Jean-Louis CREIGNOU1926 - 2012
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3888
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1951 - 2012 (Osaka)
Biographie
[3888] CREIGNOU Jean-Louis est né le 29 août 1926 à Plougourvest (Finistère).
Ordonné prêtre le 28 mai 1950 aux MEP, il part le 21 décembre 1951 pour la mission d’Osaka (Japon).
Après l’étude de la langue japonaise à Kobé, il est nommé vicaire à Sanda (1954-1956), puis curé de Sanda (1956-1961). Il est ensuite chargé de la paroisse d’Akashi, (1961-1967) et de celle du Sacré-Coeur à Nakayamate (1967-1972). Il revient à Sanda en 1972 et il est nommé curé d’Akashi (1973-1991), puis de Tarumi (Kobé) (1991-1997).
Il se retire alors à la paroisse d’Akashi, avec fonction d’auxiliaire.
Il meurt le 2 octobre 2012.
Nécrologie
3888 CREIGNOU Jean (1926-2012)
Jean-Louis Creignou, né le 29 aût 1926 à Plougourvest (Finistère), a été baptisé le jour même. Son père Louis Creignou, né en 1885 et sa mère Angèle Inizan, née en 1893, mariés en 1922, étaient cultivateurs à Keroullé, dans la commune de Plougourvest, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Brest. Ils eurent 2 fils et 2 filles. Après ses études primaires, à Plougourvest et à Landivisiau, (c’est là qu’il apprendra à parler français, car en dehors des classes du primaire qui étaient en français, entre écoliers et à la maison il ne parlait que breton), le jeune Jean-Louis entre au petit séminaire diocésain, l’Institution Saint-Vincent à Pont-Croix, en 1936, où un de ses cousins, prêtre, était professeur. Il y fait pendant six ans ses études secondaires. La dernière année de celles-ci, avant d’obtenir un baccalauréat de la série philosophie, il demande le 5 mai 1943 à entrer aux Missions Etrangères. Le supérieur du petit séminaire de Pont Croix donne de lui un portrait réellement élogieux. Il est admis au Séminaire de la Société le 1er octobre 1943. Sous-diacre le 29 mai 1949 et diacre le 17 décembre de la même année, sa progression vers le ministère de prêtre missionnaire a été retardée par la maladie, et même un moment compromise. En effet, pendant le service militaire qu’il accomplit en Allemagne il est atteint par la tuberculose. Soigné selon son souhait dans un hôpital de la Forêt Noire, il apprendra quelques mois plus tard qu’il est réformé. Le médecin chef du sanatorium militaire où il est traité écrit au Séminaire en Septembre 1947 pour déconseiller de l’envoyer dans un pays où le climat serait trop rude. Cet avis sera confirmé en 1950 par un médecin parisien, qui conclut à sa guérison complète en rédigeant ainsi : « un départ en mission peut être envisagé en 1951 dans un climat tempéré – comme la Corée ou le Japon » (sic !). Jean-Louis est ordonné prêtre le 28 mai 1950, jour de la Pentecôte, avec dispense d’âge, 3 mois avant d’avoir atteint son 24ème anniversaire. Il reçoit comme destination la mission d’Osaka, mais il est d’abord envoyé au petit séminaire MEP de Beaupréau, où il sert pendant l’année scolaire 1950-1951. Dès le début de Décembre Il embarque à Marseille pour rejoindre son pays de mission le Japon à bord de « la Marseillaise ». Le Père Léon Roncin l’accompagne. Ils arrivent à Kobé le 21 janvier 1952. Jusqu’au mois de septembre 1954, ils étudieront ensemble le japonais, à la paroisse de Nakayamate. De septembre 1954 à septembre 1956, il est vicaire du Père Mercier dans la paroisse de Sanda. Il parcourt la campagne avoisinante et commence un apostolat dans les divers centres dédiés aux tuberculeux. Là il réunit des petits groupes de Bible et de catéchèse ouverts à tous. C’est là qu’il formera ses premiers chrétiens. L'un d’eux deviendra prêtre diocésain, le Père Nishio. Puis il est nommé curé de Sanda, avec le Père Noël Pons pour vicaire ( septembre 1956 – janvier 1961). En janvier 1961 il prend son premier congé régulier en France. En octobre 1961 il est nommé curé d’Akashi (octobre 1961 à octobre 1967). Il est élu responsable du groupe MEP local, charge qu’il exerce de mai 1967 à mars 1972. En octobre 1967 il est nommé curé