Balthazar MULLER1865 - 1890
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1869
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1890 - 1890 (Pondichéry)
Biographie
[1869]. MULLER, Balthasar, né à Niederhaslach (Bas-Rhin) le 30 novembre 1865, entré laïque au Séminaire des M.-E. le 10 septembre 1884, ordonné prêtre le 7 juillet 1889, partit pour Pondichéry le 11 décembre suivant. Il exerça les fonctions de professeur au petit séminaire, et de directeur au grand séminaire. Ayant contracté la fièvre, il succomba le 20 mai 1890 à Pondichéry.
Nécrologie
M. MULLER
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE PONDICHÉRY
Né le 30 novembre 1865.
Parti le 11 décembre 1889.
Mort le 20 mai 1890.
M. Balthasar Muller né à Niederhaslach (Alsace), le 30 novembre 1865, entra laïque au Séminaire des Missions-Étrangères, le 10 sep¬tembre 1884.
Durant les quatre années qu’il y est resté, il n’a cessé de faire l’édi¬fication de tous ses confrères. A une piété douce et aimable il joignait une gaieté qui réjouissait tous ceux qui avaient le bonheur d’être en sa compagnie. Il se distinguait surtout par sa tendre dévotion à l’Im¬maculée Mère de Dieu. C’était chez lui plus qu’instinct et besoin de son cœur ; c’était profonde gratitude.
En effet, il y avait à peine un an que M. Muller était entré au Séminaire des Missions-Étrangères, lorsqu’il tomba malade de la fièvre typhoïde. Les soins intelligents des docteurs aussi bien que le dévouement des admirables Frères de l’hôpital de Saint-Jean-de-Dieu, ne purent enrayer la marche de la maladie. Un moment même on le crut perdu. Les aspirants qui s’étaient déjà adressés à Marie pour en obtenir sa guérison, redoublèrent alors de ferveur et firent monter vers Celle qu’on n’invoque pas en vain, leurs prières les plus suppliantes. Y eut-il miracle ? Le Père Muller l’a toujours cru ; d’autres ont pensé comme lui. Chose certaine, c’est que la neuvaine à peine achevée, tout danger avait disparu. Le mieux dès lors s’ac¬centua de jour en jour. Dans la pensée que l’air natal lui rendrait plus vite ses forces, ses Supérieurs l’envoyèrent dans sa famille. Au bout d’un an il nous revenait en bonne santé.
Devenu prêtre le 7 juillet 1889, M. l’abbé Muller fut, quelques mois après, avec deux autres de ses confrères, désigné pour Pondichéry. Belle mission, où l’on ne trouve pas, il est vrai, le martyre avec cangue, rotin, coups de sabre et effusion de sang, mais un martyre plus dou¬loureux, beaucoup plus prolongé et aussi agréable à Dieu.
Après une traversée qui fut quelque peu pénible pour lui, mais qui ne put parvenir à lui enlever sa gaieté ordinaire, le Père Muller débarqua à Pondichéry le 8 janvier 1890.
A la rentrée des classes, Sa Grandeur Monseigneur Laouënan, nomma le Père Muller professeur au petit séminaire, en même temps qu’il lui confiait au grand séminaire le poste difficile de directeur. Le zèle que ce cher Père apporta tant à remplir ses fonctions qu’à l’étude de la langue tamoule est au-dessus de tout éloge. Hélas ! ses forces ne devaient pas tarder à trahir son courage.
Vers le commencement du mois de mai, il se sentit pris tout à coup d’une grande faiblesse dans tout le corps. Persuadés que la cause du malaise était un excès de fatigue, ses supérieurs l’obligèrent à prendre du repos. Le Père y consentit mais non sans peine, tant il aimait ses élèves.
Après quelques jours, le Père Muller se trouva mieux. Il comptait même pouvoir reprendre sa classe. « Demain, si la prochaine nuit est bonne, disait-il au bon Père Jégorel, supérieur du petit séminaire, je ferai ma classe. » Hélas ! il ne devait plus goûter ce bonheur. Le mieux n’était qu’apparent ; c’était le mieux précurseur de la mort. Ce même jour en effet, vers les six heures du soir, une petite fièvre se déclara. Au souper, le Père n’en tint aucun compte et mangea comme à l’ordinaire. Vers le milieu de la nuit, le cher malade appela le Père infirmier qui était couché tout près de son lit. Le tic-tac de la pendule le fatiguait ; une soif ardente le dévorait ; il avait trop chaud. Apparemment la fièvre s’était élevée ; de fait, le corps était brûlant.
L’infirmier, son compagnon de voyage, lui prodigua tous les soins dont il était capable, attendant avec une impatience fébrile l’arrivée du docteur de la colonie. Il vint, mais sa science, bien que secondée par un grand dévouement, fut inutile. A la suite d’une hémorragie cérébrale, le cher Père Muller était subitement entré en agonie. Son compatriote, M. Mardiné, les larmes aux yeux, lui conféra aussitôt les derniers sacrements, pendant qu’archevêque, missionnaires et élèves du grand séminaire récitaient les prières des agonisants. Elles venaient de finir quand le cher malade rendit le dernier soupir. C’était le 20 mai 1890.
La bonne Mère, qu’il avait tant aimée sur la terre, était sans doute venue le chercher. Elle voulait le faire assister, au ciel, aux fêtes qui devaient clôturer le beau mois de Marie.
« La mort de M. Muller, écrivait peu après Sa Grandeur Mgr Laouënan, est pour la mission une perte aussi grave qu’inattendue ; son bon caractère, franc et ouvert, et son entrain le rendaient cher à tout le monde et promettaient un excellent missionnaire. »