Jean-Michel CUNY1930 - 2022
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4037
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Identité
Naissance
Décès
Charges
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1956 - 1963
- 1968 - 1968
Biographie
[4037] Jean-Michel CUNY naît le 25 août 1930 à Annemasse (Haute-Savoie). Ordonné prêtre le 29 août 1954, il part le 28 septembre 1956 pour la Corée. Après avoir étudié le coréen à Séoul et à Daejon, il est nommé vicaire (1959) puis curé de Gongju (1962). Il est ensuite rappelé en France, délégué aux vocations et à l'animation missionnaire en France (1963-1968). De retour dans sa mission, il passe quelques mois dans la paroisse de Seong-Nam-Dong, puis il rentre définitivement en France pour exercer les charges d'assistant du Supérieur général (1968-1992), de secrétaire général (1974-1986) et de responsable du service EFA (1986-1992). Il prend alors une année sabbatique, avant d'être nommé supérieur de la maison de retraite de Lauris (1993-1996), puis supérieur de la maison de Paris (1996-2005). Il se retire ensuite à Montbeton (2005-2021) puis à Lauris, où il meurt le 31 mai 2022.
Nécrologie
Le Père Jean-Michel Louis André CUNY naît le 25 août 1930 à Annemasse (Haute-Savoie), où son père, Jean Cuny, est chirurgien. Jean-Michel est le deuxième enfant d’une fratrie de sept (quatre filles et trois garçons). Il est baptisé dans l’église d’Annemasse le 1er septembre 1930 et confirmé le 14 juin 1942 en l’église St. Étienne de Mulhouse. Il fait ses études primaires à Annemasse jusqu’à l’âge de 9 ans, quand la famille décide de partir s’installer en Alsace. En effet, sa mère, Marthe Biecheler, infirmière de formation, est alsacienne. Alors son père continue à exercer son métier de chirurgien à Mulhouse.
Après la défaite de la France en 1940, les Allemands reprennent le contrôle de l’Alsace, où la langue officielle devient l’allemand que Jean-Michel devra apprendre ; il sera même obligé, ainsi que son frère, de faire partie des jeunesses hitlériennes. En 1943, les bombardements des Alliés sur Mulhouse devenant de plus en plus fréquents et la situation dangereuse, la famille se réfugie à Issenheim, le village d’origine de sa mère. Jean-Michel poursuit ses études au lycée de Guebwiller, à deux km de là.
Après la guerre, la famille retourne à Mulhouse, où Jean-Michel termine ses études secondaires avec l’obtention du bac en 1948. Se pose alors la question de son avenir : allait-il entreprendre des études de médecine ou s’orienter vers la prêtrise ? La décision est difficile à prendre. Il commence des études de médecine à Strasbourg, et c’est au cours de cette année qu’il décide de devenir « médecin des âmes », de devenir prêtre. Un oncle maternel ayant fait ses études à l’Université Grégorienne à Rome en parle à l’évêque, Mgr Weber, qui accepte que Jean-Michel fasse ses études à Rome. Ces dernières dureront de 1949 à 1955.
Cette époque est aussi la période de la guerre de Corée, et Jean-Michel se sent attiré vers la mission. Influencé, écrit-il, par un bon copain, séminariste de Lyon – sans doute Jean-Paul Bayzelon –, il pense alors aux Missions Étrangères.
Il est ordonné prêtre à Mulhouse le 29 août 1954 par Mgr Weber, évêque de Strasbourg, à qui il parle de son désir d’entrer aux MEP. Mgr Weber lui dit que cette idée lui passera et qu’il revienne lui en parler après sa dernière année d’études à Rome. Comme convenu, un an plus tard, Jean-Michel revoit son évêque pour lui dire que cette idée ne passait pas. Mgr Weber lui permet alors d’entrer aux MEP, où il arrive le 19 septembre 1955. Il fait l’année de probation prévue pour les aspirants qui rentrent aux MEP déjà prêtres ; pendant cette année, Jean-Michel s’efforce aussi d’acquérir une formation médicale de base : stage dans un hôpital parisien et stage à Lille.
Le 17 juin 1956, il reçoit sa destination pour la Corée. Il s’embarque à Marseille le 28 septembre de la même année pour un mois de voyage jusqu’au Japon, d’où un avion l’emmène à Incheon en Corée. Un prêtre coréen qui était sur le même vol que lui l’amène dans sa famille qui l’accueille pour la nuit. Peu après, il est conduit à la maison MEP à Seoul où il se met à apprendre la langue coréenne comme il peut, avec l’aide du serviteur de Mgr Mousset, et avec les enfants de l’école. En effet, il n’y a que 3 ans que la guerre de Corée est terminée et le pays est complètement désorganisé. Il n’existe pas d’école de langue. Il rejoint ensuite Daejon pour y rencontrer son évêque, Mgr Larribeau, qui est chargé d’organiser le nouveau diocèse de Daejon.
