Daniel LÉGER1915 - 1980
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3666
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1945 - 1963 (Kontum)
Biographie
[3666] LÉGER Daniel est né le 8 avril 1915 à Bordeaux (Gironde).
Il entre aux MEP en 1933. Ordonné prêtre le 29 juin 1942, il est affecté à la mission de Kontum (Vietnam), mais en raison de la guerre, il ne peut partir qu’en 1945, en tant qu’aumônier militaire (1945-1948).
En 1948, il rejoint enfin sa mission de Kontum, et il étudie le vietnamien et le bahnar à Ronông-Lào et à Mang-Là. Placé d’abord à la tête du district de Kontrang-Monei (1949), il est ensuite nommé aumônier des trois communautés de religieuses de Kontum (1955) puis chef du district de Konsomluh (1958-1963).
De retour à Paris, il entreprend des études ethnographiques au Musée de l’Homme et à l'École pratique des hautes études. En 1977, il présente une thèse de doctorat sur L'Ethnominéralogie et la vie religieuse des Bahnar-Jolong.
Il meurt le 19 décembre 1980 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
Nécrologie
Le Père Daniel LÉGER
Missionnaire de Kontum (Viêt-Nam)
1915 - 1980
LÉGER Daniel
Né le 8 avril 1915 à Bordeaux (Gironde) diocèse de Bordeaux
Entré aux Missions Etrangères le 15 septembre 1933
Prêtre le 29 juin 1942
Destiné à la Mission de Kontum le 29 juin 1942
Vicaire à Caudéran, diocèse de Bordeaux : 1942-1945
Parti comme aumônier militaire le 25 novembre 1945
Arrivé à Kontum au début d’octobre 1947
En mission à Kontum de 1947 à 1967
En France : études de 1967 à 1980
Décédé à l’hôpital Saint-Martin-du-Tertre le 20 décembre 1980
Obsèques : Rue du Bac, le 24 décembre 1980
Enfance et jeunesse
Daniel Léger naquit à Bordeaux le 8 avril 1915. Nous avons fort peu de détails sur ses premières années. Nous savons simplement qu’il fit ses études primaires à Léognan en Gironde, de 1924 à 1929 et, de 1929 à 1933, ses études secondaires à l’orphelinat Sainte-Marie à Lourdes, orphelinat tenu par les Pères Bénédictins. C’est le 15 mai 1933 qu’il fit sa demande d’admission aux Missions Etrangères. Mais d’après les termes de cette demande, nous savons qu’il était déjà « postulant » depuis deux ans. Comme toujours en pareille circonstance, on demanda l’avis du Supérieur de l’Orphelinat Sainte-Marie. Le 29 mai, il répondit en ces termes : « Que vous dire du jeune Daniel Léger sinon que ce jeune homme donne l’impression de quelqu’un de sérieux, de pieux et d’appliqué à l’étude. Il persiste toujours dans son intention de devenir missionnaire et j’en suis très content. Quant au caractère, j’ai constaté, il y a environ deux ans, qu’il s’était laissé influencer au détriment de l’autorité. Mais après lui avoir mis les points sur les i, il a compris et depuis lors je n’ai plus eu à me plaindre de lui. » C’est le 1er juin 1933 que fut admis Daniel Léger. Il entra à Bièvres le 15 septembre 1933 pour y commencer ses études et sa préparation au sacerdoce. Il accomplit son service militaire d’octobre 1936 à octobre 1938. Il fut rappelé sous les drapeaux au mois d’avril 1939... puis en septembre ce fut la déclaration de la guerre. On ignore quelles furent les diverses péripéties par lesquelles passa Daniel Léger. En tout cas, il ne fut pas fait prisonnier. Il rentra au séminaire en septembre 1940 et continua ses études. Ordonné prêtre le 29 juin 1942, il reçut le jour même sa destination pour la Mission de Kontum, sur les Hauts Plateaux du Sud Viêt-Nam. Il fut agrégé définitivement à la Société le 15 septembre de la même année. Naturellement, en raison de la guerre, il ne pouvait être question pour lui de partir immédiatement. Il fit du ministère en France jusqu’en 1945, comme vicaire à Caudéran, diocèse de Bordeaux, ville dans laquelle il avait des attaches familiales. C’est en 1945 qu’il partit pour le Viêt-Nam comme aumônier militaire. C’était alors le seul moyen de pouvoir s’embarquer pour le Viêt-Nam : partir comme aumônier du Corps expéditionnaire français. Il remplit ce ministère environ deux ans à la plus grande satisfaction des officiers et hommes de troupe. Le colonel Chanson, devenu plus tard général, écrivit même à Mgr Sion, vicaire apostolique de Kontum, pour lui demander de laisser le P. Léger au service de l’aumônerie. Mais la Mission de Kontum avait sérieusement besoin de renforts. C’est pourquoi la demande du colonel ne fut pas agréée et le P. Léger rejoignit la Mission de Kontum qui lui était assignée.
