Placide PARGUEL1841 - 1890
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0924
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1866 - 1890
Biographie
[924]. PARGUEL, Placide, né à La Roque-Sainte-Marguerite, paroisse Notre-Dame-des-Treilles-Saint-Véran (Aveyron), le 7 février 1841, passa deux ans au petit séminaire de Belmont, et une année au grand séminaire de Rodez. Il entra laïque au Séminaire des M.-E. le 5 octobre 1863, fut ordonné prêtre le 26 mai 1866, et partit le 15 août suivant pour le Yun-nan. Il débuta dans le district de Tien-pa-teou sous la direction de Chicard, qui, parlant à sa manière un peu enflammée, disait de lui : " C'est un type de croisé, un cœur d'or ; d'une imagination hardie, d'une charité à toute épreuve, merveilleusement secondée par une force herculéenne. "
En 1869, il fut chargé de tout le district de Tien-pa-teou, qui comptait 1 400 catholiques.
A cette époque et pendant les années qui suivirent, les missionnaires du bas Yun-nan furent obligés de se défendre contre les attaques multipliées des Man-tse. Un jour, la résidence épiscopale à Long-ki et le séminaire à Tchen-fong-chan furent menacés. Sur une lettre du provicaire Bourgeois, Parguel entre en campagne à la tête d'une poignée de chrétiens, rejoint les Man-tse dans les environs de Long-ki, les attaque, et leur reprend de nombreux Chinois déjà garrottés et destinés à l'esclavage. Toute sa carrière apostolique se passa dans le district de Tien-pa-teou, qu'il administra avec zèle et charité, et qu'il augmenta par la fondation de plusieurs petites chrétientés.
Vers la fin de 1889, il fut mordu par un chien enragé et mourut des suites de cette blessure, le 3 février 1890, à Long-ki, préfecture de Tchao-tong.
Nécrologie
M. PARGUEL (1)
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU YUN-NAN
Né le 7 février 1841.
Parti le 13 août 1866
Mort le 3 février 1890.
Né en 1842, aux Treilles-Saint-Véran, dans ce beau diocèse de Rodez auquel la Société des Missions-Étrangères doit tant de saints et vaillants missionnaires, Placide Parguel fut mis de bonne heure au petit séminaire et destiné à l’état ecclésiastique .
Doué d’un caractère énergique, d’une imagination vive et pittoresque, il travaillait courageusement à devenir un fervent séminariste quand les victoires de nos armées d’Italie vinrent réveiller ses humeurs belliqueuses. Il hésita entre le sacerdoce et les armes : un jour même, ces dernières faillirent l’emporter. Heureusement , un officier chrétien se trouva sur son chemin : cet homme sensé renvoya le séminariste à ses études et notre héros, « un instant désarçonné (pour parler son langue), fut bien vite remis en selle. »
Placide Parguel ne songea plus désormais qu’à venir frapper à la porte du séminaire des Missions. Ce qu’il y fut, beaucoup s’en souviennent encore et bien d’autres l’ont appris : lomptemps après son départ, plus d’une histoire ou d’une légende restait attachée à son nom devenu célèbre. Personne, cependant , ne se méprit sur cette physionomie originale et tranchée. Son bon esprit, sa piété simple et naïve rachetaient ce qu’il y avait de trop exubérant dans ses allures un peu extraordinaires. Il partit pour le Yun-nan en 1866 et dès son arrivée, Mgr Ponsot l’envoya se former à l’école du P. Chicard.
« Notre Vicaire apostolique , écrivait peu après ce dernier, vient d’envoyer ici, partager mes travaux, un nouveau missionnaire appelé Placide Parguel. C’est un type de croisé, un cœur d’or, d’une imagination hardie, d’une charité à toute épreuve, merveilleusement secondée par une force herculéenne. «Nous étions faits, me dit-il, « pour guerroyer sous le même drapeau », il embrasse mes plans, aime mes créations, se plaît à voir mes bergers, l’entrain de ma colonie où toutes pauvres gens trouvent refuge et protection. Il a grand courage et bon vouloir : nous avons de vastes cadres de conquêtes, nos forces sont doublées, les succès le seront aussi. »
Cette prédiction du P. Chicard s’est réalisée : son district, vaste et prospère , vit en effet croître et doubler cette prospérité. Il fallut le diviser quelques années après l’arrivée du P. Parguel ; celui-ci demeura jusqu’à sa mort chargé de la partie qui lui échut alors en partage.