Après une année passée à Daejon à étudier la langue, en compagnie de René Dupont, qui l’aide aussi à s’initier à la pastorale en coréen, il devient vicaire du Père Auguste Paillet en janvier 1959, à Gongju, où il ne reste guère qu’un an et demi. Il a en effet été choisi pour participer à l’Assemblée Générale des Missions Étrangères de juillet 1960 et retourne donc à Paris comme délégué des confrères de Corée. Après l’Assemblée Générale, il reste plusieurs mois en France pour une tournée en divers lieux afin de recueillir des fonds pour la construction d’une cathédrale à Daejon.
De retour en Corée, il reprend son poste de vicaire à Gongju (mai 1961 à mai 1962), puis il en devient curé (mai 1962 à mai 1963). Mais son séjour en Corée est à nouveau interrompu. En effet, le Père Quéguiner, Supérieur général des MEP, le rappelle à Paris pour travailler dans le service des vocations et de l’animation missionnaire en France, avec résidence à Ménil-Flin, dans l’est de la France. Il remplit cette mission pendant cinq ans, de juin 1963 à mai 1968. Puis il retourne en Corée et devient curé de la paroisse de Seongnamdong à Daejeon, en même temps que chancelier du diocèse et secrétaire de Mgr Hoang Min Seong, premier évêque coréen du diocèse de Daejon depuis mai 1965.
Mais une fois encore, son séjour en Corée est interrompu, et d’une façon définitive. En effet, lors de l’Assemblée Générale MEP qui se tient à Paris en juillet 1968, Jean-Michel est élu comme quatrième assistant du Supérieur général. Il consacre alors la plus grande partie de sa vie au service de la Société MEP. Il fait quatre mandats d’assistant du Supérieur général, soit vingt-quatre ans. Il est en même temps responsable du service Échange France-Asie pendant son deuxième mandat et secrétaire général pendant ses deux derniers mandats.
A la fin de cette longue période de responsabilité dans la Société MEP, en octobre 1992, il prend une année sabbatique et est aumônier de la maison de retraite des Sœurs du Christ à Paris, rue des Volontaires, dans le XVème arrondissement.
De septembre 1993 à août 1996, il est supérieur de la maison de Lauris, qui était encore au ʺchâteauʺ à l’époque, et d’où il dirige le transfert des confrères dans la maison actuelle.
De septembre 1996 à août 2005, il est supérieur de la maison de Paris, où il peut exercer ses qualités d’animateur, ayant à cœur, par exemple, de faire découvrir aux prêtres asiatiques les richesses de notre patrimoine : visites à Troyes, à Rouen, à Lisieux… C’est aussi au cours de son mandat que furent entrepris des travaux importants dans la maison : restauration de la chapelle et de la crypte, création d’une nouvelle salle des martyrs, ʺreconstructionʺ de l’aile dite ʺdes aspirantsʺ. C’est lui qui eut l’idée de donner un nom aux différentes parties des bâtiments : Budes de Guébriant, Pallu, Lambert de la Motte, Cotolendi …
En août 2005, le Père Etcharren, Supérieur général de la Société, l’envoie à Montbeton pour assister le Père Jean-Marie Redoutey, supérieur de la maison. Mais Jean-Michel ne s’enferme pas dans la maison; il participe activement à la vie du diocèse de Montauban: retraites ou récollections dans des communautés religieuses, coopération missionnaire du diocèse, équipes Notre-Dame… En juin 2021 il rejoint la maison de Lauris et c’est là qu’il s’éteint le 31 mai 2022 dans sa 92ème année.
Jean-Michel a donc passé beaucoup de temps au service des confrères, à Paris d’abord, puisqu’il a effectué quatre mandats comme Conseiller du Supérieur général, de 1968 à 1992, puis comme Supérieur de la Maison de Paris, de septembre 1996 à août 2005; ensuite à Lauris, de septembre 1996 à août 2005, et Montbeton à partir de août 2005. Il a fait cela avec beaucoup de dévouement et d’abnégation, mettant toutes ses énergies et ses compétences au service de la mission et des confrères. Il a aussi passé beaucoup de temps à ce qu’on appelle ‘l’animation missionnaire’, c’est à dire à faire connaître la mission. Il l’a fait d’abord à Ménil-Flin, de juin 1963 à mai 1968, puis à Paris comme responsable du service Église France-Asie, de 1974 à 1980, exprimant sa passion pour la mission et essayant de la communiquer aux jeunes. Il a d’ailleurs toujours gardé ce souci de l’animation, même dans nos maisons de retraite, Montbeton et Lauris, où il aimait y passer des films ou organiser des sorties pour distraire les confrères.
Destiné à la Corée, il n’y a finalement passé que peu de temps. Mais il est toujours resté profondément attaché à la Corée et au peuple coréen. Il s’intéressait toujours à la vie politique, économique, sociale et religieuse du pays. Il avait le souci d’entretenir la langue coréenne qu’il avait apprise dans des conditions difficiles. Il ne manquait jamais une occasion de rencontrer évêques, prêtres ou laïcs coréens qui passaient à Paris et les accueillait chaleureusement.
Jean-Michel était un homme affable, dévoué, tourné vers les autres, attentif aux autres et à leurs besoins, un homme qui savait créer des liens, établir de solides relations avec les autres et les entretenir. C’était un homme de Dieu, ferme dans la foi et fidèle à ses engagements.