[Iconothèque, Birmanie b. 10]
Une léproserie existe à trois milles de Mandalay […]. Toutes les installations sont splendides ; celle de Notre Seigneur, c’est-à-dire, la chapelle, celle des lépreux, ses membres souffrants, celle des religieuses infirmières, celle des missionnaires aumôniers. De petits wagonnets, glissant sur un minuscule chemin de fer qui fait le tour des bâtiments de la léproserie, viennent à l’heure des repas prendre les plats pour les porter aux différentes catégories de pensionnaires.
P. GODEC, Bulletin de la Société des Missions Étrangères, 1930.
Peu après son arrivée à Mandalay, le P. Jean Wehinger rencontre des lépreux dans la petite ville birmane de Kiausé, mendiant le jour et passant la nuit dans des abris. Pris de pitié, il vient s’ouvrir à son évêque Mgr Simon de son projet de fonder une léproserie. Ensemble ils obtiennent en novembre 1891 une partie de terrain d’anciens jardins royaux à 3 miles à l’est de la ville.
Avec l’assistance du gouvernement local, des cabanes temporaires sont construites. En février 1892, 65 lépreux sont pris en charge. A la fin de l’année, ils sont 150. Après une série de travaux d’agrandissements, la léproserie comprend finalement 7 pavillons pouvant hospitaliser en tout 350 malades, auxquels s’ajoutent une chapelle et un couvent.
En effet, en janvier 1898, six religieuses Franciscaines Missionnaires de Marie, arrivent à la léproserie. Très appréciées, elles deviennent pour tous les « Anges de la léproserie ».
A la léproserie est attaché un orphelinat. Ces orphelins sont pour la plupart les enfants des lépreux. L’opinion qui a cours dans le monde médical, en ce moment, étant que la lèpre est contagieuse, mais pas héréditaire, pour épargner aux enfants le malheur de leurs parents, on les sépare de ces derniers. Ces orphelins mettent un rayon de soleil dans ce séjour de tristesse. Je suis resté au milieu de cette jeunesse huit jours qui ont passé comme un rêve.
P. GODEC, Bulletin de la Société des Missions Étrangères, 1930.