« Cependant , continue le P. Chicard dans son style original, mon cher confrère Parguel et moi menons ici joyeuse et vaillante vie : oh ! Je ne l’échangerais pas pour une place de ministre ! Sans nous être entendus pour dire que nous aurions tout en commun, la chose existe naturellement. Quel cœur, quelle franchise, quelle gaieté, quels doux rapports ! Avons-nous dit : «ouvrons une chrétienté, » nous sommes aussitôt en route ; « entrons dans tel pays,» nous voilà le pied dans l’étrier. Toujours en courses dans les montagnes, sous la pluie ou les frimas, ruisselants de sueur dans les gorges profondes, nous passons le tiers de notre temps à cheval pour soigner nos chères ouailles que, par ces temps de guerre et de carnage, il faut aller chercher non plus dans leurs modestes cases pillées par les barbares, mais jusque sur les cimes
(1) Les deux notices qui suivent nous viennent de M. Séguin, actuellement directeur du séminaire de l’Immaculée-Conception, qui fut au Yun-nan le collège et l’ami des deux missionnaires.
les plus âpres et dans les antres les plus inaccessibles. Le montagnard, égaré sur ces pics brumeux, découvre-t-il la trace d’un cheval là où l’on ne vit jamais que l’empreinte de la panthère, il dit en branlant la tête : Certes! Ho-yé (le P. Chicard), Siao-ye (le P. Parguel) sont passés par là. »
Cette vie rude et mouvementée convenait merveilleusement à la nature ardente et aventureuse de notre confrère . La nécessité où se trouvaient alors les missionnaires du bas Yun-nan de se défendre contre les attaques multipliées des terribles barbares Man-tsé donna encore à son activité un aliment de plus. Il fit des prodiges de valeur. Un jour, la résidence épiscopale et le séminaire de Tchen-fong-chan sont menacés. Sur un signe du P. Bourgeois, le P. Parguel accourt et entre en campagne à la tête d’une poignée de chrétiens . Tandis que le P. Bourgeois défend son séminaire , notre intrépide confrère rejoint les barbares rassemblés dans les environs de Long-ky et les attaque au milieu d’une brume épaisse. Quand il se croit à portée, à en juger par le murmure sauvage et le cliquetis des lances et des sabres, il commande aux chrétiens de décharger leurs armes. Debout, sur un pic, il observe comme il peut, les mouvements de l’ennemi qu’il voit bientôt s’enfuir épouvanté, laissant nombre de pauvres prisonniers chinois déjà garrottés et destinés au plus dur esclavage. Cet exploit et bien d’autres analogues valurent au P. Parguel une renommée colossale dans toute la région et jusque dans les provinces voisines
Le danger que l’on rencontre partout dans un ministère actif et étendu, c’est de se livrer trop exclusivement aux occupations extérieures. Notre confrère n’était pas seulement ce chevalier hardi et intrépide dont tout le monde raconte les prouesses. Il sut éviter l’écueil. En travaillant avec zèle et ardeur au salut des autres, il ne s’oubliait pas lui-même, entretenant et perfectionnant toujours son union avec Dieu par la pratique fidèle et régulière de chacun des execices qui entrent dans les habitudes de tout prêtre fervent.
Debout bien avant l’aurore, il consacrait chaque jour un temps considérable à la méditation. Après avoir commencé à genoux cet execice si important, il le continuait jusqu’au moment de sa préparation à la sainte Messe, en se promenant de long en large, marchant vivement, non sans quelques soupirs, exclamations ou oraisons jaculatoires prononcées à mi-voix. Il aimait aussi à réciter, de façon à s’entendre, sans s’inquiéter trop de son entourage, le bréviaire et les prières de la sainte Messe accentuant fortement les endroits qui le touchaient davantage. A le voir prier, se mettre à genoux, faire la génuflexion, on comprenait combien il était pénétré du sentiment de la divine présence. Sa manière de faire le signe de la croix était tout particulièrement édifiante. Qu’il fût à l’église , chez lui ou bien dans une hôtellerie, entouré de la foule, accourue pour contempler l’Européen, il se signait toujours , quand les circonstances le demandaient, ouvertement et solennellement jamais de précipitation, de gestes plus ou moins ébauchés dans cet acte que son esprit de foi lui faisait apprécier selon sa véritable importance.
