Aimé PINSEL1920 - 2012
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3714
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1946 - 1953 (Beihai [Pakhoi])
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1954 - 1964 (Saigon)
- Pays :
- Madagascar
- Région missionnaire :
- 1966 - 1998
Biographie
[3714] Aimé, Jean-Baptiste Pinsel a été missionnaire en Chine, et passa plus de trente années auprès de la communauté chinoises de Madagascar.
Il naît le 21 juin 1920 à Baden, dans le Morbihan, non loin de Vannes, de parents profondément chrétiens, Georges Pinsel et Marie Fiat. Benjamin d’une famille de trois garçons, il est baptisé trois jours après sa naissance. Son père cumule, semble-t-il, des activités agricoles et maritimes. La famille n’est pas riche. Le jeune Aimé entre au Petit séminaire de Sainte-Anne-d’Auray, où il est formé pendant six années. Puis, à la rentrée de 1938, il est admis au grand séminaire de Vannes, où il étudiera quatre années. Il a la chance d’échapper à la conscription pour la guerre et aux camps de jeunesse. Fin mai 1942, alors qu’il achève sa deuxième année de théologie, Aimé Pinsel envoie une lettre de candidature au Supérieur Général des MEP. Le supérieur du grand séminaire de Vannes le décrit comme « un excellent séminariste, d’intelligence ordinaire, mais très laborieux et très consciencieux, qui nous a toujours donné entière satisfaction ».
Aimé Pinsel entre aux MEP le 1er octobre 1942. La maison de la rue du Bac est alors surpeuplée car celle de Bièvres est occupée par l’armée allemande. Une vingtaine d’aspirants sont internés en Allemagne ou Autriche. La guerre a coupé, ou beaucoup diminué selon les cas, les relations entre le Séminaire et les missions d’Asie. Dans ce contexte difficile, les aspirants sont emplis d’enthousiasme missionnaire et de dévotion pour les martyrs. Ordonné prêtre le 3 juin 1944 dans la chapelle du Séminaire en même temps que treize autres confrères, le P. Pinsel est destiné à la mission de Beihai (Pakhoi), en Chine. Il est agrégé définitivement aux MEP le 15 septembre 1944.
Chine (1946-1953)
Beihai (Pakhoi) relève à l’époque de la province de Canton, mais elle sera rattachée ensuite au Guangxi (Kwangsi). Ce n’est que le 24 mai 1946 que le jeune missionnaire peut prendre le départ vers sa mission, faute de moyens de transport entre l’Europe et l’Asie précédemment. En 1946, cent jeunes prêtres MEP partent en mission, record absolu dû au rattrapage des années de guerre. Arrivé en Chine, le P. Pinsel apprend le cantonais et commence son ministère pastoral. Il est d’abord chargé de la paroisse de Limkong, de 1947 à 1949, puis de celle de Lunchow, à partir de 1949. Malheureusement, il est expulsé de Chine par le pouvoir communiste en 1953. Ces six années passées en R.P. de Chine marquent profondément le P. Pinsel, et il consacrera l’essentiel de la suite de sa vie sacerdotale au service de la communauté chinoise.
Vietnam (1954-1964)
En arrivant de Chine, le P. Pinsel, âgé de trente-trois ans, reçoit de ses supérieurs une nouvelle affectation. Comme plusieurs autres confrères qui étaient missionnaires en milieu cantonais, il est envoyé à la paroisse chinoise de Cholon, à côté de Saigon. Il y reste dix ans, de 1954 à 1964.
France (1964-1966)
De retour en France, il devient aumônier de l’école Saint-Thomas-de-Villeneuve à Bry-sur-Marne, exerçant ce ministère de 1964 à 1966.
Madagascar (1966-1998)
En fin d’année 1966, âgé de quarante-six ans, le P. Pinsel repart en mission, cette fois pour Madagascar, où il est chargé du Centre catholique chinois (CCC) de Tamatave. Il succède au P. Thomas Elhorga, avec lequel il était parti en mission à Beihai (Pakhoi), mais qui a été envoyé à Madagascar directement après son expulsion de Chine.
