Baptiste DELPAL1872 - 1911
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2292
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1897 - 1898
- 1898 - 1911 (Jilin [Kirin])
Biographie
[2292]. DELPAL, Baptiste-Elie-Edouard sur les registres de l'église, Héli-Baptiste sur les registres de la mairie, Elie-Jean-François dans sa famille, naquit dans la paroisse de Saint-Etienne-de-Viauresque, commune de Ségur (Aveyron), fit ses études au petit séminaire de Belmont, au collège d'Espalion, et passa un an au grand séminaire de Rodez. Entré tonsuré au Séminaire des M.-E. le 9 septembre 1893, il reçut la prêtrise le 27 juin 1897, et partit le 28 juillet suivant pour la Mandchourie.
En 1898, lors de la division de cette mission en deux vicariats, il fit partie de la Mandchourie septentrionale. Au mois de janvier 1899, il eut à diriger le district de Leao-tien-tse. Pendant la révolte des Boxeurs en 1900, il dut abandonner la mission et passa quelque temps à Chang-haï. Il rentra bientôt dans son district, que le courage d'une famille mandchoue avait préservé de la destruction.
Appelé au poste de Pa-ien-sou en 1902, il y construisit une grande église. En 1908, il passa à Hou-lan et y commença une église que la mort l'empêcha d'achever. Il contracta la peste au chevet des malades, et succomba le 27 janvier 1911 à Hou-lan, province du Hei-long-kiang.
Nécrologie
M. DELPAL
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA MANDCHOURIE SEPTENTRIONALE
Né le 17 mars 1872
Parti le 28 juillet 1897
Mort le 27 janvier 1911
Elie-Jean-François Delpal appartenait au diocèse de Rodez qui a donné en tous temps de nombreuses vocations à l’apostolat. Il était né, le 17 mars 1872, à Ségur, paroisse de Saint-Etienne de Viauresque, d’une famille véritablement patriarcale. Après sa première communion, il commença ses études de latin auprès de son vénérable curé, M. l’abbé Lacombe, qui le dirigea vers le Petit Séminaire de Belmont. Le jeune Elie y fit ses premières classes. Mais des facilités plus grandes de communication avec la maison paternelle et des relations amicales, le conduisirent ensuite au Collège d’Espalion où il acheva ses études classiques. Il fut partout un élève accompli, d’une piété solide, occupant un des premiers rangs parmi ses condisciples.
Après sa rhétorique, il entra au Grand Séminaire de Rodez. C’est dans cette sainte maison qu’il mûrit sa résolution, déjà ancienne, de se dévouer au salut des infidèles. Le 9 septembre 1893, il arrivait au Séminaire des Missions-Étrangères. Il reçut la prêtrise le 27 juin 1897, et partit le 28 juillet suivant pour la Mandchourie.
M. Delpal fut d’abord envoyé dans le Nord de la Mission, où il s’initia à l’étude de la langue et à la connaissance des us et coutumes des Chinois, sous la sage direction de M. Monnier. En 1898, lors de la division de la Mandchourie en deux Vicariats, il fut agrégé à la Mandchourie Septentrionale.
Au mois de janvier 1899, M. Sandrin ayant quitté le district de Leao-Tien-Tze, notre Confrère fut désigné pour prendre sa succession.
Il ne fut pas inférieur à la tâche qui lui était confiée. Par son savoir-faire, par son affabilité, il conquit l’affection de tous ses chrétiens ; il réussit surtout à maintenir dans la ferveur une importante et nombreuse famille Mandchoue, établie sur le territoire de son district, ce qui ne fut pas sans mérite, ni sans quelques ménagements de sa part.