Il ne faisait rien d’un peu important sans avoir préalablement demandé conseil à Notre-Seigneur , à la Sainte Vierge , à la saint Michel ou bien aux saintes femmes de l’Évangile pour lesquelles il eut toujours une dévotion spéciale.
Il aimait la vie des saints, les légendes pieuses et naïves qu’il lisait avec passion et racontait ensuite avec une grâce et un charme infini dans ses sermons, dans ses catéchismes et même dans la conversation.
Il aimait ses chrétiens et les soignait avec une sollicitude toute maternelle, contrastant avec la rudesse de ses allures. Comptant pour rien la peine et les fatigues de l’administration , il était toujours au milieu d’eux, se multipliant pour être partout à la fois. Il donna la mesure de son zèle, lors du dernier jubilé, en parcourant toutes des stations de son district, prêchant, confessant, jeûnant tous les jours malgré des fatigues inouies, afin de donner l’exemple.
Son caractère se pliait naturellement aux habitudes de ses rudes montagnards : aussi semblait-il devenir comme l’un d’entre eux. Sa parole brève, naïve, imagée, mélange de charité, d’animation, de simplicité rustique, allait droit au cœur de ses esprits peu cultivés qui l’aimaient et le chérissaient comme leur Père.
Humble jusqu’à étonner ses confrères plus jeunes par la simplicité avec laquelle il savait s’effacer, prendre en tout le dernier rang, questionnant, consultant même les nouveaux venus, il était aussi d’une délicatesse exquise pour tout ce qui regarde la charité vis-à-vis du prochain. « Ne jugeons pas, répétait-il souvent, et nous ne serons pas jugés » et quand une appréciation sévère s’imposait, il citait son proverbe favori : « Ko yeou ko ty jouan tchou ; chacun a son côté faible ! »
Le P. de Gorostarzu va nous dire maintenant comment s’est terminée la vie si remplie de notre regretté confrère .
« Savez-vous , écrit ce cher Père, devenu Procureur de la Mission, en remplacement du P. Bourgeois, savez-vous quel genre de maladie nous a ravi en quatre jours le bon P. Parguel, encore plein de santé et entretenant la vie et l’entrain dans notre bas Yun-nan ? Il est des personnes qui déguisent ce genre de mort. Pour moi, j’ai été si édifié en voyant souffrir le pauvre Père que je désire raconter les principaux détails de sa fin extraordinaire .
« Il y a bientôt trois mois, le 10 novembre 1889, le P. Parguel fut mordu par un chien enragé. Il n’eut pas l’air d’attacher grande importance à cet accident, mais ses chrétiens jugeant la chose autrement, l’un d’eux courut avertir le P. Mandart qui demeure à deux heures de chemin de Tien-pa-teou. Celui-ci accourut croyant trouver son confrère à l’extrémité. Mais à son arrivée il le rencontre descendant tout joyeux du Carmel (c’est le nom qu’il donnait à la montagne boisée qui se dresse derrière sa maison, et où il aimait aller se recueillir et prier.) « Comment , dit le P. Mandart, je venais vous administrer ! » Le P. Parguel avoua qu’il avait été mordu, mais « soyez tranquille, ajouta-t-il, la promenade forcée que j’ai faite après la « morsure a fait partir le virus. »
« Vers le 20 janvier, il ressentit quelques douleurs vagues aux jambes, surtout aux articulations. Le 24, il vint chez moi prendre quelques jours de repos. Le mal de jambes augmentait et lui suggérait des pensées mélancoliques. « C’est curieux, disait-il, quand j’étais « jeune je riais de voir les vieux toujours assis. Et maintenant mes jambes commencent à « raidir; je deviens impotent ! »
« Le 29, après avoir fait, la veille encore, une course forcée pour faire partir la maladie par la fatigue et la sueur, il allait mal et paraissait découragé. « J’ai passé, me dit-il, une mauvaise « nuit, voyant partout des chiens enragés.» Il dit la messe, cependant , mais ne mangea pas de la journée.
