Gérard CUERQ1937 - 2013
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4148
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Taïwan
- Région missionnaire :
- 1964 - 1999
- 2004 - 2006
Biographie
[4148] CUERQ Gérard est né le 18 décembre 1937 à Sainte-Sigolène (Haute-Loire).
Ordonné prêtre aux MEP le 14 mars 1964, il part le 29 septembre suivant pour la mission de Hwalien (Taiwan).
Après avoir étudié le thaï à Hsin Chu, il est envoyé à Feng Pin (1966), puis à Shou Feng, avant de revenir à Feng Pin (1968-1970).
De 1971 à 1998, il dirige le centre aborigène de Taipei, avec une interruption de huit mois en 1976, comme curé de Fu Tien.
En 1999, il demande à rentrer en France, et travaille à la confection d’un dictionnaire amis-chinois.
De retour à Taiwan en 2003, il est envoyé à Shuilian, puis il est nommé curé de Fengpin en 2005.
Il rentre en France pour raison de santé et se retire à Montbeton en 2012, où il meurt le 23 janvier 2013. Il est inhumé dans le cimetière de Montbeton.
Nécrologie
[4148] CUERQ Gérard (1937-2013)
Gérard Pierre Marie est né le 18 décembre 1937 à Sainte Sigolène (43). Il était le sixième des six enfants, tous des garçons, que ses parents, Auguste Cuerq et Marie Januel, mariés en 1925, mirent au monde. Ils eurent aussi deux filles adoptives, dont l’une devint religieuse. Monsieur Cuerq dirigeait une entreprise familiale de tissage et d’extrudage à Sainte Sigolène. Elle employait quelques dizaines d’ouvriers et produisait des tissus élastiques, soieries, rubans, avec une spécialité d’écharpes.
Baptisé le 19 décembre 1937 à Sainte Sigolène, le jeune Gérard vécut dans un milieu chrétien. Il fit ses études primaires dans l’école libre de la commune, puis il fut collégien et lycéen au petit séminaire d’Yssingeaux. A la rentrée de 1956, Gérard entre au grand séminaire du Puy et il y suit les deux premières années de formation avant d’être appelé sous les drapeaux, en 1958. En mai 1957, Madame Cuerq décède, âgée de soixante-deux ans. Monsieur Cuerq se remarie avec une personne beaucoup plus jeune, qui lui donnera une fille. Il souffre d’angine de poitrine et décédera en décembre 1977.
La guerre d’Algérie mobilise le jeune Gérard Cuerq de 1958 à 1961, notamment à Constantine. Des années plus tard, il parlera de manière épique de ce qu’il vécut ces années-là. Le P. Chotard, son aumônier militaire, le décrit cependant en mars 1961 comme un « séminariste effacé mais rayonnant et apostolique, qui travaille sans bruit et a changé peu à peu l’atmosphère de son infirmerie ».
Dès 1959, Gérard avait le désir de la vie missionnaire. Trois de ses frères l’avaient précédé au Séminaire des Missions étrangères. Deux d’entre eux choisirent une autre voie que la prêtrise et quittèrent le Séminaire en laissant un excellent souvenir à leurs formateurs, tandis que le troisième, André (1934-1999), admis comme séminariste en 1954, fut ordonné prêtre en 1960. Missionnaire en Birmanie de 1960 à 1966, expulsé du pays, il sera alors envoyé à la mission de Hualien, où il retrouvera son frère cadet Gérard. Mais, se trouvant encore jeune et peu assuré de son choix, Gérard « attend le régiment pour y réfléchir davantage ».
A la rentrée de 1961, Gérard Cuerq reprend ses études au grand séminaire du Puy. Il entre en 1ère année de théologie et dès le 6 octobre 1961 il fait part au supérieur du séminaire des Missions étrangères de son désir d’être admis dans celui-ci. Le supérieur lui conseille de terminer l’année au Puy, ce qu’il fit.
Le supérieur du séminaire du Puy constate que Gérard « présente un bon ensemble intellectuel et spirituel. Le point délicat est son hypersensibilité, d’où aussi sa susceptibilité ». Son dévouement auprès des jeunes des patronages et colonies de vacances qu’il accompagne comme séminariste est remarqué. Le 24 juin 1962 Gérard Cuerq présente sa candidature au supérieur général, qui l’admet au séminaire de Bièvres le 22 août 1962. Il y effectue les deux dernières années de sa formation théologique et pastorale. Il est agrégé définitivement à la Société des Missions étrangères le 7 décembre 1963. Dans sa demande de l’ordination presbytérale, le 29 janvier 1964, le diacre Gérard Cuerq écrit : « Je sais que la vie sacerdotale est une vie de sacrifice et d’amour. J’ai confiance en Dieu qui m’aidera dans les difficultés de l’apostolat missionnaire auquel Il m’appelle. ».