de Nakayamate(1967-1972). Il participera aux travaux de l’assemblée générale de 1968 et séjournera en France de juin 1968 à janvier 1969. Suite au stress accumulé pour diverses raisons, il doit prendre un peu de repos. En avril 1972 il revient donc dans ses premières paroisses, d’abord à Sanda ( avril 1972 – octobre 1973), ensuite à Akashi (octobre 1973 – avril 1991). Le Père Jean Tijou sera son vicaire de 1973 à 1980 avant d’être détaché complètement pour le service de la JOC. En 1974, Jean-Louis Creignou est de nouveau délégué du Japon à l’Assemblée Générale Mep. A Akashi, Jean-Louis divise sa paroisse en quartiers missionnaires, afin que les chrétiens s’engagent davantage dans la vie paroissiale et les activités des groupes de quartier. Les catéchumènes affluent autour de lui, ce qui ne l’empêche pas de commencer avec ceux qui le désirent l’étude de la Bible en 100 semaines. Cette formation biblique fut élaborée par le Père Marcel Le Dorze, un Breton bretonnant comme lui, MEP de surcroît, ce qui inspire davantage confiance. Jean-Louis n’aime pas que l’on entre sur ses terres sans qu’il en soit informé. Pour lui le territoire paroissial est quelque chose de concret. Le Père Émile Tavernier, avec son esprit espiègle, lui jouera plus d’un tour, en lui assénant par exemple, avec le plus grand sérieux, ce gros mensonge : “ hier j’ai rendu visite à tes ouailles et tous ont vivement apprécié ma visite, ils m’ont même demandé de revenir les voir plus souvent ! ”. Évidemment Jean-Louis n’appréciait pas du tout cet humour, d’autant plus que son voisin le Père Tavernier appelait la limite séparant leurs deux paroisses voisines “ le mur de la honte”. En 1981 Jean-Louis est choisi comme conseiller du supérieur régional de Tokyo, une tâche qu’il remplit avec une grande discrétion et beaucoup de sérieux. Le 7 mars 1984 il est opéré d’urgence à l’hôpital du Kaisei de Kobé pour une hernie discale, qui continuera à le faire souffrir jusqu’à la fin de ses jours. Sorti de l’hôpital le 18 avril de cette même année, il part se reposer au Foyer de Charité et de Lumière nouvellement fondé à Takatsuki par le Père Alain Quenouelle. De retour à Akashi, Jean-Louis est de nouveau hospitalisé le 11 mai 1984 pour une tension artérielle trop élevée à l’hôpital Ishii qui à l’époque jouxte son presbytère. Transporté deux jours plus tard à l’hôpital du Kaisei pour des examens plus poussés, il quittera l’hôpital assez vite pour aller se reposer chez les Trappistines de Nishinomiya, jusqu’au 18 août 1984. Le Père Fukuda de Shukugawa, déjà bien âgé, le remplacera durant ce temps de convalescence. Jean- Louis transforme l’ancienne église, construite en 1950 par le Père Jupillat et devenue trop petite, en plusieurs salles de réunion et construit à côté la nouvelle église d’Akashi. Elle est inaugurée en août 1986. Il devra néanmoins en réparer la toiture après le séisme du 17 janvier 1995. En septembre 1986 Jean-Louis Creignou prend son congé en France d’où il reviendra le 9 janvier 1987. Entre temps le Père Noël Pons le rejoint à Akashi, comme vicaire. Jean-Louis reprendra un autre congé de trois mois au cours de l’été 1990. Il quitte Akashi pour devenir curé de Tarumi en avril 1991, avec le Père Noël Pons comme vicaire. Le 22 octobre 1994 il cesse d’être conseiller du supérieur régional et il repart en France pour se remettre d’une grande fatigue et y séjourne d’octobre à décembre 1994. Il regagne le Japon peu de temps avant le violent séisme de Kobé du 17 janvier 1995, qui fera plus de 6700 victimes et causera de nombreux dégâts psychiques, physiques et matériels. Le district de Tarumi- Kobé fut heureusement plus ou moins épargné par le grand tremblement de terre. Début mars 1995, le père Pons étant parti en France pour raison de santé, c’est le Père Gérard Gouineau qui le remplace comme vicaire, l’église de ce dernier (Nakayamate) ayant été complètement dévastée par le séisme. Pendant le congé régulier du Père Gouineau, le 17 août 1997 au beau milieu de la nuit Jean-Louis doit être hospitalisé et opéré