Abel GARREAU1914 - 1990
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3640
Identité
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Décès
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Biographie
[3640] Abel, Charles, Étienne GARREAU a été missionnaire en Chine, au Vietnam, et à Hong-Kong au XXe siècle.
Il naît le 20 novembre 1914 à Combrand, au diocèse de Poitiers (Deux Sèvres). Il fait ses études secondaires au collège de Chatillon, puis au Petit séminaire de Montmorillon (1925-1931). Il entre au Grand séminaire de Poitiers en 1931. Entré au Séminaire des Missions Étrangères le 15 septembre 1935, il est ordonné prêtre le 29 juin 1939 et affecté à la mission de Nanning (Guangxi) mais la guerre éclate au mois de septembre et le Père Garreau connaît la drôle de guerre"" et la captivité. Il ne part pour sa mission que le 22 mars 1946.
Chine (1946-1951)
Il étudie le chinois à Namuling (Namouling) et en juin 1947 il est chargé du poste de Mamoung, avec aussi une chrétienté de montagnards Yi à une journée de marche de son centre. Une léproserie comprend quelque deux cent malades, soignés par des religieuses chinoises avec lesquelles le Père Garreau passe au Tonkin en juin 1950 après la prise de pouvoir par les communistes. Il se fait là l'aumônier de travailleurs chinois.
Hong-Kong (1951-1953)
Il est appelé à Hongkong où il arrive en avril 1951. Après une opération de l'œil, le Père Garreau s’investit totalement à l'imprimerie. A sa fermeture, il doit quitter Hongkong.
Vietnam (1953-1975)
Fin 1953, c'est à l'imprimerie de Kontum, qu'on le trouve avant qu'il soit envoyé à la paroisse chinoise St François-Xavier de Cholon. Il va bâtir une léproserie à trente-cinq km de Saigon, qui ouvre le 24 avril 1959. En 1961, il quitte la paroisse St François-Xavier pour le Collège de Ste Thérèse où il collabore avec le P. Richard jusqu'en 1975. Pendant son congé en 1975, les communistes prennent le pouvoir.
Hong-Kong (1975-1982)
Le Père Garreau accepte le poste de socius à la procure de Hongkong en juin 1976.
France (1982-1990)
En 1982, il revient dans sa Vendée poitevine. Il meurt le 19 février 1990 à l'hôpital de Nantes.
Nécrologie
Le Père Abel GARREAU
Garreau Abel, Charles, Étienne né le 20 novembre 1914 à Combrand, diocèse de Poitiers, Deux-Sèvres ; entré au séminaire des Missions Étrangères le 13 septembre 1935, ordonné prêtre le 29 juin 1939, agrégé à la Société des Missions Étrangères le 15 septembre 1939, parti le 22 mars 1946 pour l’archidiocèse de Nanning (province de Guangxi en Chine), décédé le 19 février 1990 à Nantes.
Abel Garreau naquit le 20 novembre 1914 à Combrand, département des Deux-Sèvres, dans une famille qui comptait déjà six garçons et deux filles. Sa mère, née Marie Vion, était une vraie Vendéenne, femme forte qui tint sa ferme et éleva sa famille avec foi et courage. Tout jeune, Abel s’abîma l’œil droit, ce qui lui fit perdre la profondeur dans la vision, aussi n’osa-t-il jamais conduire une vraie voiture, se contentant d’une vespa ou d’une petite auto sans permis.
Le jeune Abel fit ses études primaires au village natal, puis alla au collège de Châtillon où il ne resta qu’une année car il pensait déjà à la vie missionnaire. Il entra au petit séminaire de Montmorillon en 1925, puis au grand séminaire de Poitiers en 1931. Ses supérieurs le jugèrent « bon séminariste qui donne toute satisfaction, et pour la piété, et pour la conduite, et pour le travail ». En 1935, il demanda à être admis au séminaire des Missions Étrangères où il entra le 15 septembre. Il n’y resta d’abord qu’un mois, car il devait partir à l’armée en octobre, son défaut de vision n’étant pas suffisant à le faire réformer. Après cette interruption de deux ans il revint au séminaire. Abel fut ordonné prêtre le 29 juin 1939 et reçu sa destination pour le vicariat apostolique de Nanning dans le Guangxi (Chine du Sud). Hélas, la situation politique en Europe était mauvaise, et la guerre éclata en septembre. Abel Garreau fut mobilisé, et il fut déclaré agrégé à la Société des Missions Étrangères le 15 de ce mois. Il connut « la drôle de guerre », la débâcle, et comme beaucoup d’autres, fut fait prisonnier. Il fut choisi par ses malheureux compatriotes pour être « l’homme de confiance » du camp, ce qui prouve l’estime qu’il leur avait inspirée.