Il est ordonné prêtre au Puy le 14 mars 1964 et il est affecté à la mission de Hualien, à Taïwan. La rupture des relations diplomatiques de la République de Chine avec la France qui a suivi la reconnaissance par celle-ci de la République Populaire de Chine le 27 janvier 1964 fait craindre des complications pour l’obtention d’un visa, qui, à l’époque, ne peut plus être délivré en France. Heureusement, les autorités taïwanaises se montrent larges d’esprit et tout finit par s’arranger.
Le P. Cuerq part en mission le 29 septembre 1964 et arrive à Hualien le 1er octobre 1964. Il a vingt-sept ans. Le jeune missionnaire étudie le chinois à Hsin Chu, de 1964 à 1966, puis il se met au service du diocèse de Hualien. Les pères des Missions étrangères n’œuvrent alors que depuis une quinzaine d’années dans cette région rurale et montagneuse peuplée surtout d’aborigènes. Le P. Gérard Cuerq y est accueilli par Mgr André Vérineux (1897-1983), évêque de Hualien de 1952 à 1973, qui le nomme vicaire à Feng Pin. En 1968, pendant huit mois, le P. Cuerq est curé de Shou Feng, puis il retourne à Feng Pin, comme curé. Le P. Jean-Marie Redoutey le seconde comme vicaire à Feng Pin de 1969 à 1971, puis il l’accompagne à Taipei, où un Centre catholique pour les aborigènes vient de s’ouvrir.
De 1971 à 1998, le P. Cuerq dirige ce Centre, avec une interruption de huit mois en 1976, comme curé de Fu Tien. Beaucoup d’aborigènes ont en effet quitté la région de Hualien pour aller travailler dans la capitale au cours des trente années d’essor économique soutenu qu’a connues Taïwan après la seconde guerre mondiale. Parmi eux, beaucoup de catholiques étaient fraîchement convertis et leur foi encore fragile était menacée par la transplantation qui les éloignait de leurs racines culturelles et des communautés chrétiennes de leurs villages. La mission du Centre aborigène consistait à retrouver dans la mégapole de Taipei ces chrétiens dispersés venus de Hualien, à les rassembler, à soutenir leur vie spirituelle dans leurs langues et à faciliter leur intégration aux paroisses locales. Les Pères Cuerq et Redoutey se donnent pleinement à ce ministère particulier, qui implique beaucoup de déplacements en soirée et le week-end pour rencontrer les travailleurs et leurs familles, et qui conduit à partager beaucoup de souffrances également.
En 1999, année du décès à Hualien de son frère André, le P. Gérard Cuerq, alors dans sa soixante-deuxième année, demande à rentrer définitivement en France, ce dont conviennent les responsables de la Société des Missions étrangères. Retiré dans sa maison de Peybreau, aux Villettes (43), il travaille à la confection d’un dictionnaire amis-chinois (l’amis est la langue du peuple aborigène des Amitsus), adaptation du dictionnaire du P. Louis Pourrias (1930-2012), lui aussi missionnaire de Hualien, arrivé à Taïwan en 1956.
Ayant terminé ce travail en février 2002, le P. Gérard Cuerq demande à repartir à Taïwan. L’évêque de Hualien, Mgr Philip Huang Chao-Ming, accepte début 2003 de le reprendre dans son diocèse et c’est ainsi qu’il regagne Taïwan. L’évêque de Hualien le nomme à Shuilian, qui n'est pas une paroisse à part entière, mais une desserte de Shoufeng, en milieu amitsu, où le P. Bernard Fays avait construit une église. Après le décès du P. André Bareigts (1930–2005), il lui succède en octobre 2005 comme curé de Fengpin, mais la détérioration de son état de santé le contraint à démissionner et à retourner définitivement en France.
Le P. Gérard Cuerq est alors dans sa 69ème année. Il mène une vie paisible et assez solitaire aux Villettes pendant six années. Les traitements de ses médecins de Toulouse devenant en 2012 impuissants à enrayer la progression de sa maladie, il se retire en novembre 2012 à la maison des Missions étrangères Saint-Raphaël de Montbeton, où il retrouve son vieil ami le P. Jean-Marie Redoutey. Il fait face avec sérénité à la mort qui vient. Aux premières heures du 23 janvier 2013, le P. Gérard Cuerq rend son âme à Dieu. Il est inhumé le 27 janvier dans le cimetière de la propriété, auprès de nombreux missionnaires qui l’ont précédé. Que le Seigneur lui donne la paix et la joie de découvrir la splendide réalité des mystères qu’il a reçus et célébrés sur cette terre.