Jean-Baptiste ARTAUD? - 1769
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0216
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Identité
Naissance
Décès
Biographie
[0216] ARTAUD Aloysius, Jean-Baptiste est très probablement originaire de l’une des paroisses de la ville même de Clermont-Ferrand aujourd’hui dans le Puy-de-Dôme. Il entre au Séminaire des Missions étrangères le 9 janvier 1758. Sachant les grandes difficultés qu’il a courageusement surmontées pour obéir à sa vocation, les Missions Étrangères, confiantes, le font partir le 27 janvier 1761 alors qu’il n’est encore que simple acolyte. N’ayant pu s’embarquer comme prévu à Lorient, il revient à Paris, en repart en novembre et s’embarque à Amsterdam début 1762 pour rejoindre la mission du Siam.
Invasion birmane
Il reçoit le sacerdoce à Juthia le 16 juin 1764. Professeur au Collège général, il doit sur ordre de Mgr Brigot voulant éviter les Birmans qui envahissent le Siam, conduire les séminaristes à Chantaboun avec le P. Kerhervé . De là, il se réfugie à Hon-dat, près de Ha-tien, en 1766. Il y commence, à l’usage de ses élèves, une théologie qu’il n’achève pas et dont le manuscrit n’a pas été conservé.
Contentieux entre le Cambodge et le Siam
En 1768, le chef de la région de Ha-tien, Mac Thien-tu, le fait arrêter ainsi que le P. Pigneau de Béhaine, les accusant tous les deux d’avoir aidé un prince siamois, Chieu Si-xoang, à s’enfuir. Le P. Artaud prend d’abord sur lui toute la responsabilité de l’accusation car, déclare-t-il, M. Pigneau ne parlant pas le siamois n’a pu entrer en relation avec le fugitif. Il clame par ailleurs avec force sa propre innocence. Comme on le menace de le mettre à la question, s’il continue ses dénégations, il répond : « J’ai rendu témoignage à la vérité, et vos tortures ne m’arracheront pas un mensonge ; je l’espère ainsi de la grâce du Tout-Puissant qui est ma force et mon appui. » Lorsqu’on lui pose la cangue sur les épaules, il se met à genoux et récite la prière du prêtre se revêtant de la chasuble : Domine, qui dixisti : Jugum meum suave est, et onus meum leve : fac, ut istud portare sic valeam, quod consequar tuam gratiam (1). Il est relâché à condition qu’il aille au Cambodge chercher le prince Chieu et le ramène. N’y ayant pas réussi, il est de nouveau incarcéré jusqu’à ce que Mac Thien-tu reconnaisse son innocence.
Victime de pirates chinois et cambodgiens
Cette même année 1768, il est choisi comme directeur du Séminaire des MEP mais refuse cette charge. Mgr Piguel le demande pour coadjuteur. Avant que la réponse arrive, le P. Artaud meurt dans les circonstances suivantes : à l‘annonce de pirates chinois et cambodgiens venant piller le Collège, les maîtres et les élèves ont le temps de s’enfuir, sauf le P. Artaud qui est gravement malade. L’un de ses élèves est massacré entre ses bras et lui-même rudement frappé. Il expire quinze jours après, le 28 novembre 1769 à Ha-tien. Son corps est transporté à Chantaboun en 1770.
« C’était un homme d’un rare mérite et d’une dévotion tendre », dit de lui le P. Liot. De son côté, le P. Bramany écrit dès le 25 novembre 1770 : « Qui peut aimer l’œuvre et ne pas pleurer un tel ouvrier. »
1 – O Seigneur, Toi qui as dit : mon joug est doux et mon fardeau léger : faites que je puisse la porter de manière à obtenir votre grâce. Amen.
Références
Notes bio-bibliographiques
— N. L. E., v, pp. 302 et suiv., 445¬ ; Ib., Son arrestation, pp. 465 et suiv.¬ ; Ib., pp. 475 et suiv., 500 et suiv.¬ ; vi, Détails sur plusieurs vicaires apostoliques, p. 181¬ ; Ib., pp. 215, 222, 236 et suiv. — Rev. Indoch., 1913, n° 2, pp. 169 et suiv., 178 et suiv.
Docum. hist., i, Tab. alph. — Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. — La Coch. rel., i, pp. 370, 384, et suiv. — Lett. à l’év. de Langres, pp. 288 et suiv., 353. — Descrip. du roy. Thai, ii, pp. 239, 256 et suiv. — Hist. civ. et nat. du roy. de Siam, ii, p. 297.