Louis GALIBERT1845 - 1883
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0990
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- Archives : Dossier personnel de Mgr Louis Galibert
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1868 - 1883 (Qui Nhon)
Biographie
[0990] GALIBERT Louis est né le 9 avril 1845 dans le territoire de la commune de Lasfaillades, qui faisait alors partie de la paroisse d'Anglès-du-Tarn (Tarn).
Élève du petit séminaire de Castres et du grand séminaire d'Albi, il entre tonsuré aux MEP le 18 avril 1866. Ordonné prêtre le 6 juin 1868, il part le 16 août suivant pour la Cochinchine orientale (Vietnam).
Il est envoyé dans le Quang-nam et chargé du district de Tra-kieu, où il construit une église et fonde plusieurs chrétientés, en particulier celle de de Tan-an, et excite avec succès le zèle de ses chrétiens pour l'œuvre des baptêmes d'enfants de païens.
En 1877, il devient supérieur du séminaire de Nuoc-nhi.
Nommé le 23 mai 1879 évêque d'Eno et vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, il est sacré le 26 octobre suivant à Go-thi par Mgr Colombert, vicaire apostolique de la Cochinchine occidentale. En apprenant son élévation à l'épiscopat, sa mère, chrétienne excellente, lui écrivit : « Maintenant je commence à craindre pour ton salut. »
Peu après son sacre, il fait une visite chez les Banhars, à la suite de laquelle il tombe malade. Il se voit contraint de rentrer en France en 1881, mais ne peut rétablir sa santé.
Il meurt le 24 avril 1883 dans sa famille, à Anglès. Il est inhumé au cimetière, mais au mois d'août suivant, ses restes sont transférés dans l'église paroissiale.
Peu après son sacre, lors d'une visite chez les Bahnars, il tombe malade. Il rentre en France en 1881 et meurt le 24 avril 1883 à Anglès-du-tarn.
Nécrologie
NÉCROLOGE
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MGR GALIBERT
VICAIRE APOSTOLIQUE DE COCHINCHINE ORIENTALE.
N’ayant pas reçu de la Mission de Cochinchine Orientale les renseignements nécessaires pour tracer une biographie complète de Mgr Galibert, nous serons forcés de nous contenter de donner sur sa carrière apostolique quelques notes sommaires.
Mgr Galibert, Marie-Louis, naquit à Anglès (diocèse d’Alby), le 9 avril 1845. Il entra tonsuré au séminaire des Missions-Étrangères, le 18 avril 1866, y reçut successivement tous les Ordres, et partit pour la Cochinchine Orientale le 16 août 1868.
Après la mort de Mgr Charbonnier, il fut nommé par le Saint-Siège, en 1879, évêque d’Eno, in partibus infidelium, et vicaire apostolique de la Mission.
Peu de temps après son sacre, il fut atteint de la fièvre, puis de la dyssenterie, à la suite d’une visite pastorale chez les sauvages Bahnars. Soutenu par l’énergie, qui faisait le fonds de son caractère, il résista longtemps aux instances de ses Missionnaires, qui le pressaient de faire un voyage en France, afin d’y recouvrer plus facilement la santé. Tous les moyens employés pour obtenir sa guérison furent inutiles ; il dut céder enfin, et arriva à Marseille au mois de juillet 1881.
Mais la maladie avait déjà fait trop de ravages, et malgré tous les soins qu’il reçut, soit à Paris, soit dans sa famille auprès de sa bonne mère, l’état du vénéré malade ne fit qu’empirer de jour en jour.
Le 27 avril 1883 Mgr Galibert rendait doucement son âme à Dieu, à Anglès-du-Tarn, au milieu de sa famille, à l’âge de 38 ans.
Ses obsèques ont eu lieu au milieu d’un immense concours. Elles ont été présidées par M. l’abbé Redonel, vicaire général d’Alby. Retenu dans sa ville métropolitaine par une indisposition survenue à la suite de sa dernière tournée pastorale, Mgr l’archevêque a eu le regret de ne pouvoir les présider lui-même.
Le R. P. François-Marie Clausade, supérieur du Tiers-Ordre régulier de saint François d’Assise, a prononcé l’oraison funèbre. Avec un rare bonheur et une émotion partagée par tout l’auditoire, l’éminent religieux a esquissé à grands traits la vie de l’illustre défunt, comme Séminariste, comme Missionnaire et comme Evêque. Ce vaste cadre a été parfaitement rempli.
Les cinq absoutes ont été données par MM. Redonel, officiant, Houlès, curé d’Anglès, R.P. François Marie Clausade, Desplats, supérieur du petit séminaire de Castres, et Moulènes, curé inamovible de Labastide.
Un grand nombre de prêtres ont accompagné l’illustre Missionnaire à sa dernière demeure. Le clergé d Alby était représenté par MM. l’abbé Galibert, neveu du défunt, l’abbé Cazes, aumônier du Bon-Sauveur, l’abbé Barthe, aumônier de Notre-Dame, et le R.P. François-Marie Clausade.
Au cimetière, le vénérable M. Houlès s’est avancé sur le seuil de la tombe, et, d’une voix émue, il a salué une dernière fois celui qui fut le plus illustre et le plus aimé de ses paroissiens, et dont le souvenir ineffaçable sera l’honneur de son pays natal, et la gloire du diocèse d’Alby.