En mission
A son arrivée, il fut d’abord placé à l’Ecole Cuenot, école des catéchistes. Il était en charge de la procure, de l’imprimerie installée depuis longtemps par Mgr Jeannin pour la publication de livres et brochures diverses, surtout en bahnar, et même supérieur, responsable de l’école des catéchistes. De plus il avait la consigne d’étudier un peu de viêtnamien et de commencer l’étude du bahnar. Sa situation était très inconfortable étant donné qu’il ne savait que quelques mots de viêtnamien qu’il employait d’ailleurs plus ou moins bien à propos. Ce qui avait motivé la décision de Mgr Sion de placer ainsi le jeune P. Léger à l’Ecole Cuenot c’est qu’après la guerre en Europe plusieurs confrères étaient partis en congé et il fallait « boucher » les trous... Dès que ce fut possible, le P. Léger fut envoyé dans la chrétienté de Rouông-Lào pour apprendre un minimum de viêtnamien car une connaissance, même élémentaire de cette langue est nécessaire, moins pour les besoins de l’apostolat que pour les contacts divers avec les Viêtnamiens et les rapports avec les serviteurs qui étaient Viêtnamiens. Ensuite le P. Léger fut envoyé à Mang-Là à 15 kilomètres de Kontum pour étudier le bahnar, la langue d’une des principales ethnies de la Mission de Kontum. Cette étude de langue l’occupa pendant les années 1948-1949 avec une coupure pour un repos à Dalat en septembre-octobre 1949.
C’est alors, en fin 1949, qu’il fut placé à la tête du district de Kontrang-Monei, poste qu’il occupa jusqu’en l954. La situation politico-militaire était grave. Les communistes avaient occupé Kontum au mois de février 1954. La plupart des confrères s’étaient repliés soit sur Pleiku, soit sur Saigon. Cependant quelques confrères qui n’avaient pu être évacués, entre autres les PP. Léger, Thomann et Chastanet, se trouvaient sous le régime communiste. Au mois de juillet 1954, ils demandèrent tous les trois à être envoyés à Saigon. En fait, on les conduisit sous bonne garde, à travers la « Chaîne annamitique » à Tourane, où ils arrivèrent très fatigués. Le P. Léger, en particulier, souffrait d’une jambe et le régime alimentaire viêtminh, en chemin, l’avait amaigri. Il fut donc soigné à Tourane et « requinqué ». De là il gagna Saigon et partit pour la France où il arriva le 27 septembre 1954. Reparti pour Kontum le 25 mai 1955, il reçut alors une nouvelle affectation à Kontum même, comme aumônier des trois communautés religieuses d’alors : les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, les Petites Sœurs de la Médaille Miraculeuse (Bahnares) et les Amantes de la Croix. Sans lui déplaire, ce ministère ne lui faisait cependant pas oublier la « brousse ». Au départ du P. Dujon, il fut affecté au district de Konsomluh, de 1958 à 1963. Après ces 5 années de ministère, il revint en France pour son congé. Arrivé le 11 juin 1963, il repartit le 9 novembre. Rentré à Kontum, il reprit son poste de Konsomluh jusqu’en avril-mai 1967. C’est alors qu’il obtint de son évêque l’autorisation de rentrer en France pour se livrer à des études d’ethnologie. Il avait obtenu un congé de trois ans ; en fait il poursuivit — et avec ardeur — ces études jusqu’à sa mort, le 20 décembre 1980. Cette mort ne fut ni subite, ni imprévue. En effet, il avait été opéré d’un cancer à l’estomac en 1978. Une fois sa convalescence terminée, il avait repris ses études avec une ardeur admirable. Mais le mal, stoppé un temps, se déclencha de nouveau. On voyait le Père s’affaiblir de jour en jour. Il avait un teint vraiment cadavérique. Cependant il s’acharna à son travail jusqu’au dernier moment. Au bout de quelques semaines d’hospitalisation au centre médical des Peupliers où il avait été opéré en 1978, le Docteur constata qu’il n’y avait plus rien à faire. C’est pourquoi le P. Léger fut dirigé sur le Centre médical de Saint-Martin du Tertre en grande banlieue nord de Paris. Il recevait là, au moins chaque semaine, la visite de l’un ou l’autre confrère et chacun pouvait constater son enthousiasme qui ne faiblissait pas, sa confiance et son désir de vivre. La veille de sa mort, il déclarait qu’il avait passé le « creux de la vague » et qu’il remontait. Il faisait des projets pour la suite de ses études... C’était le 19 décembre. Le 20 au matin, on le trouvait mort dans son lit.