Enfin libéré à la fin de la guerre, M. Garreau put partir le 22 mars 1946 pour sa mission de Nanning, qui était sur le point de devenir un archevêché. Cette mission comprenait une population de six millions et demi, dont seulement environ sept mille catholiques. Vingt missionnaires, neuf prêtres chinois et trente-trois catéchistes avaient la charge de trente-six lieux de culte et cent treize écoles où étudiaient plus trois mille cinq cent élèves. Les Japonais venaient d’être chassés de Chine, mais le banditisme n’était guère combattu dans cette province montagneuse située sur la frontière du Tonkin.
Mgr Albouy envoya M. Garreau étudier le chinois à Namouling chez M. Billaud. Le jeune missionnaire étudia donc le cantonnais « avec les moyens du bord, c’est-à-dire presque rien ; il s’en tira honorablement, même pour l’écriture chinoise ; mais perfectionniste par nature, il n’eut jamais confiance en lui et n’acceptait pas de vraiment prêcher ». Disons qu’il faisait des causeries.
Au mois de juin 1947, M. Garreau fut chargé du poste de Mamoung, à 130 km au sud de Nanning et à deux ou trois journées de marche de la frontière du Tonkin. Il y avait là une petite communauté d’environ quatre cents vieux chrétiens, assez durs de tempérament. M. Garreau avait aussi la charge d’une chrétienté de montagnards Yi, à une journée de marche de Mamoung, ainsi que d’une léproserie comprenant environ deux cents malades soignées par des religieuses chinoises. M. Garreau était donc fort occupé car en plus de cela, il lui fallait catéchiser des catéchumènes dont une centaine recevait le baptême tous les ans.
À cette époque, inexorablement, les armées communistes venaient occuper toutes les provinces de Chine. Nanning fut prise le 4 décembre 1949. Au mois de juin suivant, M. Garreau décida de passer au Tonkin avec les religieuses chinoises de la léproserie, ce qui était une « décision sage, car tout ce monde-là, du fait du passage des Japonais, des contacts avec les guerilleros, du repli sur la région des troupes françaises chassées du Tonkin par les Japonais en 1945 », était considéré comme suspect par les nouveaux occupants. On peut dire que M. Garreau leur sauva la vie.
Au Tonkin, M. Garreau retrouva de nombreux Chinois, anciens soldats de l’armée régulière qui avaient fui et que les Français transformaient en travailleurs dans les mines de Honghai ou dans les plantations d’hévéa. Il s’en fit l’aumônier. Mais à Hong Kong, le Père Billaud avait besoin d’un confrère, et il fit appel à lui, qui arriva dans la colonie britannique en avril 1951. Cependant le mauvais œil du Père Garreau le faisant souffrir, il fut donc décidé qu’il irait se faire opérer en France. Il en profita pour se former à la technique de l’imprimerie en suivant un stage de six mois à l’Oeuvre des orphelins d’Auteuil. Revenu à l’imprimerie de Hong Kong, le Père Garreau « se donna à fond à son travail. Il acheta de nouveaux caractères d’imprimerie, renouvela certaines machines usées, fit passer le nombre d’ouvriers d’une vingtaine à presque le double », mais la décision fut prise à Paris de fermer l’imprimerie. Le Père Garreau refusa le poste de supérieur de la maison de Béthanie, et il dut quitter Hong Kong.
À Kontum au Vietnam, Mgr Seitz avait une imprimerie. Il demanda au Père Garreau d’en prendre la charge. Celui-ci arriva chez son nouvel évêque à la fin de l’année 1953, en pleine débâcle des armées françaises sur les Hauts Plateaux, tout proches d’être occupés par les Vietminh. Mgr Seitz renvoya les Pères Billaud et Garreau à Saïgon. Là les deux anciens de Chine se trouvaient inoccupés, ce qui ne leur plaisait pas. Grâce à la compréhension de Mgr Nguyên-van-Hiên, ils furent nommés à la paroisse chinoise où se trouvaient déjà les Pères Guimet, Pinsel et Nguyên-kim-Thach, la paroisse Saint-François-Xavier à Cholon, qui comprenait toutes les personnes d’origine chinoise vivant au Vietnam.