Son zèle pour la conversion des païens commençait à lui procurer des néophytes, quand survinrent les événements de 1900. M. Delpal dut se réfugier à Harbine, où il rencontra plusieurs Missionnaires et le groupe des Religieuses de Tie-Ling, qui, à travers mille dangers, avaient suivi une colonne russe et avaient échappé aux attaques des troupes chinoises. Il fallut prendre la route de l’exil. Par Vladivostok et le Japon, il se rendit à Shang-Haï. L’absence ne fut pas de longue durée. M. Delpal reprit bientôt le chemin de sa Mission, et il eut la joie de retrouver son district dans l’état où il l’avait laissé : la bravoure de la famille Mandchoue dont nous avons parlé, avait tenu à l’écart les hordes des malfaiteurs, et préservé de la destruction les biens des chrétiens et ceux de la Mission.
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En 1902, M. Delpal fut appelé à remplacer M. Monnier à Pa-Ien-Sou. Il se trouva en pays connu. Sous sa direction, les œuvres continuèrent à prospérer. Il bâtit la grande église actuelle, élevée sur le tombeau de Mgr Raguit, dont les restes, retrouvés intacts, avaient été exhumés et profanés par les Boxeurs. Il jouissait déjà du fruit de ses travaux et préparait de nouveaux succès ; il dut renoncer à tous ses projets pour obéir à la voix de son évêque, qui, en 1908, l’appela à Hou-Lan.
Là encore, il s’employa à élever à la gloire de Dieu une belle église, dont M. Bourlès, son prédécesseur, avait préparé les matériaux. M. Delpal n’a pas eu la joie de voir son œuvre complètement achevée.
Au mois de janvier 1911, la peste faisait de terribles ravages dans son district. La ville de Hou-Lan paya largement son tribut à la sinistre visiteuse. Plusieurs chrétiens furent emportés par le fléau. M. Delpal ignorait la peur en face du devoir qui s’imposait : il prépara les malheureux pestiférés à paraître devant Dieu et leur procura tous les secours religieux. Le 25 janvier, il se sentit subitement indisposé. Dès le lendemain, il fut impossible de se méprendre sur le caractère de la maladie : le bon pasteur avait, au chevet des malades, contracté les germes de la peste. Ni les secours des médecins, ni les soins attentifs et dévoués de son vicaire et de ses chrétiens, ne purent le sauver.
Dès qu’il vit que tout espoir était perdu, il demanda au Père Jacques Tchang, son vicaire, d’entendre sa confession ; il reçut le saint Viatique et l’Extrême-Onction avec des sentiments de résignation parfaite et un esprit de foi admirable. Il mit ordre à ses affaires temporelles, distribua quelques souvenirs aux personnes qui le servaient, et attendit le moment de paraître devant son Sauveur et son Juge. Une grande consolation lui fut apportée par l’arrivée de M. Mutillod, qui avait obtenu de franchir les cordons sanitaires pour venir se mettre à la disposition de son Confrère mourant.
M. Delpal s’endormit dans le Seigneur le 27 janvier à 4 h. ½ du matin, en pressant sur ses lèvres son scapulaire. Sa dernière pensée fut pour sa Mère du Ciel, qu’il avait toujours aimée d’un amour filial ; l’âme du Missionnaire, mort victime de sa charité, allait, sous les auspices de Marie, recevoir la récompense de ses travaux et de son zèle.
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Références
[2292] DELPAL Élie (1872-1911)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1899, p. 81 ; 1900, p. 77 ; 1901, pp. 77, 80 ; 1902, p. 94 ; 1903, p. 75 ; 1904, p. 86 ; 1905, p. 54 ; 1906, p. 75 ; 1907, p. 92 ; 1908, p. 58 ; 1909, p. 83 ; 1910, p. 73 ; 1911, pp. 62 et suiv. ; 1912, p. 362.
A. P. F., lxxxiii, 1911, Sa mort, p. 176. - M. C., xxxiii, 1901, Les martyrs de Mandchourie, p. 253 ; xliii, 1911, pp. 87, 97. - A. M.-E., 1906, p. 213. - Rev. rel. Rodez, 1911, Sa mort, p. 144 ; Ib., p. 304.
Les miss. cath. franç., iii, p. 382.
Notice nécrologique. - C.-R., 1912, p. 357.
Portrait. - A. P. F., lxxxiii, 1911, p. 161. - M. C., xliii, 1911, p. 97.