Telle fut dans ses grandes lignes la vie du P. Léger. Nous voyons tout de suite qu’il faut distinguer deux périodes bien différentes dans cette vie : sa vie dans le diocèse de Kontum de 1947 à 1967 et sa vie d’études ethnologiques en France de 1967 à 1980.
Un point important à souligner qui éclaire toute la vie du P. Léger, aussi bien pendant les 20 années qu’il a passées au Viêt-Nam que pendant les 13 années passées en France, c’est qu’il avait au cœur le désir de pousser ses études en profondeur. Il pensait à juste raison que pour semer à bon escient et pour bien cultiver, il importe de connaître la terre sur laquelle on travaille. Depuis toujours il était attiré par le désir et le besoin de pénétrer profondément dans l’âme des Bahnars au milieu desquels il travaillait. Il interrogeait sans cesse, prenait des notes, accumulait des documents, essayait de savoir le pourquoi de telle ou telle coutume, de tel rite… comme autrefois le P. Kemlin qui s’était particulièrement intéressé aux « rites agraires ». Toute circonstance lui était prétexte à s’informer, à enrichir sa documentation, sans trop savoir d’ailleurs à ce moment-là où cela le mènerait. Ces notes, ces précieuses notes, il fallait les défendre contre les termites et aussi contre les souris… qui visitaient un peu trop souvent sa maison... Il entreprit donc un jour, avec les enfants du village, de creuser le sol sous sa maison bâtie sur pilotis afin de détruire ces nids de souris et d’extirper ces rongeurs dangereux... et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir 72 pierres « néolithiques ». Ce fut pour lui, pourrait-on dire, le « coup de foudre ». Mais il sentait bien qu’il lui était impossible, à lui autodidacte, de tirer profit de ces « cailloux », de les faire « parler ». Il lui fallait l’aide de plus savants que lui...
Rentré en congé en 1963, le P. Léger avait déjà pris contact avec les milieux scientifiques, puis de retour à Kontum en fin 1963, il avait continué ses recherches. Voici ce qu’il écrivait à propos de sa découverte sous sa maison : « Cette découverte oriente définitivement ma recherche ethnographique par la quête passionnée d’objets révélateurs de culture à tradition orale. » La rencontre, en 1965, avec le professeur Georges Condominas, alors jeune ethnologue « sur le terrain » à Sar-Luk, village Muông-Gar, entre Dalat et Banmêthuôt, décida de la nouvelle orientation du P. Léger. En 1967, le P. Léger obtint, non sans peine, l’autorisation de son évêque de quitter la Mission de Kontum pour trois ans, de venir en France pour se consacrer tout entier à ses études d’ethnologie. En fait, il prolongea de beaucoup son séjour... mais non sans résultat. En 1974, il rédigeait et faisait paraître un « Mémoire » en deux volumes, intitulé « Présentation des Bahnars Jolong », Proto-indochinois de langue austro-asiatique.