Outre le travail pastoral et missionnaire, Abel Garreau s’en trouva un bien à lui. « Il y avait, jouxtant le cimetière cantonais de Cholon, un petit groupe de mendiants lépreux rassemblés dans les bâtiments réservés aux cercueils attendant un enterrement, et tout naturellement cela attira l’attention du missionnaire. Un contact fut pris, qui se traduisit par une amélioration physique et morale du milieu ». le Père Garreau et une Fille de la Charité vietnamienne connaissant un peu le chinois assurèrent alors des visites régulières, apportant riz et remèdes. Cette aide, bien que très insuffisante, attira dans le cimetière de nombreux lépreux qui se cachaient un peu partout, et bientôt leur nombre dépassa la centaine. Un catéchiste y fut envoyé, il y eut des baptêmes, une vie chrétienne. Il fallait trouver une place pour tout ce monde. Le Père Garreau se rendit chez Monseigneur le Délégué apostolique, d’où il ressortit avec une bénédiction et un chèque important. Il se rendit ensuite au Service de Santé où on lui donna la permission d’ouvrir une léproserie à condition qu’il prît en charge les 120 lépreux du pavillon de contagion d’un hôpital de la ville. La mission lui confia un terrain à 35 km de Saïgon, une ancienne plantation d’hévéas abandonnée car elle se trouvait dans une zone sous contrôle vietnamien. Les autorités locales ayant donné leur autorisation, le 24 avril 1959, les deux premiers pavillons de la léproserie Saint-Joseph de Bên San étaient ouverts. L’un d’eux portait le nom de Mme Garreau qui avait pris entièrement à sa charge les frais de construction. Le Père Garreau confia cette léproserie aux Filles de la Charité, se contentant d’y venir chaque semaine pour le soin spirituel des malades de langue chinoise.
« En 1961 il quitta la paroisse Saint-François-Xavier pour le collège Sainte-Thérèse où il collabora avec le Père Richard jusqu’en 1975. Il y enseigna le français et eut une grande influence sur ses élèves presque tous non chrétiens et avec qui il continua à correspondre jusqu’à sa mort. Les dimanches, il assurait messe et confessions en une paroisse chinoise nouvellement ouverte. En 1975, les communistes prirent le pouvoir au Sud Vietnam, Abel Garreau se trouvait alors en France en congé dans sa famille. On lui proposa le poste de socius du Père Caminondo à la procure de Hong Kong, poste qu’il accepta avec enthousiasme, car le séjour trop long en France lui pesait. Sa connaissance du cantonais lui permit de rendre de nombreux services au procureur, et par ailleurs il tenait à aider les paroisses chaque dimanche. C’était avec beaucoup de charité qu’il prenait soin des hôtes de la procure et qu’il rendait service aux confrères du groupe de Hong Kong. Cette vie n’était certes pas exactement celle qu’il aurait désirée, mais, homme de devoir, il acceptait l’épreuve.
En 1982, âgé de soixante-huit ans, il revint dans sa Vendée poitevine où il cultiva, comme d’autres leur jardin, les amitiés recueillies lors de son passage à Cholon. Il tenait à jour son fichier d’adresses soit au Vietnam soit partout dans le monde pour garder des liens qui dépassaient largement le milieu chrétien. Il envoyait souvent des paquets et de l’argent au Vietnam et pour cela il quêtait et se ruinait lui-même. Dans sa dernière lettre de Noël à ses amis qu’il remerciait, il attestait avoir envoyé au Vietnam presque deux cent mille francs l’année précédente. Abel Garreau mourut le 19 février 1990 à l’hôpital de Na
Références
[3640] GARREAU Abel (1914-1990)
Références biographiques
Références biographiques
AME 1939 p. 238. CR 1947 p. 47. 123. 1957 p. 54. 1958 p. 52. 1961 p. 54. 1962 p. 64. 1964 p. 36. 1965 p. 79. 1966 p. 92. 93. 1969 p. 77. 1974-76 p. 234. AG80-83 p. 5. 1980-82 p. 31. BME 1935 p. 615. 1939 p. 666. 1940 p. 836. 1941 p. 130. 338. 1948 p. 231sq. 1949 p. 47. 1950 p. 103. 263. 1951 p. 256. 318. 442. 515. 1952 p. 579. 1953 p. 1009. 1954 p. 791. 792. 911. 1024. 1053. 1955 p. 148. 351. 1956 p. 1006. 1957 p. 73. 267. photo p. 44. 1958 p. 545. 1959 p. 170. 980. 1961 p. 471. 485 (art.). 508. 955. ME1 N° 118 p. 17 (art.). 28. HIR N° 127. 137. 155. 186. 195/2. 221. 248. ECM 1941-43 p. 253. EC1 N° 316. 405. 410. 426. 429. 431. 440. 444. 495. 501. 547. 564. 604. 695. 704. 712. 753. 757. EC2 N° 5. 139. 6/C3. 12P389. 17P84. 23P279. 282. 38P51. 39P82. 42/C2. 43P196. 44P237. 50/C2. 51P120. 57P305. 86/C2. 90P305. 91P333. 98P209. 102/C2. MEM 1990 p. 27-31.