Ce centre a été fondé en 1953 par le P. Henri Cotto, autre ancien de Beihai (Pakhoi) et pionnier de l’apostolat auprès des Chinois à Madagascar. Le P. Pinsel joint au service de la paroisse chinoise de Tamatave un ministère itinérant à travers tout le pays. Il part en tournée pour visiter les communautés chinoises, particulièrement celles des Hauts Plateaux et de la côte sud-est et nord-est, et les met en relation avec les paroisses locales. Il connaît toutes les familles et prend plaisir à évoquer les liens de parenté grâce à sa grande mémoire. Courant 1967, le P. Pinsel rejoint Tananarive, où il est accueilli par les Frères du Sacré-Cœur à l’École du Sacré-Cœur d’Antanimena (ESCA). Tout en poursuivant ses visites des Chinois hors de la capitale, il va, sans l’avoir programmé, participer à la naissance de la communauté catholique chinoise de Tananarive. Cette communauté voit le jour lorsque quelques parents viennent lui demander de catéchiser leurs enfants, et ce petit groupe s’étoffe rapidement, devenant une communauté dont le P. Pinsel est le premier aumônier. En 1996, il est nommé responsable de la maison régionale de la Société qui vient d’être créée à Tananarive. Le P. Michel Ladougne lui succèdera à ce poste le 1er janvier 1999. A la fin des années 1990, le P. Pinsel constate l’évolution contrastée de la population d’origine chinoise de Madagascar : tandis que les Chinois natifs de l’île émigrent depuis 1980 vers l’Europe et le Canada, et se marient avec des Malgaches, à partir des années 1990 affluent des Chinois venus du Continent pour investir dans le commerce. Les premiers parlent cantonais, les derniers parlent d’autres dialectes chinois. L’enthousiasme du P. Pinsel pour la mission en milieu chinois n’a pas diminué, mais ses forces faiblissent, et ne parlant ni malgache ni mandarin, il se sent démuni face aux conditions nouvelles de cet apostolat. Souffrant d’arthrose et sa santé déclinant, il doit réduire ses activités.
France (1998-2012)
En septembre 1998, âgé de soixante-dix-huit ans, il demande à se retirer à Lauris. Sa santé s’étant améliorée, il se met en octobre 2001 au service des Petites Sœurs des Pauvres du Havre, comme aumônier. Il doit annuler la visite de dix jours qu’il a projetée de faire à Madagascar en août 2003, car une chute a entraîné une fracture du tibia et du péroné.
En fin septembre 2003, il demande à retourner à Lauris, où il y reste jusqu’en mars 2005. Puis il souhaite reprendre un ministère auprès d’une communauté de religieuses. Il devient aumônier des Petites Sœurs de Marie Mère du Rédempteur à Saint-Aignan-sur-Roë, en Mayenne. Il se dévoue, mais son caractère plutôt rigide et soupe-au-lait ne facilite pas les relations avec les Sœurs et les retraités de cette maison. Sa vue baisse, ses jambes le trahissent, et il fait des chutes fréquentes. Après quatre années de service à Saint-Aignan-sur-Roë, le P. Pinsel emménage le 3 septembre 2009 dans la maison de retraite pour prêtres diocésains Saint-Joachim à Sainte-Anne-d’Auray, en face du petit séminaire où il passa six années de sa jeunesse. Il y trouve un confrère également originaire du diocèse de Vannes, le P. Marcel Le Dorze. Il ne s’habitue pas à cette maison pourtant accueillante, et demande dès mai 2010 à réintégrer une maison de Société. Il est accueilli à Montbeton le 1er mars 2012. Une chute lui cause une fracture du col du fémur et du poignet. Il décède le 26 juin, peu après son quatre-vingt-douzième anniversaire.