Jean PRADES1883 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3028
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1909 - 1914 (Yangon [Rangoun])
Biographie
[3028] PRADES Jean est né le 30 avril 1883 à Rosières (Haute-Loire), admis au Sémi- naire des Missions Étrangères en 1903, reçut la prêtrise le 27 mars 1909 et partit pour la mission de Birmanie méridionnale le 1er décembre suivant. Il étudia l'anglais et le birman à Moulmein et à Myaugmya, puis, en 1910, fut nom-mé curé de Mergui. Le 20 novembre 1914, il partit se reposer à Kadai, et prit par inadvertance de la strychnine au lieu de quinine pour soigner son paludisme. Il mourut le jour suivant.
Nécrologie
M. PRADES
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA BIRMANIE MÉRIDIONALE
Né le 30 avril 1883
Parti le 1er décembre 1909
Mort le 21 novembre 1914
Jean-François Prades naquit à Rosières (Le Puy, Haute-Loire) le 30 avril 1883. Il ne connut pas sa mère et fut adopté par sa tante maternelle, Melle Augustine Jamond, qui lui donna toute son affection et les soins les plus attentifs. Pieuse, dévouée et énergique, la tante savait être sévère envers son cher neveu quand il le fallait ; mais sa main nerveuse était pour l’ordinaire gantée de velours, lorsqu’elle corrigeait. D’ailleurs, le petit François se montrait très obéissant envers celle qui lui tenait lieu de mère et faisait tout ce qu’elle voulait.
C’est ainsi qu’il se laissa diriger par elle vers l’état ecclésiastique, et commença l’étude du latin sous la conduite de M. l’abbé Bégel, qui a travaillé toute sa vie à susciter et encourager des vocations sacerdotales.
Placé ensuite au petit séminaire de la Chartreuse, François s’y fit remarquer par son ardeur au travail et son entrain pendant les récréa¬tions. Il fut bientôt compté au nombre des meilleurs élèves, et le supé¬rieur, frappé de son caractère enjoué et de ses aptitudes physiques, lui prédit un jour qu’il serait missionnaire. De fait, à la fin de ses huma¬nités, François Prades entrait au Séminaire des Missions-Etrangères.
Il fit deux ans de service militaire, mais son passage à la caserne, loin de le détourner de sa vocation, ne fit que l’affermir dans ses saintes résolutions. Il rentra ensuite au Séminaire de la rue du Bac et y con¬tinua sa préparation au sacerdoce, qu’il reçut le 27 mars 1909. Destiné à la Birmanie méridionale, il partit de Paris le 1er décembre de la même année. Arrivé à Rangoon, il n’y séjourna que fort peu de temps. C’est à Moulmein, la ville aux sites pittoresques et charmants, que son âme devait s’ouvrir aux douces impressions qu’éprouve chaque nouveau venu au pays des pagodes. C’est là que, sous la sage et paternelle direction de M. Boulanger, il étudia les règles et les exceptions de la langue an¬glaise. Il alla ensuite à Miaungmya, mais ne fit qu’y passer. Enfin, il fut envoyé à Mergui, la cité des perles, et chargé de diriger le district dont elle est le centre. Le poste est difficile à administrer, à cause de la diversité de races entre catholiques ; mais la mer, les montagnes et les forêts y sont si belles, qu’elles font oublier en quelque sorte au mission¬naire les fatigues qu’il doit s’imposer pour le bien de ses néophytes.
Mergui étant un des centres chrétiens les plus anciens de la mission, M. Prades y trouva la résidence et ses dépendances dans un état lamen¬table. Il fallait une nouvelle église. Le missionnaire se procura des fonds, prépara les matériaux et se mit à construire. Cependant se sentant fati¬gué, il jugea bon d’aller se reposer quelques jours à Kadai. D’ailleurs, il tenait à voir par lui-même si les élèves des écoles étaient prêts pour les examens, et à s’assurer que tout marchait bien dans ce poste, situé à 60 kilomètres de Mergui. Il partit donc le 20 novembre 1914. Dans la soirée du 21 novembre, au moment de se mettre à table et tout en cau¬sant avec quelques chrétiens, il voulut prendre de la quinine et, par mégarde, prit une dose de strychnine. Quelques minutes après, ayant reconnu son erreur, il s’administra vite un contre-poison ; mais il était déjà trop tard. Comprenant qu’il allait mourir, il demanda et reçut les derniers sacrements de la main de son vicaire. Jusqu’à la fin, il garda toute sa connaissance et expira entre les bras de ses chrétiens.
Les fidèles de Mergui furent informés par télégramme du malheur qui les frappait. Un certain nombre des plus influents se rendirent aus¬sitôt à Kadai, demandant qu’on leur livrât la dépouille mortelle de leur Père. La population de Mergui fit à M. Prades des obsèques qui, à elles seules, témoignent de l’estime et de l’affection qu’il avait su lui ins¬pirer. Bouddhistes, Musulmans, protestants, catholiques, Anglais, Chi¬nois, Birmans accompagnèrent le corps du défunt à sa dernière demeure. Les chrétiens ont longtemps porté son deuil. Matin et soir, ils prient avec larmes sur son tombeau. Les restes du missionnaire reposent dans le chœur de la nouvelle église qu’il n’a pas eu la joie de terminer, tout près de la mer qui, après avoir tant de fois porté sa barque, berce main¬tenant son dernier sommeil. Les regrets unanimes qu’il a laissés sont adoucis par la pensée qu’il a déjà reçu au ciel la récompense promise à ceux qui renoncent à tout pour l’amour de Notre-Seigneur Jésus--Christ.
~~~~~~~