Héribert DUQUET1914 - 2013
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3629
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Identité
Naissance
Décès
Charges
Autres informations
Missions
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1946 - 1961 (Malacca)
Missionnaires de la même famille
Biographie
[3629] DUQUET Héribert est né le 15 juillet 1914 aux Combes (Doubs).
Ordonné prêtre le 29 juin 1939, il part pour le service des Procures le 12 août 1946.
Il occupe successivement les fonctions de procureur à Singapour (1946-1961), Toronto (1961-1963), San Francisco (1963-1966), Paris (1966-1977), San Francisco (1977-1985).
En 1985, il se retire à San Francisco, où il fait office de vicaire à la paroisse Sainte-Cécile.
Il meurt le 19 février 2013. Il est inhumé au cimetière de San Francisco.
Nécrologie
[3629] DUQUET Héribert (1914-2013)
Notice nécrologique
Héribert Eugène Duquet naquit le 15 juillet 1914 à Combe-la-Motte, dans la commune des Combes (25500), près de Morteau, village peuplé de 713 habitants en 2012, célèbre localement pour sa grotte-église, à Remonot, dédiée à Notre-Dame de Pitié et lieu de pèlerinage. La commune se souvient encore aujourd’hui d’un de ses enfants, le P. Honest Balanche, mep (1853-1882), qui partit pour le Japon en 1877 et y mourut de maladie moins de 5 ans plus tard. Quelques années plus tard, Jean Balanche,mep (1861-1889), lui aussi né aux Combes, partit en 1884 pour la Cochinchine et, rapatrié pour maladie, mourut en chemin à Aden. Puis les P. Jules Duquet (1871-1935) et Constant Duquet (1872-1926) furent missionnaires mep au Cambodge. C’étaient des oncles d’Héribert Duquet. Il ne les rencontra jamais, mais il avait 12 ans lorsque le P. Constant Duquet, rapatrié en France pour raison de santé, mourut à son arrivée à Marseille le 31 octobre 1926 et il assista probablement à son enterrement dans leur village natal de Combe-la-Motte. Il avait 21 ans et il était déjà séminariste mep lorsque son oncle le P. Jules Duquet mourut du diabète à Saïgon le 18 mai 1935. Le père d’Héribert, Léon-Paul Duquet, avait eu 4 enfants de sa première épouse, dont un fils qui décéda très jeune. Devenu veuf, il épousa en 1908 Marie Béliard dont il eut 6 autres enfants. Héribert était l’avant-dernier d’une fratrie de neuf, 3 garçons et 6 filles. Quatre des demoiselles Duquet se firent religieuses, deux dans la Congrégation des Sœurs de la Retraite Chrétienne (des Fontenelles (25)), une autre dans la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (Sœurs bleues de la Marne, près de Montferrand-le-Château (25)), et la cadette, Léonie, qui entra à l’Institut des Sœurs des Missions Etrangères et qui fut assassinée par la dictature argentine en décembre 1977, en même temps que sa consœur Sr Alice Domon (une rue de Paris 13ème porte désormais leur nom). M. et Mme Duquet firent baptiser leur fils Héribert dès le lendemain de sa naissance. En 1933, ils étaient cultivateurs dans la commune de la Chenalotte, laquelle est un village d’environ 300 habitants, près du Russey. Ils prirent leur retraite dans le village voisin de Noël-Cerneux. En 1925 le jeune Héribert entre au petit séminaire de Consolation. Il y fait toutes ses études secondaires, jusqu’à la classe de première comprise. Puis il étudie la philosophie pendant deux années scolaires au grand séminaire de Faverney, de 1931 à 1933. Ses formateurs à Faverney le décrivent comme un séminariste fervent, équilibré et discipliné, appliqué dans ses études sans y être brillant, ils apprécient son caractère doux et gai. Le 20 août 1933, le jeune Héribert, âgé de 19 ans, écrit à Mgr de Guébriant (1860-1935), supérieur général, qu’il désire entrer aux Missions Etrangères. Celui-ci l’admet comme aspirant, et en septembre 1933 Héribert Duquet commence ses études de théologie au Séminaire des Missions Etrangères, à Bièvres. Sa formation est interrompue par son service militaire, d’octobre 1935 à octobre 1937, et se termine rue du Bac en 1938-1939. Le 29 juin 1939, il est ordonné prêtre et reçoit comme destination les Procures, avec une première affectation à la Procure de Hongkong. Il est agrégé définitivement à la Société le 15 septembre 1939. La Société des Missions Etrangères, au maximum de son effectif et de son rayonnement au début du XXème siècle, avait développé après la première guerre mondiale son réseau de procures, qui jouait le rôle d’une banque interne, permettant la circulation des fonds pour les missions à une époque où le système bancaire commercial était quasi inexistant dans beaucoup de pays d’Asie. Les procures situées dans les grands centres commerciaux comme Hongkong, Shanghaï et Singapour investissaient de plus sur le marché financier de ces places une partie des