Nous sommes heureux de pouvoir suppléer en partie à l’insuffisance de cette notice, en citant textuellement le témoignage affectueux d’un des anciens professeurs de Mgr Galibert, au petit séminaire de Castres :
« Comme tous ses maîtres et ses condisciples au petit séminaire de Castres, je remarquais « et aimais en Louis Galibert ses allures franches et vives. Expansif de caractère, passionné « au jeu, excellent condisciple, aimant d’ailleurs le travail, il avait à faire pour contenir sous « le joug de la discipline ordinaire, son exubérance de vie. Toutefois cette brusquerie un peu « fière cédait vite quand les conseils ou les réprimandes s’adressaient à son cœur et au nom « de Dieu, car sa piété était sincère et ardente. Le digne supérieur du séminaire, M. l’abbé « Boyer, aujourd’hui chanoine de la métropole d’Alby, était son directeur. Comprenant ce « qu’avait d’excellent cette généreuse nature, il l’entoura de ses soins affectueux. Souvent M. « Galibert s’approchait de la sainte Table.
« Au réfectoire, quand on lisait les Annales de la Propagation de la Foi, je lui ai vu « souvent les larmes aux yeux ; et, l’année dernière, il me disait que jamais il ne s’était fâché « contre moi, quand, trop souvent, en expiation de ses petits méfaits d’écolier, j’imposais à « sa bourse, quelquefois en détresse, le sou d’amende pour les sauvages.
« Au petit séminaire, sa santé était pléthorique, et des attaques de sang venaient de temps « en temps jeter l’alarme. Sa mère venait alors, et, à son chevet, nous entendions des « dialogues qui dévoilaient à notre admiration ce cœur de mère parfaitement chrétienne, où « Marie Louis avait puisé la noblesse héroïque de sa foi.
« – Si tu ne dois pas aimer Dieu par dessus toutes choses, lui disait-elle un jour devant « moi, j’aimerais mieux te voir mourir. »
« Aussi quand, au grand séminaire, M.Galibert eut décidé sa vocation apostolique, il ne « lui fut pas difficile d’en faire confidence à sa mère. Sa lettre, s’il m’en souvient bien, « commençait à peu près en ces termes :
« – Ma chère mère, dans nos soirées à Fonbelle, après que vous m’aviez fait lire en famille « les Annales de la Propagation de la Foi, plus d’une fois vous disiez que si, pour cette « œuvre divine. Vous aviez jamais à donner plusieurs de vos enfants, vous en seriez fière. « Soyez heureuse aujourd’hui : Dieu vous a exaucée, je pars pour le séminaire des Missions-« Etrangères.
« Aussi, après Dieu, Mgr Galibert n’aimait rien tant que sa mère ; et l’an dernier il me « racontait ému et souriant ce qu’elle avait éprouvé d’angoisse et envoyé d’avertissements, « quand, par une méprise, elle avait jugé disgrâce le changement de fonctions qui était « l’annonce de son sacre ; et comment, en apprenant au contraire son élévation à l’épiscopat, « elle lui avait écrit : « Maintenant je commence à craindre pour ton salut ! »
« De sa mère, comme de ses chrétiens, Mgr Galibert était intarissable, et c’était alors, « sous l’empire de ces émotions, qu’il s’oubliait à laisser voir l’admirable et riche fonds de « son âme.
« Présider à Lourdes le pèlerinage des montagnards de son pays fut l’une de ses dernières « joies.
« Il nous édifia beaucoup ici le jour où il voulut être reçu du Tiers-Ordre de saint « François d’Assise. – « Le Saint-Père nous y invite, disait-il, je veux obéir au Saint Père ; le « titre de Frère de la Pénitence me sourit fort, et que puis-je autre chose maintenant que « souffrir pour mon troupeau ? » – Et toute la journée il porta sur sa ceinture d’évêque la « corde et la croix Saint François.
« Je l’ai vu rarement pendant les deux ans de son agonie lente et cruelle ; mais je sais que « toujours, jusqu’à la fin, il a été doux et énergique contre la souffrance, usant ses dernières « forces à prier et à répondre à ses lettres de Cochinchine, qui ajoutaient à ses douleurs « physiques la peine plus amère de ses regrets. Il eut tant aimé se dévouer encore à ses « Annamites et à ses Bahnars ! »
Références
[0990] GALIBERT Louis (1845-1883)
Armes. - D'azur au Sacré-Cœur surmonté d'une croix et entouré de flammes.
Devise. - Adveniat regnum tuum.
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1874 (janv.), p. 18 ; 1874 (déc.), p. 20 ; 1877, p. 32 ; 1879, p. 48 ; 1880, pp. 60, 111 ; 1884, p. 105. - A. S.-E., xxxv, 1884, p. 70. - M. C., xi, 1879, Sa nomination d'évêque, p. 261 ; xii, 1880, Son sacre, p. 39 ; Ib., Chez les Bahnars, p. 581 ; xv, 1883, p. 208 ; xix, 1887, p. 384 ; xxii, 1890, p. 60 ; xxxi, 1899, p. 257. - Miss. Quinhon. Mém., 1911, p. 64 ; 1912, p. 43. - Sem. rel. Albi, 1880, pp. 433, 444 ; 1883, p. 140 ; Ib., Sa mort, son oraison funèbre, pp. 418, 432 ; 1887, Notice, pp. 601, 617, 633, 669, 681, 697, 713, 745. - Sem. rel. Lyon, 1868, 2e sem., p. 893.
Arm. des Prél. franç., p. 256.
Notice nécrologique. - C.-R., 1883, p. 117.
Biographie. - Un missionnaire albigeois en Cochinchine, Mgr Galibert, évêque d'Eno, vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, par l'abbé E. Teysseyre du diocèse d'Albi. - Victor Lecoffre, éditeur, 90, rue Bonaparte, Paris ; Henri Amalric, libraire, 14, rue de l'Hôtel-de-Ville, Albi, et chez les libraires du département du Tarn, 1887, in-12, pp. xiv-363.
Comp.-rend. : M. C., xxii, 1890, p. 60.