation politique.
Il se mit à l'étude du birman; en 1941, il acheva la construction d'une école à Danbi; il visita régulièrement son district fort agité par l'état de révolte des Carians contre le gouvernement birman; puis ce fut l'invasion japonaise. En raison de l'insécurité à Moulmein, il accueillit à Danbi, du 12 janvier 1942 au 31 juillet 1945, le séminaire et son supérieur M.Bazin.
En 1948, il se vit confier en plus de Danbi, l'administration de la ville et du district de Henzada. En 1949, en raison des troubles sanglants entre Carians et Birmans, il dut, avec les gens du village de Danbi, payer trois mille roupies comme garantie que la population ne laisserait pas les insurgés carians occuper le village. Ce fut sans doute vers cette épôpque que, sentant venir le danger, il forma le projet d' acheter du terrain à Thebyu, à deux bonnes heures de marche sur diguettes depuis Danbi, pour en faire un lieu de refuge en cas de danger. C'est là qu'il s'installa après la destruction de Danbi; la mise en valeur de son terrain lui permit d'avoir assez de riz pour nourrir tout son monde.
Le 20 juin 1949, les déserteurs de l'armée birmane pillèrent et brulèrent la résidence et le village de Lethma, proche de Danbi, ainsi que celui de Zaungdan le plus au nord d'Henzada, sur la ligne de chemin de fer. A cette nouvelle, toute la population de Danbi s'enfuit; mais M.Dubromel resta avec les quatre religieuses indigènes. Le 13 juin 1950, le poste de Danbi fut entièrement pillé et brûlé par les troupes gouvernementales en guerre contre les carians révoltés. M.Dubromel qui avait déjà fait transporter ornements, vases sacrés, livres à Thebyu, évacua d'abord son personnel; puis, il partit seul dans la nuit alors que l'armée gouvernementale était très proche. Mais, le village où il pensait trouver refuge, flambait à son tour.
Au début de 1951, il était installé avec ses religieuses dans un village catholique du district d'Henzada et y avait ouvert une école. En juillet 1951, coupé de Rangoon, il mena une vie errante dans les quelques villages encore assez sûrs. Vers la fin février 1952, profitant d'une accalmie il alla refaire sa santé à Rangoon où il n'était pas revenu depuis 1a retraite des missionnaires, en 1948. Environ deux mois plus tard, malgré la guerre intestine entre birmans et carians, il put regagner Thebyu. En 1954, un incendie ayant détruit plus de la moitié de la ville d'Henzada, il mit à la disposition des familles sinistrées, sa modeste chapelle non touchée par les flammes.
En 1955, la hiérarchie écclésiastique fut établie en Birmanie et le diocèse de Bassein fut confié à Mgr.Georges Maung Kyaw. M.Dubromel travailla sous la direction de ce dernier.
En 1956, malgré l'insécurité, le couvre-feu, le danger d'enlèvement par des bandes armées, il célébra à Zaungdan les fêtes de Pâques. En 1957, un cyclone détruisit son nouveau couvent, sa résidence, sa chapelle à Thebyu; le saya Badu, son compagnon de travail depuis 19 ans était proche de la mort; malgré ces épreuves, M. Dubromel se remit bravement à la besogne, et releva les ruines.
En 1959, à Thebyu, il acheva la construction du couvent de ses religieuses, et après Pâques, s'embarqua pour la France où il arriva le 28 avril 1959. Le 7 octobre 1959, il reprit le bâteau à Marseille pour Rangoon. Sans s'attarder, il regagna Thebyu, reprit son travail ordinaire et continua à construire.
M. Dubromel considéra toujours l'instruction des jeunes comme une priorité. En 1961, Thebyu comptait quelques 800 catholiques, 4 petits séminaristes, et 38 jeunes poursuivaient leurs études dans divers collèges. L'année suivante, six jeunes filles prononçaient leurs vœux au couvent de Bassein. Mais, au début de 1966, les missionnaires arrivés depuis 1948 furent contraint de quitter la Birmanie.
En 1967, M.Dubromel sentait sa vue faiblir, ses yeux ayant été abimés par les gazs, durant la guerre 1914-18. En 1974, il donna sa démission et se retira sur place. C'est à Thebyu qu'il remit son âme à Dieu, le 2 septembre 1987. Il repose au pied de la statue de la Vierge dressée à la place d'honneur dans la cour du centre paroissial.
Décembre
Références
[3605] DUBROMEL Olivier (1898-1987)
(3605) DUBROMEL, Olivier, Lucien
Réf. biographiques. - AME 1938 p. 224. - CR 1938 p. 186, 235, 1939 p. 174, 261, 1947 p. 92, 1948 p. 121, 1949 p. 125, 1950 p. 105, 1951 p. 93, 1952 p. 71, 1955 p. 63, 1956 p. 67, 1957 p. 73, 1958 p. 71, 1960 p. 71, 1961 p. 78, 1962 p. 92, 1963 p. 96-97, 1964 p. 64 p. 64, 1965 p. 128, 1966 p. 167-69, 1967 p. 113, 1974-76 p. 178, AG80-1 p. 193, 1982 p. 185-90, 1985 p. 203. - BME 1938 p. 635, 789, 791PH , 1939 p. 48PH , 365, 1941 p. 496, 772, 1948 p. 119, 1949 p. 317, 444-57-59, 1950 p. 572, 694-95, 1951 p. 241, 366-67, 505, 1952 p. 42, 413, 1953 p. 712-13, 1954 p. 6, 366, 484, 1955 p. 554, 1956 p. 573, 1957 p. 769, 842PH,-80, 1958 p. 560, 1959 p. 461, 553, 984, 1070, 1960 p. 178. - EPI 1964 p. 549. - EC1 n° 279, 383, 660-66. - EC2 n° 2 p. 58, 4 p. 120-21, 8 p. 246, 11 p. 340, 1920 p. 186, 1935 p. 280, 1937 p. 24, 1945 p. 271-72, 1954 p. 211, 107 p. 152, 110 p. 252, 124 p. 337, 221/C2. - HIR n° 117 p. 2, 124, 204.
Mémorial DUBROMEL Olivier, Lucien, Germain page 2