avoirs des Eglises locales confiées par le Saint-Siège à la Société. Localement, la seule source de rapport pour ces Eglises était l’exploitation de champs, de plantations ou la location de maisons, dans une économie rurale traditionnelle. Les Procures rendaient donc un service précieux aux missions. Ce service reposait sur le travail et les compétences des missionnaires qui y étaient affectés, à une époque où tant les opérations comptables et bancaires que la correspondance n’étaient pas facilitées par les outils qui existent aujourd’hui. Les supérieurs de la Société organisèrent en un corps propre les procureurs. Afin que celui-ci disposât de confrères bien formés, ils nommèrent aux Procures de jeunes missionnaires, appelés à y travailler longuement. Ce fut le cas du P. Héribert Duquet. Une certaine fluidité existait cependant : des confrères devenaient procureurs après des années de service pastoral dans une mission, tandis que d’autres confrères quittaient les procures et recevaient une nouvelle affectation dans une mission mep ou à Paris. La guerre retardera de 7 années le départ du P. Duquet pour l’Extrême-Orient. En septembre 1939 il est mobilisé. Capturé sur la Ligne Maginot en 1940, il passe 5 dures années de captivité en Allemagne. De retour à la rue du Bac, il s’initie à son « métier » à la Procure centrale en attendant de pouvoir se rendre à Singapour, et non plus à Hongkong comme prévu avant guerre. Le 12 août 1946, le P. Duquet peut enfin partir, il a 32 ans. Il travaillera à la Procure de Singapour de 1946 à 1961, puis à celle de Toronto, pour seconder le P. Emmanuel Tournier (1901-1989), qui l’a fondée en 1958. En 1963, il est nommé responsable de la Procure de San Francisco, fondée en 1948 par le P. Lucien Arvin-Berod (1897-1983) et il y reste trois ans. En 1966 le P. Maurice Quéguiner (1909-1977), supérieur général, nomme le P. Duquet économe général. Il est alors âgé de 52 ans. Du début de novembre 1966 à la fin de juin 1977, il porte la lourde responsabilité de la gestion de tous les biens meubles et immeubles de la Société, au service de la Mission. Puis le P. Duquet regagne San Francisco, où ses compétences de gestionnaire sont particulièrement utiles. Il y travaillera avec d’autres confrères, toujours 2 ou 3, jusqu’en 1985. L’un d’eux écrira : «Je définis Héribert comme un homme avec qui il fait bon vivre. Que de rigolades ! ». Prêtre pieux et homme de devoir, il avait assumé des responsabilités importantes mais il ne se prenait pas au sérieux. De 1946 à 1985, le P. Héribert Duquet a exercé dans les Procures un ministère plus diaconal que pastoral. Cependant partout où il se trouvait il tenait à établir des liens avec l’Eglise locale, notamment avec des communautés religieuses, il visitait des personnes en difficulté comme les lépreux de Singapour à son premier poste, allait célébrer des messes lorsqu’on le lui demandait. C’est ainsi que lors de son second mandat à San Francisco, pendant 7 ans, tous les matins de semaine le P. Duquet se levait très tôt et se rendait en auto à la paroisse Sainte Cécile. Il célébrait la messe de 6 h 30, puis entendait les confessions et aidait à distribuer la communion à la messe de 7 h 30. Il rentrait ensuite à la Procure et commençait sa journée de travail. Le dimanche, il était à Sainte Cécile toute la matinée et présidait l’une des 5 messes du matin. Le P. Duquet se fit beaucoup d’amis dans cette paroisse et les prêtres l’appréciaient. Il « faisait partie de la famille ». C’est pourquoi, lorsqu’en 1985, âgé de 71 ans, le P. Duquet cessa de travailler à la Procure, il s’installa à la paroisse Sainte Cécile comme prêtre auxiliaire. Il y vécut 17 belles années et y rendit de nombreux services, spécialement auprès des personnes âgées et malades, jusqu’à ce que l’épuisement de ses forces le contraigne à se retirer chez les Petites Sœurs des Pauvres, au Saint Anne’s Home de San Francisco, en 2002. Il avait alors 83 ans. Il y passera les 11 dernières années de sa longue existence, bien soigné par les Sœurs, dans une solitude égayée par les visites d’amis et de son confrère le P. Jacques Didier, qui lui avait succédé comme procureur de San Francisco. Il supporta courageusement les souffrances de l’âge et de la maladie, dans l’esprit de foi qui l’avait toujours animé. Ces dernières années, ses sens défectueux rendaient difficile la communication avec lui. Puis, le 18 février 2013, le P. Héribert Duquet est décédé à l’hôpital Saint Mary où il avait été transporté la veille. Selon ses vœux, ses obsèques ont été célébrées en l’église Sainte Cécile le 25 février, puis son corps a été inhumé au cimetière de la Sainte Croix, à San Francisco. Que le Seigneur lui donne la grâce de la vie éternelle !