en urgence pour un cancer de l’intestin à l’hôpital Nishi Kobé Iryo Center. Pendant un an il supportera patiemment sans se plaindre l’inconvénient d’un anus artificiel. Il prend un temps de convalescence au Foyer de Charité du Père Alain Quenouelle. Le 9 novembre 1997, âgé de 71 ans, Jean-Louis Creignou démissionne de sa charge curiale, en raison de problèmes de santé constants. Il s’installe de nouveau à Akashi au début de 1998, mais cette fois comme socius et auxiliaire des curés successifs de la paroisse, les Pères Ishihara, Segura et Matsuoura, qui tous, avec un dévouement remarquable, se sont très bien occupés de lui. C’est là qu’il décède le 2 octobre 2012 après plusieurs mois de maladie. Ce jour-là, fête des Anges gardiens, à 12 h 47, les Pères Gouineau et Matsuoura , avec six chrétiens et chrétiennes d’Akashi, ont reçu le dernier souffle de Jean-Louis pour l’offrir à Dieu comme une offrande sainte. Durant sa longue hospitalisation Jean-Louis a eu l’occasion de revoir un grand nombre de personnes venues lui manifester leur affection et leur reconnaissance. Il n’a jamais émis de plainte, ni désiré quoi que ce soit. Il accueillait tout et tous paisiblement même si cela le fatiguait beaucoup. Notre responsable de Groupe est venu plusieurs fois le voir et le réconforter, cela lui procurait toujours une grande joie et une paix intérieure visible. En revenant à Akashi pour son dernier séjour, en 1998, Jean-Louis avait déjà totalisé plus de 30 ans dans cette paroisse. Aussi les chrétiens d’Akashi étaient-ils très attachés à lui. Quand il est entré à l’hôpital deux mois avant sa mort, les chrétiens se sont relayés deux par deux pour assurer une garde permanente près de lui, et ils se sont cotisés pour lui assurer après sa guérison une aide infirmière, ce qui finalement n’a pas été nécessaire. La veillée funéraire, présidée par l’évêque auxiliaire Monseigneur Matsuoura Goro, frère du curé de la paroisse, eut lieu le mercredi 3 octobre à 19h00 dans l’église d’Akashi. Une assistance recueillie de plus de 500 personnes, 17 prêtres, jeunes pour la plupart, ainsi que beaucoup de religieuses de divers ordres ont entouré le Père Jean-Louis Creignou de leur présence amicale, priante et émue. La cérémonie de sépulture eut lieu le jeudi 4 octobre à 9h 00 dans l’église du centre de Kobé (ex Nakayamate), en présence d’une foule presqu’aussi nombreuse que la veille. Sans doute la présence de 32 prêtres a su entretenir une ambiance recueillie et priante, mais la dépouille mortelle du père Creignou à elle seule avait déjà créé une atmosphère paisible et accueillante. Le diacre franciscain Matsunaga a bien voulu diriger la cérémonie présidée par Monseigneur Matsuoura, entouré comme la veille par les Pères Gouineau, Pencrec’h et Chegaray. Durant son témoignage le père Chegaray a lu quelques passage d’une lettre plus ou moins inachevée redigée en 2007 et adressée à sa famille et à ses proches. Comme la veille, les qualités du père Creignou et sa foi vive ont été soulignées. Vers la fin de la cérémonie tous les participants firent l’offrande d’un oeillet blanc déposé directement dans le cercueil ouvert du Père Creignou. Comme pour la cérémonie de la veille, le Salve Regina a été chanté par tout le clergé présent. Le cercueil, précédé du cierge pascal, de la croix de procession et de la photo du père Creignou, a été porté par huit prêtres du diocèse d’Osaka jusqu’à la voiture funéraire. Une trentaine de personnes se sont ensuite rendues au crématoire de Kobe ( kasoba ) et à l’heure prévue, 11 heures sonnantes, les dernières prières d’adieux au défunt furent dites par le Père Gouineau. Un dernier adieu floral et le corps de Jean Louis a été incinéré. Après 3 heures d’attente ses restes furent déposés dans deux urnes qui seront portées au cours du mois suivant au cimetière d’Akashi où reposent déjà beaucoup d’amis du Père Creignou, et au cimetière des Étrangers de Kobe. Ce cimetière est la dernière demeure des prêtres des Missions Étrangères de Paris du diocèse d’Osaka. prénom : Jean-Louis