« La nuit fut mauvaise, à peine put-il boire une tasse de thé, le liquide lui faisait horreur.
« Un moment après avoir pris une goutte d’eau de Lourdes qu’il avala à grand’peine, le pauvre Père me dit d’un air découragé : « Voyez donc, il n’y a plus de doute, c’est bien la maladie du chien , avez-vous vu comme l’eau me fait horreur? »
« Le samedi matin, 1er février, il demanda à se confesser et sur sa demande je lui administrai le saint Viatique et l’Extrême-Onction ; puis il reçut l’indulgence plénière.
« Je lui fis ensuite quelques pieuses lectures. A un moment (nous étions assis devant le feu), il me prit tout à coup la main, la serrant fortement comme quelqu’un qui est dans des angoisses terribles, et me dit en pleurant : «Je vais mourir », puis il laissa tomber sa tête sur mes genoux. « J’avais prié saint Hubert de me préserver, continua-t-il ; je n’ai pas été exaucé. « Prions-le qu’il me préserve au moins de ces terribles convulsions! »
« J’écoutai ensuite ses recommandations : « Vous direz à Monseigreur que je me suis « souvenu de lui à ma mort. » Il me dit la même chose pour plusieurs autres confrères. « Dès « que je serai mort, faites-en savoir la nouvelle aux Trappistines de Notre-Dame des Anges, « car je fais partie d’une association de prières pour les défunts, établie dans ce monastère. « Écrivez aussi à mon frère. » Je lui dis que je le ferais enterrer dans l’enclos de Lon-ky, près de Mgr Ponsot. Il en fut content, « mais, me dit-il, dans le cas où mes chrétiens viendraient « me chercher pour m’enterrer dans mon district, laissez-les faire, sinon, ne leur proposez rien. »
« La physionomie du pauvre malade avait terriblement changé. Les yeux, devenus hagards, commençaient à étinceler. Les lèvres étaient blanches et sèches, la respiration courte et haletante. L’horreur de toute nourriture était absolue.
« Il pensait avec regret à ses chrétiens , surtout à son orphelinat qu’il aurait voulu avoir près de lui pour faire prier les enfants. « Mais vos orphelins prient bien aussi, dit-il, faites-les « prier pour moi. »
« Vers la fin du jour, il commençait à étouffer. Les chrétiens , le personnel des orphelinats, les domestiques qui attendaient inquiets à la porte, entrent aussitôt. On récite les prières des agonisants pendant que le pauvre patient souffre d’une façon terrible.
« Il eut successivement plusieurs accès avec quelques intervalles de répit. Au troisième il s’écria: « Je vais au ciel, chantez-moi le cantique de Noël », et tandis que les assistants se rendent à son désir, il croyait voir près de lui la sainte Vierge, les saints anges, saint Michel et plusieurs de ses patrons de prédilection. Il m’embrasse fortement et me fait ses adieux
« Le matin du 2 février, il se sentit un peu soulagé et il demanda pardon aux chrétiens qu’il croyait avoir scandalisés par son peu de patience. Dans la soirée, après un nouvel accès, il continua d’exhorter les assistants à prier pour lui. Il leur énumérait ses saints patrons de prédilection. Arrivé à saintes Marthe et Madeleine, il raconta pendant près d’une demi-heure l’histoire de ces saintes femmes.
Peu après , repris de nouveau par les tortures affreuses de son mal, il eut un mouvement sublime. Il disait voir le diable venu pour le torturer. Tout à coup , il se lève (il était alors à genoux), et se tenant debout dans la position d’un guerrier qui veut transpercer son adversaire, il apostrophe ainsi le diable: « Oh! Satan, tu est venu me tenter, tu voudrais me perdre. Mais « je n’ai pas peur. Voilà celui qui t’a vaincu. » Disant ces mots, il présentait violemment le crucifix à son adversaire invisible. « C’est lui qui est ma force et je n’ai pas peur de toi », et en achevant ces paroles, il ramenait sa main et pressait le crucifix sur son cœur.