Il ne faudrait pas conclure cependant que pendant les 20 années qu’il a passées dans la Mission de Kontum, le P. Léger ne s’est préoccupé que de recherches ethnographiques... On peut et on doit dire que le P. Léger se donnait tout entier à ce qu’il faisait, il s’y adonnait passionnément. Comme le remarque Mgr Seitz dans l’homélie qu’il prononça lors des obsèques de notre confrère, « le P. Léger s’appliqua avec ferveur et dévouement à parfaire la foi que ses grands devanciers, les Dourisboure, les Kemlin, les Guerlach, les Jannin, avaient semée dans le cœur des rudes Montagnards Rungao dont il avait la charge à Kontrang-Monei. Le compte rendu de 1950 signale « qu’il se dépense avec ardeur et joyeux entrain à la visite de tous ses villages, ce qui ne l’a pas empêché de continuer ses recherches sur l’historique de la Mission ». Le P. Léger était un homme méthodique qui planifiait son temps : le matin, il travaillait à son bureau ; l’après-midi il était à la disposition des visiteurs... Remarquons en passant que cette grande chrétienté de Kontrang-Monei est le berceau de l’évangélisation sur les Hauts Plateaux. C’est là que commença le P. Dourisboure, car alors Kontum n’était qu’un petit village tout comme les autres. C’est là que furent baptisés les premiers Montagnards. C’est là que fut enterré le premier Montagnard chrétien. A la demande de Mgr Seitz, le P. Léger fit tout son possible pour retrouver la tombe de ce premier Montagnard chrétien, mais sans succès à cause des bouleversements de terrain qui ont eu lieu dans le village. C’est pendant le séjour du P. Léger a Kontrang-Monei que fut célébré le centenaire de l’arrivée du P. Dourisboure et des premiers baptêmes de Montagnards. La cérémonie, présidée par Mgr Seitz, eut lieu en la fête du Christ-Roi en 1953 et à cette occasion une statue du Christ-Roi fut bénie et placée devant l’église.
A Kontrang-Monei, le P. Léger avait affaire à des Bahnars « Rungao ». A Konsomluh, c’était des Bahnars Jolong. Le P. Léger s’en occupa avec le même zèle pendant 8 ans, circulant beaucoup à pied, à cheval, à bicyclette, visitant ses villages pour conforter la foi encore fragile de ses néophytes. En 1960, il lança une expérience liturgique qui fut diversement appréciée. Il voulait surtout arriver à une plus grande participation active des chrétiens aux offices liturgiques...
Comme nous l’avons dit plus haut, il rentra donc en France en 1967, au mois de mai. Nous n’allons pas entrer dans le détail de tous ses travaux scientifiques. Mais ce qu’il faut souligner très fortement, c’est qu’il fut un « élève acharné à son travail ». Tous ceux qui ont vécu avec lui au séminaire de la Rue du Bac ont pu constater avec quelle ardeur il travaillait sans jamais perdre de temps, que ce fût au Musée de l’Homme, ou dans sa chambre. Quand on le rencontrait dans les couloirs, il disait invariablement : « Voilà ! Voilà ! ça boume » et rapidement il se rendait à ses chères études. Ce qui le conduisit à présenter, en 1977, en plus du Mémoire de 1974, une thèse pour le Doctorat de troisième cycle : « L’Ethnominéralogie et la vie religieuse des Bahnars-Jolong » qui lui valut la mention « Très Bien ». Une fois cette thèse terminée, il entreprit de préparer une thèse de Doctorat d’Etat, sans préjudice d’autres travaux d’ethnologie paraissant sous forme d’articles, Il disait avec humour avoir un programme jusqu’à l’an 2000 et au-delà ! On peut lui appliquer le mot de Robert Garric : « Il faut croire à ce qu’on fait et le faire dans l’enthousiasme. »
Ce qu’il faut souligner aussi fortement, c’est que sa vocation scientifique n’a pas voilé, encore moins effacé sa vocation sacerdotale et missionnaire. Le témoignage d’un de ses anciens collègues au Musée de l’Homme en apporte la preuve. Voici de larges extraits d’une lettre de ce collègue datée du 12 janvier 1981 : « L’annonce de la mort de Daniel Léger m’a profondément choqué. J’avais pour lui la plus vive admiration, mêlée d’affection, pour son dynamisme, sa joie de vivre et sa soif de comprendre et de savoir. C’était un missionnaire, avec ce bon sens provincial et surtout rural, où on sait percevoir le sens caché derrière les mots. Lorsqu’il parlait des Bahnars, ce n’était plus tellement comme un comptable comptant le nombre de baptêmes, mais comme un père parlant de ces enfants, ou mieux de ces grands enfants, et sans les juger, et aussi comme un conseiller qui cherche à donner un avis basé sur l’expérience. Les formules toutes faites, les modes n’étaient pas les chemins suivis par Daniel. Il était un chercheur, discutant ses recherches, ses hésitations, toujours prêt à aider un collègue au Centre et à l’aise avec nous tous. Sur sa vie sacerdotale, je ne sais que ce qu’il me confia pendant les dix ou douze ans que je l’ai connu. Je sais qu’il était profondément sincère et par conséquent déchiré dans ses loyautés. Il était un croyant sincère qui ne cherchait pas à prétendre ce qu’il n’était pas et qui comprenait les incroyants et, je suppose, les « païens » d’Indochine.