Tandis qu’il faisait sans cesse réciter des prières en chinois, lui s’unissait d’intention. Si je voulais lui suggérer quelque pieuse invocation en latin ou en français, il me répondait souvent : « Priez du fond du cœur, ou bien ne me parlez pas une autre langue que celle dans laquelle ils récitent ces prières que je comprends parfaitement et qui me font tant de bien . »
« Vers cinq heures du soir, voyant tous les chrétiens réunis autour de lui, il les invita à le suivre en procession. Il portait la croix haut et solennellement et, de temps en temps , se prosternait, enjoignant à chacun de l’imiter et de demander pour lui la grâce de ne pas mourir dans ces convulsions. Peu après, il me dit : « Je sais que la sainteVierge m’a exaucé. Je « n’espère pas guérir, mais je vais mieux. Je mourrai, mais je vous dis que je ne mourrai pas « de la rage. » – « En effet, lui dis-je, vous allez mieux. » – « Mais ne me dites pas cela, ne me « donnez pas de pensées d’orgueil. Je vous dis que je n’espère pas guérir. Je mourrai, mais « pas de la rage. La sainte Vierge m’a exaucé, je le sais. Mais cependant , quelle humiliante « maladie, n’est-ce pas ? Il fallait cela pour punir mon orgueil. Je vous en prie, ne me dites « pas des paroles capables de me donner de l’orgueil, priez seulement pour moi. » Constater que la sainte Vierge avait récompensé sa foi, c’était lui dire des paroles capables de l’énorgueillir !
« Je laissai le pauvre patient un instant. A peine l’avais-je quitté qu’un chrétien accourt : « Le Père Parguel boit de l’eau, il en a bu sept bols de suite! » – « Il a vomi, » vient dire un second. Cela paraissait surprenant, mais c’était vrai. Je lui envoie alors un verre d’eau de Lourdes, il l’avale d’un trait, manifestant son regret de ce que je ne lui en envoie pas davantage .
« La circonstance du vomissement, jointe à la faculté qu’il avait maintenant de boire de l’eau, fit dire à notre cher malade qu’il était à moitié guéri. De fait c’était une amélioration surprenante.
« Le matin du 3 février, je le trouvai tranquillement assis au milieu de sa chambre : la nuit avait été relativement calme. Le cher Père avait obtenu la grâce tant désirée : le bon Dieu allait lui épargner une mort accompagnée de convulsions. Il me parla avec beaucoup de calme et de bon sens. Je le quittai, l’invitant à s’unir au Saint-Sacrifice que j’allais célébrer pour lui.
« Tandis que je montais à l’autel, j’entends crier : Il se meurt, il est mort ! Le P. Mandart arrivé de la veille eut à peine le temps de lui donner une dernière absolution. Quelques secondes après , notre confrère n’était plus. Il s’était éteint sans convulsions, sans agonie, entre les bras de deux chrétiens . Je changeai aussitôt d’ornements et célébrai pour lui une messe de Requiem.
« Il est certain que cette mort est extraordinaire . Le cher Père a obtenu un miracle. Mais auusi quelle grande foi ! Tout le temps de la maladie, au millieu même des plus forts accès. Il n’avait jamais à la bouche que de pieuses invocations. Il ne se passait pas une minute qu’il ne répétât à tous : « Priez, mais priez donc ! »
« Je voudrais ajouter sur cette mort une foule de réflexions : mais les choses parlent assez d’elles-mêmes. J’ai la plus ferme confiance que notre confrère a joui immédiatement de la récompense que lui ont méritée ses travaux apostoliques et ses souffrances si fortement supportées. »
Références
[0924] PARGUEL Placide (1841-1890)
Notes bio-bibliographiques. - Sem. cath. Rodez et Mende, 1866, p. 398. - Rev. rel. Rodez, 1881, Notice par A. Maury, pp. 670, 685.
Un chev. apôt., pp. 457 et suiv., 486.
Notice nécrologique. - C.-R., 1890, p. 254.