La disparition de Daniel Léger est une perte énorme, non seulement pour le Centre, pour moi, et je suppose, pour votre Communauté, mais pour tous les étudiants qui découvraient, années après années, dans les différents « séminaires » où il participait activement, un homme âgé, un religieux, qui par son enthousiasme, sa générosité, son plaisir d’apprendre, de savoir, était un ami, un camarade, un exemple. Daniel Léger était un homme, un missionnaire hors du commun et une sorte de patriarche qui devenait un jeune collègue dans le travail. C’était un homme rare et, j’ai bien peur, un type d’homme en voie de disparition » (Alain Fournier).
C’est le mercredi 24 décembre 1980 que furent célébrées les obsèques du P. Léger dans notre chapelle de la Rue du Bac. La cérémonie fut présidée par Mgr Seitz, ancien évêque de Kontum, entouré de 23 concélébrants. Plusieurs membres de l’Ecole Pratique des Hautes¬Études y assistaient, entre autres le professeur Georges Condominas. Au cimetière, ce dernier ne put prononcer le discours qu’il avait préparé en hommage et adieu au P. Léger. Etreint par l’émotion, il se contenta de déposer auprès du caveau un épi de riz tandis que les amis que le P. Léger s’était faits au Musée de l’Homme déposaient à tour de rôle quelques grains de paddy sur le cercueil, selon une coutume des Montagnards de Kontum. Et le professeur Condominas de murmurer à l’oreille de Mgr Seitz : « Si le grain ne meurt, il reste seul.»
Que Je P. Léger continue à veiller sur ses chrétiens Bahnars dans la tourmente et à aider aussi tout ce « monde scientifique », au milieu duquel il a travaillé pendant 13 ans, à cheminer sur les sentiers de la Foi.
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Références
[3666] LÉGER Daniel (1915-1980)
Références bibliographiques
Réf. biblio : 1974 « “La maison bahnar et ses dépendances” d’après des documents inédits de P. Guilleminet », ASEMI, V (2), « Habitat-habitation en Asie du Sud-Est et dans le monde insulindien », 1, « Eléments pour l’étude de l’habitation en Asie du Sud-Est », p. 25-87. 1975 « Les bézoards, “pierres animales” rituelles chez les Bahnar-Jölöng de Kontum (Vietnam-Sud) », pp. 195-204, 4 photos, in R. Pujol (éd.) : L’Homme et l’animal. Premier colloque d’ethnozoologie, Paris, Institut International d’Ethnosciences, 644 p. 1977a Présentation des Bahnar-Jölong, Proto-Indochinois de langue austroasiatique (Province de Kontum, Viêtnam du Sud), Paris, Ecole Pratique des Hautes Etudes-VIe section, (Mémoire de l’EPHE, 1974), 407 p., tabl., cartes, multigr., Paris, Institut d’Ethnologie (Coll. “Archives et documents”), 74062160, microfiche 760160. 1977b L’Ethnominéralogie et la vie religieuse des Bähnar-Jölöng, province de Kontum, Vietnam, Paris, Ecole Pratique des Hautes Etudes-VIe section (thèse de doctorat en ethnologie), 488 p., multigr. 1977c « De quelques considérations d’un bahnarisant sur les minorités ethniques de la péninsule indochinoise », ASEMI, VIII (1), p. 59-76. 1978 « A propos des missionnaires de Kontum “dupes et complices” dans l’affaire Mayréna en 1888 », ASEMI, IX (1-2), p. 231-248. 1981 « L’engoulevent oiseau-forgeron et oiseau-riziculteur dans le Centre-Vietnam », p. 259-271, in Orients. Pour Georges Condominas, Paris et Toulouse, Sudestasie et Privat, 349 p.